27 septembre 2017

LA VOIX DE LA BAIERSBRONN CLASSIC


Vieilles calandres au paradis des randonneurs et des gourmets


Johannes Hübner

Quelque 130 voitures anciennes ont pris part du 22 au 24 septembre à la Baiersbronn Classic, rallye touristique de véhicules d'avant 1976. Un événement automobile mais aussi économique car il mobilise l'ensemble des acteurs de ce coin de Forêt-Noire illuminé d'étoiles Michelin. Ici en effet la gastronomie va de pair avec les vénérables volants. 

Encyclopédie du rallye, le speaker Johannes Hübner peut raconter pendant trois heures sans s'arrêter. Il connaît le moindre détail des autos d'antan et d'hier. 



"J'ai la chance d'être né en 1953. Quand j'avais 10 ans il restait encore beaucoup de voitures de la période avant guerre. Tout ce qui intéresse aujourd'hui venait d'arriver sur le marché, je les ai vues neuves, je les ai vécues.

On n'avait pas l'impression que l'on a aujourd'hui où tout est surévalué. J'ai moi - même pu acheter ma première voiture, une Volkswagen, pour 50 Mark et rouler avec jusqu'à Barcelone pendant 4 ans.

On a vécu tout ça et l'avantage c'est que rien qu'en voyant un petit bout d'une voiture on se dit « tiens voilà une Mercedes 300 », parce qu'on en a encore l'image en tête.

C'est très compliqué à apprendre et nous cherchons constamment des jeunes pour nous suivre, même en temps que porte-parole, parce qu'ils doivent véritablement étudier pendant ce genre  d’événement.
Parce que s'ils n'ont jamais vu une Borgward, une Lloyd, une DKW, ou même une Simca si on regarde du côté de la France, ils ne sauront jamais à quoi ressemble une Vedette. Ils vont se dire « oh ça pourrait aussi venir des USA. »
J'ai aussi eu de la chance dans mes études de design où on s'attarde sur l'image et la forme. J'ai une très bonne mémoire visuelle et c'est ce qui m'a aidé."











Le rallye de Baiersbronn a été relancé voilà quelques années, pour rappeler la première course de côte d'après-guerre, au Ruhestein en 1946. En ces temps de pénurie, l'armée d'occupation française permit à la population locale de bénéficier d'un événement inédit à grand succès. Cela a facilité les relations. Johannes Hübner :
 


bien entendu ! Mais il est aussi intéressant de voir que l'armée française avait un capital sympathie beaucoup plus fort auprès de la population que les Soviétiques à l'est par exemple.

Si on devait faire un classement de la sympathie, les Français étaient largement au - dessus des Américains et des Anglais.  

C'est beaucoup lié au fait que les Français ont permis des choses avec une certaine amabilité si je puis dire,  du « laisser - faire ». Ils voulaient que la population recouvre une vie normale, c'était une garantie pour eux que la situation reste calme et qu'aucun conflit ne naisse."

 




Interview et photos septembre 2016, 4e Baiersbronn Classic.

24 septembre 2017

LES CAGETTES DE BISEL

 
Benoît Brissinger et Stef B.


A l'époque, on parlait de "Nature et Passion". Aujourd'hui, on dit "La balade des étangs" pour le petit déjeuner gourmand de Bisel, dans le Sundgau. Cette manifestation itinérante portée par le comité de gestion de la salle polyvalente fédère la petite dizaine d'associations du village forestier. Ce 24 septembre, 7 et 12 km de parcours étaient proposés aux randonneurs en quête de plein air et de produits du terroir.
Les balades gourmandes se multiplient, mais à Bisel on a l'ancienneté et les particularités locales, comme  les plans d'eau, les bunkers de la Grande Guerre et les installations des artistes comme Stef B. Les plasticiens échangent volontiers avec les marcheurs. 200 à 300 personnes y participent annuellement, pour le plus grand plaisir des organisateurs au rang desquels Benoît Brissinger, le paysagiste inspiré de la commune. En 2015, celui-ci avait commencé une œuvre supposée éphémère, une ligne de cagettes "prêtées" par le fromager Antony et formant une volute autour d'un tronc. Sur place, Benoît constate que son travail est préservé malgré l'ouvrage du temps. Un regard sur la société de (sur)consommation, sur laquelle la nature a toujours le dernier mot...






A Bisel, le petit déjeuner gourmand finit à la maison pour tous. Un brunch bien mérité.

 

23 septembre 2017

FANAS DE TRAINS EN BRIQUE



Le plus grand musée ferroviaire d'Europe est à Mulhouse. Et la Cité du Train donne ces 23 et 24 septembre son salon du modélisme. Avec un hôte qui parle à toutes les générations : LEGO°.

