C'est parce que j'ai grandi dans le Sundgau que je suis sensible sans doute à l'âme des demeures et des constructions diverses, notamment abandonnées. A de maintes reprises je me suis interrogé sur cet ancien hôtel bordant la route 83 à quelques kilomètres de Saint-Hippolyte, ouvert à tous les vents et menaçant ruine.
En rentrant par Sélestat, je me suis enfin décidé à y mettre mon nez.
C'est l'après-midi, un jeudi de mars humide. Au voisinage de la bâtisse, une autre voiture. Mais je serai seul dans les lieux. A priori.
L'hôtel aurait été construit en 1948, juste après la guerre qui a laissé trace dans le pays colmarien. Il aurait donc 70 ans. A-t-il été exploité un jour ? Il se dit que non, à la suite du décès d'une personne liée à ses bâtisseurs. Dès lors, il a été livré à tout. Du sous-sol au dernier étage, tout n'est que béton, brique et carrelage. Tout ce qui a pu être arraché est parti. Il ne reste que les murs quand ils n'ont pas été éclatés ou meurtris. Rien n'a été épargné à l'habitation, ni le vandalisme, ni la mise à feu, pourtant elle est toujours debout. A l'exception de la charpente éventrée, la maison blanche paraît indestructible, malgré les stigmates des visiteurs du soir. Toutes sortes de rumeurs ont circulé d'ailleurs sur la vie nocturne de la ruine. Tagueurs, individus désœuvrés, marginaux, adeptes de rites obscurs, jeunes en quête de légendes périurbaines se sont succédé ici.
Je suis seul cet après-midi, pas spécialement sur mes gardes dans la mesure où la route est proche et il fait jour. Aucun plancher en vue qui se déroberait sous mes pas. Mais la nuit bien sûr, il ne fait pas bon s'y aventurer, même à plusieurs.
En quittant l'établissement vidé, je m'interroge. Voilà une carcasse sans cheminées intérieures, sans gaines électriques, sans robinetterie. Bien sûr, il a été pillé. Mais avait-il seulement été achevé ?
L'hôtel abandonné de Saint-Hippolyte continuera longtemps de hanter les esprits. N'y traînez pas vos guêtres, certains prétendent qu'on vous attrape le mollet.
J'adore l'urbex ! Ce reportage m'a beaucoup plu ��
RépondreSupprimerMerci chère Barbara !
SupprimerMerci pour cette excellent article !!!!
RépondreSupprimerMerci de votre retour :)
SupprimerJe suis intéressé vous pouvez me donner adresse svp
RépondreSupprimerpascal.kury@hotmail.fr
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