30 mars 2023

Aérocollections : petits avions et grands enfants





Manuela (EAP) et Pascal (organisateur)



Dimanche 19 mars. Premier jour du programme estival de l'EuroAirport. Un ciel tourmenté mais beaucoup de voyageurs dans l'aérogare. Nous avons rendez-vous à 13 heures pour une visite commentée de la bourse Aérocollections, côté suisse, sous la monumentale installation de Jean Tinguely, le Luminator. Les images se télescopent dans ma tête, dans cet aéroport que j'ai vu grandir depuis plus de 35 ans, entre les souvenirs que nous renvoient les exposants et celui de mon amour qui vient de s'envoler vers la Thaïlande. C'est Pascal qui assure la visite, lui l'organisateur de toujours de ce premier rendez-vous de la saison des collectionneurs de l'aéronautique civile. Le Colmarien travaille à Bâle-Mulhouse et naturellement il a accumulé lui aussi des témoignages de ce fabuleux univers en quelques décennies.



 Cet avion a été fabriqué dans la zone américaine de l'Allemagne


La 18e bourse réunit une quarantaine d'intervenants, la plupart des habitués. Et des nouveaux, comme ces Danois venus avec leurs maquettes. L'âge des exposants interpelle. Beaucoup n'ont plus vingt ans, mais toujours la flamme. "Les objets racontent une histoire" explique Pascal, régulièrement sollicité au cours de notre promenade dans les souvenirs. Lui est intarissable. Il me désigne un cendrier de verre réalisé à Mulhouse pour Air France. Signé Albert Gerrer, 1972. 




A la même époque, TMA desservait l'EAP. Trans Mediterranean Airways. Ou plutôt Trans Midnight s'amuse notre guide, évoquant l'activité nocturne de la compagnie. Tout se collectionne, de la dosette de lait au trolley, en passant par le plan de vol, le billet d'avion, les consignes de sécurité et peu ragoûtant, le sac vomitoire… Sans oublier les répliques d'aéronefs en diverses échelles, les appareils de mesure et même des débris de l'Airbus A320 écrasé dans la forêt de la Hardt en 1988.




 

Certains ont donné une seconde vie aux éléments de cabine, comme ces voisins venus d'Allemagne avec leurs hublots.





UTA, Balair, Alsair défilent sous nos yeux. Beaucoup ne connaissent pas ces compagnies d'un autre temps. Aérocollections  est un livre d'histoire avec ses témoins, comme ce passionné de Concorde, qui vit avec le supersonique depuis 1976, l'année de son lancement… Après une heure et demie de visite, je m'en retourne dans l'odeur du kérosène que me renvoie une rafale.
Je m'empresserai de me faire un expresso dans ma tasse Crossair une fois rentré.

Quant aux passionnés et exposants, ils ont peut-être coché les 15 et 16 avril, dates de la 13e brocante aéronautique de Champagne à Saint-Dizier, à la BA 113.





#aerocollections 

#euroairport

#brocanteaeronautique


13 mars 2023

IMAGES DU CARNAVAL DE PFETTERHOUSE 2023

On pouvait nourrir des inquiétudes dimanche matin dans les intempéries.
Mais en fin de matinée, le ciel s'est éclairci et la 39e cavalcade de Pfetterhouse a eu lieu sous le soleil et dans la douceur.
Comme précédemment, la jeunesse sundgauvienne a joyeusement animé cette parade à deux tours et toujours gratuite. 
Je vous la raconte en images cette année.



Le bâtiment britannique était de retour avec des "blessés" 


La couronne inspire en 2023


A la fin, il n'en restera plus




Quel cirque mes lapins 





Et même des chocolats sur un plateau


Fiesta macabre mexicaine 




Bonbons, friandises, légumes, peluches...On donne !




Vintage mais toujours dans le coup, les majorettes de Carspach







Photos Pascal Kury 

4 mars 2023

24 HEURES A LA BASLER FASNACHT

 




J'ai découvert le carnaval de Bâle voilà plus de 30 ans. Depuis j'y viens régulièrement, mais pour la première fois depuis 2019, les Bâlois sont heureux de retrouver leur Fasnacht sans aucune restriction, ainsi qu'il en a été pour le Vogel Gryff en janvier. Les privations ont été un crève-cœur dans cette ville de 174.000 habitants où un pourcentage important s'investit corps et âme dans "les 3 plus beaux jours de l'année".




Aujourd'hui j'ai le privilège d'avoir été invité par Basel Tourismus en qualité de journaliste au Media Trip to the Basel Carnival, du prélude dominical au lundi après-midi pour ce qui me concerne. C'est ainsi que j'intègre un petit groupe de confrères internationaux emmenés par la guide conférencière Béa pour une petite balade en anglais. Nous nous retrouvons à la fontaine du théâtre, le Fasnachts - Brunnen de Jean Tinguely. En 1979, le plasticien écrivait qu'on n'était jamais si proche des Bâlois que pendant le carnaval et dans l'art.


Le programme officiel du voyage de presse démarre en fin d'après-midi au musée des Cultures qui héberge un volet dédié à la Fasnacht. A ce moment converge le deuxième groupe de journalistes, de langue alémanique. Nous serons ainsi une quinzaine de reporters étrangers du carnaval, dont un rédacteur californien.





Au Museum der Kulturen Basel apparaît Felix Rudolf von Rohr, une figure historique de la politique et du carnaval de Bâle. Nous l'avions reçu un jour dans les locaux de Dreyeckland. Si on lui prête la parfaite connaissance de la Fasnacht, l'ancien carnavalier en chef affirme que chaque Bâlois est expert dans le domaine.

