31 mars 2022

ZOMB'IN NEUF-BRISACH



Un samedi soir de mars. Le printemps commence dans une douceur ajoutée à un ciel parfaitement dégagé. Je roule vers Neuf-Brisach, la petite ville chère à mon cœur amoureux. 
La cité en étoile s'apprête au repos vespéral quand je m'arrête aux abords de la place d'armes. Derrière moi, la rassurante église royale Saint-Louis. Je ne sais où aller, alors j'emboîte le pas à des inconnus qui vont manifestement là où nous sommes attendus.


La société Argémie et ses partenaires nous ont préparé une sortie de derrière les remparts. Zomb'in the dark bivouaque dans la forteresse Vauban pour la première fois. Depuis quelques années, Mathieu Gouyen et Paul Chiozzotto font des courses d'orientation flippantes leur business. Ils cherchaient un terrain de jeu en Alsace. Les murs séculaires de la ville fortifiée au bord du Rhin les attendaient. C'est dans ce cadre 1700 que débute la saison de la société de Villeurbanne. 



Il faut passer par le musée Vauban, dont l'entrée est  gardée par un grand gaillard avenant. Le jour décline et dès le tunnel franchi, l'air est plus frais. La tente des secouristes est en montage, les équipes arrivent. Je me présente seul, sous mon pseudo de "guerre" féminin. La première vague de départs est prévue à 19H30. Il était recommandé de se munir d'une lampe frontale et éventuellement d'une boussole. Dans mon groupe un ancien militaire aguerri à l'orientation, des couples, des Savoyards fraîchement établis à Neuf-Brisach, des potes sportifs...Quand vient notre heure, nous marchons dans la nuit vers le début de l'aventure. Une jeune femme assure le briefing et nous donne une carte. C'est l'étoile de Vauban, dans laquelle ont été déposées ou dissimulées des balises, des sacs orange numérotés qui portent le nom d'un personnage. Malheureusement, l'un de ces articles sera bientôt subtilisé. Chaque repérage rapporte des points. Plusieurs balises ne figurent pas sur le plan qui valent donc davantage.




Nous ne sommes pas nombreux, peut-être une vingtaine pour ce premier envoi, chaque équipe allant son chemin. Etre à deux ou à trois multiplie les chances de trouver et facilite l'orientation. Nous avons une heure et demie pour coucher le maximum de mots sur la feuille de jeu. Nous portons une ceinture avec deux langues symbolisant nos vies. Il s'agit de ne pas se les faire arracher. Très vite, la fraîcheur s'oublie car il faut souvent courir pour échapper aux hôtes des fossés. Les zombies. Combien sont-ils? Au moins une vingtaine, éparpillés, tapis dans l'obscurité, assis contre une paroi, à l'affut derrière un pilier, à proximité des sacs évidemment. Je m'attendais à des pérégrinations pleines de frissons. Je m'étais préparé mentalement à la confrontation. Mais dans la nuit des remparts, ma petite lampe de poche n'éclaire pas l'espace. J'ai bien choisi cet accessoire qui me permet de me déplacer sans me faire remarquer comme je l'éteins souvent. Soudain, un cri guttural déchire le silence. Ils sont là. Deux, trois, je ne sais pas, qui ont été alertés par nos pas et nos paroles. La lumière des lampes frontales attire les faux morts-vivants, qui à cette heure sont encore d'une grande fraîcheur et donnent de la voix. Mais surtout, ils courent et coursent. L'avantage de la jeunesse. 

Il ne fait pas bon tomber entre les pattes de ce primate qui déboule et finit en roulade. Opérant en solo, je veille à rester en amont ou dans le sillage d'autres "survivants", de façon à ne pas être la proie de ces monstres. Je connais les ouvrages néobrisaciens. Mais dans le noir, je ne sais plus. Un instant, je considère le ciel constellé de lumignons. La minute de contemplation dans ce jeu d'adolescents pour jeunes adultes. Un participant fonce pour ouvrir la voie à ses camarades. Les zombies, tout effrayants qu'ils soient, ne sont pas des surhommes. Il leur arrive de tomber et de reprendre leur souffle.

La chute. Voilà ce que je redoute le plus. Poursuivi par une ombre, voilà que je détale et manque de me retrouver en mauvaise posture. Pour être de Zomb'in the dark, il faut signer une décharge. Nous courons à nos risques et périls. Comme il est inconcevable de rebrousser chemin sans se jeter dans les bras des créatures, il faut faire le tour de l'étoile. La lueur annonce l'arrivée. Il faut valider l'accomplissement de la course. Il me manque plusieurs mots, mais j'ai coché deux balises spéciales et préservé mes deux langues colorées. Je les avais positionnées devant. J'apprendrai plus tard que mon parcours m'aura valu 65 points, loin des 99 des meilleurs, mais la dernière équipe a terminé dans le négatif ! 

