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"Meurtres à Mulhouse" n'a pas réédité sa performance du 02 octobre 2021 à sa sortie avec 4,8 M de téléspectateurs, mais ce 28 avril le téléfilm de France 3 a réalisé la meilleure part d'audience du prime (17,5%) avec un peu plus de 3 M, coiffant la nouvelle saison de "Sam" sur TF1.
Je ne suis pas coutumier de la collection "Meurtres à..." mais s'agissant de Mulhouse, il fallait au moins savoir de quoi il retournait. Il aurait été plus juste de titrer "Meurtres dans le Bassin potassique" mais cela ne situait pas l'action. Et puis les briseurs d'image aiment à rappeler les faits divers mulhousiens. Il fallait donc une ville. Mulhouse avec sa Tour de l'Europe, son tramway jaune, son plateau piétonnier, le Learning Center de l'UHA, l'inévitable Rebberg avec sa maison de maître et la Maison de la Région à côté de la gare centrale. Le Grand Est étant partenaire, comme m2A.
L'antenne régionale a été transformée ainsi en gendarmerie pour les besoins du téléfilm.
Comme souvent dans les polars français, un binôme homme/femme ou inversement mène l'enquête. La lieutenante de gendarmerie Sandra Bauer (Mélanie Maudran) qu'un gendarme appelle faussement et quatre fois "Mon lieutenant", est envoyée au Carreau Rodolphe, où le corps d'une joggeuse a été trouvé, un doigt coupé et couverte de potasse ( dans une exploitation muette depuis 1976). Un coup de projecteur sur l'ancien ensemble minier sauvé dans les années 80 par le jeune Ecomusée et le conseil général. Un autre sur le Groupe Rodolphe et ses bénévoles qui perpétuent le souvenir d'une friche unique en Europe, mais le "gardien" Nicolas Fonge n'a pas la bonhomie des passeurs de mémoire. Il présente même un profil inquiétant.
L'officière de gendarmerie qui est empêtrée dans un naufrage conjugal et familial n'est guère plus amène. Elle dégaine la garde à vue plus vite que son arme de service et en réglerait presque un compte avec l'avocate Emilie Kern qui l'avait séparée de son fils. Et voilà que Me Kern est défendue par le frère de l'enquêtrice sur fond de dissensions familiales et de disparition du neveu Bastien trois ans plus tôt. Le doigt coupé et le sel appellent la légende de saint Nicolas et un détour par la Lorraine St-Nicolas-de-Port.
Le téléfilm de Delphine Lemoine multiplie les ficelles, de la découverte d'un puits d'aération au final sur les hauteurs vosgiennes. Mais il faut divertir dans le genre et conclure en 90 minutes. Ce sont ces invraisemblances ou ces raccourcis qui me laissent un sentiment peu enjoué sur ce produit de télévision qui cumule les happy ends. Et dans lequel ne transparaît aucun accent alsacien évidemment. Le polar n'est pas le 13 H.