26 juillet 2017

ANDRE LEROY SE DESALTERE A LA FONTAINE DE SYNGE

Deux pièces d'un auteur jamais joué à Seppois 

 

 

 

Cela fait plus de trente-cinq ans qu'André Leroy anime un stage de réalisation théâtrale d'été à Seppois-le-Bas, au cœur du Sundgau. Le bourg centre de la vallée de la Largue, le théâtreux mulhousien l'a parcouru de long en large, mais chaque parcelle visitée a été urbanisée depuis ou est devenue inaccessible aux comédiens.

 

Cette année, André Leroy et Cathy Aulard, les deux piliers de Théâtre en Haute Alsace, ont déniché un nouveau lieu naturel près de l'école primaire, où ils ont pris leurs quartiers avec  leurs stagiaires.

 

Finies les sessions avec un effectif enviable. Ils ne sont que six stagiaires cette saison, dont des adolescents, mais qui en veulent. En trois semaines, la troupe doit monter deux pièces de l'auteur irlandais Synge, jamais joué à Seppois : "L'ombre de la ravine" et "La fontaine aux aveugles". André Leroy travaille "sur l'imaginaire que développent ces pièces et sur la force de vie et de liberté qu'elles proposent aux personnages". Qui voit le mieux ? Le voyant ou l'aveugle ? C'est la question. 

 

Synge à Seppois-le-Bas du 27 juillet au 5 août 2017, 21H15. En plein air.

23 juillet 2017

LES PIEDS SUR TERRE AU PARC DE WESSERLING

"Voyage au Centre de la Terre" est le thème du festival des Jardins métissés cette année au parc textile de Wesserling, à accomplir jusqu'au 1er octobre. Mais dans ce haut lieu en fond de vallée de la Thur, les événements se succèdent. Le 23 juillet, c'était la Fête du Sentier pieds nus.

Inspiré de nos voisins allemands où ce type de parcours est courant dans les régions touristiques, le sentier de Wesserling est à l'image du parc. Il valorise le patrimoine textile et s'intègre à la démarche pédagogique, innovante et respectueuse de l'environnement. 

Le chemin sensoriel se pratique en famille. Dimanche, l'ambiance était vraiment ludique, sous un ciel nuageux. Après avoir soumis ses pieds aux divers revêtements et bains, chanvre, cosses, copeaux, argile, pierres, on pouvait suivre le fil d'Ariane sur le retour : les yeux fermés, tenir et longer la corde en évoluant sur des supports nouveaux. 


Amélie, responsable pédagogique

L'expérience du sentier pieds nus est une bulle exaltante. A défaut de nous faire des mollets neufs, elle nous défait de ces entraves textiles ou cuir pour avoir les pieds sur terre. "Au Centre de la Terre" précisément cette année à Wesserling.


22 juillet 2017

STRASBOURG SANS MOBILE



 
Photo Adàm Kossuth


Je ne cesse d'exhorter à la déconnexion. Sur la route de Mulhouse, je me rends à l'évidence : j'ai laissé mon téléphone en charge à la maison ! Ça n'arrive quasiment jamais. Cette fois, on y est, alors que je dois me rendre à Strasbourg. J'ai quitté Altkirch à 12H01, après avoir échangé avec un voisin sur le délirant mur peint au milieu de notre rue. Je suis en gare de Mulhouse à 12H30. Il me reste un bon quart d'heure pour échafauder la solution à mon oubli de mobile. Comment joindre Eloi que je dois récupérer dans l'après-midi ? 
Pas de téléphone, mais pas de montre non plus. Plus d'internet. Il va falloir trouver un plan pour honorer mon rendez-vous. Vers 13H40, me voilà dans la capitale du Grand Est. La proximité de la gare explique sans doute la présence à l'entrée de la rue Kuss d'une carte. Deux Allemandes recherchent la rue du Cochon de lait  - tiens, je ne savais même pas qu'elle existe. A deux pas de la cathédrale. 
Je repère enfin la rue de Bouxwiller, rattachée au boulevard Wilson. Une dizaine de minutes à pied, moins peut-être, de la gare centrale. C'est le quartier du rectorat, calme forcément ce samedi d'été. 
Il est quatorze heures. Je suis ponctuel. A la fin de ma rencontre, je sollicite un téléphone. Bien sûr, je ne me souviens plus des numéros, à l'exception de celui de maman, qui centralise toujours les demandes. Fort heureusement, maman décroche. Elle s'apprêtait à sortir. Entre-temps, Eloi aura multiplié les appels, sans nouvelles de ma part. Laconiquement, j'indique 16H40 en gare de Strasbourg. J'ai désormais une heure trente avant le train du retour.
Je savoure l'instant tout de même.
Flâner dans le centre-ville libéré de mobile, comment imaginer ? 

