30 septembre 2021

TRAUMATICA : SE FAIRE UN FILM D'HORROR NIGHTS



19 heures environ. Une queue s'est formée devant l'entrée "Horror Nights - Traumatica", le village post-apocalyptique d'Europa Park. Nous sommes mercredi. L'avant -première du programme automnal débute pour la presse, les invités et les premiers provocateurs d'adrénaline, en présence de Thomas Mack, associé gérant du parc d'attractions préféré. "Traumatica" est un volet de la saison Halloween à Rust, incontournable pour le chiffre d'affaires.





L'an dernier, il fallait l'oublier. Mais on n'enterre pas les zombies, qui reviennent hanter le quartier de la peur pendant un mois et demi. A proximité du secteur grec, les scénaristes ont imaginé un univers toujours animé par 5 factions rivales qui surprennent les visiteurs et se battent pour le pouvoir. Les soldats de la Résistance ont pour objectif de récupérer leur bunker. Les Ghouls vivent sous terre. Les Shadows sont des vampires... Le séjour à Traumatica ne vaut que par une traversée des différents espaces occupés par ces sinistres personnages. Leurs "maisons". 







Muni d'un ShoxterPass, je peux passer en priorité, quand le public attendra son tour. Un gardien plus ou moins accueillant donne le feu vert. C'est ainsi que j'ouvre la voie à une grappe de visiteurs dans ces locaux thématisés où tout peut arriver. Chaque maison comporte une dizaine de pièces plongées dans la pénombre ou l'obscurité. Un bruit industriel, un tapage d'enfer, des lumières vacillantes ou le stroboscope, des cris, des gémissements, des râles, des fumées et même des odeurs peu appétissantes. Mais surtout, des hôtes tapis derrière un mur ou un mobilier, prêts à s'abattre sur vous sans jamais vous toucher. Car aux "Horror Nights", les comédiens ont pour consigne de ne pas mettre la main sur le public, désormais masqué par surcroît. "Tout est dans le regard" explique un acteur sélestadien. Quand on s'aventure dans l'antre de ces créatures, on sait à quoi s'attendre. Dans mon dos, des femmes sont effrayées. Comme je suis devant,  je m'attends à sursauter, n'y voyant rien sinon pas grand-chose. Parfois, la surprise surgit au-dessus de nos têtes.

Dommage que la visite d'une maison ne s'effectue qu'en quelques minutes. Quand on ne sait ni où l'on est ni où on va, les secondes paraissent cependant une éternité. Mais bientôt l'issue paraît.

 Retour à la civilisation. Dehors, la nuit s'est emparée du parc. L'air est plus respirable. Les bars renvoient de la convivialité, tandis que les sombres héros poursuivent leurs pérégrinations, en quête d'une "proie".




En quittant "Traumatica", je vais devoir fendre la nuit sur des routes qui pourraient être inquiétantes. L'imagination sans doute. 





www.traumatica.com 


24 septembre 2021

LE CAUCHEMAR DE "LA FEERIE DU PAIN"



Zillisheim, quelques 2600 habitants, à quelques kilomètres de Mulhouse. La commune au meilleur lycée d'Alsace en termes de résultats au bac. Mais actuellement privée de boulangerie en raison d'un chantier lui-même arrêté.


Le 13 septembre au soir, sur son compte Facebook, "La Féerie du Pain" lançait un appel de détresse, reprenant une chanson de Balavoine. "Un rêve se brise" et le risque de tout perdre menace.
Voilà deux ans et demi, Yves et Peggy, anciens collaborateurs de Wilson, s'associaient dans la reprise de la seule boulangerie de Zillisheim, Freyburger. Une maison tenue depuis 1986, idéalement située au cœur de la commune, dans une rue commerçante, entre supérette et pharmacie, à proximité de la mairie. Lui boulanger, elle vendeuse. Les deux repreneurs ont beaucoup investi et rénové le rez-de-chaussée, de la boutique au laboratoire. Ils s'étaient constitué une clientèle qui le leur rendait bien. 

