21 juin 2022

LE SLOWUP ALSACE, CA S'ARROSE !




Il faudrait être fou pour ne plus l'organiser. Le slowUp Alsace est revenu le 5 juin, attirant plus de 30.000 adeptes des mobilités douces au pied du Haut-Koenigsbourg.


Participer à un slowUp me procure une excitation d'enfant, peut-être parce que j'ai des fourmis dans les mollets. Beaucoup ne savent toujours pas de quoi il s'agit. Le slowUp est un concept dédié à la randonnée sur un tracé fermé à tout engin motorisé le temps d'une journée. Aller tranquillement en savourant le moment. Et en Alsace, célébrer nos vins. Ni voiture, ni moto mais des vélos, des rollers, des cycles avec leurs remorques voire des trottinettes. C'est ce dernier moyen que j'utilise habituellement pour cette virée au long cours. La distance n'est pas un problème, mais elle peut être épuisante comme en 2019 par 30°.
La Covid nous a enlevé cette grande fête fixée le premier dimanche de juin en 2020 et en 2021. A titre personnel, j'ai effectué mon slowUp Alsace en solitaire en septembre 2020 (lire mon blog). Ce 5 juin, c'est enfin la délivrance. La première manifestation touristique alsacienne d'un jour est de nouveau au calendrier. Je l'accomplirai en compagnie de Parinda qui se déplacera sur un VTT.





Comme toujours, notre point de départ est Bergheim. Sur le parking, des camping-cars et des familles dans la préparation de la balade. Le temps est incertain. La pluie a dissuadé Eloi de prendre le train spécial de Strasbourg. Qu'importe la menace céleste, rien n'arrête les passionnés de slowUp. Nous verrons bien.

Au bout de quelques kilomètres, un échange avec deux joueurs d'échecs au bord de la véloroute du vignoble. Ils sont licenciés à Kintzheim. Dans cette commune, nous prenons le chemin de Sélestat, pour le grand tour. Dans la cité humaniste, un adolescent fait danser ses rollers sur le pavé en distillant une musique actuelle. Même pas peur de la chute. Le casino de Ribeauvillé est représenté par une équipe de jeunes cyclotouristes. 




Scherwiller est atteinte et j'entends déjà la voix de Pascal, le traiteur - animateur motivant les grappes de participants dans la rue principale.


Anne-Gaëlle s'occupe toujours de jeux d'adresse. Le temps des retrouvailles quand soudain le ciel déverse son eau sur la cité des lavandières et un papa flanqué de sa fille. Dix minutes plus tard le soleil réchauffe de nouveau le bitume et les vélos reprennent la route. C'est dans cette commune que Parinda et moi créons la pause déjeunatoire. La saucisse chez les pompiers, les frites au stand de l'école, la boisson chez les footballeurs. Un groupe fait chanter l'alsacien dans une version rock.



A Scherwiller, il règne une ambiance qui n'a rien à envier à la ville - centre. Mais le périple est loin d'être terminé. Il faut monter à Dambach-la-Ville et redescendre par Dieffenthal pour se poser à Châtenois. Arrêt technique au stand Repair Café pour monter la selle de Parinda en un tour de clé. Alexandra la belle fleuriste a déserté la place mais nous reverrons Denise à Kintzheim où surgit le deuxième déluge de notre escapade. 


Là encore nous pouvons trouver un abri. Quelques minutes plus tard, c'est reparti en direction du Haut-Rhin mais il faut affronter quelques ascensions encore et le vent. Bientôt Bergheim revient sous le soleil. Amour aura mérité sa flûte de crémant après avoir traversé les 11 communes du slowUp Alsace.








L'an prochain, le 9e slowUp s'associera aux 70 ans de la Route des Vins d'Alsace.

16 juin 2022

SENIORS EN ACCUEIL FAMILIAL A PFETTERHOUSE

 




Pfetterhouse aux portes de la Suisse. Le village frontalier de quelque mille âmes semble faire la sieste sous le soleil qui tape. A quelques centaines de mètres de la mairie apparaissent deux petits collectifs dans leur habillage contemporain séparés par des carports. Ce sont les Villas seniors construites par Eden Patrimoine pour le compte de L' Accueil familial du Haut-Rhin. Les communes de Westhalten et de Pfetterhouse ont concrétisé ce que d'autres envisageaient de faire, proposer une autre offre d'hébergement aux personnes âgées ou handicapées, sur le modèle de l'accueil familial justement. Sans argent public. Dans la commune sundgauvienne, le foncier est encore disponible. Les résidences ont été bâties avec vue sur prés et champs. Quelques bovins paissent dans le voisinage. 