Dans le grand magasin, une vendeuse me donne l'heure. Les horodateurs se révèlent utiles aussi, quand les horloges des bâtiments publics sont devenues muettes. 
Je croise des gens qui la main rivée au mobile, qui hypnotisées par leur écran. Dans cette foule connectée, je marche seul mais libre. Coupé des miens certes, mais coupé du monde. Une parenthèse bienfaisante qui me conduira sous la grande verrière vers 16H30. Un temps d'appréhension. Eloi a - t - il eu le message ? Deux minutes plus tard, sa longiligne silhouette m'apparaît.
Nous voilà trois sur le chemin du retour. Impossible pourtant d'engager une phrase avec ma voisine de gauche, égoïstement branchée sur sa musique. Eloi  s'est installé en face, qui ne quitte pas son téléphone non plus. 
Dans ce monde de sourds, je n'entends que le souffle du train. La vieille dame, là-bas, sourit toujours.

22 juillet 2017 PK

21 juillet 2017

TERRA SALINA - Le sel suisse à Salins-les-Bains

Jusqu'au 30 septembre, la Grande Saline - Musée du Sel de Salins-les-Bains, sans le Jura, présente "Le génie du sel : produire, innover, fasciner". Cette exposition retrace l'épopée du sel chez nos voisins suisses. 
Une aventure industrielle qui permet de mieux appréhender toute l'ingéniosité et l'ingénierie déployées pour exploiter la ressource vitale qu'est l'or blanc. La première saline helvétique fut Schweizerhalle. Avec Riburg et Rheinfelden, elle donnera naissance aux Salines Suisses, qui englobent aujourd'hui encore le site de Bex.
Le sel suisse est destiné en grande partie au dégel, au commerce et à l'industrie. 10% à la cuisine.




L'exposition de Salins était conçue initialement pour l'Exposition universelle de Milan. Elle est présentée dans une version augmentée et adaptée au site historique, avec le concours de Schweizer Salinen.

La Grande Saline de Salins-les-Bains


A voir jusqu'au 30 septembre.

www.salinesdesalins.com 
www.terrasalina.eu 

ARDENNES 2013 SUR LA VOIE VERTE

Je vous emmène dans les Ardennes, dans le nord de ce département frontalier avec la Belgique. Une destination proche de l'Alsace, à découvrir.
Enfourchons d'abord le vélo pour une promenade sur la nouvelle Voie verte Trans – Ardennes. Élue « piste cyclable européenne », cette promenade accessible à tous vous emmène de Charleville-Mézières la préfecture à Givet, sur un ancien chemin de halage. 83 km dans une vallée riche en légendes. A pied, à rollers, à vélo, vous apprécierez ces paysages le long de la Meuse.
Dans un des plus beaux villages, Haybes, arrêt à la Maison des Randonnées, sur la Voie verte. Patricia, agent d'accueil, renseigne sur l'itinéraire, la location de vélos, les randos pédestre et équestre et le Parc naturel régional.
Haybes-la-Jolie ou la-Rose sur la Voie verte Trans-Ardennes.


