13 mars 2023

IMAGES DU CARNAVAL DE PFETTERHOUSE 2023

On pouvait nourrir des inquiétudes dimanche matin dans les intempéries.
Mais en fin de matinée, le ciel s'est éclairci et la 39e cavalcade de Pfetterhouse a eu lieu sous le soleil et dans la douceur.
Comme précédemment, la jeunesse sundgauvienne a joyeusement animé cette parade à deux tours et toujours gratuite. 
Je vous la raconte en images cette année.



Le bâtiment britannique était de retour avec des "blessés" 


La couronne inspire en 2023


A la fin, il n'en restera plus




Quel cirque mes lapins 





Et même des chocolats sur un plateau


Fiesta macabre mexicaine 




Bonbons, friandises, légumes, peluches...On donne !




Vintage mais toujours dans le coup, les majorettes de Carspach







Photos Pascal Kury 

4 mars 2023

24 HEURES A LA BASLER FASNACHT

 




J'ai découvert le carnaval de Bâle voilà plus de 30 ans. Depuis j'y viens régulièrement, mais pour la première fois depuis 2019, les Bâlois sont heureux de retrouver leur Fasnacht sans aucune restriction, ainsi qu'il en a été pour le Vogel Gryff en janvier. Les privations ont été un crève-cœur dans cette ville de 174.000 habitants où un pourcentage important s'investit corps et âme dans "les 3 plus beaux jours de l'année".




Aujourd'hui j'ai le privilège d'avoir été invité par Basel Tourismus en qualité de journaliste au Media Trip to the Basel Carnival, du prélude dominical au lundi après-midi pour ce qui me concerne. C'est ainsi que j'intègre un petit groupe de confrères internationaux emmenés par la guide conférencière Béa pour une petite balade en anglais. Nous nous retrouvons à la fontaine du théâtre, le Fasnachts - Brunnen de Jean Tinguely. En 1979, le plasticien écrivait qu'on n'était jamais si proche des Bâlois que pendant le carnaval et dans l'art.


Le programme officiel du voyage de presse démarre en fin d'après-midi au musée des Cultures qui héberge un volet dédié à la Fasnacht. A ce moment converge le deuxième groupe de journalistes, de langue alémanique. Nous serons ainsi une quinzaine de reporters étrangers du carnaval, dont un rédacteur californien.





Au Museum der Kulturen Basel apparaît Felix Rudolf von Rohr, une figure historique de la politique et du carnaval de Bâle. Nous l'avions reçu un jour dans les locaux de Dreyeckland. Si on lui prête la parfaite connaissance de la Fasnacht, l'ancien carnavalier en chef affirme que chaque Bâlois est expert dans le domaine.

Felix a été un homme-clé dans la reconnaissance mondiale du carnaval de Bâle. Depuis 2017, celui-ci est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO qui s'est montrée pointilleuse avec son "bouquin de questions". Mais la délégation suisse aura su la convaincre.
"The Basel Carnival is simply the best" explique son ambassadeur. C'est un carnaval différent, certes tardif dans le calendrier, qui se positionne dans la satire, comme "le bouffon du roi". Avec leur humour proche des Britanniques, les Bâlois savent comment ne pas aller trop loin en revisitant l'actualité locale, nationale et du monde. Ici ni racisme ni blasphème. 





La Fasnacht a été reconnue pour son caractère social. C'est un vrai vecteur d'intégration qui unit le pédégé et le manœuvre dans la même communion. C'est ensuite le caractère indiscutable de la dimension artistique. avec cette division de musiciens armés de tambours et piccolos, sans oublier les Guggenmusiken, ces formations cacophoniques inventées à Bâle, insiste Felix. Et il n'a pas échappé à l'UNESCO que le carnaval donne toute sa place au dialecte, le Baselditsch, célébré lors des Schnitzelbängg, sur les Zeedel et les lanternes. Christoph Bosshardt, de Basel Tourismus, explique le message profond des carnavaliers, qui choisissent le Sujet pour leur sortie. Le thème de leur relecture de l'actualité. 2023 verra beaucoup de références à la crise climatique, mais aussi à la pollution, à l'Ukraine, au véganisme, au décès d'Elisabeth II... Dans quelques heures la cité d'Erasme sera livrée aux cliques. Plus de 400 groupes sont répertoriés formant une foule de 11.000 carnavaliers.
Leur signe distinctif est la Blaggedde, l'insigne que tout Bâlois se doit de porter en signe de soutien à son carnaval.
La Fasnacht se finance par ses propres moyens. Elle n'a de comptes de trésorerie à rendre à aucune collectivité. De même, sa force réside dans l'inorganisation. Si le périmètre officiel est délimité et sécurisé, les formations déambulent où bon leur semble, entraînant le public. On peut croiser de même un Schyssdräggziigli, un groupe ad hoc de musiciens hors Cortège.