Denis Schubnel et Jean-Rodolphe Frisch 



Jean-Rodolphe Frisch, maire depuis 2001, me fait la visite en compagnie de Denis Schubnel, en charge de ces maisons. C'est l'occasion de saluer les premiers résidents, dont une dame qui vient d'intégrer ce nouveau monde. Chaque villa est conçue pour six résidents, qui occupent chacun une chambre avec sanitaires au rez-de-chaussée. Ils partagent des espaces communs dont le séjour où ils sont en train de déguster un dessert. La cuisine et les repas sont l'affaire de l'accueillante. Une professionnelle agréée chargée de partager la vie de ses  protégés dans les actes du quotidien et de les alimenter en veillant à leur bien-être. Deux accueillantes sont recrutées par villa plus une remplaçante, de façon que personne ne soit abandonné.
De fait, ces femmes de confiance habitent avec leur famille à l'étage et occupent chacune un appartement. Contrairement à l'EHPAD, cette structure à taille humaine permet un accompagnement optimal dans un esprit familial. Quand les proches des pensionnaires arrivent, la table grandit. Dehors, une poule arpente l'espace vert.

La villa d'accueil familial est aussi accessible au séjour temporaire. Pour l'été, un parent isolé peut y poser ses valises. Porte d'entrée possible vers un bail plus long. Dans une maison intergénérationnelle et conviviale. 


Contact mairie de Pfetterhouse 03 89 25 61 01


11 juin 2022

BALLONS DE BELFORT



L'avenir appartient aux aérostiers. Il faut se lever tôt pour faire monter son ballon le matin. C'est en pleine nuit que je me bouscule ce samedi de juin pour prendre la direction de Belfort, où se prépare le 48e championnat de France de montgolfières, du 22 au 27 août. Il faut être devant le gymnase du Phare pour 4H45.
A Bessoncourt, je constate là-bas sur ma gauche  une colonne de fumée blanche. Un bâtiment sans doute est en feu. Du côté du Fort Hatry, ils sont là, les pilotes et leurs équipiers ainsi que leurs invités, le président du conseil départemental et le sénateur. Claude Schwebel est notre hôte ce matin. Au fil de la sortie, il se racontera.



A 68 ans, Claude est un homme heureux qui a réussi sa vie malgré un handicap. Il est greffé du rein depuis 34 ans et peut se targuer d'être un exemple parmi les aérostiers européens. Depuis une douzaine d'années il est retraité d'Alstom.

Depuis 1994, il est dans le ballon. Il s'est approché d'une montgolfière un jour. Il a été embarqué dans cette passion où on se promène en haut. Son Spider Balloon a été acheté d'occasion au Luxembourg. C'est bien le ballon à l'araignée. Mais il a fallu l'immatriculer en France sinon il faudrait s'acquitter de droits à chaque atterrissage. Cela dit, l'accès à la lettre F lui aura coûté 1000 €. D'ailleurs le sport et loisir devient de plus en plus contraignant. L'aviation civile n'est jamais loin pour fixer les règles et contrôler les vols. Claude doit aussi se soumettre régulièrement à une batterie de visites médicales comme il emmène du public. 





Spider Balloon est homologué pour deux passagers et le pilote. Dans la nacelle, quatre bonbonnes de gaz propane de 19 kilos chacune. Il faut atterrir avec au moins une bouteille pleine ou entamée. Hervé est l'équipier du matin. Au volant de son SUV, il tracte le matériel et nous voilà bientôt dans la zone commerciale Auchan Bessoncourt, dans un champ. Quatre  équipages ont fait le déplacement. 

Tout le monde est mis à contribution sous la direction du pilote, qu'il faut scrupuleusement écouter. Sur la nacelle sont fixés les pieds du brûleur. Il faut dérouler l'enveloppe textile et la gonfler à l'aide d'un ventilateur. Le ballon de Claude n'est pas le plus volumineux, malgré ses 2200 m3. 