Le vent a tourné au printemps, quand la maison de l'ancien boulanger a été mise en travaux. Le préau et sa dépendance comme l'habitation doivent produire de nouveaux logements. Dès lors que le chantier a démarré au-dessus de la boulangerie, les désagréments sont devenus dégâts. Peggy se souvient des tuiles qui s'abattaient et des murs abattus. Une chance que personne n'ait été blessé. Le pire arriva avec l'été. Alors que la toiture restait découverte malgré les injonctions des artisans du pain, un déluge s'abattait le 20 juin au soir, nécessitant plus d'une centaine d'interventions de pompiers dans le Haut-Rhin. "La Féerie du Pain" dans une maison détuilée était noyée elle aussi. 



Le 21, les exploitants annonçaient la fermeture du commerce "pour une durée indéterminée". Sur la porte d'entrée, ils promettaient de faire au mieux pour rouvrir au plus vite. L'été a passé, sans un jour de travail. Pourtant Peggy n'a pas attendu. Mairie, brigades vertes, gendarmes sont au courant du drame économique voire psychologique que subissent 5 salariés et 2 apprentis. Le 23 septembre, les associés attendaient toujours des nouvelles de l'expert mandaté par l'assurance. Il constatera l'étendue du sinistre : humidité, moisissures, fissures, matériel inutilisable dont la récente climatisation. Pour la seule boulangerie, car on ne parle pas des travaux à l'étage et sur l'immeuble, stoppés par arrêté municipal en date du 20 août, en raison des infractions constatées et transmises au parquet. 

Heureusement, le four n'a pas été touché, mais Yves ne sait pas s'il peut relancer la production. Les jours et les semaines passent, la banque s'impatiente, les charges tombent. D'où l'appel lancé ce début d'automne. Une solution provisoire s'esquisse, grâce à un autre boulanger de M2A qui serait disposé à prêter un local de production. Le pain serait fabriqué près de Mulhouse pour être vendu rue Jeanne d'Arc, près de "La Féerie". Peggy et Yves vont encore lancer une cagnotte pour relever leur affaire. On leur souhaite de réussir mieux en pain qu'en farine.




20 septembre 2021

PETRONILLE ROSTAGNAT AU FSN : "MES POLARS, C'EST LA VRAIE VIE ! "

 Les jours décroissent, la nuit avance plus vite. Les terrasses ont perdu leur insouciance et les rues paraissent moins sécures...Ce pourrait être le commencement d'un polar, mais laissons ce travail aux romanciers aguerris. Le Festival Sans Nom nous a invité à écouter Pétronille Rostagnat, un mois avant la 9e édition. 


Hervé Weill et Dominique Meunier avec Pétronille Rostagnat

Pétronille. Un bien joli prénom pour une dame du roman policier. Il renvoie à la fille spirituelle de saint Pierre, une vierge vénérée comme la première patronne de la France. Pétronille Rostagnat aurait pu faire une grande carrière dans les affaires, issue d'une école de commerce. Avec son époux, elle a connu Shanghai et Dubaï. Mais lectrice de polars, la jeune femme  découvrit un jour le plaisir de raconter à son tour une histoire. "Tout le monde peut écrire, mais il faut persévérer" estime-t-elle, interrogée par Hervé Weill, l'entrepreneur habsheimois passionné de bouquins et modérateur de discussions. Ainsi naquit La Fée noire, paru en 2016 après avoir dormi dans un ordinateur pendant plus d'une année. On ne s'improvise pas écrivain, Pétronille a dû apprendre la leçon, mais c'est en forgeant qu'on forge. "Un jour on vous verra" lui a dit un homme averti. L'auteure a commencé par l'autoédition. Aujourd'hui, elle est sous le label Black Lab, la collection policière de l'éditeur Marabout. Après son cinquième opus, Pétronille a toute la confiance de la maison, qui lui laisse carte blanche.  