Quand nous quittons ce lieu cosy le jour décline. Dehors les carnavaliers s'activent depuis des heures, qui tirant une lanterne qui distillant en formation un air connu...



Nous allons dîner au Löwenzorn, restaurant traditionnel très populaire en cette période. Il doit être 19 heures. Deux tables nous sont réservées au fond. L'établissement est comble, joyeusement décoré et le personnel amical et professionnel. La serveuse court dans tous les sens, sert, dessert avec une redoutable efficacité. Le brouhaha est inouï mais l'atmosphère incomparable. Il me faut échanger en allemand, mes compagnons de table ne parlant pas français. Le plat en sauce me laissera un agréable souvenir.







Maintenant il ne faut pas traîner, la nuit sera courte. Nous regagnons nos hôtels. Je rentre seul, à pied, au Mövenpick, à deux pas de la gare. Depuis ma chambre au 16e étage, je considère Bâle et ses tramways... 




A suivre 

3 mars 2023

CREATURES EXTRAORDINAIRES AU CHATEAU

 

Il vous reste quelques jours pour pénétrer l'univers singulier de l'exposition "Anatomie comparée des espèces imaginaires" que vous propose le musée du Château des Ducs de Wurtemberg à Montbéliard.


La vouivre bien connue en Franche-Comté



mur de vertébrés

Dans les pierres rassurantes et les salles chaleureuses du château, le visiteur va faire des rencontres insolites, après avoir testé ses connaissances du règne animal, en l'espèce identifier un individu à partir d'un squelette. Où l'on se rend compte que la morphologie et l'environnement sont étroitement liés. 





L'expo temporaire puise dans l'imaginaire d'œuvres littéraires et cinématographiques, à travers des créatures plus vraies que ce qu'on pourrait envisager, mais qui empruntent leurs caractéristiques fantastiques à la faune réelle. Sur 200 m2 se lisent de grandes planches anatomiques d' Arnaud Rafaelian et les textes de Jean-Sébastien Steyer, le paléontologue natif de Belfort, à côté de sculptures volumiques originales d'Ophys, une société spécialisée dans la reconstitution à l'échelle 1 dans le domaine des sciences naturelles. Ses œuvres s'exposent dans les musées justement et les parcs à thème. François, le responsable de collection qui nous fait la visite, n'en mènerait pas large face au yéti. 


Le dernier gigantopithèque


En entrant dans la pièce, l'accueil n'a pas été des plus amicaux avec cette sirène loin de l'image de la mi-femme délicieusement envoûtante. Les plasticiens anatomistes ont conçu une créature à partir du biotope dans lequel elle pourrait évoluer. 




Puis le loup-garou, Mon voisin Totoro, le marsupilami, Alien… Autant d'êtres qui parlent à toutes les générations et qui permettent d'aborder d'une manière inhabituelle les sciences dans le berceau de Georges Cuvier, promoteur de l'anatomie comparée et de la paléontologie.




L'exposition va bientôt quitter le château mais construite en partenariat avec les Museum de Nantes et d'Auxerre et le Musée de Montbard, elle partira en itinérance dans ces structures dans les deux années à venir. Pour la prolonger, lisez "Anatomie comparée des espèces imaginaires" de Jean-Sébastien Steyer aux Editions Cavalier Bleu.





Jusqu'au 12 mars au Château de Montbéliard 







 

13 février 2023

DINA NIKOLAOU ENSOLEILLE LA TABLE FESTIVE

 #festivitas2023






Près de 24.000 visiteurs ont fréquenté le dernier FestiVitas, le grand marché des voyages, des vins, des saveurs et de la gastronomie de Mulhouse. C'est depuis sa création la promesse d'un tour du monde des destinations et des arômes.



Il m'a été donné de prendre place à "La Table des Invités", un restaurant chic et éphémère, une bulle de plaisirs gourmets à l'écart du brouhaha de foire et des odeurs de raclette. Un endroit où manger est une fête, pas une nécessité.





Dans les cuisines du parc expo s'affairent deux chefs. Un habitué, le traiteur de Guewenheim Bernard Bringel et une star dans son pays, la médiatique Dina Nikolaou, qui partage sa vie entre Athènes et Paris. Dans la plus belle capitale du monde, la cheffe grecque tient plusieurs établissements à l'enseigne "Evi Evane", un vœu de bonne santé. 





