5 septembre 2023

LE COLOSSE DES ARDENNES

 08/08/08. Cette date est unique dans l'histoire des Ardennes. Le département au numéro 08 a célébré le 08 août dernier le 15e anniversaire du voyage de Woinic, le plus grand sanglier du monde.




Hasard du calendrier, coïncidence de voyage, le 08 août 2023, je sillonnais les Crêtes préardennaises lorsqu'on me parla de Woinic. Et du jour anniversaire. Je m'empressais dès lors d'aller à la rencontre du colosse.
Woinic est la contraction de Woidouche et Nicole, surnom du père et prénom de la mère d'Eric Sléziak, le créateur du mégasanglier.
Le sculpteur de Bogny-sur-Meuse aura passé une partie de sa vie à enfanter cette œuvre d'art monumentale démarrée le 1er de l'an 1983. 11 années de travail, 12.000 heures, 50 tonnes de métal, plus de 6 tonnes de soudure, plus de 300 bouteilles de gaz… Le plasticien a rendu hommage à la ferronnerie et à la métallurgie ardennaises  à la mesure de leur renom. Woinic se dresse sur 10 mètres de haut, 14 de long, 5 de large. A peine moins haut que le lion de Belfort. Mais moins long.




En ce jour de l'été 2008, le monstre fut transporté de l'atelier à son emplacement actuel, sur la butte de l'aire des Ardennes, sortie 14 de l'autoroute qui relie Reims à Sedan. A l'époque, 150.000 personnes avaient été au rendez-vous d'un périple de 55 kilomètres. Il symbolise depuis la porte d'entrée naturelle du territoire ardennais. Il incarne les valeurs d'un pays, comme la force et le courage.





15 ans ont passé. Ce matin, sous un ciel encombré, Woinic impressionne toujours Nicolas, agent d'accueil touristique positionné sur l'aire d'autoroute. Dans son point d'information, le gaillard propose une série de produits dérivés. Le sanglier s'affiche sur de nombreux articles. Grâce aux selfies et aux touristes, s'amuse Nicolas, Woinic a fait le tour du monde.

A l'occasion de l'anniversaire, une animation se met en place au pied de la butte. Nous en profitons pour échanger avec des producteurs et artisans locaux et faisons notre petit marché aux fumaisons et aux aulx. 
Le colosse de Saulces a le regard rivé sur l'horizon.













www.ardennes.com

21 août 2023

SE (RE)POSER A BELLEMAGNY (68)





Depuis quelques années, les Bénédictines adoratrices de Bellemagny invitent à une fête champêtre autour de leur couvent, avec leurs amis et mécènes. La dernière, ce 20 août, a permis de remarquer le chantier de rénovation de la maison d'accueil. Depuis quelques mois, le gîte est en travaux. Désormais, il est quasiment terminé, au grand soulagement des religieuses qui le tiennent. Dans le profond Sundgau, à la porte du Territoire de Belfort, Bellemagny ouvre la route de la Franche-Comté aux pèlerins de Compostelle. C'est le premier public des sœurs de l'œuvre Faller. L'abbé Joseph Faller fonda le couvent en 1851 à la suite d'une apparition qu'on lui attribua, au-dessus d'un corps de ferme.


Dessin à la plume de P. Sturm



Au printemps 1989, j'avais écrit un long article dans L'Alsace Sundgau sur la communauté qui comptait alors une vingtaine de membres. Le temps a passé. Je viens d'y retourner, dans la paix d'une fin d'après-midi, pour rencontrer Mère Mirjam, la supérieure, à propos de l'hébergement en chantier. En presque 35 ans, le site a évolué. Un EHPAD a vu le jour à côté. Quant aux sœurs, elles ne sont plus que 12, essentiellement des Malgaches. Mirjam elle est d'origine bavaroise. Elle a appris le français tardivement. Son regard bleu est comme un rayon rassurant. Dans ce bureau où nous échangeons, le temps s'est figé depuis longtemps. Même si le téléphone portable est entré dans les murs. 

Mère Mirjam me fait la visite du gîte, dans cette maison alsacienne offrant aujourd'hui 10 chambres et 38 lits confortables. Les marcheurs à la coquille, mais aussi les personnes en quête de récollection ou les collaborateurs d'entreprises seront les bienvenus, dans la tradition d'accueil bénédictine. Cette activité participe au financement de la petite communauté, appliquée à observer la règle de prière et de travail. 

Avant de m'en retourner dans le tumulte du monde, Mère Mirjam me désigne un motif peint devant le couvent. C'est le "labyrinthe de la vie", qui mène au Ciel. 




-> Soutenir la rénovation : prieure.bellemagny@wanadoo.fr 

Source "Le témoignage de l'absolu de Dieu au couvent de Bellemagny" L'Alsace / Pâques 1989/ PK