Felix a été un homme-clé dans la reconnaissance mondiale du carnaval de Bâle. Depuis 2017, celui-ci est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO qui s'est montrée pointilleuse avec son "bouquin de questions". Mais la délégation suisse aura su la convaincre.
"The Basel Carnival is simply the best" explique son ambassadeur. C'est un carnaval différent, certes tardif dans le calendrier, qui se positionne dans la satire, comme "le bouffon du roi". Avec leur humour proche des Britanniques, les Bâlois savent comment ne pas aller trop loin en revisitant l'actualité locale, nationale et du monde. Ici ni racisme ni blasphème. 





La Fasnacht a été reconnue pour son caractère social. C'est un vrai vecteur d'intégration qui unit le pédégé et le manœuvre dans la même communion. C'est ensuite le caractère indiscutable de la dimension artistique. avec cette division de musiciens armés de tambours et piccolos, sans oublier les Guggenmusiken, ces formations cacophoniques inventées à Bâle, insiste Felix. Et il n'a pas échappé à l'UNESCO que le carnaval donne toute sa place au dialecte, le Baselditsch, célébré lors des Schnitzelbängg, sur les Zeedel et les lanternes. Christoph Bosshardt, de Basel Tourismus, explique le message profond des carnavaliers, qui choisissent le Sujet pour leur sortie. Le thème de leur relecture de l'actualité. 2023 verra beaucoup de références à la crise climatique, mais aussi à la pollution, à l'Ukraine, au véganisme, au décès d'Elisabeth II... Dans quelques heures la cité d'Erasme sera livrée aux cliques. Plus de 400 groupes sont répertoriés formant une foule de 11.000 carnavaliers.
Leur signe distinctif est la Blaggedde, l'insigne que tout Bâlois se doit de porter en signe de soutien à son carnaval.
La Fasnacht se finance par ses propres moyens. Elle n'a de comptes de trésorerie à rendre à aucune collectivité. De même, sa force réside dans l'inorganisation. Si le périmètre officiel est délimité et sécurisé, les formations déambulent où bon leur semble, entraînant le public. On peut croiser de même un Schyssdräggziigli, un groupe ad hoc de musiciens hors Cortège.




Quand nous quittons ce lieu cosy le jour décline. Dehors les carnavaliers s'activent depuis des heures, qui tirant une lanterne qui distillant en formation un air connu...



Nous allons dîner au Löwenzorn, restaurant traditionnel très populaire en cette période. Il doit être 19 heures. Deux tables nous sont réservées au fond. L'établissement est comble, joyeusement décoré et le personnel amical et professionnel. La serveuse court dans tous les sens, sert, dessert avec une redoutable efficacité. Le brouhaha est inouï mais l'atmosphère incomparable. Il me faut échanger en allemand, mes compagnons de table ne parlant pas français. Le plat en sauce me laissera un agréable souvenir.







Maintenant il ne faut pas traîner, la nuit sera courte. Nous regagnons nos hôtels. Je rentre seul, à pied, au Mövenpick, à deux pas de la gare. Depuis ma chambre au 16e étage, je considère Bâle et ses tramways... 




A suivre 

3 mars 2023

CREATURES EXTRAORDINAIRES AU CHATEAU

 

Il vous reste quelques jours pour pénétrer l'univers singulier de l'exposition "Anatomie comparée des espèces imaginaires" que vous propose le musée du Château des Ducs de Wurtemberg à Montbéliard.


La vouivre bien connue en Franche-Comté



mur de vertébrés

Dans les pierres rassurantes et les salles chaleureuses du château, le visiteur va faire des rencontres insolites, après avoir testé ses connaissances du règne animal, en l'espèce identifier un individu à partir d'un squelette. Où l'on se rend compte que la morphologie et l'environnement sont étroitement liés. 





L'expo temporaire puise dans l'imaginaire d'œuvres littéraires et cinématographiques, à travers des créatures plus vraies que ce qu'on pourrait envisager, mais qui empruntent leurs caractéristiques fantastiques à la faune réelle. Sur 200 m2 se lisent de grandes planches anatomiques d' Arnaud Rafaelian et les textes de Jean-Sébastien Steyer, le paléontologue natif de Belfort, à côté de sculptures volumiques originales d'Ophys, une société spécialisée dans la reconstitution à l'échelle 1 dans le domaine des sciences naturelles. Ses œuvres s'exposent dans les musées justement et les parcs à thème. François, le responsable de collection qui nous fait la visite, n'en mènerait pas large face au yéti. 


Le dernier gigantopithèque


En entrant dans la pièce, l'accueil n'a pas été des plus amicaux avec cette sirène loin de l'image de la mi-femme délicieusement envoûtante. Les plasticiens anatomistes ont conçu une créature à partir du biotope dans lequel elle pourrait évoluer. 




Puis le loup-garou, Mon voisin Totoro, le marsupilami, Alien… Autant d'êtres qui parlent à toutes les générations et qui permettent d'aborder d'une manière inhabituelle les sciences dans le berceau de Georges Cuvier, promoteur de l'anatomie comparée et de la paléontologie.




L'exposition va bientôt quitter le château mais construite en partenariat avec les Museum de Nantes et d'Auxerre et le Musée de Montbard, elle partira en itinérance dans ces structures dans les deux années à venir. Pour la prolonger, lisez "Anatomie comparée des espèces imaginaires" de Jean-Sébastien Steyer aux Editions Cavalier Bleu.





Jusqu'au 12 mars au Château de Montbéliard