30 mai 2019

URBEX / L'ALTENBERG OU LE NAUFRAGE A LA SCHLUCHT






Au débouché d'un chemin forestier, sur les hauteurs de Stosswihr, un ensemble immobilier dévasté. Je viens de trouver l'Altenberg, du moins ce qu'il en reste.


Voilà dix ans, l'Ugepam (qui gère les établissements de l'assurance maladie) annonçait la fermeture d'un des plus centres médicaux de la région. Les lieux ont été quittés en 2011. Depuis, ce paquebot fantôme a été livré aux casseurs, pilleurs et individus en quête de sensations fortes. Le bien global valait 3 M€ pour le vendeur à l'époque. Aucun bâtiment, pas une pièce n'ont été épargnés par les vandales. Le centre de soins désaffecté est devenu le territoire des tagueurs, le terrain de jeu de tireurs et un haut lieu de l'exploration urbaine.







L'entrée principale est vidéo-surveillée. Un élu local m'a rapporté qu'au départ des personnels et des malades, un gardien avait été requis. Mais il faut être sacrément courageux pour faire la ronde de nuit dans ce no man's land des Hautes-Vosges en pleine forêt. L'employé aurait jeté l'éponge, mort de trouille.







Ma curiosité journalistique et mon besoin de savoir et de "sentir"  me poussent cet après-midi à pénétrer à mon tour dans cet univers que des adeptes de l'urbex qualifient de « clinique du diable ». Évidemment je reste sur mes gardes, ne sachant ni sur quoi ni sur qui je peux tomber. Une exploratrice avant moi avait vu des jeunes s'acharner sur ce qui pouvait encore être détruit. Je n'ai pas peur, enfin je ne crois pas, sinon je rebrousserais chemin. Mais en approchant de ce qui devait être l'hôtel de luxe qui accueillit le Kaiser Wilhelm II, je ressens une pression dans ma cage thoracique.
L'Altenberg avait été un sanatorium aussi...







Des travaux sont signalés sur le site. Je reste environ une heure sans croiser personne. Je ne vois personne serait plus juste. Pas un bruit que celui du verre que mes pieds foulent.

Au dernier étage, je considère la vue sur les Vosges. La montagne est belle, rassurante. Tout le contraire de ce centre que je quitte discrètement.
Un gâchis monumental tout près de la Schlucht.














  
                                                                  Avant le sanatorium 

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