27 avril 2017

WESSERLING : LE GOURBI EN BLEU DE CHAUFFE

 La compagnie de Sophie Pirès revisite La Grande Chaufferie cette année. En route avec elle !




Mardi 26 avril sous une faible pluie. Les Vosges se dessinent dans un habit anormalement hivernal.
Pour le petit groupe que nous formons sur le parking central du parc de Wesserling, un étonnant voyage est en route. Je n'avais jamais remarqué le couloir qui mène à la Grande Chaufferie, bâtiment majeur du patrimoine industriel du site. Une porte vitrée sur une entrée décorée s'ouvre. C'est parti pour une courte ascension sur une pente métallique bordant un tapis roulant naguère. Aujourd'hui il fait mine de monter de vieilles valises quand hier il emportait du charbon. En considérant le parking en contrebas, on remarque encore l'emplacement de la fosse à combustible. La végétation a été incorporée dans cette passerelle, car elle finit toujours par revenir.


Depuis l'an dernier, la Grande Chaufferie est accessible au public. Pour la saison 2017 de Wesserling, Le Gourbi Bleu, compagnie professionnelle dont le propos est "de construire des ponts entre théâtre institutionnel et lieu peu ou non équipé", a été mandaté pour faire voyager le visiteur d'une façon pédagogique, ludique, immersive et poétique. En avant-première pour la presse, Lise, nouvellement attachée au patrimoine des lieux, emmène les pionniers du voyage au centre de la Grande Chaufferie, avec Candice, photographe de la compagnie de Sophie Pirès. Nous sommes à 15 mètres du sol, dans ce bâtiment construit en 1963 et destiné alors à fournir la chaleur à l'ensemble de l'installation industrielle. Au début, une trentaine de personnes y travaillaient. 30 ans plus tard, à son extinction, il n'y avait plus qu'un salarié à mi-temps. Entre-temps, le gaz avait remplacé le charbon.
C'est le parcours de la roche sédimentaire que nous explorons ici, car l'outil a été épargné du démantèlement. Nicolas Altheimer au son et Charles Gesegnet à la lumière ont signé l'habillage artistique de l'atmosphère. Il est difficile, en petit comité, de saisir l'intensité du lieu. Sans les gouttes sonores, un silence de cathédrale habiterait le mastodonte. De là-haut, depuis les pontons et passerelles, nos yeux peuvent atteindre la dalle du rez-de-chaussée, entre bleu, rouge et ocre. Sur notre passage se dressent des compositions textiles, reliquat du travail du Vortex-X.


Le Gourbi Bleu s'est inspiré du Voyage au centre de la terre de Jules Verne pour monter son projet.
En deux mois seulement, il fallait apprivoiser cette Grande Chaufferie et imaginer une aventure dans les entrailles qui conduise aux trois chaudières Alsthom... Après la descente lente et sûre, d'autres histoires nous attendent. La compagnie met la main aux dernières mises en espace avec les artistes dont Sybille Du Haÿs, plasticienne, les bonnes volontés et l'équipe du parc. Un salon hors d'âge se présente dans le hall. Ses fauteuils sont dépareillés et il compte plusieurs globes terrestres. Au cours du périple, nous aurons aussi traversé une mer textile (nous sommes à Wesserling), croisé des méduses ou apparentées et franchi une grotte de "diamants".


Il faut prévoir 15 à 30 minutes pour cette expédition hors du temps. Qui prendra un  autre sens quand on aura entendu les anciens et même le regretté Haroun Tazieff dans une épopée de 1963. L'année du démarrage de la Grande Chaufferie.

Voyage au centre du patrimoine industriel de Wesserling avec Le Gourbi Bleu en 2017.

20 avril 2017

LA PHARMACIE DU DR JEWLY

En 2006, elle sortait un CD au profit de l'UNICEF. Aujourd'hui Jewly distille son rock sur les scènes à travers le monde. 

