30 mai 2018

ALLER AUX FRAISES A ILLFURTH




Bernard Boetsch


D'une Delphine à l'autre. Elle est technicienne.


C'est en terrain connu que je file ce mardi matin de mai finissant. L'interprofession Fruits et Légumes d'Alsace a choisi la SCEA Boetsch - Wolf pour officialiser le lancement de la fraise d'Alsace 2018. Environ 11 km depuis Mulhouse et me revoilà sur les hauteurs d'Illfurth, où j'avais participé à une opération similaire voilà quelques années. Il est vrai que les fraisiculteurs ne sont pas pléthoriques. Mais ce 29 mai, l'averse orageuse finit de passer, poussant les invités à s'abriter dans le hangar où un espace convivial a été dressé. A l'entrée, une table avec des cagettes en carton étale les variétés élevées sur ce terroir du Sundgau. Des noms festifs voire voyageurs : Salsa, Joly, Sibilla, Clery, Dream, Aprica, Primi... Des fraises de calibres parfois impressionnants, belles à croquer. Je n'aurai pas le temps de la dégustation. 







Finalement, outre la presse, nous sommes aujourd'hui en petit comité par une météo maussade qui dissuade les cueilleurs. Les champs sont tranquilles.
L'IFLA s'est fait surprendre cette année, car le lancement s'effectue déjà en pleine saison. "Le sol a été très chaud en avril" explique Bernard Boetsch, notre hôte. Je ne manque pas une miette de ses interventions, car en lui me revient l'image de son défunt frère Richard.


La fraiseraie d'Illfurth fut la première de la région en 1965. Elle est aussi vieille que moi. Plusieurs agriculteurs s'y étaient mis.

La SCEA Boetsch - Wolf travaille aujourd'hui une vingtaine d'hectares. 17 sont consacrés aux asperges et 6 aux fruits rouges primeurs. Elle tient deux points de vente dans le village et participe aux marchés d'Altkirch. Ses fraises se trouvent encore dans la grande distribution. Il est fini le temps des querelles entre producteurs et distributeurs. Les premiers ont besoin des seconds et inversement. Surtout, l'exploitation a initié la libre cueillette dans les années 1980. Un canal de vente qui a trouvé son public. 
Le fraisiculteur sundgauvien s'appuie enfin sur une quarantaine de saisonniers pour écouler ses productions printanières, essentiellement pour les asperges. Pour la fraise, il attend encore une grosse semaine. 



Le ciel peut se montrer très généreux avec la fraise d'Alsace, qu'on élève avec "très peu de traitement". Sans être dans le bio, mais sans risques pour la santé.

Je pensais croiser Delphine Wespiser, ambassadrice locale des fruits et légumes d'Alsace. Point de Miss France 2012 dans sa robe rouge. La robe rutilante de la délicieuse fraise d'Illfurth suffira à mon bonheur.  
 #fraise d’Alsace ; #fraise illfurth ; #iflafraises

25 mai 2018

UN BAIN D'INFORMATION

Clara et Lisa -Pearl


Je viens de passer une semaine un peu scolaire en accueillant dans ma rédaction mulhousienne des lycéens de Montaigne, le bahut de proximité avec lequel j'entretiens une collaboration depuis des années. C'est là aussi que nous allons recueillir les émotions des candidats au bac le jour des résultats.
Cette semaine était celle de la presse à l'école chez moi, en décalage par rapport à l'opération officielle qui se déroule habituellement en mars. Il semble que nous n'ayons pu l'organiser au début du printemps. Dans mon bureau - musée, des feuilles à l'encre défraîchie attestent du passage au début de la décennie de lycéens déjà. Sur le modèle de la PQR dont L'Alsace, j'expérimente la formule J1J, "journaliste d'un jour". Quatre binômes d'élèves de 1re ES et S se sont succédé en autant de jours pour une rapide mais intense immersion dans le travail journalistique d'une station régionale. Le CDI du lycée m'avait promis des candidats motivés. Ils ont tenu leur rang et fait honneur à leur maison. En six heures, ces huit adolescents de 16 à 17 ans ont découvert l'univers du média radio et réalisé une mission journalistique, de la recherche d'information à la diffusion en passant par l'enregistrement et le montage. Parce qu'ils doivent apprendre le monde qui les entoure, parce qu'ils sont en demande de confiance, je leur ai laissé beaucoup d'autonomie. Ils me l'ont bien rendu. 
J'ai été agréablement surpris par leur implication, leur volontarisme, leurs acquis et leur savoir-faire. Ils ont travaillé. 
Je ne suis pas prof, je n'enseigne rien. Je partage une façon de faire, une longue histoire d'homme de radio d'abord. J'ai parlé avec mon cœur avec le ton d'un tuteur de stage; eux m'ont apporté le souffle et la joie de vivre de la jeunesse. Maintenant ils savent. Demain, l'un ou l'autre de ce groupe sera peut-être sur les sentiers escarpés du journalisme professionnel. "Il n'y a pas de hasard, mais des rencontres". 

