11 juin 2022

BALLONS DE BELFORT



L'avenir appartient aux aérostiers. Il faut se lever tôt pour faire monter son ballon le matin. C'est en pleine nuit que je me bouscule ce samedi de juin pour prendre la direction de Belfort, où se prépare le 48e championnat de France de montgolfières, du 22 au 27 août. Il faut être devant le gymnase du Phare pour 4H45.
A Bessoncourt, je constate là-bas sur ma gauche  une colonne de fumée blanche. Un bâtiment sans doute est en feu. Du côté du Fort Hatry, ils sont là, les pilotes et leurs équipiers ainsi que leurs invités, le président du conseil départemental et le sénateur. Claude Schwebel est notre hôte ce matin. Au fil de la sortie, il se racontera.



A 68 ans, Claude est un homme heureux qui a réussi sa vie malgré un handicap. Il est greffé du rein depuis 34 ans et peut se targuer d'être un exemple parmi les aérostiers européens. Depuis une douzaine d'années il est retraité d'Alstom.

Depuis 1994, il est dans le ballon. Il s'est approché d'une montgolfière un jour. Il a été embarqué dans cette passion où on se promène en haut. Son Spider Balloon a été acheté d'occasion au Luxembourg. C'est bien le ballon à l'araignée. Mais il a fallu l'immatriculer en France sinon il faudrait s'acquitter de droits à chaque atterrissage. Cela dit, l'accès à la lettre F lui aura coûté 1000 €. D'ailleurs le sport et loisir devient de plus en plus contraignant. L'aviation civile n'est jamais loin pour fixer les règles et contrôler les vols. Claude doit aussi se soumettre régulièrement à une batterie de visites médicales comme il emmène du public. 





Spider Balloon est homologué pour deux passagers et le pilote. Dans la nacelle, quatre bonbonnes de gaz propane de 19 kilos chacune. Il faut atterrir avec au moins une bouteille pleine ou entamée. Hervé est l'équipier du matin. Au volant de son SUV, il tracte le matériel et nous voilà bientôt dans la zone commerciale Auchan Bessoncourt, dans un champ. Quatre  équipages ont fait le déplacement. 

Tout le monde est mis à contribution sous la direction du pilote, qu'il faut scrupuleusement écouter. Sur la nacelle sont fixés les pieds du brûleur. Il faut dérouler l'enveloppe textile et la gonfler à l'aide d'un ventilateur. Le ballon de Claude n'est pas le plus volumineux, malgré ses 2200 m3. 


Plus loin, Pascale est accroupie et envoie un feu d'enfer dans le sien. Très vite, les poires se dessinent dans le matin naissant. La secrétaire du CDF Belfort 2022 fait partie des quelques femmes dans le milieu du pilotage. Dans le groupe du jour, on compte aussi la doyenne, 8 décennies au compteur et toujours partante. Maintenant que nous connaissons la direction du vent, nord/nord-est, nous allons pouvoir monter à bord et nous placer où Claude nous l'indique. Le spectacle peut continuer après la chauffe de l'aérostat. Nous survolons la zone commerciale encore endormie. L'incendie de Bessoncourt, les Alpes suisses, les paysages géométriques se manifestent à nos yeux.



 

Depuis notre espace restreint, Claude considère la beauté de la contrée floquée de quelques brumes. Il garde l'œil sur les instruments, la tablette GPS, l'altimètre, la radio. La main sur la manette de gaz.  Des aérostiers alémaniques se font entendre. On les aperçoit au voisinage de l'Alsace. Bientôt se dessine la citadelle Vauban dans laquelle broutent les moutons. Puis le lion, que notre ballon survole à la verticale. Belfort qui sort doucement de son sommeil.





Notre ballon sera le dernier à descendre. Ce sera en Haute -  Saône, à Châlonvillars, tout près d'Essert, dans un pré rafraîchi par la rosée. Nous pouvons voir Hervé et son SUV. 