L'artiste strasbourgeoise qui aurait pu mener une carrière de pharmacienne vit désormais de sa musique. Premier album Behind the line en 2009, le deuxième Bang Bang Bang en 2014 et désormais Drugstore, en tournée.
Drugstore, que Jewly traduit par "pharmacie de son âme" est une galerie de personnages qui ont marqué la chanteuse trentenaire. Grâce à eux, "elle a pleuré,crié, souri et partagé ses faiblesses, qui sonnent maintenant comme des forces surhumaines": Kim la schizophrène, Joy la maniaco - dépressive, Doc, le SDF qui a sauvé un enfant... L'album compte dix titres, dix prénoms qui s'accompagnent d'autant de clips. Dix histoires singulières qui s'insèrent dans la vie de la chanteuse, qui se métamorphose sur scène. En donnant "ce qu'elle est".

Belle et rebelle, douce et féroce, charismatique et puissante, Jewly s'est forgée aux influences de Led Zeppelin, Depeche Mode, Jack White, Nick Cave, The Kills. Drugstore a été enregistré avec une équipe internationale, aux références incontestables.

www.jewlymusic.com


18 avril 2017

LE COLISEE MULHOUSE : ELISEZ-LE !


C'est un immeuble remarquable du centre-ville de Mulhouse, construit dans les années 1930... L'ancien siège de la Société Générale transformé ces dernières années par le promoteur lyonnais Créquy redevient lieu d'événements. L'ancien openplace s'appelle désormais Le Colisée, en référence aux amphithéâtres antiques dans le cœur des cités. Le Givova Business Centre anime les lieux en mettant à la disposition des professionnels et des particuliers 300 m2 pour des événements d'affaires ou festifs. 4 loges de 15 à 40 m2 sont disponibles dans cette magnifique bâtisse à décoration contemporaine.







Le plus, une rivière artificielle en pleine ville.




www.le-colisee-mulhouse.fr 


Le Colisée, 74 rue du Sauvage, Mulhouse

16 avril 2017

AUBERGE DU ZOO DE MULHOUSE : VOYAGE EXOTIQUE







Après quelques semaines de travaux, l'Auberge du Zoo a rouvert récemment et accueilli ses premiers convives de l'ère Lebran. 

Philippe Lebran.


Il aura passé 32 années aux commandes de l'imposante maison bordant le parc botanique et zoologique... Luc Ehrhart aspire à une retraite des fourneaux bien méritée. Il part serein, après avoir confié les clés à un entrepreneur rompu aux services de masse, Philippe Lebran. Le dirigeant d'Aveyron PHL à Burnhaupt est spécialisé dans les restaurants de foires et grandes manifestations, mais il avait déjà un pied au Rebberg. La nouvelle équipe s'appuie sur le personnel de Luc Ehrhart renforcé par six recrutements dont Pierre Enderlin, cuisinier dannemarien. Près de trente collaborateurs qui ne sont pas de trop pour faire tourner l'ensemble et restaurer des centaines de convives au plus fort, dans une ambiance en osmose avec le monde animal et végétal voisin. Philippe Lebran et ses décorateurs ont donné un nouvel habillage à l'emblématique bâtisse des Mulhousiens, qui appelle aventure et exotisme. Les visiteurs du zoo ne sont pas dépaysés en se posant dans la salle papillon. Pas plus dans la salle dite de chasse avec son atmosphère coloniale et ses tortues ( plus vraies que nature). Quant à la grande salle, elle porte de grandes lanternes métalliques découpant des silhouettes d'oiseaux. Que les Mulhousiens attachés à leurs symboles se rassurent, la roue rouge de moulin figure toujours sur le fronton de la scène. Une nouveauté immanquable à l'étage : le bar à rhums et son univers cosy. 
A chacun d'imaginer son aventure tout près de ce qu'on vendait il n'y a pas si longtemps comme "la plus proche des destinations lointaines".   



 

14 avril 2017

VENDREDI SAINT SUR LE BAN DE STEINBRUNN-LE-HAUT

Près de soixante-dix personnes prennent part ce 14 avril à la randonnée - découverte matinale proposée par l'équipe locale de la Pastorale du Tourisme et des Loisirs de la communauté de paroisses La Hardt aux Collines dans le secteur de Landser. La 6e marche emmène les pèlerins et curieux sur un chemin des croix de Steinbrunn-le-Haut. Il est 9H30, le point de rassemblement est fixé au cimetière entourant l'église du XVIe, au cœur du village, fief d'une vieille famille sundgauvienne, les Reinach.  Autour du père Célestin et des animateurs du jour, un public de tous âges va prendre la route des champs et se faire présenter une demi-douzaine de monuments et ouvrages.