« Les Ardennes, des bonheurs pour tous les sens ».

www.cg08.fr

18 juillet 2017

CHRISTELLE, LA MILITANTE A LA COIFFE ALSACIENNE



Alors que la question d’une nouvelle collectivité d’Alsace redevient d’actualité, on peut lire cet été, à l’ombre d’un tilleul de Lautenbach par exemple, « Elsass frei ! », le dernier livre de Christelle Baldeck.

 
La romancière haut-rhinoise a été une figure de proue du combat contre la réforme territoriale qui allait précipiter, à l’automne 2015, l’Alsace dans l’ensemble ACAL désormais appelé Grand Est.
Christelle a été l’initiatrice des « Alsaciennes unies », ces femmes plutôt jeunes qui ont protesté en coiffant avec conviction et révolte tranquille le nœud alsacien, dans diverses actions pleines de symboles. On se souvient de la manifestation de Muespach le 28 décembre 2014, l’hiver de l’Alsace politique dans les lourds flocons du Sundgau. De l’éclatant « coup de torchon » à l’hôtel de région à Strasbourg. De l’enterrement au Mont Sainte-Odile.
Pour Christelle, il s’agissait dans « Elsass frei ! » d’expliquer la cause défendue, souvent mal comprise, voire condamnée. Et vouée aux amalgames.

Parce qu’en Alsace on parle encore l’alsacien, l’ouvrage – témoignage de Christelle Baldeck a été traduit dans la müedersproch par Jean-Noël Kempf, jovial militant de  l’autonomisme.

« Elsass frei ! » aux éditions Yoran.  11 €.

15 juillet 2017

14 JUILLET AU BAREISS : WIE GOTT IN FRANKREICH * !





Vendredi 14 juillet. Un ciel incertain au-dessus de Baiersbronn, la commune des étoilés Michelin proche de Freudenstadt. La paisible vie du Renchtal. A Mitteltal, c'est pourtant jour de fête à l'hôtel Bareiss. En quittant mon véhicule, je suis appelé par des sonorités de cuivres. Le lieu de rendez-vous est le Kurpark, verdoyant dans son environnement de résineux. Une garden - party au champagne ouvre la journée française. Pour la 23e fois, la famille Bareiss célèbre l'amitié franco-allemande en s'associant au 14 Juillet, cette fête que bien des peuples pourraient nous envier, car de l'avis d' Hermann Bareiss, la Fête nationale des Français est bien plus fédératrice et populaire que celle de la réunification allemande en octobre. 

Hermann Bareiss Photo Ursula Laurent


Pour lancer la journée sur les coups de 11 heures 30, l'entrepreneur ami de la vénerie a rameuté les trompes de chasse. Sur la scène, une harmonie assure à son tour l'animation musicale. Le personnel féminin porte le costume traditionnel, mais les couleurs de la France sont de sortie. Quelque 250 convives commencent à investir le parc et la place sur laquelle des parasols verts au logo d'une brasserie conventuelle ont été disposés. Sur ma route, j'ai essuyé des précipitations. Pourtant, l'apéritif se prendra sous le soleil. Quelques heures plus tard, des averses s'abattront sur le secteur...
La musique entonne les hymnes. Français, allemand, européen. Un moment d'émotion pour Ursula, d'origine bavaroise, et son époux alsacien. Hermann Bareiss, en hôte, inaugure les discours. En français. Il est heureux de compter tant d'invités, clients, fidèles, amis, VIP. L'hôtelier de Baiersbronn s'attarde sur la fondation européenne. Il se félicite de l'élection d'Emmanuel Macron et se souvient d'Helmut Kohl. Il espère dans la pérennité de l'Union européenne. La famille Bareiss ne fait pas de politique, assure le chef d'entreprise. Sa vocation est depuis 66 ans dans l'hospitalité et les relations franco-allemandes. Hermann aime à rappeler qu'il a appris la gastronomie française en Alsace, où il fut accueilli les bras ouverts. Désormais il rend ce qu'il a reçu en reconduisant ces agapes transfrontalières avec un bonheur sincère. 
Pour la nombreuse délégation française, c'est le sénateur haut-rhinois Jean-Marie Bockel qui prend la parole. L'ancien ministre de François Mitterrand évoque le Brexit qu'il considère aujourd'hui comme une chance pour l'Europe. La sortie des Britanniques relance le projet européen selon l'élu mulhousien qui ouvre et finit son allocution dans la langue de Goethe, avant que l'assistance n'écoute enfin le maire de Baiersbronn, lui aussi parti dans un plaidoyer européen. 