Plus loin, Pascale est accroupie et envoie un feu d'enfer dans le sien. Très vite, les poires se dessinent dans le matin naissant. La secrétaire du CDF Belfort 2022 fait partie des quelques femmes dans le milieu du pilotage. Dans le groupe du jour, on compte aussi la doyenne, 8 décennies au compteur et toujours partante. Maintenant que nous connaissons la direction du vent, nord/nord-est, nous allons pouvoir monter à bord et nous placer où Claude nous l'indique. Le spectacle peut continuer après la chauffe de l'aérostat. Nous survolons la zone commerciale encore endormie. L'incendie de Bessoncourt, les Alpes suisses, les paysages géométriques se manifestent à nos yeux.



 

Depuis notre espace restreint, Claude considère la beauté de la contrée floquée de quelques brumes. Il garde l'œil sur les instruments, la tablette GPS, l'altimètre, la radio. La main sur la manette de gaz.  Des aérostiers alémaniques se font entendre. On les aperçoit au voisinage de l'Alsace. Bientôt se dessine la citadelle Vauban dans laquelle broutent les moutons. Puis le lion, que notre ballon survole à la verticale. Belfort qui sort doucement de son sommeil.





Notre ballon sera le dernier à descendre. Ce sera en Haute -  Saône, à Châlonvillars, tout près d'Essert, dans un pré rafraîchi par la rosée. Nous pouvons voir Hervé et son SUV. 

L'atterrissage est très doux, sous les yeux des vaches et des chevaux qui n'apprécient pas toujours cette intrusion venue du ciel. Un gibier gambade. Un vététiste fend l'herbe. C'est un ancien pilote qui vient à notre rencontre.  Maintenant qu'Hervé a trouvé comment nous rejoindre, nous pouvons vider l'enveloppe et démonter le matériel. La journée s'annonce chaude. Dans la nacelle, on n'aurait jamais froid. Le brûleur au-dessus de nos têtes fait l'effet d'un sèche-cheveux.







Nous aurons passé une heure à quelque 700 m d'altitude, faisant presque du sur-place puis avançant au pas d'un traileur. Un voyage magnifique dans un ciel immaculé, où les préoccupations du monde n'ont pas cours, dans un silence monacal brisé de temps en temps par le seul jet de flamme. 
Il est 8 heures quand les équipages se retrouvent devant Le Phare pour le débriefing et le petit-déjeuner convivial de présentation rapide du championnat d'août. 
Claude vient d'accomplir son 6e vol de l'année. Ce soir, avec un autre équipier, il s'élèvera de nouveau dans le ciel belfortain. Sans savoir exactement où il posera sa nacelle. "Un ballon ne se dirige pas. Il va dans le lit du vent."

Le 48e championnat de France de montgolfières à Belfort du 22 au 27 août.
cdfbelfort2022@yahoo.com
passagers@cdf2022.fr

Voler avec Claude Schwebel : Vols - Passion
c_schwebel@orange.fr 

  









www.massif-des-vosges.fr

3 juin 2022

GUEBWILLER S'ENRICHIT DE SES FRICHES SCHLUMBERGER





Guebwiller et son glorieux passé industriel… Il y a 30 ans encore, NSC Schlumberger faisait travailler 2000 personnes dans le Florival. Le fabricant de machines textiles toujours leader mondial produit des peigneuses de fil mais ce qu'il réalisait mensuellement hier est devenu annuel. Il n'occupe plus qu'un quart des 130.000 m2 de la grande époque, avec un effectif de 250 collaborateurs. Ses bâtiments emblématiques devenus paquebots fantômes sont une aubaine pour la Ville, qui va les racheter pour créer l'écoquartier des années 2030.







Francis Kleitz, maire, a signé le 4 mai le protocole de vente de 3 ha de friches industrielles avec Pascal Rouhaud, PDG de NSC. L'affaire porte sur 2,5 M€. Une opportunité pour la Ville, Guebwiller étant enclavée en entrée de vallée, sans réserves foncières ni immobilières. La capitale du Florival va pouvoir continuer sa transformation à un demi kilomètre de St-Léger et du centre-ville. Les projets sont nombreux, de la nouvelle école et son périscolaire à la salle culturelle en passant par l'espace de coworking et le logement. Les friches Schlumberger ont inspiré les architectes en tous cas. Guebwiller s'est distinguée au concours européen Europan 16.








Le projet va profondément changer l'urbanisme de Guebwiller, assure la Ville. Sans effacer la mémoire des bâtisseurs du capitaine d'industrie Nicolas Schlumberger.