28 décembre 2023

ROLLER SUR GLACE A SAINT-LOUIS





Saint-Louis ne connaît pas les marchés de Noël noirs de monde mais reste agréable à visiter surtout pour l'offre commerciale. Et cette année, la patinoire est de retour. 


La Porte de France nous avait habitués à une petite patinoire en fin d'année, vite prise d'assaut par les enfants et adolescents. Avec la flambée de l'énergie, la Ville l'avait supprimée l'an dernier. Mais les joies de la glisse sont revenues avec un équipement qui ne produit pas de glace, une patinoire synthétique, que j'ai testée.

Un vendredi après-midi en période scolaire. Une école y fait tourner ses bambins. Puis la surface se libère. L'occasion est idéale pour s'y engager. Je vais partager la glace avec des ados dont une jeune fille qui n'a jamais patiné. J'avais le choix entre le patin classique et le roller aux roues figées. J'ai pris cette option et bien fait, car un jeune papa aguerri aux patinoires bâloises a chaussé ses équipements mais n'avance pas. Cela fait des années que je n'avais pas patiné, mais je n'ai pas perdu pied. Au début, il faut apprivoiser ce revêtement inhabituel et effectivement glissant.
Les patins chassent de côté, je vais y aller progressivement. D'ailleurs je ne parviens pas à aller vite sur cette surface. Un homme en lutin, le responsable de l'installation, me fait la conversation, tout en préparant la partie réservée aux tout-petits et aux apprenants. Comme partout, les gamins s'amusent sans anticiper les chutes et parfois à contresens. Je viens d'accomplir trois quarts de tour d'horloge quand soudain je me retrouve à mon tour les fesses sur le sol blanc après un léger virage. Un choc mais pas de bobo. Plus tard je m'affaisserai sans raison sur cette aire piégeuse. Le temps passe, je consulte le bracelet qui décompte les minutes. Une ribambelle d'enfants remplit l'espace d'apprentissage, sous les yeux de parents et de curieux. Je regagne la salle attenante où l'accueil est toujours agréable.



Eric Lefebvre, directeur de l'Agence d'attractivité de Saint-Louis Trois Pays 



Saint-Louis patine sans glace mais au moins nous a rendu la patinoire. Ludique et efficace. 






8 décembre 2023

KINGERSHEIM EFFACE AMECO

 

Renouvellement urbain




A l'horizon 2025/26 aux portes de Mulhouse, une friche industrielle aura fait place à un lieu de vie. Ameco disparaît au profit de Terre Ad Vitam.  





Mars 2023. Terre & Développement, l'aménageur foncier du groupe Vivialys, premier constructeur alsacien de logements, lançait avec M2A la transformation de l'ancien site industriel. Depuis 1850, Kingersheim-Strueth a hébergé des activités textiles, mécaniques et métalliques. Abandonné depuis plus de 40 ans, le site historique va connaître une nouvelle vie sur une envergure exceptionnelle, plus de 4 ha.

Terre Ad Vitam proposera une offre variée d'habitat et de mixité générationnelle et sociale. 170 logements sont prévus dans la droite ligne de la loi Climat et Résilience. Mais d'abord, il faut passer par une chaîne de dépollution vertueuse et de démantèlement. Amiante, empreinte dans les sols. Des milliers de m3 de terre doivent subir un traitement par voie biologique, mais d'autres ne pourront être traités sur place, porteurs de métaux lourds.




Le nouveau quartier sera vert et bleu, avec la mise au jour du Dollerbaechlein.

En attendant, retour à ce jour de mars, juste avant que les pelles n'arrachent des pans d'histoire.














Pierre Aubert, Terre & Développement 




#ameco #dollerbaechlein #kingersheim 

26 novembre 2023

LA BOUTIQUE PREND SON ENVOL BLEU




Quand enfant j'allais à Mulhouse pour les emplettes de Noël, je me réjouissais de parcourir les rayons de Globe, le grand magasin de la rue du Sauvage. Adulte, j'aimais toujours y flâner dans la chaleur de ses espaces dédiés aux belles marques. La planète Globe s'est éteinte voilà bientôt dix ans et les franchises se sont emparées de la commerçante rue du Sauvage. Mais j'ai retrouvé l'atmosphère de mon enseigne regrettée un peu plus loin, place de la Réunion, à la Boutique aux Etoffes.