Pour FestiVitas, le binôme Bringel - Nikolaou a concocté un menu fusion de saveurs grecques et alsaciennes escorté de plusieurs breuvages, des vins de la maison Joseph Cattin et un blanc de Crète. 
Je partage ici mon voyage gastronomique aux notes méditerranéennes.
Au service, les lycéens de Storck de Guebwiller. 





                                      Foie gras aux aux olives kalamata et vanille 



Crevettes "saganaki" à la féta, poivrons rouges er raisins de Corinthe



Poulpe au petimezi et au miel de Crète, houmous à la poudre de boutargue de Messologi



Baklava aux pistaches d'Egine et aux chocolats, crème de masticha de Chios et framboises






7 février 2023

SORTIE DE PISTE POUR LES DELINQUANTS

 


Une piste noire est réputée difficile et s’adresse aux skieurs avertis. France 2 vient de nous tenir en haleine trois lundis consécutifs avec « Piste noire », une mini-série de six épisodes de 52 minutes dans un huis clos alpin. Une fiction glaçante dans une station de ski enneigée. Les habitués auront reconnu Morzine-Avoriaz, rebaptisée Les Clairies.


Le téléspectateur aura passé cinq heures en compagnie des gendarmes. Thibault de Montalembert incarne parfaitement un chef de brigade ancré dans son territoire. Pour une fois à l’écran, les militaires ont la coupe réglementaire. Le major Servoz en fin de carrière, rompu à sa routine et ses addictions, mais un
gaillard avec qui on prendrait un verre. Un sous-officier supérieur dont le quotidien est bousculé par une gendarme lyonnaise, la maréchale des logis cheffe Emilie Karras, de la section de recherche. Constance Labbé interprète une militaire dans son époque, maman partageant le lit d’une autre femme et adepte de la compote quand le vieux briscard replonge dans la flasque. La présence de cette enquêtrice qui revient en fait au pays va causer la perte d’un microcosme d’acteurs délinquants, dont son père patron de scierie.





Chacun traîne son histoire, entre les ruptures familiales, les arrangements, les vieilles amours, dans un contexte de projet immobilier à fort impact environnemental, de millions d’euros, de trafics multiples, dont de stupéfiants. Forcément les défenseurs de la montagne font obstacle. Et tout commence par la mort d’un individu dans les flammes. L’intrigue, malgré des incohérences comme cette caravane qui ne brûle que partiellement, le drapeau flottant à côté de l’image de la maire poussée dans la mort ou le petit cordon de gendarmes mobiles face à une quinzaine de militants de carnaval, est palpitante et fait émotion. Tout un monde de malfaiteurs notables s’effondre autour d’un champion de ski désormais hors piste. Contrairement aux acteurs justes dans leurs personnages. Constance Labbé, de prime abord condescendante dans son grade finira par rappeler que l’habit bleu ne fait pas une armoire de glace. Derrière chaque uniforme il est des sentiments.


France 2 n’a pas prévu de suite à cette tragédie alpine illuminée de somptueux hivers blancs captés par drone. En cela, les auteurs ont accompli un remarquable tour de piste. Et donné à la chaîne d’atteindre de jolis résultats d’audience, 4,5 M de téléspectateurs environ le premier lundi.





  • Photos captures d'écran

30 janvier 2023

CRAPAHUTER A KOETZINGUE

 




Je n'avais pas revu la salle Kessler depuis le début 2002. Je la connaissais dans le moindre recoin, pour y avoir coproduit du théâtre alsacien pendant quelques années. En refaisant la route vers Koetzingue ce soir, les souvenirs reviennent. Les répétitions à Heiwiller, le club-house et le restaurant Arbeit de Wahlbach, le site céréalier en rase campagne... L'ASL Koetzingue invite ce 28 janvier à son trail nocturne des Corbeaux, depuis le Dorfhus. Je ne pensais pas y revenir un jour. Mais le sport prime l'amère blessure laissée par l'aventure théâtrale il y a bientôt 25 ans.

J'ai garé ma voiture près de l'église, de façon à parcourir à pied un chemin maintes fois emprunté. Dans la précipitation, je suis parti sans les gants. Alors que le thermomètre doit être sous zéro. Je n'en aurai heureusement pas à m'en plaindre. Dans la nuit, il m'est difficile de reconnaître du monde. "Koetzingue s'est beaucoup ouvert" me confie un bénévole à l'accueil. Un gars m'aborde, un  Altkirchois comme moi. Trois parcours sont disponibles : 5 km à la marche, 10 et 16 km pour les coureurs, sans chrono. Je reste fidèle aux 10, qui me permettent d'ouvrir ma saison trail 2023.