L'heure vient de passer à table. Les invités sont dirigés vers les restaurants de l'hôtel de luxe. Une brigade de serveurs / serveuses forme une impeccable haie d'honneur. Ce sera la table du Bareiss pour moi, qui retrouve, ô surprise, Ursula et Hervé. Nous serons 3 où nous devions être 5. Le déjeuner est bien évidemment à la hauteur de l'excellence culinaire. La cuisine allemande a appris du bon goût à la française. Mais peut fièrement accommoder les produits du terroir : truite du Buhlbach, sandre en croûte au poivre, agneau du Jura souabe, fraises du Pays de Bade et l'indispensable tartelette "Forêt-Noire". Pour le fromage, le coulommiers a été sublimé par l'entaille truffée.
Pour les vins, les nectars du Bade-Wurtemberg auront été de bonne compagnie. En note finale de ce festin, une larme d'alcool de pomme pour moi. 











Pour la première fois de ma vie, à ma connaissance, j'ai célébré le 14 Juillet de l'autre côté de la frontière. Wie Gott in Frankreich gelebt*. 



* Vivre comme Dieu en France, expression allemande soulignant la belle vie.


Hôtel Bareiss à Baiesrbronn Mitteltal     💚💚💚💚💚
www.bareiss.com

11 juillet 2017

LA BRESSE : DU PARAPENTE VIRTUEL AU POINT 4G

Photo Lana Lana
Le parapente, comme si vous en faisiez. A La Bresse dans les Hautes Vosges, la société Bol d'Air fête ses 30 ans. Pour marquer ce cap, une attraction décoiffante, Hélicopt'Air.



Le parapente est l'activité originelle de Bol d'Air. C'est sur cette discipline que Régis Laurent a bâti son entreprise en 1987. Sa petite école fut la première du massif des Vosges. Depuis, la PME a grandi et s'est spécialisée dans les sensations fortes, les parcours dans les arbres et les hébergements, sans jamais se détacher du vol libre.
Mais le public attend toujours plus. Alors Régis et ses collaborateurs ont trouvé Hélicopt'Air, le simulateur de vol en parapente. 



Un rotor, des pales, un système fixé au sommet de la tour dominant le parc d'aventures bressaud et piloté depuis un poste voisin. On pense tout de suite à l'hélico. Sauf qu'il s'agit d'une installation entre manège doux à fou et atelier d'initiation au vol. Justement, voilà un outil qui vous envoie  les sensations du parapentiste, dans sa version tranquille. Attaché à une ligne de vie, le candidat franchit une barrière et se fait asseoir dans une sellette. L'opérateur lui fournit un masque de réalité virtuelle et enclenche la rotation.
A ce stade, le "parapentiste" est projeté dans un univers qu'il connaît bien s'il est de la région. Un panorama vosgien, les hautes chaumes, les ballons enneigés et on effleure même le château du Haut-Koenigsbourg. Un court voyage tellement crédible qu'on ressent les variations de l'air et les senteurs.

Une balade aérienne accessible au plus grand nombre, même aux PMR. 