C'est une boutique éphémère, dont l'ouverture est calquée sur celle du marché de Noël, jusqu'au 27 décembre. Elle a repris vie au rez-de-chaussée de l'hôtel de ville, protégée par les murs du XVIe et habillée de l'étoffe de l'année. La designeur textile Marie-Claire Z. Erny a créé pour Mulhouse "L'Envol Bleu", dont les couleurs et les motifs adoucissent et enchantent les installations. A la BAE, le rendu est merveilleux. Les scénographes Camille et Mylène n'ont eu aucun mal à revisiter le travail de Marie-Claire pour décorer ce lieu de vente tenu par les personnels de l'office de tourisme sous la direction de la fidèle Patricia. Les éléments mobiliers subliment le motif et les décoratrices se sont amusé à le déconstruire pour en exploiter le détail. On a encore de petits chalets pour recréer un mini marché de Noël.




L'étoffe 2023 est labellisée Alsace Terre textile, comme les autres créations de Marie-Claire Z. Erny. Elle est manifestement bien accueillie. Le tissu au mètre, voilà d'ailleurs le produit le plus vendu dans la boutique de l'hôtel de ville, où quelque 300 références sont proposées. Une dizaine de créatrices du territoire y bénéficient d'une vitrine, qui présentent bretelles, lacets, nœuds papillon, tote-bags, marque-pages, articles de calligraphie, sapins de papier...Et une sélection gustative entre confiture aux châtaignes, thés de Noël de Mulhouse, alcools de Miclo (à consommer avec modération). Les chaussettes Labonal, les potiers de Soufflenheim, les musées de l'agglomération ont aussi leur place dans ce commerce des Fêtes. De quoi faire ses emplettes de Noël dans un écrin de conte de Noël.








boutique.tourisme-mulhouse.com  

22 novembre 2023

UNE FAMILLE DECOMPOSEE

"Un air de famille" tient l''affiche cet automne rue du Ballon au cœur de Mulhouse où le Théâtre Poche Ruelle  a convoqué la famille Ménard pour une soirée d'anniversaire qui tourne au règlement de comptes.


DR



Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui sont les auteurs de cette comédie cruelle qu'ils ont créée il y a bientôt trente ans à la Renaissance à Paris, qui a obtenu deux Molière et été nommée plusieurs fois. Il y a quelques années, elle était redistribuée et rejouée Porte St-Martin. Mais la pièce a aussi été adaptée au cinéma par Cédric Klapisch en 1996.

L'action se situe en fin de journée au "Père tranquille", un bistrot tenu par Henri.  Sous ses airs de Bruno Lochet, un patron à la ramasse. Arlette, l'épouse, n'est pas au rendez-vous hebdomadaire des Ménard. La sœur, Betty, enfile les Suze sous les yeux de Denis le serveur qui nettoie ce qu'il peut avec son torchon.

Bientôt rappliquent Philippe, le frère cadet du cafetier, sa femme Yolande et la cheffe de famille désignée par "la Mère" dans la distribution. Une fois par semaine, les Ménard se retrouvent à l'happy hour du "Père tranquille" avant d'aller dîner. Ce soir, ça n'ira pas plus loin que la salle du bistrot. Pourtant c'est l'anniversaire de "Yoyo", qui n'arrive pas à placer une phrase dans une discussion dictée par la belle-maman et son goujat d'époux. Malgré ou à cause de l'alcool, les langues se délient, les banderilles se plantent, les alliances se nouent. La niche près de la porte restera muette. Un chien y reposerait. Une Arlésienne comme la femme d'Henri. Le serveur n'abandonne pas le champ de bataille, passant de témoin à protagoniste. Cette réunion de famille nous rappelle sûrement des visages que nous avons côtoyés, des situations que nous avons affrontées, qui révèlent les hypocrisies, les bassesses, les lâchetés qui corrompent les relations humaines, en l'espèce familiales.

Mais cette galerie de personnages plus ou moins sympathiques n'est pas la seule à donner vie à ce café. Un juke-box est régulièrement mis à contribution pour aplanir les angles ou créer une atmosphère elle-même sujette à conflit. Les décorateurs du TPR ont posé un joli bistrot aux teintes apaisantes. Les suspensions Art Nouveau et le Pierrot Gourmand mettent de la chaleur dans ce huis clos glacial où on rebat les cartes autour des tables où d'autres taperaient la belote. 