L'atterrissage est très doux, sous les yeux des vaches et des chevaux qui n'apprécient pas toujours cette intrusion venue du ciel. Un gibier gambade. Un vététiste fend l'herbe. C'est un ancien pilote qui vient à notre rencontre.  Maintenant qu'Hervé a trouvé comment nous rejoindre, nous pouvons vider l'enveloppe et démonter le matériel. La journée s'annonce chaude. Dans la nacelle, on n'aurait jamais froid. Le brûleur au-dessus de nos têtes fait l'effet d'un sèche-cheveux.







Nous aurons passé une heure à quelque 700 m d'altitude, faisant presque du sur-place puis avançant au pas d'un traileur. Un voyage magnifique dans un ciel immaculé, où les préoccupations du monde n'ont pas cours, dans un silence monacal brisé de temps en temps par le seul jet de flamme. 
Il est 8 heures quand les équipages se retrouvent devant Le Phare pour le débriefing et le petit-déjeuner convivial de présentation rapide du championnat d'août. 
Claude vient d'accomplir son 6e vol de l'année. Ce soir, avec un autre équipier, il s'élèvera de nouveau dans le ciel belfortain. Sans savoir exactement où il posera sa nacelle. "Un ballon ne se dirige pas. Il va dans le lit du vent."

Le 48e championnat de France de montgolfières à Belfort du 22 au 27 août.
cdfbelfort2022@yahoo.com
passagers@cdf2022.fr

Voler avec Claude Schwebel : Vols - Passion
c_schwebel@orange.fr 

  









www.massif-des-vosges.fr

3 juin 2022

GUEBWILLER S'ENRICHIT DE SES FRICHES SCHLUMBERGER





Guebwiller et son glorieux passé industriel… Il y a 30 ans encore, NSC Schlumberger faisait travailler 2000 personnes dans le Florival. Le fabricant de machines textiles toujours leader mondial produit des peigneuses de fil mais ce qu'il réalisait mensuellement hier est devenu annuel. Il n'occupe plus qu'un quart des 130.000 m2 de la grande époque, avec un effectif de 250 collaborateurs. Ses bâtiments emblématiques devenus paquebots fantômes sont une aubaine pour la Ville, qui va les racheter pour créer l'écoquartier des années 2030.







Francis Kleitz, maire, a signé le 4 mai le protocole de vente de 3 ha de friches industrielles avec Pascal Rouhaud, PDG de NSC. L'affaire porte sur 2,5 M€. Une opportunité pour la Ville, Guebwiller étant enclavée en entrée de vallée, sans réserves foncières ni immobilières. La capitale du Florival va pouvoir continuer sa transformation à un demi kilomètre de St-Léger et du centre-ville. Les projets sont nombreux, de la nouvelle école et son périscolaire à la salle culturelle en passant par l'espace de coworking et le logement. Les friches Schlumberger ont inspiré les architectes en tous cas. Guebwiller s'est distinguée au concours européen Europan 16.








Le projet va profondément changer l'urbanisme de Guebwiller, assure la Ville. Sans effacer la mémoire des bâtisseurs du capitaine d'industrie Nicolas Schlumberger. 








31 mai 2022

A COEUR DE REPASSER LE PETIT BAC

 



Alors que les épreuves de spécialité venaient de se tenir pour la session 2022 du baccalauréat, Foir'Expo de Mulhouse nous a permis de rencontrer deux entrepreneurs strasbourgeois aussi sympathiques que leurs produits. J'ai découvert  Le Petit Bac.


Le petit bac, ce jeu qui se pratique depuis des générations, que j'ai sans nul doute essayé un jour, mais qui sur le coup ne me disait rien… Il fait appel à la culture générale, provoque une course aux mots à partir d'une lettre désignée dans une catégorie donnée.
Enfants ou adolescents, nous avons rempli la feuille de papier.
MB et d'autres en ont fait un jeu de société dans sa boîte. Les déclinaisons sont nombreuses, des Incollables  au Trash.