Léo et Nassim

Romane et Juline

Louisa et Farah

22 mai 2018

AURELIEN WEISROCK AU VOLANT DE LA CITE DE L'AUTO - COLL. SCHLUMPF



Le débarquement de Martin Biju-Duval, en poste depuis 7 ans, reste un mystère à l'heure où je pose ces lignes. Culturespaces, qui gère 13 établissements avec 250 collaborateurs, a appelé un homme d'armée pour conduire la plus prestigieuse collection automobile du monde, celle des frères Schlumpf à Mulhouse. Aurélien Weisrock, ancien saint-cyrien de 36 ans, totalise 15 années de service dans l'armée de terre. Les OPEX n'ont pas de secret pour cet Alsacien qui avait été missionné jusqu'en Guyane. Mais aujourd'hui l'enfant de Châtenois se réjouit de revenir sur ses terres familiales, pour hériter d'un lourd bijou. Le nouveau directeur avait besoin de toucher à des choses "qui ont du sens". La culture en est. 
Accueilli chaleureusement à l'en croire par les élus de M2A, il a pris ses fonctions voilà quelques jours. Du côté de Bourtzwiller, il saura s'appuyer sur l'indispensable Richard Keller, le conservateur de haut niveau. C'est tout un univers qu'il lui faudra apprendre, les anciennes filatures classées étalant leur patrimoine sur deux hectares. Plus de 500 automobiles, dont la collection Bugatti des industriels suisses.
Aurélien Weisrock ne va pas chambouler la maison. Mais vu son jeune âge, il va sûrement dépoussiérer un peu plus les sheds et les avenues aux lampadaires Pont Alexandre-III. Dans le tourbillon numérique, le musée quadragénaire n'échappera pas aux supports actuels de visite. Mais d'abord peut-être une exposition temporaire cet été.
Et un lieu de réflexion sur les transports de demain, car le jardin secret de Fritz et Hans Schlumpf, foulé par les travailleurs sur le carreau en 1977, demeure "la mémoire de la mobilité du XXe siècle".

19 mai 2018

LES MYSTERES DES MUSEES MULHOUSIENS




Je ne suis pas superstitieux, mais je ne sentais pas cette Nuit des Mystères 2018. A force de la présenter à mes auditeurs, j'avais décidé de la vivre en participant l'an dernier. Un début laborieux quand on vous donne un formulaire sans autre explication. 
Nous étions trois, nous avions fait trois musées. C'était suffisant.
Cette année, début de l'aventure vers 16 heures, à la Cité du Train. Destination facilement accessible pour moi, mon musée préféré compte tenu de mon amour du ferroviaire. Évidemment beaucoup de monde à l'accueil et de nombreux passeports vendus.  Sylvain Vernerey, le directeur général, considère le flot des visiteurs, certains déguisés selon le thème, ce qui nous donne un air d'Halloween parfois. Nous jouons la carte de l'aventure. A charge pour nous de reproduire les trois trèfles dispersés sur 30.000 m2. Nous ne trouverons pas le troisième et jetterons l'éponge ici. J'aurai goûté au voyage-éclair en draisine avec un jeune retraité cheminot et humé l'atmosphère propre aux monstres d'acier dormant sur le ballast. 








