"Beaucoup d'hommes veulent être des dieux, un seul Dieu a voulu se faire homme." Pour la 3e année consécutive, la communauté de paroisses Portes de Mulhouse a proposé son Chemin de croix ce matin en marge de l'hypercentre, un Jeu de la Passion itinérant de la Bourse à l'église Saint-Etienne. Plusieurs centaines de personnes ont suivi avec respect les acteurs d'un cortège ouvert par deux cavaliers, encadré par le service d'ordre interne et sécurisé par la police.
Cette année, le récit a commencé face à la Société industrielle, plus habituée aux rassemblements syndicaux fortement sonorisés. Le Chemin de croix a réuni plus de monde que bien des contestations sociales. C'était un des objectifs des organisateurs, redonner le sens premier du Vendredi saint, faire mémoire de la mise à mort du Christ. Catholiques, protestants et orthodoxes ont cheminé ensemble dans le périmètre urbain, marquant l'arrêt pour chacune des 14 stations que reproduisent nos églises. De la condamnation à mort à la mise au tombeau. Les comédiens, renforcés de la section théâtre de Jeanne d'Arc, ont évolué sous les cantiques et oraisons, tandis que les suiveurs écoutaient les extraits des Evangiles et les méditations des prêtres.
Il y a deux mille ans, une foule enserrait la progression d'un supplicié, ajoutant à son calvaire. Ce matin, une cohorte de chrétiens pour la plupart, dans la commémoration. Ces cortèges sont le reflet de ce que nous sommes par rapport aux événements de notre monde. Ils comptent ceux qui accusent, ceux qui pleurent, ceux qui passent leur route. Mais le Chemin de croix de Mulhouse est resté fidèle aux Ecritures. La croix fut un instrument d'atrocité. Pour ceux qui croient, elle fit trépasser la mort. La dernière station s'est tenue dans l'église, qui sera particulièrement sollicitée pendant le Triduum pascal.
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