15 août 2024

Hébergements insolites en Haute-Saône / JULIE, LA FEE DE LA PROISELIERE




 J'ai eu le bonheur de participer il y a quelques années à un voyage de presse dans les Vosges du Sud qui m'a emmené à la découverte du plateau des Mille Etangs. En quête de déconnexion estivale dans le milieu naturel et d'un hébergement insolite, je me suis laissé enchanter par L'Angle du Bonheur dans cette méconnue Haute-Saône.




Je m'étais engagé à être sur place sur les coups de 16 heures. Mais la navigation numérique m'a perdu dans la profonde verdure, d'abord sur un chemin de terre, ensuite sur une exploitation agricole. En plein soleil, un homme âgé, rompu à un travail campagnard qui aurait fait fuir le jeune citadin, m'a indiqué enfin le bon cap. J'aurais dû venir par une autre route. Au débouché de mon itinéraire, une propriété qui annonce le lieu. Et un cri de joie : Julie, mon interlocutrice et créatrice du concept. Cette pétillante jeune femme vaut le déplacement à elle seule, débordant d'énergie et aux petits soins de ses hôtes. Nous aurons, d'ici à demain matin, le temps d'échanger avec elle sur son aventure.



Julie et son mari David, sont originaires du Haut-Rhin, de mon Sundgau précisément. Comme de nombreux Sundgauviens, ils avaient trouvé du travail en Suisse. Avec deux revenus de pendulaires frontaliers, le couple avait de quoi voir venir. Mais cette vie avec la tête dans le guidon et sa facilité du pouvoir d'achat s'est arrêtée un jour. Car Léo est arrivé et cet enfant, plus qu'un autre, a besoin de sa maman. Par surcroît, David a dû quitter son emploi à la suite d'une pathologie diagnostiquée en Suisse. Il s'occupe aujourd'hui du domaine aux côtés de son inventive épouse. Lui-même s'est fabriqué à peu de frais un four à pizza et trouve son équilibre dans sa serre, le potager et les animaux familiers comme les poules, les ânes, l'oie et ceux de passage comme les hérissons et le gibier.



Quand Julie et David sont tombés sur cette propriété perdue dans les Mille Etangs, ils n'allaient pas la laisser filer. D'autres Alsaciens se sont établis dans ce département rural où on sait la valeur temps. C'est un autre monde ici, où rien ne se jette si on peut réutiliser. Julie avait imaginé préalablement se tourner vers la pension canine dans sa région natale. Elle a eu le nez creux en choisissant La Proiselière-et-Langle. C'étaient les années Covid. Désormais, elle ouvre ses hébergements insolites à une "clientèle de tous portefeuilles", des duos qui ont besoin de se retrouver, des familles cherchant une expérience au vert, des amants à l'abri de témoins… D'ailleurs, comme nous sommes venus en couple, la maîtresse des lieux a préparé le terrain avec pétales de rose, chocolats et même un jeu érotique, comme j'avais réservé un supplément… romantique.



Le début de soirée se profile.
Le temps d'apprivoiser notre cabane, une construction scandinave chaleureuse avec au milieu des toilettes sèches. Pour la douche, nous devons faire quelques dizaines de mètres pour notre espace privatif. Nous apprécions le confort de l'endroit avec sa cabine à jets.

Julie a attiré mon attention sur la douceur du linge, qu'elle confie à une blanchisserie… sundgauvienne !



Je ne voulais pas me risquer à m'égarer une fois encore pour aller dîner à l'extérieur. Le panier repas fera très bien l'affaire. Julie travaille avec les producteurs locaux et notre table sur la terrasse nous rassasiera. Ecologie, circuits courts, réseau de petits entrepreneurs, on est dans l'air du temps au bord de l'étang que domine la bulle, le troisième hébergement avec les deux cabanes. Je préfère la chaleur naturelle du bois au plastique d'une structure gonflée, quand bien même elle donne de voir le ciel étoilé. Malheureusement, la fatigue de la route m'emportera ce soir encore. Nous éteindrons la lumière vers 22 heures, de quoi étonner Julie qui a emmené son Léo en balade à vélo avant que la nuit n'enveloppe son univers.
Entre-temps, un couple s'est installé vis-à-vis de notre nid douillet, dans la paix de cette clairière.
Nous n'aurons pas le loisir de faire connaissance de par notre relatif éloignement.



La nuit ne sera pas de tout repos. Insolite égale inattendu. Si les cabanes sont protégées des hyménoptères, il faut s'attendre à entendre une autre faune dans ce lieu en pleine campagne. Hérisson, mulot, chouette… Les visiteurs nocturnes. De fait j'aurai du mal à me lever tôt le lendemain. Mais le bonheur de prendre un solide petit déjeuner apporté par Julie toujours. Et ça repart dans la discussion. Voilà une bonne raison de choisir la destination : rencontrer de vraies gens. Par surcroît de belles personnes qui ont trouvé un autre sens à leur existence. Et quand nous repartirons, c'est comme si nous allions quitter des proches, juste inconnus il y a quelques heures.



L'Angle du Bonheur à La Proiselière-et-Langle (70)

07 56 86 95 25

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