Nous poursuivons la route dans le Bassin potassique, pour nous imprégner d'une autre ambiance, celle des mineurs. C'est la première participation du musée Kalivie, où une tête familière et toujours réjouie paraît: c'est Pauli, un des animateurs de la mémoire de la potasse, où tout commença en 1914. L'opération de Musées Mulhouse Sud Alsace va être bénéfique à la maison des anciens mineurs, à Wittelsheim. 




Mais la Nuit des Mystères Superstitions aura été loin d'une roue de la fortune pour moi. Terminus à la Cité du Train.

17 mai 2018

TEMPS DE FOIR'EXPO



La foire de Mulhouse, je la fréquente depuis fort longtemps, depuis trente ans déjà professionnellement. Je me souviens des halles métalliques de la défunte place du 14 Juillet. C'était avant 1996.
Nous revoilà donc à la Mertzau pour ce qu'on appelle aujourd'hui Foir'Expo. Il y a quelques années, on parlait encore de FIM, Foire internationale de Mulhouse. Nous sommes le 17 mai, il fait un temps printanier instable, avec quelques gouttes, sans chaleur, idéal pour une visite de foire. Mais nous sommes jeudi. Ce ne sera donc pas l'affluence dominicale. Mulhouse Expo promet "du beau et du nouveau". 

La foire de Mulhouse et son agglo


Après le pavillon d'entrée, en plein air,  les derniers modèles Fiat. Quelques automobiles sont exposées ça et là, mais aussi du machinisme agricole dont une moissonneuse à proximité de L'Arche des Animaux, mini-ferme pédagogique avec quelques spécimens, du lapin nain à l'ânesse. La campagne à la ville, c'est bon pour le petit public citadin qui n'a pas l'occasion d'approcher une vache. La SPA en voisine est toujours au rendez-vous. De même que Patrick Grimm, consultant du comportement animal sur Dreyeckland





Pour optimiser et faciliter le cheminement du visiteur, les organisateurs ont tracé un fil rouge qui serpente à travers le parc comme la résistance d'un appareil électrique. Il démarre à travers la longue artère des artisans des fermetures et des piscines. Foir'Expo est une généraliste commerciale pour un public familial. Mais cet après-midi, le village Funny World est à plat. Les structures ne sont pas gonflées, les enfants étant à l'école. Dans les chapiteaux, les allées ressemblent à des boulevards, aucun risque d'engorgement ce jour. Des enseignes me sont familières, comme cette  maison de chaussures du centre-ville qui écoule une marque à l'épreuve du temps de diable. Dehors, un couple belfortain se réjouit d'exposer à Mulhouse. Il est spécialisé dans les fours de jardin. Ce serait presque de saison... Dans le bâtiment en dur, il se dégage une odeur de fromage fondu de l'Allée des restaurants et saveurs. C'est l'heure du thé pour les consommateurs du troisième âge. A côté, ce sont les Ambiances d'intérieur. Une vendeuse de canapé m'interpelle : "pour garder sa femme, il faut la combler (de belles choses)"... 






Quand le Lego° devient élément de déco




Heureusement, voici les Tendances showroom avec le bain qui fait rêver. Les chauffagistes - installateurs sanitaires y donnent une réception. Nous glissons dans l'univers féerique et feutré de déco'folie, la signature de la foire 2018. Quand la déco fait son show, ça mérite à elle seule le voyage à Foir'Expo. Nous sortons par l'Elsass Concept Store, qui bouscule les codes du commerce. C'est la boutique des créateurs alsaciens, prolongée par le restau coloré d'Henri Gagneux, qui nous sert des expressions alsaciennes sur sa carte. 


Tout au long de notre chemin, nous avons entendu un accompagnement musical. C'est Radio Foir'Expo, animée par un binôme d'experts du cru, Fred et Mario.  
Pour faciliter le retour, il est proposé d'emprunter le parcours jaune.
Nous aurons passé deux heures dans ce grand village commercial, temporaire carrefour de rencontres, de détente et d'affaires à l'entrée de Mulhouse.


