AGAPES & AVENTURES : Chambres d'hôtes en Haute-Saône / S'ATTACHER AU FIL DU TEMPS (FOUGEROLLES)

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Pour la deuxième fois en moins d'un mois, nous revenons nous poser dans les Vosges du Sud, à dix kilomètres de Luxeuil-les-Bains. J'ai déniché une jolie adresse à Fougerolles - Saint-Valbert, commune nouvelle du Pays de la cerise. "Au Fil du Temps", chambres d'hôtes sur la route des distillateurs.

Nous nous sommes annoncés entre 16H et 16H30. Le portail est ouvert, nous voilà au 38, Le Château, un des nombreux hameaux de la deuxième commune de Haute-Saône pour son étendue, plus de cinq mille hectares. Sur le perron, une femme nous accueille avec alacrité. C'est la maîtresse des lieux, Patricia, dont le regard est mis en vitrine par une monture d'architecte. Elle aime les gens, elle se plaît à échanger. Cela va bien se passer.

Patricia travaille dans l'industrie à un quart d'heure de sa villa. Martial, son époux, mêmement sympathique quoique plus discret, est lui aussi lié à une activité professionnelle. Ils passent leurs congés d'été à recevoir des hôtes "Gîtes de France", comme nous. La semaine prochaine, ils retourneront à leurs métiers habituels et continueront leur offre touristique le week-end. Leur maison doit être ouverte six mois dans l'année.

"Au Fil du Temps" renvoie à une filature éteinte en 1991, de l'autre côté de la route. Les murs sont toujours debout, mais leur sort serait entre les mains de l'intercommunalité. Patricia et Martial ont acheté l'ancienne demeure de l'industriel, auquel une chambre fait référence, "M. Paul". La villa du XXe occupe 86 m2 sur un terrain de 50 ares, un parc verdoyant où l'eau coule toujours. La fontaine est particulièrement appréciée par temps chaud.

Le projet des époux Henry s'est concrétisé dans les années Covid. Trois artisans et la famille ont retapé la bâtisse, lui rendant son lustre avec une attention particulière à la décoration. Des tapisseries romantiques, des boiseries blanches et des univers différents, mentionnant le passé textile, comme notre chambre "Coton". Pour le mobilier, les ensembles d'un temps révolu font merveille. J'ai l'impression de me coucher dans le lit de mes grands-parents paternels. L'armoire est resplendissante. Dans la salle de bain privative, c'est le lavabo vintage que je retiens. A l'accueil au rez-de-chaussée, un bureau de commerçant d'un autre âge encore.

Les volets eux sont électriques. Quand notre première nuit sera chaude. Heureusement, nous avons la possibilité de créer un courant d'air. Et maintenant que la nuit vient rapidement, je vais m'offrir une lecture du ciel depuis l'une de nos fenêtres. Certes, il faut compter avec une légère pollution lumineuse communale, des éclairs de chaleur au loin, une ouate nuageuse sur ma gauche. Pourtant la patience sera récompensée. Je compterai quatre étoiles filantes et une chauve-souris, avant de me rendre à Morphée.

Un plus insolite: le coin café/thé du coffre-fort

Le lendemain matin, nous sommes les premiers au petit déjeuner. Il est 8H30. Patricia a apprêté un plateau de confitures maison, un buffet de saveurs comtoises et à côté des pains, le cake du jour réalisé par la fille du couple, omniprésente dans la déco de cette maison mais je n'ai pas le souvenir de l'avoir croisée. Les autres hôtes descendent bientôt: un couple de retraités de l'Essonne, qui passera la semaine ici. Puis un autre de la région de Karlsruhe. Il est possible de réserver la table d'hôtes, de quoi prolonger de grands moments de convivialité entre personnes qui ne se connaissaient pas.
Pas de portable à l'horizon. On prend la mesure du temps qui passe, marqué par une vénérable pendule dont le tintement ne m'est pas étranger. La salle à manger donne de partager les programmes et expériences du jour, entre le marché nocturne de Luxeuil et l'ascension du plateau des Mille Etangs en passant par les glaces artisanales d'un producteur de proximité.

Une spécialité maison pour accompagner l'apéritif

Patricia défend avec ardeur sa Franche-Comté. Elle désaltère à l'eau de Velleminfroy, remise en bouteille depuis quelques années par l'Alsacien Paul Poulaillon. De même, avec la carte d'hôte tourisme délivrée par l'office luxovien pour deux nuits au moins en hébergement officiel, le visiteur profitera de nombreux avantages auprès d'une série d'acteurs économiques du territoire, commerçants, artisans, industriels, agriculteurs…

Deux jours passent hélas trop vite. Nous aurons parcouru la verte contrée haut-saônoise autour de l'épicentre "Au Fil du Temps". Où il fallait revenir rapidement pour renouer avec la vraie vie, celle de gens vraies. En quittant Le Château, je penserai à cette belle maison de maître sur laquelle veille Patricia, une bénédiction dans ces murs. Et qu'on aura hâte de revoir.