Saint-Louis se dresse devant moi quand je sors de la partie. La ville s'est endormie mais les fossés sont toujours livrés aux personnages ensanglantés et joyeusement terrifiants. Un nouveau groupe de chasseurs de mots prend la relève. La nuit va être longue à Neuf-Brisach.





 





#zombinthedark #neufbrisach #citevauban #patrimoineunesco


21 mars 2022

PFETTERHOUSE : UN CHARNAVAL !





Ceux qui ont remis leurs festivités carnavalesque à 2023 le regrettent peut-être. Quand on constate l'engouement populaire des cavalcades de ce début de printemps, on se réjouit de ces retrouvailles auxquelles on ne pensait plus de sitôt. La pandémie est certes toujours là, mais la vie reprend son cours. Ce 20 mars, c'est le carnaval de Pfetterhouse, à la frontière suisse, à côté de Bonfol. Aux portes aussi des Terrifortains. Le village frontalier ne compte qu'un millier d'habitants, mais n'a rien à envier au plus grand carnaval de l'Est qu'est Mulhouse. Certes, le nombre de carnavaliers est moins important, mais ici, c'est un défilé de chars. Ils sont une trentaine cette année. Et dans la campagne, les tracteurs sont (encore) nombreux. Ils sont puissants, imposants, rutilants. 




Pfetterhouse est un carnaval paysan, avec les moyens d'aujourd'hui. On a l'impression que tout le Sundgau s'y retrouve, de Hagenthal à Feldbach, avec le renfort de groupes venus de plus loin comme Ungersheim.

Chacun son thème pour l'attelage. La Covid a laissé trace, comme à travers l'attelage des Fasnachts Narra de Wolschwiller et leur T-34 stalinien. L'Union soviétique et le vaccin Spoutnik mêlés en pleine guerre d'Ukraine...Ils ne pouvaient pas savoir. Les Oltinger Waldwaggis paradent eux sur une remorque militaire sanitaire, tout heureux d'avoir récupéré leur vache mascotte enlevée à l'issue d'un précédent cortège. Avec la guerre à l'Est, le treillis se vend davantage. Il habille aussi "Les bidasses en folie". C'est l'insouciance des soldats de carnaval.

L'Amérique inspire aussi, de la ferme au saloon en passant par la banque. D'autres se prêtent à l'aventure d'une saison Koh-Lanta.
Les chars sont souvent remarquables, discomobiles distillant des musiques à réveiller un parquet, dance, après-ski, schlager...Ils emmènent la jeunesse de leur village. Des gars et des filles qui ont soif de teuf et soif tout court. Leur enthousiasme est à la hauteur de leur âge. Deux tours de circuit ne les épuiseront pas.





 


Comme en Suisse voisine, on ne lésine pas sur les confetti. Il pleut des bonbons, des oranges, parfois un navet voire un chou romanesco. Des roses sont distribuées occasionnellement. 

Le temps est ensoleillé, les valeurs très douces pour la saison. Les tenues se sont allégées dans ce joyeux tintamarre. 
Un dimanche après-midi à Pfetterhouse. Je suis fier d'être sundgauvien. Le carnaval n'est pas près de s'éteindre dans mon pays.







                                            



Là-bas, deux gendarmes patientent devant leur brigade. Ils n'ont pas vu le carnavalier se soulager contre le grillage. Le bougre aurait pu prendre  135 € d'amende. De l'autre côté de la frontière, 200 francs. Quand le char avance au pas, le besoin peut être urgent. 





18 mars 2022

PATRICIA DELAHAIE : LA VERITE SUR "LA FAUSSAIRE"

#festivalsansnom#mulhouse#polar#patriciadelahaie



      Patricia Delahaie et Hervé Weill à Mulhouse


Quand l'automne s'est bien installé, Mulhouse retrouve son festival du polar, le Festival Sans Nom. Les 22 et 23 octobre, il en sera à sa 10e édition. Pour autant, l'événement n'est pas rivé à un seul week-end, car ses organisateurs le font vivre durant l'année par des rencontres. Le dernier "déjeuner polar" vient de nous servir un délicieux amuse-bouche, avec une novice du genre, Patricia Delahaie.