Au cimetière d'abord, deux croix de missions du XIXe, deux crucifix en fait puisque le corps du Christ y est figé. A distinguer du calvaire qui compte un ou des personnages au pied de la croix. L'église St-Maurice est dotée d'un cadran solaire. Le temps, comme la croix, ouvrent  la méditation. Au fil des stations, les marcheurs écouteront de courts textes, essentiellement du père Charles Singer, qui glorifie "l'icône éblouissante" depuis laquelle Jésus ouvre ses bras au monde.
En quittant le cimetière, arrêt devant la stèle de la première guerre mondiale. Elle est dédiée aux prisonniers italiens morts de froid dans leur grange, comme d'ailleurs leurs compagnons d'enfer roumains, quand les soldats prussiens festoyaient en l'honneur de l'empereur. Il y a cent ans.



Les marcheurs s'engagent hors agglomération, sur les hauteurs. En forêt, un oratoire blanc consacré à Notre-Dame-du-Mont-Carmel, patronne elle aussi de Steinbrunn. On rapporte que ce  bildstock  fut érigé à la suite d'un accident d'attelage. Le chariot s'était renversé, les chevaux emballés. Parmi les personnes impliquées, une jeune  femme enceinte. Elle a eu la vie sauve et pu donner le jour... A la mi-juillet,le 16 cette année, une messe est célébrée ici. C'est l'unique office de plein air de la communauté de paroisses.




Le chemin que nous empruntons était celui autrefois des ouvriers qui embauchaient à Mulhouse. Ceux-ci avaient le loisir de se poser auprès de ces ouvrages et d'en faire des témoins de leur itinéraire. Assemblage issu de plusieurs monuments, voici une croix rurale sans date, surplombant un talus. Elle se dresse et souligne pour le poète cité "l'effort de l'ascension longue". Une autre croix simple, près d'un taillis. Un crucifix écoté dont le Christ originel a été remplacé par un autre de moindre taille. Les âges passent, les monuments se transforment. Et se conservent. Comme celui de la famille Schreck. Une croix du XIXe dominant notre chemin forestier toujours. Celle-ci commémore un drame, le meurtre sauvage d'un membre d'un foyer de Steinbrunn, dans la nuit noire. Une construction en plusieurs parties, une croix privée de Christ et amputée d'une branche. 





"L'heure est venue pour te prendre, mais on ne peut tout te prendre; tu as tant distribué..." C'est ici à la croisée de chemins que s'arrête la promenade contemplative. On s'en retourne au village, cueillant le précoce muguet au passage.
Certains continueront le moment pastoral en partageant le bol de riz solidaire à Dietwiller. Le Carême s'éteint. Déjà la croix rayonne dans le printemps bien engagé. 

12 avril 2017

PHILIPPE THUET SE RETIRE DU VIEUX COUVENT

Ça bouge dans la restauration mulhousienne avec le départ à la retraite de deux entrepreneurs emblématiques. Luc Ehrhart, patron de l'Auberge du Zoo depuis 32 ans. Et juste avant, en mars, Philippe Thuet, le propriétaire des Caves du Vieux Couvent, dans le centre historique. Une vieille table de Mulhouse comme celle du Rebberg. Philippe Thuet y aura donné 40 années de sa vie, dont 39 aux commandes. Lui qui s'était projeté dans les arts graphiques est devenu cuisinier et restaurateur spécialisé dans la gastronomie de terroir : fleischschnaka, presskopf, foie gras, choucroute aux poissons, abats. Une carte alsacienne que le jeune retraité appelle à perpétuer car, estime-t-il, "il devient difficile de manger alsacien à Mulhouse".
En quatre décennies, le chef a régalé des générations de convives. Il me revient ce coq aux raisins que j'ai reproduit il y a vingt ans. Philippe apprécie beaucoup les volailles au vin jaune, me confie-t-il, en fouillant sa mémoire. Lui reviennent les stammtesch biquotidiens et les innombrables rencontres dans son établissement, Jane Birkin, Jean-Edern Hallier, Raymond Barre...
Passionné d'art, Philippe Thuet va pouvoir y revenir après avoir trouvé un repreneur de confiance.
Au Vieux Couvent, changement dans la continuité.