Carton plein en tous cas pour Jean-Marie Meshaka et sa troupe qui m'ont ému dans cet "air de famille" revisité. 

Jusqu'au 3 décembre au Poche Ruelle.



On se délecte toujours en compagnie de Jean-Marie Meshaka


3 novembre 2023

"MON UNIVERS" : TOM ET HARRY

 




Je ne suis pas mordu d'Harry Potter, dont je n'ai lu aucun livre. Il m'est arrivé de jeter un œil à l'un des films alors diffusés au petit écran, sans que je ne comprenne grand-chose à ces sorciers qui ont accompagné l'enfance de mon fils. Nous en avons gardé les Lego°, dont le Poudlard Express. Mais l'été dernier, j'ai pénétré dans "Mon Univers", une boutique qui avait toujours attiré mon attention en arpentant la rue Poincaré à Mulhouse, à proximité de la Société industrielle et du MISE. Récemment, j'ai refait l'histoire de ce lieu magique avec son créateur Tom, un garçon aussi bienveillant qu'Harry. 




"Mon Univers" a été réalisé dans ce qui devait être à l'époque un magasin de produits diététiques. Ma grand-mère parlait de "Régime Làda". Je peux encore me souvenir de l'odeur aromatique de ce commerce et de la vendeuse en tablier blanc… Aujourd'hui il faut pousser une porte pleine en bois, comme si on entrait dans une maison.
Je me fais piéger par un mannequin que je croyais être une personne.
Nous sommes dans la boutique dédiée à la saga Harry Potter, la dernière du Grand Est. 1400 références, énonce Tom, dans une diversité de produits, du consommable au pérenne. Des bonbons Bertie Bott's aux baguettes, en passant par les écharpes et bien sûr la littérature, à l'origine de la Pottermania. Et pour les Fêtes, les calendriers de l'Avent entre autres. Je me laisse tenter... 


Photo DR


Tom, 30 balais, a été pompier d'entreprise. A la faveur d'un voyage à Londres en 2018, il tomba sous le charme des studios de Warner Bros. Il décida d'ouvrir un lieu dédié au plus célèbre des sorciers. Dans cette paisible rue Poincaré donc, qui gagnerait à être mieux connue. A deux pas mon ancienne camarade Corinne tient la librairie Graffiti. Les fans de Potter peuvent parfois y dénicher un bouquin.




Au second plan de "Mon Univers", un salon de thé complète l'offre et fait la différence. N'était cet espace de convivialité, le commerce n'aurait peut-être pas tenu. Ailleurs on l'a constaté. Alors nous voilà dans une pièce digne d'un décor d'Europa Park, où il faut déguster les pâtisseries. Le maître pâtissier Claude Helfter livre les gourmandises traditionnelles, Dreams Donuts les créations du moment comme celles d'Halloween au moment de mon passage. L'endroit se prête aux soirées à thème, aux goûters d'anniversaire, aux réunions d'entreprises. Mais on peut aussi se poser dans un coin et savourer l'instant. 




Tom a profité des dernières Journées d'Octobre de Mulhouse pour promouvoir son activité, puis est allé au salon cosplay de Besançon.
"Mon Univers" grandit avec les nouveaux convertis à l'histoire de J.K. Rowling. Harry Potter et les Animaux Fantastiques n'ont pas fini d'enchanter. Surtout les moldus comme moi.




27 octobre 2023

FRISSONS D'AUTOMNE A L'ECOMUSEE





Il faisait un temps de Toussaint cet après-midi, mais les gouttes n'entamaient pas l'implication des animateurs de l'Ecomusée d'Alsace. Place des Charpentiers, le public en demi-cercle écoutait l'homme à la charrette. Sa voix amplifiée par le micro courait dans les allées.
La bergère conduisait ses chèvres au voisinage de la demeure préférée des visiteurs, dont l'intérieur appelait à un refuge dans ces intempéries. Debby m'emmena dans la maison de Schlierbach, où on taquine joyeusement le diable.
Lena, la scénographe savoyarde, m'expliqua la thématique du lieu. Ici ce n'est pas l'ange déchu de la Bible qu'on évoque mais ce démon populaire des chaumières, farceur maladroit qui tombe parfois sur plus malin que lui… La maison alsacienne s'est mise au bistrot où chante un air normand venu d'un autre temps. Pour l'image, un gramophone dort sur une table. Les enfants sont invités à se mêler aux "DiIableries campagnardes". Un garçonnet tire la queue d'un démon quand les adultes réfléchissent aux expressions utilisant le mot "diable"... 