Foir'Expo jusqu'au 21 mai. 

13 mai 2018

FELBACH : RETOUR CHEZ MARGUERITE









J'ai une affection tout particulière pour les cafés temporaires, ceux d'un temps révolu qui pour sauver leur licence reprennent du service une semaine. A Feldbach, entre Hirsingue et Ferrette, c'est A la Croix d'or qui vient de rafraîchir les gosiers et les mémoires. Un établissement qui s'était endormi en 1997. A l'époque, c'était l'affaire de Marguerite, qui avait succédé à ses parents quelques décennies plus tôt. La vieille dame, 86 ans aujourd'hui, est en EHPAD depuis quelques mois, mais pour l'ouverture conservatoire, elle est revenue, même si ses proches ont géré les commandes. 
Ce samedi de mai chaud, c'est avec une curiosité mêlée de nostalgie que j'emmène ma petite famille au café éphémère.
Deux tables de bistro sont disposées devant la maison à colombage. Pas de trace apparente d'un ancien café-restaurant-tabac. Juste un panneau coloré signalant l'ouverture. Nous n'en saurons pas plus sur l'histoire de cette table naguère réputée pour ses carpes frites et ses agapes de l'existence.
Dommage que l'expresso soit facturé 2 euros pour un noir sec.
Mais je n'allais pas mettre une croix sur ce retour dans le Sundgau de papa. Il faudra désormais attendre cinq ans pour espérer y refaire une halte.




 

12 mai 2018

MAJORETTES DE CARSPACH : 50 ANS, L'ÂGE DE FEU


Il y a vingt ans, vingt-cinq ans peut-être, j'avais participé au gala des Majorettes de Carspach. Je n'ai de souvenir de cette soirée qu'un couple assis en vis-à-vis qui n'avait pas échangé le moindre mot, ce qui m'avait profondément attristé pour la dame, ignorée par son époux. Ce 5 mai, c'est le gala des 50 ans... Le temps a passé, mais certaines têtes sont toujours là, comme Josiane Broglé, bénévole infatigable et ancienne présidente. Le cercle St-Georges a été rénové, le patron des cavaliers veille sur la maison. Le gala est célébré en deux soirées, vendredi et samedi. Malheureusement il ne fera pas le plein ce soir. Une partie de l'effectif est manquant, mais une petite vingtaine de filles assurera le show. Une représentation de trois bonnes heures en trois parties, reprenant des morceaux de la dernière décennie. Les majorettes ont défilé l'hiver dernier lors des carnavals du Sundgau frontalier. Ce soir, c'est une production dans l'air du temps que les Carspachoises de Nicole Schilling donnent. Certes, il reste les valeurs sûres d'hier comme "Le temps des copains" et "Dancing Queen". Mais les adolescentes d'aujourd'hui veulent être dans la saison de Beyoncé, Shakira et Christina Aguilera. Agnès, ancienne du groupe, rappelle en Madame Loyal comment la société a grandi et perduré. Les Majorettes de Carspach sont nées en mai 68... A l'époque, il y avait encore une capitaine. Aujourd'hui, ce sont les plus expérimentées qui initient les petites. 
Les bâtons tournoient, virevoltent, sont lancés, rattrapés, déposés, repris, tournent encore. Il faut du métier pour les récupérer dans le contre-jour des spots. Les chorégraphies se succèdent, signées d'une dizaine de filles, les costumes s'enchaînent et on frémit quand, dans le noir, les partenaires de Mélanie jonglent avec des extrémités enflammées. 
Dans ce gala du cinquantenaire, on ne pouvait bien sûr oublier le costume originel, l'uniforme vert à plastron et shako blancs. 


Comme à la parade, voilà la compagnie fendant la salle sur l'air populaire des majorettes de Pierre Perret.  
Le final sera digne de ce nom, une interprétation du French Cancan. 
Les majorettes ne sont-elles pas des patriotes de charme ?