                               Et Luc Ehrhart avant de passer le témoin à l'Auberge du Zoo.

11 avril 2017

LA CARPE MONTREUSIENNE

Sur l'initiative de Monika Munch, directrice de l'office de tourisme du Sundgau, me revoilà dans le pays de Dannemarie, à la frontière avec le Territoire de Belfort. C'est le secteur des Montreux, deux dans le Haut-Rhin, le troisième belfortain. Le rendez-vous est fixé à Montreux-Jeune, le village du défunt René Pierre, chantre du patois roman. Grâce à cet infatigable locuteur ajoulot, la commune affiche son nom dans les deux langues.
Rue principale sous le soleil d'avril. Face à la célèbre Maison Péronne, le restaurant Aux Trois Fleurs. Le parking est bien occupé, signe d'une bonne fréquentation. Le village n'est pourtant pas sur un axe passant. Mais beaucoup de Francs-Comtois font le voyage pour la friture de carpe, spécialité de la maison et du Sundgau. 
Aujourd'hui, c'est le temps des Carpailles, saison courte de la carpe revisitée par une petite dizaine de restaurateurs. Aux Trois Fleurs y participe. Au menu, une trilogie escortée par un pinot auxerrois. 
Pour la mise en bouche, une petite quiche à la carpe accompagnée de salade verte aux noix.  La présence du poisson est discrète mais l'ensemble est agréable. Le plat suivant mérite attention : nems de carpe. Rouleaux ouverts, secondés par des légumes et soulignés d'une sauce pinot noir. Remarquable présentation sur une assiette reproduisant les écailles d'un poisson. En pré-dessert, une profiterole de carpe, à découvrir. Avant le café, retour à un classique néanmoins délicieux, le vacherin.

A l'issue du déjeuner, le chef vient nous saluer. Christophe Berger est aux commandes de l'établissement qu'il a créé en 1991  à partir d'une ancienne ferme avec écurie. D'une maison sundgauvienne, le maître restaurateur a construit une table plaisante et accueillante qu'il a continué de rénover dernièrement en lui donnant un cachet contemporain dans une ossature bois.
Pour les derniers jours de la semaine Sainte, il fera le plein. Vendredi est traditionnellement dévolu à la carpe frite. L'agneau régnera à Pâques.




                                                                                               

7 avril 2017

BANTZENHEIM (HAUT-RHIN) LE VILLAGE DES MOTOS

 

 

 

 

Depuis quatre ans, le village rhénan de Bantzenheim s'est taillé une belle notoriété en France et à l'étranger grâce à La Grange aux Bécanes. L'an dernier, 4.500 visiteurs se sont arrêtés dans l'ancienne exploitation agricole convertie en musée de la moto.






A l'origine, un collectionneur originaire de Mayenne et établi au village, Raymond Lemoine. A presque 90 printemps, ce féru de la moto se montre toujours au guidon d'un de ses engins . En 2006, il fit don à la commune de plus de 90 modèles anciens amassés pendant deux décennies... Le patrimoine fait la part belle aux Ravat. Il s'enrichit régulièrement, la commune recevant de nombreux dons, qui remplissent déjà trois granges. On estime l'ensemble des deux roues du musée et de la réserve à 150 exemplaires, de quoi faire un roulement. D'avril à octobre, le musée est ouvert au public. En période hivernale sauf janvier, mois de sommeil, il est accessible aux groupes.

Porté par l'association des Amis de la Grange à Bécanes, des passionnés qui restaurent, réparent et entretiennent les machines mais qui assurent aussi la promotion de leur vitrine et tiennent la maison le dimanche, le musée a rapidement trouvé son public et sa place dans le réseau des établissements de la culture technique de M2A.  En mai, il prendra part bien sûr à La Nuit des Mystères. 