Pourtant la Covid n'a pas épargné la Lyonnaise. "Je n'ai pas pu écrire une ligne" confie celle qui produit un roman par an. Et puis, à l'automne 2020, l'envie est revenue de se remettre à l'ouvrage. L'écrivain exerce un métier très solitaire, rappelle-t-elle. Heureusement qu'en prenant de la bouteille, le lectorat s'exprime, la correctrice rectifie, les critiques apportent des perspectives constructives. Pétronille est venue au métier sur le tard, à 32 ans. Elle s'est prise au jeu des personnages, construisant son récit sans schéma précis, se laissant embarquer par les situations. Au printemps 2021, elle a publié Je pensais t'épargner, roman dans lequel reviennent deux femmes récurrentes, une commandante de police et une avocate. Pétronille passe beaucoup de temps à comprendre le fonctionnement des administrations. Ses travaux sont crédibles et les tableaux réalistes. D'ailleurs, une cousine procureure peut donner un éclairage utile. Elle a beau créer des héros, pas question de mentir au lecteur, versé dans "un page-turner addictif et glaçant" avec cette nouvelle affaire d'enfant retrouvée dans le coffre d'une voiture.  

Pétronille Rostagnat semble s'amuser dans ses aventures qui alimentent les chroniques faits divers, dont elle s'inspire. Ce pétillant bout de femme se réjouit de revenir à Mulhouse où elle découvert le Festival Sans Nom l'an dernier. L'hiver prochain, elle publiera son nouveau roman. Nous n'en savons pas plus. Juste que "le titre doit être percutant". En tous cas son écriture fait mouche.









www.festival-sans-nom.fr 





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16 septembre 2021

ORICOURT : L'ALTIER CHÂTEAU




 Je vous ai emmené précédemment dans le slowUp Vallée de l'Ognon.  A quelques kilomètres de Villersexel se visite le 4e site touristique de Haute-Saône, le château médiéval d'Oricourt. Le chantier à vie de Jean-Pierre Cornevaux, le propriétaire, qui nous reçoit.




Oricourt est présenté comme le plus important témoin de l'architecture militaire médiévale de Franche-Comté. Le château-fort le mieux conservé aussi. Il est rare de trouver une tour carrée du XIIe dans cet état.
On estime que la construction remonte au seigneur Gaucher, vers 1170. D'illustres nobles s'y sont succédé dont le chancelier de Bourgogne Nicolas Rolin à la fin du Moyen Âge. En 1932, la ruine est achetée par le grand-père de Jean-Pierre Cornevaux. L'activité agricole a fait des lieux une ferme depuis longtemps. 



Le château se dresse au bord d'un plateau face à la plaine de Lure. Il comporte une double enceinte fortifiée, enserrant respectivement la basse cour et la cour d'habitation. Les bâtiments de ferme ont été exploités jusqu'en 1990. La haute cour reste complètement fermée par sa courtine et protégée par ses deux tours carrées de 25 mètres de hauteur. Un puits d'une vingtaine de mètres lui aussi, des caves, le four seigneurial, une citerne, des corps de logis améliorés au XVe, une chapelle refaite, autant d'éléments qui alimentent la narration de Jean-Pierre. 



Depuis plus de 40 ans, Oricourt est en restauration. C'est la fierté du propriétaire, inséparable de son château, confesse son épouse Colette. Classé en 1913 pour son caractère historique et pittoresque, l'édifice est depuis 1984 Monument Historique et site du patrimoine mondial de l'UNESCO. La famille Cornevaux est soutenue par l'Etat, la Région et le Département dans ses travaux. Comme par l'Association Les Amis d'Oricourt, qui assure entre autres l'animation et des chantiers bénévoles.




Le château est entouré de profonds fossés, jusqu'à 10 mètres, jusqu'à 20 de large. Jean-Pierre estime que la silhouette d'ensemble est celle du XVIIe. Mais Oricourt, c'est aussi, côté village, l'imposant colombier. Mentionnée dès 1423, la tour actuelle date des années 1680, privilège d'un seigneur territorial important. Elle renferme des nids en torchis. 







Jean-Pierre Cornevaux est intarissable sur son patrimoine que visitent habituellement 10.000 visiteurs en été. Prévoir environ 1H30 pour une visite guidée.









1, rue Nicolas Rolin 

70110 Oricourt

www.oricourt.com 



#oricourt 

13 septembre 2021

UN SLOWUP AUX PETITS OIGNONS

 



Diminuer l'allure et augmenter son plaisir. Voilà la définition du slowUp, un concept importé de Suisse et proposé le 12 septembre par le conseil départemental de la Haute-Saône dans la vallée de l'Ognon. 