Bruno et Mathilde sont frère et sœur. Le premier dirige Le Lapin Sigma qu'il a créé avec un proche à l'automne 2020. Encore un bébé du confinement. Avec la pandémie, les foyers ont redécouvert les joies du jeu de société quand ils ont été soumis à l'"encellulement" sanitaire. Sigma est la 18e lettre de l'alphabet grec. A l'écrit, elle fait penser aux oreilles du lapin… La petite entreprise se consacre aux jeux conviviaux et éducatifs. Bruno n'est pas un novice dans le domaine.

Le Petit Bac est le produit - phare de la société de Fegersheim. Pensé et fabriqué en Alsace, il se présente sous la forme d'un bloc prêt à jouer de 50 pages détachables, revendiquant une impression éco-responsable. A ce jour, il se vend en 6 versions, classique, junior, girls, génie, déjantée et 18+, le modèle fun et tabou. Chaque partie se joue en 4 manches. Pour chaque catégorie, le temps maximal est de 2 minutes. Trouvez un prénom gênant ou vulgaire commençant par Q... Une phobie démarrant par c... Un animal dont la première lettre est x... 
Voilà la promesse de joyeuse poussée d'adrénaline et de franche rigolade. Un cadeau accessible à tous et que les grands-parents offrent volontiers. 




Le Lapin Sigma vous racontera son Petit Bac  lors des prochains salons Made in Elsass de Haguenau (Pentecôte) et de l'Ecomusée (25 et 26 juin). Pour trouver la lettre de jeu, chaque bloc compte une règle - alphabet.  Reste à prévoir le sablier, mais le chrono du smartphone fera l'affaire. 

www.lapinsigma.com 



http://agapesaventures.blogspot.com/ads.txt

20 mai 2022

JUSTINE, LA PAYSANNE HERBORISTE DE CORNIMONT

Amélie et Justine 



"Les mains dans la terre et la tête en l'air, voilà ce qu'est Sauvages & Cultivées". Dans la version vosgienne, sur les hauteurs de Cornimont, à une dizaine de kilomètres de La Bresse. Il faut monter la route du Droit pour trouver le domaine de Justine, affairée à ses plantes aromatiques et médicinales en compagnie d'Amélie, jeune wwoofeuse *  accueillie pour deux semaines.  




Justine est diplômée en gestion d'exploitation agricole et protection de la nature. Elle a trouvé son bonheur dans une bâtisse du XVIIIe posée à plus de 800 m d'altitude. Dans le coin, certains se souviennent d'un bar avec vue sur le Kastelberg, 4e sommet des Vosges. Aujourd'hui, on y donne des ateliers de cuisine et de botanique.  La trentenaire est issue du massif. Elle voulait acquérir sa ferme pour se consacrer à sa passion d'herboriste bio. Depuis deux ans, elle vit et travaille dans une maison occupée auparavant par un taxidermiste sur un espace d'une demi-douzaine d'hectares. 

A côté de la parcelle aromatique stationne le quad. Des tuiles estampillées Les Forges  sont disposées sur la surface. Un peu plus loin, deux juments nous considèrent.  Justine est heureuse dans son univers d'animaux et de verdure.  Son épouse Camille n'est pas présente, elle enseigne. 
Nous ne connaîtrons que la moitié des Sauvages & Cultivées des Hautes-Vosges. 



Passionnée encore de vieux métiers, Justine se qualifie de "paysanne herboriste".  Elle affectionne particulièrement les "bébés salades", explique-t-elle, en nous donnant à humer monarde, menthe, origan...Dans les vieux murs, la jeune femme a aménagé un séchoir pour ses plantes, les Vosges étant réputées humides. N'étant pas pharmacienne, Justine n'a pas autorité pour dire les vertus médicinales de ce qu'elle fait pousser. Mais elle offre volontiers une boisson de sa facture. "La tisane est faite pour être partagée", surtout si on la déguste face à un magnifique panorama. Le coin boutique permet de trouver  aromates, sels, sirops, vinaigres, huiles, confitures, gelées  et brimbelles séchées.  Justine se déplace aussi sur les marchés comme à La Bresse. Par ailleurs, un gite a été ouvert l'an dernier à côté de la ferme qui peut recevoir quatre personnes. 