Pour la nouvelle saison, La Grange aux Bécanes s'est trouvé un nouveau partenaire dans le Musée du Jouet de Colmar, qui met à sa disposition pour deux ans une vingtaine de motos miniatures sculptées dans le bois à l'échelle de 1/10e. Des reproductions d'une grande précision laissées par un ancien pilote, Michel Heuqueville. Ce sont encore des restaurations marquantes, dont celle du tricycle Wilhelm - Meyer de 1960 et une présentation de mobylettes. 

La Grange reçoit de nombreux visiteurs allemands. Ce qui a peut-être poussé l'OLCA, l'Office pour la Langue et la Culture d'Alsace et de Moselle à imaginer un lexique alémanique, "s ' Motorrad", qui décortique les pièces de la moto en dialecte bas-rhinois. Ça peut toujours servir.

Enfin, le 23 avril à 10H, Bantzenheim célèbrera la messe des motards. Tout deux roues motorisé sera béni. Une grâce pour un village qui étonnamment compte de nombreux motocyclistes.

 

www.lagrangeabecanes.fr  




3 avril 2017

LA DERNIERE MARAUDE





Avant la trêve des beaux jours, voyage éphémère dans la nuit des Mulhousiens ravitaillés par l'aide d'urgence.



Dimanche 02 avril 20H30. La nuit est tombée sur la rue Vauban où passent quelques personnes. Boulevard des Alliés, la croix lumineuse des pompes funèbres met du violet dans l'artère. Dans quelques minutes, les bénévoles de l'équipe du soir seront dans les locaux de la Croix-Rouge. C'est la dernière tournée de la campagne hivernale. Autour de Gaby, figure du bénévolat associatif mulhousien et responsable de la team sociale, Eric, nouveau venu qui trouve du sens à son engagement, Didier, jeune retraité qui a fait la route depuis la vallée de la Largue et deux femmes, Fatiha, investie depuis des années dans l'union locale et H. qui requiert l'anonymat. En temps normal, l'équipage comporte au moins trois éléments. Les derniers jours ont été marqués par un afflux important de personnes à la distribution devant la gare centrale. Cinq volontaires ne seront sûrement pas de trop. Gaby lit le compte-rendu de la veille et partage les consignes. On emporte les derniers produits frais et de quoi alimenter le maximum de demandeurs. Il manque une thermos. Hier soir, une main malveillante ou inconsciente l'a volée lors du ravitaillement du véhicule. Didier prend le volant. Il est 21H14. La température printanière, 14°. Sitôt en route, le chef d'équipe prévient le 115. La maraude est enclenchée. Direction le parvis de la gare. Le fourgon blanc arrivé, les premières personnes s'approchent. Leurs visages sont familiers. Dans le hall de départ, mais surtout dans la travée le séparant de l'arrivée, les voyageurs sont désormais rares. C'est la population nocturne qui occupe les bancs. Sans - abri, demandeurs d'asile, gens en transit, gens en quête. Essentiellement des hommes. Après le tour des lieux, nécessaire pour se signaler aux bénéficiaires, les maraudeurs commencent la distribution. Boissons chaudes, kits d'hygiène, gâteaux. Des individus jeunes se fichent des conventions liées à l'âge et passent puis repassent. En une demi-heure, tout est parti. Il faut plier bagage et annoncer un passage ultérieur. 

Mais ce soir, le fourgon ne reviendra pas. Vers 22H30, le samu social envoie la maraude aux Coteaux pour une femme d'une quarantaine d'années à placer pour la nuit. La personne se retrouve à la rue. Elle est conduite en lieu sûr mais là son comportement change soudain. Les maraudeurs craignent le pire, une tentative de suicide sous leurs yeux. Les sapeurs-pompiers sont appelés à la rescousse. Quand ces derniers interviennent, les bénévoles de la Croix-Rouge sont soulagés. La jeune femme est sauvée. La maraude, c'est aussi traiter l'urgence d'une situation banale.