Patricia avait fait une école de cinéma. Elle voulait devenir metteur en scène. Mais quand elle a découvert le plateau où s'affaire une ruche de techniciens, elle se dit qu'elle ne pourrait jamais élever la voix. Alors elle a embrassé une carrière de journaliste. Ecouter les gens, tendre le micro, elle était faite pour cela. Elle a fini par écrire des livres. Une vingtaine à la louche, car elle se passionne pour ses contemporains et les relations humaines. Les suiveurs de France 5 l'ont écoutée dans ses chroniques maternelles aussi. Ses ouvrages sont d'une brûlante actualité, ainsi "Comment garder le moral (même par temps de crises)". Patricia avoue avoir envie d'écrire des histoires depuis le début. Tant pis pour son mari qui n'y voit "pas du Flaubert"...


Alors elle a raconté "La Faussaire", son premier roman noir, inspiré d'une histoire lue dans la presse. 
Le récit se vit sur vingt ans, autour d'un médecin en Beauce, un quinqua père et mari aimant, mais "sans rêve ni perspective". Paul Ménard va tomber sous le charme d'une cliente, Camille,  mariée elle aussi, mais qui va l'entraîner dans le gouffre. Une passion d'amour qui finit mal dans un environnement de personnages chaleureux pourtant. Patricia Delahaie en experte des comportements, va construire le cheminement d'un homme ordinaire mais notable qui va perdre pied et se donner la mort sociale.


"La Faussaire" est paru chez Belfond Noir. Patricia Delahaie a eu le privilège du contrat et de l'à-valoir avant même d'écrire son roman. Dans la vie, tout est rencontres. Si le Dr Ménard n'avait pas croisé la route de la femme fatale, il aurait poursuivi dans le ronronnant quotidien sans doute. 


Evidemment Patricia Delahaie sera au rendez-vous du prochain Festival Sans Nom. Nous en saurons alors plus sur son deuxième polar en gestation. Les parrains précédents seront de la fête aussi, autour de la vedette du 10e, Henri Loevenbruck.


                      

                                                                             DR

2 mars 2022

FAIRE DES BULLES AUX "BIQUETTES AMOUREUSES"

 

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Carspach, 2000 habitants, aux portes d'Altkirch. A proximité de la petite ville mais dans l'odeur des champs. A une demi-heure de la gare TGV de Mulhouse.
Entre l'entrée du village et son centre par la route de Belfort, "Les biquettes amoureuses".



C'est le nom bucolique d'un nid d'amour conçu et réalisé par un jeune couple, Quentin et Jessica. Lors d'un voyage de déconnexion, les tourtereaux ont été ravis par leur hébergement. Ils ont décidé alors de le reproduire en mieux. A Carspach, ils ont trouvé le bien qui correspondrait à leur projet. Une maison sise rue du Gazon. C'était avant la Covid. Ils ont pu démarrer l'été 2020, avant de devoir se plier aux nouvelles restrictions.

Désormais, la villa est vivante et il faut patienter pour y passer un bon moment, car les trois lofts sont réservés pour un certain temps. "Les biquettes amoureuses" s'adressent à des couples, quels qu'ils soient, jeunes ou vieux mariés, amants, néophytes. La promesse d'une nuit douce et romantique valorisée par un spa privatif.
Quentin est l'homme des matériaux, des plans et des outils. Jessica s'occupe de l'accueil de leurs hôtes. La maison s'est investie dans le meublé de tourisme 4 étoiles. Les chambres ont pour nom "La Toy", "La Mini Toy" et "L'Evasion". Les deux premières sont dotées d'un jacuzzi Girolata, avec ses 73 jets lumineux, la troisième d'une baignoire en pierre naturelle sur mesure en provenance d'Asie. Chacune a son sauna traditionnel vapeur vitré en bois hemlock. 




Pour la récupération horizontale et d'autres activités, un lit king size à rondins. Cuisine équipée, douche italienne, parking privatif et pour les chambres Toy, une terrasse de 25 m2 en bois cumaru. Exotisme, durabilité, finition, les lofts sont impeccables et contemporains. 
Les propriétaires ont mis la barre haut pour une clientèle avertie et exigeante. Parisiens, Nordistes, Bas-Rhinois constituent une partie des hôtes, mais des Carspachois ont aussi tenté l'expérience. Pourquoi aller loin quand on peut parler d'amour dans un lieu si proche... Et le rejoindre après une balade à vélo sur la piste cyclable. 






9 Rue du Gazon, 68130 CARSPACH