Le temps n'existe plus là-haut. On écouterait pousser le calendula, à côté du chat qui prend la pose. Prendre le temps d'observer la nature, indique Justine. Et faire avec. C'est cela le bon sens paysan.

sauvagesetcultivees.fr/

@SauvagesEtCultiveesCornimont 




*Wwoof signifie « World wide opportunities on organic farms » (offres d’emploi mondiales dans les fermes bio).

13 mai 2022

CLIMBACH : UNE NOUVELLE AIRE POUR LE BIVOUAC



Depuis plus de dix ans l'Allemagne offre aux randonneurs et aux publics en quête de sensations nouvelles la possibilité de bivouaquer dans le Pfälzerwald. Une quinzaine d'aires sont implantées qui reçoivent annuellement 6000 personnes. Il s'agit d'une offre d'hébergement dans l'air du temps pour une population en itinérance. Climbach près de Wissembourg s'y met aussi.












Un bivouac est un campement rudimentaire qui permet de passer la nuit en pleine nature mais dont l'impact sur l'environnement reste limité. L'aire de Climbach va être mise en service avant l'été. Il faudra la réserver en ligne auprès de l'office de tourisme de l'Alsace Verte au tarif de 15 € par plateforme. Elle a fait l'objet d'une visite explicative le 11 mai sous l'égide du Parc naturel régional des Vosges du Nord. Elle se compose de trois plateformes pour l'accueil d'itinérants avec ou sans tente, d'un cabanon aéré renfermant des toilettes sèches et un stockage de bois, d'eau et un kit premiers secours, enfin de quatre bancs protégeant un point feu. Ce dernier est doté d'un couvercle.  
La capacité de l'ensemble est de 12 personnes. La Commune de Climbach a la responsabilité de cette première aire dans le territoire. Mais le 28 avril un AMI, un appel à manifestation d'intérêt, a été lancé : "Adopte une aire de bivouac". Le Parc naturel recherche des candidats pour la création de cinq aires supplémentaires le long du GR°53, de façon à proposer la traversée du massif des Vosges  dans sa partie nord en itinérance. Le chemin de randonnée relie Wissembourg à  Saverne en cinq jours via Niederbronn (rectangle rouge). Les adoptants doivent être en mesure de gérer, d'entretenir et de commercialiser ces sites, outre l'accueil des publics. 
Sont éligibles à l'adoption des structures déjà dans l'hébergement touristique, comme le meublé de tourisme, l'hôtel, l'auberge de jeunesse ou comme Climbach, une collectivité.





Adopter une aire de bivouac, c'est contribuer au rayonnement du GR°53, ouvrir les visiteurs à une expérience nature, diversifier l'offre touristique, développer la fréquentation, promouvoir le territoire, s'intégrer dans une dynamique collective et transfrontalière.

Il va sans dire que ces aires se construisent à l'écart des sentiers battus. Il ne s'agit pas d'en faire des lieux de squat ou de rave party sous les résineux. Quant aux toilettes, elles sont vidées.

AMI jusqu'au 30 mai.






Marie et Sandrine de l'OT de l'Alsace Verte 

trekking-pfalz.de

parc-vosges-nord.fr

alsace-verte.com




6 mai 2022

JEAN-LUC REITZER : LA SAGESSE DE PARTIR





 Midi cinquante. Le petit salon de l'Auberge Sundgovienne à Carspach, sa commune d'origine. Jean-Luc Reitzer est attablé avec deux confrères de L'Alsace. Les trois hommes ont échangé mais m'ont attendu pour cette conférence de presse que nous n'oublierons pas. "J'aurais dû avoir plus souvent des contacts avec la presse" confesse le député LR du Grand Sundgau. Mais quelques journalistes l'ont déçu, quand ce n'était pas "traumatisé". Jean-Luc se qualifie en effet d' "affectif". Alors ce vendredi il a convié une poignée de gens de presse avec lesquels il a gardé des relations saines. Un déjeuner avec mon député, ça ne m'était pas arrivé depuis très longtemps. Comme mes camarades, j'attends que Jean-Luc Reitzer officialise sa candidature aux Législatives. 