Il devait être expérimenté l'an dernier, mais la Covid-19 a balayé nombre d'événements. Le slowUp Alsace a été annulé à deux reprises, comme ceux du Dreiland et de Delémont. Je n'ai pas caché mon enthousiasme ni à l'idée de repartir dans cette Haute-Saône que j'ai découverte avant l'été ni de revivre une journée comme seuls les slowUp savent les créer. 



https//locarando1000etangs.wixsite.com 

Notre point de départ est Villersexel. Que nous gagnons par une déviation, le parking étant complet. Nous nous garons sur un terrain vague dans une zone en chantier au bord de l'axe Héricourt - Lure. Un senior à l'air bonhomme se réjouit de la fréquentation. J'avais anticipé. Parinda et moi démarrons à trottinette. Le chemin vers le circuit n'est pas des plus roulants pour nos montures mais nous partons avec entrain et encore frais, malgré le soleil. A l'entrée de Villersexel, un check-point sanitaire. Pour accéder aux villages slowUp, le pass sera demandé. Le présenter ici nous permettra de circuler librement dans tout le périmètre. Un bracelet vert fluo nous est donné à cette fin. Je reconnais la base nautique où je me suis arrêté dernièrement en voyage presse. C'est parti pour une première ascension vers le cœur de ville. Nous croisons des bénévoles, des agents des routes et des gendarmes. On est loin des grappes de cyclistes d'Alsace centrale, mais la route est à nous.

 
L'équipe de l'office de tourisme de Villersexel distribue t-shirts, plans et l'eau de Velleminfroy !

Parinda ne pouvant accomplir l'ensemble du parcours à trottinette, je lui trouve un VTT. Nadège et Bruno auraient pu rapporter davantage de vélos, ils les auraient loués. Les gérants de Locarando 1000 étangs disposent du dernier vélo adapté à mon épouse. Une machine flambant neuve.
Nous pouvons nous mettre en route, elle sur sa selle, moi à trottinette. L'objectif étant de faire l'ensemble des boucles. Nous sommes partis après midi. Vers 13h, arrêt déjeunatoire à Esprels. La boulangère me fait la conversation, elle qui connaît Wintzenheim et l'automobile ancienne. Sur la place centrale, une animation bruyante. Des percussions festives. Une jeune fille nettoie les toilettes de chantier. Il est plus facile de trouver un W.-C. sur cette manifestation qu' à Paris. 



Pour cette journée des mobilités douces, beaucoup de cyclistes évidemment. Mais beaucoup de marcheurs aussi.
Et plus de rollers qu'en Alsace. Les pratiquants que nous rencontrons sont rompus à l'exercice. Ils dépassent les vélos dans les côtes. A Bonnal, l'Ognon sépare la Haute-Saône du Doubs. Nous entrons dans ce département, dans la roue de vététistes de la gendarmerie. Les militaires du secteur viennent de percevoir leurs VTTE rutilants. Il faut pouvoir suivre un voleur à vélo...









Rougemont est au sud du circuit. Nous empruntons ici une ancienne voie ferrée. Les ponts métalliques sont juste beaux. Nous ne prendrons pas le temps de prolonger le moment touristique. Nous ne verrons ni le domaine de Bonnal ni la Forge de Montagney. A Thieffrans, une haie d'honneur de tracteurs nous fait oublier la pente, tandis que dans le village le groupe Evidence envoie des refrains populaires. Les kilomètres défilent lentement, l'effort donne soif. Une limonade et ça repart. Plus loin, une association tente de soulager sa trésorerie en proposant de l'eau fraîche.




Après quelques quatre heures de randonnée sur les routes libérées de toute automobile et de tout engin pétaradant, retour vers Villersexel pour rendre le VTT. Parinda va devoir accomplir les derniers kilomètres nous séparant du parking à trottinette. Où est la volonté se dessine le chemin. Nous aurons parcouru environ 40 bornes sur nos montures. Les organisateurs espéraient 5000 participants. Ils étaient plus du double. Une belle organisation. Une belle journée. La vallée de l'Ognon mérite son slowUp.
Un regret : je n'ai pas vu les biscuits de Montbozon.






www.slowUp-vo.fr