Près du Dorfhus, l'arche de départ, la sono et une remorque de tracteur sur laquelle se hissent trois jeunes femmes. Elles assurent un rapide échauffement dans une ambiance après-ski. Quelque 200 personnes se sont inscrites aux épreuves du jour. Nous serons quelques dizaines à nous élancer dans le 10 km, précédés d'un quad. Les 19 heures viennent de sonner.

Je n'ai jamais couru de nuit. Parinda a eu l'éclair de me confier une lampe frontale qui sera indispensable par endroits. On est prévenu que le tracé est un peu boueux, mais beaucoup moins que précédemment.
Cette fois, je m'étais préparé à l'exercice en réduisant le déjeuner. J'avais la motivation depuis des semaines, l'excitation du moment, les jambes en plus. C'est ainsi que je suis parti avec les premiers pour me retrouver à travers champs et chemins forestiers. Les organisateurs avaient balisé l'itinéraire de flèches et de bûches en feu, partiellement consumées à notre passage.




C'est une agréable sensation de courir dans l'obscurité, surtout que le ciel était bas et sans étoile. Mais sans éclairage, il aurait fallu rester dans la roue d'un autre participant pour se jouer des flaques et des trous. J'ai buté, glissé, pesté contre ce terrain malgré mon lumignon. C'est étrange aussi de s'aventurer poursuivi par une lueur blafarde et l'ombre d'un suiveur, comme dans un mauvais film. Quand soudain montent des airs festifs. C'est le ravitaillement d'eau (froide) assuré par de joyeux drilles.
Mais il ne fait pas soif dans cette nuit hivernale.
Voilà que la pente se reforme. Dans le noir, il est impossible d'apprécier le dénivelé et la distance. Il faut persévérer. 
Deux amies me dépassent, un gaillard dévale comme à l'assaut. Je distance à mon tour une féminine isolée.
Bientôt Koetzingue s'annonce par une entrée qui m'est inconnue. L'éclairage public indiquerait la piste d'atterrissage si j'étais un avion. C'est vrai que je me sens pousser des ailes alors je finis au sprint. Même s'il n'y a rien à compter, c'est mon premier trail de l'année.
Un bref retour salle Kessler où les coureurs et marcheurs prolongent le moment dans la convivialité. Et nettoient leurs chaussures.



D'une maison alsacienne s'échappe de la lumière. Je crois reconnaître un ancien compagnon de théâtre. Mais c'était hier. Je ne cours plus la scène. 








#traildescorbeaux

#aslkoetzingue

#trailnocturne 




8 janvier 2023

EMMANUEL GROSS ROI DE LA GALETTE




Depuis des semaines pas un jour sans qu'on n'entende ou lise la détresse d'un boulanger confronté à l'embrasement de sa facture d'électricité. "On vit le couteau sous la gorge" m'a confirmé Emmanuel Gross, artisan au cœur de Lutterbach. Le chef d'entreprise quinquagénaire est à la tête d'une affaire d'environ quinze personnes. Mais il ne veut pas vivre d'aides, juste continuer à être rémunéré par son travail. Heureusement l'Epiphanie met un peu d'étoiles dans le ciel des boulangers - pâtissiers, car de l'avis d'Emmanuel, les gens continuent de se faire plaisir et prolongent ainsi les Fêtes. 




Dans le laboratoire de Lutterbach, les galettes lustrées reposent sur les grilles. Impeccables. Emmanuel y met tout son amour, toute sa passion et sa longue expérience. Il a remporté deux fois la galette d'or des boulangers haut-rhinois, après que son frère Thierry eut montré la voie. Histoire de voir où il en est par rapport à ses collègues et de ne pas s'endormir sur ses lauriers. En tous cas, Emmanuel n'est pas du genre à attraper la grosse tête.


Chez les Gross, on est dans le pain de père en fils. François avait créé sa maison à Ensisheim. Ses fils ont grandi dans la pâte. Thierry s'est installé en 1987 à Guebwiller. Emmanuel le cadet a suivi en 1991 à Lutterbach. Et son fils Jérôme a repris une boulangerie à Hagenthal-le-Haut plus récemment. Les trois hommes travaillent chacun à leur compte mais en toute complicité, chacun sa spécialité. Chez Emmanuel, les beignets.





En attendant, c'est la pleine saison de la galette. Notre boulanger s'est fixé une date butoir, le 22 janvier. 
Pour la fève, la famille a créé sa collection autour du métier passion, mais les inconditionnels du Racing peuvent aussi trouver la miniature "Femmes de Foot".
L'Epiphanie est toujours liée à une bonne action. Et sur le terrain, les footballeurs finiront par retrouver leur étoile.






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