Le cadre est posé. Pour être député, "il faut une santé de fer", car la représentation nationale n'a pas d'horaires. Des textes sont amendés et votés en pleine nuit. Ce sont les va-et-vient entre Paris et sa circonscription. Jean-Luc, dont la vie ne tenait plus qu'à un cheveu au début de la pandémie, a recouvré sa forme assure-t-il. Il réaffirme ici sa "reconnaissance infinie" aux soignants. Postuler la députation exige ensuite "une certaine expérience". Lui totalise 45 ans d'engagement public, dont 34 au Palais Bourbon et autant en tant que maire d'Altkirch (1983-2017). 

"Tout justifiait ma candidature"

Jean-Luc a connu toutes les situations politiques, majorité, opposition, cohabitation, proportionnelle etc. Il a affronté de nombreux dossiers difficiles, dissolution du 8e Hussards, hôpitaux et autres services publics, frontaliers... "Il faut aimer les gens, partager leurs joies et colères". Le député a aussi souffert des restrictions sanitaires, lui qui a la poignée de main facile. Et pour aller à l'élection, point de salut hors d'un soutien. LR lui a accordé l'investiture comme un banquier suit un porteur de projet. Enfin, depuis la guerre en Ukraine, un membre de l'assemblée parlementaire de l'OTAN depuis plus de 20 ans est bienvenu. Fort de ces atouts, le sortant va annoncer ce qu'on trépigne d'apprendre... 

"La raison doit l'emporter"

Coup de théâtre : Jean-Luc Reitzer ne se représentera pas. "Le choix a été difficile, la décision prise avec tristesse, mais c'est le choix de la sagesse". A l'Assemblée, le député haut-rhinois fait partie des 3 les plus anciens, après avoir remporté 7 combats législatifs, 5 fois au premier tour. Rares sont ceux qui peuvent garder la confiance de l'électorat sur une si longue période. L'âge, 70 ans, n'est pas tant la raison, mais l'accumulation des mandats. Un 8e serait peut-être celui de trop. 

"Je n'ai jamais été un homme d'appareil"   

La vie politique de Jean-Luc n'a pas été un long fleuve tranquille pourtant. Engagé dès 13 ans, quand il prit la parole chez "Micky", gaulliste depuis toujours, le jeune militant posa des tags sur les murs. A 27 ans, il entra au conseil municipal d'Altkirch, décrochant grâce à sa voix un siège d'adjoint. En 1979, il battait son maire aux cantonales, ce qui lui aura valu 7 années d'exclusion du RPR alors qu'il en était porte-parole. En 1983, il remportait la mairie. Jean-Luc entra ensuite au conseil régional pour deux ans, mais s'ouvrit un horizon national en 1988, en gagnant avec panache la 3e circonscription du Haut-Rhin avec le meilleur score d'Alsace. Dès lors, il s'installait dans un long cours. 
Pourtant, citant De Gaulle, le parlementaire rappelle les "illusions, ambitions, combinaisons et trahisons" de la vie politique. Et les tentatives de débauchage. L'UDF hier, la majorité aujourd'hui, confie-t-il. Jean-Luc Reitzer aurait pu repartir en juin, avec la confiance des marcheurs, mais il n'avait pas envie "d'aller à la soupe". Il se sent redevable à tous ses soutiens et à sa famille qui a pesé dans la décision de se retirer. Les proches du député ont été marqués par la vindicte des réseaux sociaux. En pleine tourmente, aucun député alsacien ne s'est mouillé pour soutenir le collègue sundgauvien.

 "J'apprends beaucoup dans la presse"

Il est révolu aussi le temps où le député était un acteur reconnu dans son territoire. La perte du double ancrage (député-maire) et la suppression de la réserve ont contribué à la dégradation de la vie parlementaire, explique le sortant. Mais Jean-Luc se console d'avoir eu "une vie passionnante" qui lui aura donné de beaucoup voyager et de s'enrichir des différences. Il lui reste encore des déplacements à accomplir dans le cadre de l'OTAN.