Depuis 2006, le salon porté par RAMCAS  (Rail Miniature Club Alsace Sud) accueille des exposants de toute l'Europe présentant des modèles et des reproductions de tous les moyens de transport : train, avion, voiture, bateau...
2017 marque une grande nouveauté, l'exposition de jouets LEGO°. La firme danoise fête ses 85 ans. Sa petite brique lancée en 1949 a fait le tour du monde. Il s'en est vendu des milliards d'exemplaires.
A la Cité du Train, les LEGO° sont le domaine de Fanabriques, l'association de Rosheim au pays de sainte Odile. Constituée en 2009, celle-ci revendique tout près de 600 membres dont deux tiers d'enfants. Elle dispense des ateliers tous les deux mois dans plusieurs localités. Mulhouse est nouvelle terre d'exposition thématique sur sa feuille de route, or les sollicitations sont permanentes. Fanabriques ne peut répondre favorablement à tous. Ambassadeur de la célèbre marque mondialement présente mais concurrencée et désormais ralentie dans sa croissance, le club rosheimois bénéficie d'un retour de la firme danoise, dans le cadre d'un partenariat très réglementé. LEGO° ne peut subventionner tous ceux qui s'en réclament. Au Musée du Jouet et des Petits Trains de Colmar (MAJEPT), l'association est présente à l'année et s'apprête à participer à la nouvelle attraction des figurines dans le jeu.
En attendant, le premier week-end de l'automne est dédié aux trains LEGO° parmi les modèles grandeur nature de la collection SNCF. 


Guy Meyer, président de Fanabriques et ... cheminot



Une dizaine de passionnés ont rapporté boîtes et réseaux, rappelant que de tout temps le fabricant de briques a construit des locomotives, des wagons et des gares. La gamme CREATOR proposant même sans le nommer le 001 de TGV...


L'information du jour enfin...L'exposition annuelle de Fanabriques quittera le Bas -Rhin en 2018 pour Colmar.

22 septembre 2017

TRAUMATICALYPSE NOW



C'est une belle journée de l'été finissant. L'automne va sonner. Déjà la végétation se pare des couleurs d'octobre. Europa Park reçoit la presse et ses partenaires pour la présentation de la période Halloween, une saison à elle seule dans le "meilleur parc du monde". A l'écart de la féerie des cucurbitacées, disposées par dizaines de milliers à travers le site, un univers singulier se détache au voisinage du quartier grec. La famille Mack avait fait sensation pendant des années avec ses Horror Nights. En 2017 naît Traumatica, "le nouvel événement terrifiant". 










Pour la 11e année, le parc de loisirs de Rust anticipe un reliquat de monde dévasté par on ne sait quel feu - les océans seraient asséchés et les montagnes des tas d'ossements. Un décor apocalyptique doit être imaginé par le spectateur, qui accepte par sa visite d'être spectacteur, en qualité de survivant parmi les derniers humains.
Car ici, le passé n'existe plus. Et le salut n'est possible que dans la fuite. Avancer vite alors, voire courir. Pour pénétrer fatalement dans un territoire où le pire est toujours certain. Traumatica  est un champ de bataille où s'affrontent cinq factions : les Shadows assoiffés de sang, les Fallen débiles, le Pack des bikers qui vivent pour en découdre, les repoussants Ghouls et les insurgés armés de Resistance. Toute cette horde dont l'enfer ne voudrait pas est promise à vos trousses. A vous de jouer...
Les zombies des précédentes éditions ont disparu. Mais pas les bâtiments hantés. En visite de presse, il nous est donné d'apprécier l'environnement en fin d'après-midi. La progression dans le champ de maïs serait presque une balade à conter fleurette sous le soleil. Mais la nuit tombée, tout devient possible dans le friselis des épis et des feuilles.
En pénétrant dans le garage des motards, on entre dans le dur très vite. Un bar sombre de gros bras, où l'addition s'annonce douloureuse. Chez les démons de Fallen, j'ai la chance de m'aventurer sans personne devant moi et suivi de deux hommes. Sensations garanties. Ça surgit, ça vocifère, ça cogne, ça gémit, ça bondit comme un balancier... Difficile de dire où je me trouve, sinon dans la presque obscurité, dans des scènes très différentes, que je ne décrirai pas pour ne pas trahir le secret. Parfois une forme passe à côté  ou devant mes jambes.
Chaque faction a sa "maison". Un espace de 300 m2 découpé en pièces thématisées. L'ensemble du plateau Traumatica occupe deux hectares. 


Dans moins de deux heures les premiers visiteurs non officiels vont s'engouffrer dans le monde perdu. Ils s'agglutinent déjà devant le portail. Avec le renfort de la nuit, les dizaines de comédiens et figurants vont les harceler et les entraîner dans ce délire horrifique collectif.  

Après une poussée d'adrénaline, le Vampire's Club est un refuge pour passer à la dance party... Pour le reste, quelques attractions habituelles mais revisitées sont accessibles au peuple de Traumatica, sur la musique de Benjamin Richter. 





Traumatica. Jusqu'au 4 novembre à Europa Park.
traumatica.com