Laurent, l'homme de la communication à Bol d'Air et opérateur polyvalent

Pour les amateurs de frissons, Laurent suggère quelques tours sans VR mais toujours attachés à la pale. Cette fois, on se croirait dans la préparation à la vie spatiale, avec une rotation qui va crescendo, selon le bon vouloir du testeur. 
A 4G, le poids du corps devient rapidement un menhir et il faut avoir le cœur bien accroché pour l'exercice extrême. D'ailleurs à cette vitesse, l'effort ne dure que quelques secondes. Époustouflant.  

L'Hélicopt'Air de Bol d'Air, unique en France. 💚💚💚💚

www.massif-des-vosges.com 

9 juillet 2017

LA TYROLIENNE MOTORISEE DU BALLON D'ALSACE





Un entrepreneur heureux que les vacances commencent enfin : Patrick Jacquemain est l'exploitant de l'Acropark du Ballon d'Alsace, sommet vosgien partagé par 4 communes, 4 départements et 2 régions. Ce dernier jour de classe est le 7 juillet. Les congés d'été qui arrivent sont les bienvenus pour les loisirs de plein air.
Patrick a fondé son parc d'aventures dans les arbres en 2003. Il l'anime côté alsacien sur une demi-douzaine d'hectares en location. Les ateliers à partir de 3 ans sont ouverts d'avril aux vacances de la Toussaint, mais l'hiver, le bar d'altitude maintient l'activité. Le chalet est annoncé à 1072 m, quelque 200 m en-dessous du toit du Territoire de Belfort. Plusieurs milliers de visiteurs fréquentent le plain de la Gentiane en été.

Pour les parcours dans les arbres, Patrick revendique une ligne de vie continue et des aiguillages, de quoi changer de route sans se détacher. Il a aussi déposé un brevet pour sa ligne gainée inox.
Au fil des saisons et fort de son expérience, le seul animateur du genre dans le Sud du massif vosgien s'est diversifié. Un temps, il avait investi dans les trottinettes électriques, mais ces engins n'ont pas été homologués par l'administration d'Etat. Patrick doit s'en défaire. Autre échec, le grand matelas gonflable, qui a fait un flop ici. 
Heureusement, il reste l'Acro-Bulle, une boule de 80 kilos qui dévale une pente de 150 mètres. Dans cette double enveloppe plastique, il faut être deux dans un diamètre de 3,50 mètres. De quoi rouler en enterrant une vie de garçon.
Et puis, la tyrolienne motorisée. Une création maison. 





Confortablement assis dans une sellette, me voilà parti pour un aller-retour de 900 mètres. Voilà une attraction accessible au plus grand nombre, dont les personnes en situation de handicap. La vitesse se définit avec l'opérateur, de 5 à 60 km/h. Un envoi au train de sénateur, un retour à bonne allure pour ce qui me concerne. A plus de 10 mètres du plancher des vaches, une agréable sensation de liberté et une vue panoramique. Un court voyage tranquille. Patrick prévoit une autre tyrolienne, "une vraie à virages", annonce-t-il. 
Père de l'école de parapente du Ballon, qu'il a arrêtée en 2009, le chef d'entreprise se démène pour animer ce morceau du massif mais se désole du peu de soutien des pouvoirs publics. 


L'an prochain, il ouvrira un nouveau parc, en plaine cette fois. Le "Burn'Hop Aventures", à Burnhaupt dans la région mulhousienne. Là-bas, l'accueil a été enthousiaste, confie-t-il.

En attendant, les vacances vont lui apporter des candidats à l'évolution dans les arbres.
Et si en fin d'année le Ballon venait à manquer encore de neige, il se rabattra de nouveau sur le parcours acrobatique en hauteur.