Ma courte visite se prolongea à la gare, hall de contes. On a reconstitué ici l'âme d'une stuwa, la pièce à vivre des maisons à colombages. Le locataire du jour était Jean-Claude, un passionné d'histoires transmises entre générations, des récits qui le font sourire mais qui peuvent réveiller de mauvais souvenirs chez les anciens, quand il nomme le "Geistliche Schild", un livret à ne pas mettre entre (toutes) les mains… Le village reconstitué d'Ungersheim a aussi ses références, comme la ferme de Sternenberg dont la toiture est ornée d'une croix verte. 




A l'Ecomusée, le public vacancier de la Toussaint se montre parfois déçu de ne pas trouver de squelettes de carnaval ou des zombies de grande surface. Dans les vieilles pierres, on ne connaissait pas l'horreur pour rire. Jean-Claude se souvient qu'enfant, il creusait les betteraves et y mettait des bougies pour les disposer devant la fenêtre. Cela devait éloigner les mauvais esprits. Aujourd'hui, on les attirerait qu'on ne s'y prendrait pas autrement en jouant Halloween.





Contes et légendes d'automne à l'Ecomusée d'Alsace jusqu'au 5 novembre.

20 octobre 2023

LA DEUCHE, LE COUP DE COEUR DE HERTZ

OENOTOURISME






A l'occasion du Fascinant Week-end Vignobles & Découvertes, une centaine de propositions vous sont faites par Alsace Destination Tourisme et ses partenaires jusqu'au 22 octobre.


 Si vous aimez l'insolite et la rencontre, montez avec Bruno Hertz. Bruno est issu d'une famille de vignerons d'Eguisheim, nom qu'il prononce curieusement à la française. Je me présente chez lui après avoir fendu un groupe de touristes. L'homme s'étonne que des vacanciers fassent la moue, comme si c'était une corvée de prendre du bon temps. Lui s'amuse de l'attraction  que font ses voitures devant sa propriété, à côté de l'église. Combien de fois ont-elles été photographiées!  Trois véhicules, deux époques. Il y a la Volvo Amazon de 1970, achetée à un collectionneur dans les années 90 pour le plaisir, mais qui n'emballe plus notre hôte. Elle est à vendre au passage.




De face, la 2 CV 6 de 1972. Celle-là vient d'Eguisheim, explique Bruno. Elle appartenait à une vieille dame. Elle était passée entre les mains d'un garagiste de Ronchamp. 

Et puis, la Citroën e-Méhari acquise ces dernières années. Un échec commercial pour ce modèle, mais Bruno aime ses formes, bien qu'il lui en ait coûté déjà. 

Bruno s'est lancé il y a quatre ans dans les balades automobiles dans les vignes. Entre la Citroën électrique et la Deuche, il n'y a pas photo. Les touristes préfèrent le vintage. La 2 CV est increvable, c'est la voiture tout chemin. Alors, pendant une à trois heures, le vigneron vous emmène dans les coteaux du grand cru Pfersigberg à Eguisheim, prolonge à Wettolsheim, Husseren-les-Châteaux, Gueberschwihr. Il s'arrête en route, raconte, explique, distille une blague. Il effectue ainsi plusieurs dizaines de sorties par an. De retour au caveau, on passe à la dégustation, mais certains clients sont plus motivés par l'expérience de la vieille auto. 


Ce matin ni Bruno ni moi n'avons le temps de papoter. Je suis sur le chemin de Colmar et lui s'apprête à accueillir un groupe à pied. En rajustant son bonnet, il tente de me convaincre que la voiture électrique est inéluctable, mais je disparais déjà sur le pavé d'Eguisheim. 




routedesvins.alsace


SCEA Bruno Hertz  est membre de la cave historique des Hospices de Strasbourg

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