7 février 2023

SORTIE DE PISTE POUR LES DELINQUANTS

 


Une piste noire est réputée difficile et s’adresse aux skieurs avertis. France 2 vient de nous tenir en haleine trois lundis consécutifs avec « Piste noire », une mini-série de six épisodes de 52 minutes dans un huis clos alpin. Une fiction glaçante dans une station de ski enneigée. Les habitués auront reconnu Morzine-Avoriaz, rebaptisée Les Clairies.


Le téléspectateur aura passé cinq heures en compagnie des gendarmes. Thibault de Montalembert incarne parfaitement un chef de brigade ancré dans son territoire. Pour une fois à l’écran, les militaires ont la coupe réglementaire. Le major Servoz en fin de carrière, rompu à sa routine et ses addictions, mais un
gaillard avec qui on prendrait un verre. Un sous-officier supérieur dont le quotidien est bousculé par une gendarme lyonnaise, la maréchale des logis cheffe Emilie Karras, de la section de recherche. Constance Labbé interprète une militaire dans son époque, maman partageant le lit d’une autre femme et adepte de la compote quand le vieux briscard replonge dans la flasque. La présence de cette enquêtrice qui revient en fait au pays va causer la perte d’un microcosme d’acteurs délinquants, dont son père patron de scierie.





Chacun traîne son histoire, entre les ruptures familiales, les arrangements, les vieilles amours, dans un contexte de projet immobilier à fort impact environnemental, de millions d’euros, de trafics multiples, dont de stupéfiants. Forcément les défenseurs de la montagne font obstacle. Et tout commence par la mort d’un individu dans les flammes. L’intrigue, malgré des incohérences comme cette caravane qui ne brûle que partiellement, le drapeau flottant à côté de l’image de la maire poussée dans la mort ou le petit cordon de gendarmes mobiles face à une quinzaine de militants de carnaval, est palpitante et fait émotion. Tout un monde de malfaiteurs notables s’effondre autour d’un champion de ski désormais hors piste. Contrairement aux acteurs justes dans leurs personnages. Constance Labbé, de prime abord condescendante dans son grade finira par rappeler que l’habit bleu ne fait pas une armoire de glace. Derrière chaque uniforme il est des sentiments.


France 2 n’a pas prévu de suite à cette tragédie alpine illuminée de somptueux hivers blancs captés par drone. En cela, les auteurs ont accompli un remarquable tour de piste. Et donné à la chaîne d’atteindre de jolis résultats d’audience, 4,5 M de téléspectateurs environ le premier lundi.





  • Photos captures d'écran

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