Acropark du Ballon d'Alsace 💙💙💙
ballon-alsace@acropark.fr 

7 juillet 2017

DANS LE COCON DU "GRENIER" VOSGIEN





Pour la deuxième fois en trois ans, mon voyage de presse dans les Hautes-Vosges me conduit à La Clairière aux Cabanes, le village d'hébergements insolites de Bol d'Air, la bienheureuse entreprise familiale de Régis et Jocelyne Laurent. 30 ans d'évasion festive et vivifiante à La Bresse.
Rue du Hohneck, à deux pas du parc à sensations, sur la route de l'Alsace, La Clairière aux Cabanes a fait l'objet en 2014 d'un important investissement ( 1,5 M€). Elle a obtenu le prix Coup de Cœur  Gîtes de France pour le plus bel hébergement insolite.

Autour de l'Escargot géant ont éclos une douzaine de cabanes auxquelles s'ajoutent les trois érigées au-dessus du bâtiment d'accueil. Huit constructions se sont greffées dans les arbres, dont les trois de La Tribu Perchée. Il y a trois ans, j'ai eu la joie d'enfant de monter au plus haut, dans la plus petite.
Ce soir de juillet, je prends mes quartiers dans la première du site, Le Grenier de mon Père. Cabane insolite indoor, chambre - cabane d'hôtel intégrée à l'Escargot, mais d'accès privatif par passerelle et avec terrasse. 





Deux à quatre personnes peuvent y passer la nuit, les enfants sur la mezzanine avec vue sur la nature. Le lit adulte attire l'attention immédiatement, scène douillette derrière ses rideaux. Deux portes faussement sommaires s'ouvrent sur l'espace lavabo - douche et le WC. Pas de décoration inutile, mais des outils d'un autre temps, tandis qu'une cage à poule pend près des commodités. Contre la fenêtre, un établi fait office de meuble avec une vaisselle en rapport. Une bouilloire et un sèche-cheveux sont les deux appareils électriques  dans cet habitat délibérément rustique mais confortable et chaleureux. Sur la petite table au milieu de la pièce, la boîte à thé.
Il est minuit environ quand je coupe la lumière et tire un rideau. La nuit sera clairement noire et le silence absolu. De quoi réparer son sommeil à l'abri de toute pollution lumineuse et sonore. Pas un bruit de pas sur les cailloux dehors non plus.

Le petit matin arrive vite. Le jour naissant crée des éclairages intimistes en jouant avec les tons cacao de la chambre.
Vers 08H20, une silhouette franchit le portail et dépose en un souffle le panier du petit déjeuner.  Je prendrai celui-ci devant la cabane, dans la douceur de ce vendredi matin bressaud.


Je n'ai pas pris le temps de lire l'histoire du Grenier de mon Père. Mais de m'imprégner des parfums de ce lieu bienfaisant.

Le Grenier de mon Père 💚💚💚💚

www.la-clairiere-aux-cabanes.fr 
La Bresse, Vosges 



 

RETZWILLER : LE CREPUSCULE DU "SOLEIL" septembre 2016

Le café, c'est l'âme du village. A Retzwiller près de Dannemarie, dans le Sundgau, commune bien connue pour son centre d'enfouissement technique, la rentrée est marquée par un événement qui divise le village. En son cœur, sur la route de Belfort, un ancien bar-tabac fermé depuis plus de dix ans, au nom rayonnant, "Au Soleil", dont les jours sont comptés. La dernière exploitante s'est éteinte fin 2015. Sous peu, c'est le "Soleil" qu'on va coucher, car la commune, propriétaire du bâtiment et des dépendances depuis quelques années, a décidé de faire place nette faute de projet.
A la mairie, on explique que la réhabilitation coûterait 400.000 €, un chiffre qui laisse les défenseurs du patrimoine sans voix.
L'Association pour la sauvegarde de la maison alsacienne a été saisie.
Pendant quelques jours, des opposants à la démolition vont disposer leurs véhicules autour de l'ancien bistro, avec banderole.
Peine perdue. La pelle aura le dernier mot bientôt.