Depuis qu'il vient de nous annoncer son retrait, les réseaux sociaux s'agitent et son téléphone crépite sans cesse. 
Jean-Luc Reitzer a mis fin au suspense un vendredi de mai.
Il ferme un livre de 45 ans. Les jeunes loups sundgauviens ne vont pas tarder à sortir du bois pour se lancer dans la campagne.


 

5 mai 2022

"EXCENTRIK" MAIS ARLETTE GRUSS



Depuis mardi matin, le champ de foire de Dornach retrouve Arlette Gruss, un des grands cirques français, parmi les préférés du public. Justement, la famille itinérante a été chaleureusement accueillie pour son retour en Alsace fin avril. Colmar a ouvert la tournée alsacienne où quelque 14.000 spectateurs sont venus applaudir la trentaine d'artistes.  Ce 6 mai, c'est au tour des Mulhousiens. 



Dans la plaine sportive de l'Ill, chacun donne un coup de main au montage du décor. Les semi-remorques rutilants forment un cocon au chapiteau flambant neuf qu'il faut plus de deux jours à monter. Arlette Gruss a encore changé de maison rouge et blanche. Un investissement d'un million d'euros qui permet toujours au public d'avoir une vue à 360°, les mâts porteurs étant plantés à l'extérieur. Confort visuel donc, mais encore de fauteuil. Les gradins et les rangées sont aérés, la capacité a été fortement réduite dans cette cathédrale au dais bleu de 2700 m2.


Pour sa première soirée dornachoise, Gruss dresse la table. Désormais, on peut dîner autour de la piste aux étoiles. Une proposition initiée cette saison par le cirque qui permet de capter une clientèle jusqu'alors éloignée des enfants de la balle. Ce vendredi, 400 convives seront attablés et servis par le Strasbourgeois Kieffer, un spécialiste des réceptions jusqu'à 5000 personnes. Où qu'il aille, Arlette Gruss fait appel aux producteurs et prestataires locaux. 

Un espace dédié accueille les équipes du traiteur, jouxtant celui des loges d'artistes. 

De nombreuses mains finissent d'apprêter ce village  d'environ 200 personnes, dont 140 à l'effectif. 40 membres sont d'origine ukrainienne, dont le chef de cuisine, qui a 14 ans d'ancienneté. La guerre a privé le cirque d'une poignée d'hommes, des réservistes allés prêter main-forte au peuple martyr. 


Un personnel poli, dans la tradition d'accueil du cirque. Arlette dirait que les gens ne vont pas au spectacle pour pleurer, rappelle Rémy Becuwe, notre interlocuteur. Ce jeune homme pas encore trentenaire est  en charge de la communication. Il partage ses jours sur la route avec la communauté et sa ville de Dunkerque, où il est conseiller municipal délégué. Un gars du Nord, qui aime la vie et ses contemporains. Il a connu l'amour du cirque dans sa jeunesse. Il a fini par y être appelé. 



Arlette Gruss tourne dans une quinzaine de villes depuis 30 ans. Sa saison épouse l'année scolaire. Le cirque a beaucoup souffert ces dernières années. La Covid bien sûr, les gilets jaunes qui ont coûté des milliers de spectateurs à Paris, la polémique sur les animaux sauvages...S'agissant de la ménagerie, elle se limite aujourd'hui aux chevaux, chameaux et dromadaires, qui n'entrent pas dans le périmètre de la loi. Cela n'empêche pas de rares activistes de se manifester les jours de représentation. A l'heure de cet article, la piste de répétition dévolue aux équidés et camélidés est assemblée. 



Mais place au spectacle. Il se résume au mot - titre : "Excentrik". En sortie de crise sanitaire, il fallait surprendre encore le public en lui apportant "du très festif, novateur et hors du temps", annonce Rémy. Un spectacle endiablé de 2 heures en 14 numéros, mis en musique par le chef suisse et animé par un orchestre de 8 éléments. Après deux ans d'attente, les amateurs de grand cirque vont en avoir plein les yeux. 






Arlette Gruss à Mulhouse du 6 au 15 mai. Dîner - spectacle les 6 (complet) et 13. 
Puis à Strasbourg sur le nouveau site du Wacken.

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