14 mai 2019

MULHOUSE : LA RUE DES FLEXO






« Nul n'est prophète en son pays. » Ce proverbe pourrait s'appliquer à Zed, le sculpteur de Flexo, ce bonhomme plat en acrylique aux postures multiples. David Zeller crée depuis toujours, mais fut révélé en Guadeloupe quand il impressionna dans un domaine où on ne l'attendait pas : la sculpture sur bois. Il y a moins de dix ans, le Mulhousien donna vie au Flexo, un personnage d'une quarantaine de centimètres. Flexo car l'artiste avait récupéré du plexiglas et l'avait rendu flexible sous l'effet de la chaleur. Ce modèle qui s'exprime par sa posture a boosté la notoriété de Zed, chaque exemplaire étant unique bien que multiple.






Aujourd'hui, Zed savoure. A 43 ans, il vient d'installer avec les agents municipaux une série de Flexo à demeure dans sa ville. Aboutissement de deux années de travail sur une commande de la mairie. Jean Rottner pour la Ville et Frédéric Marquet pour le commerce ont fait confiance à l'humble plasticien qui a pour vitrine originelle la galerie Courant d'Art. Pour compléter le Fil rouge de Mulhouse, Zed a été retenu pour habiller la rue des Boulangers. 6 Flexo rouges ont été fixés ainsi le long de cette rue où vieilles enseignes côtoient les belles boutiques du renouveau commercial. Chaque sculpture thermoformée renvoie à une valeur chère à l'artiste : « aimer, oser, persévérer, rêver, amusez-vous, regarde au loin ». Les figures d'un mètre sont rivées aux façades, au mobilier urbain, aux entrées, elles pourraient être vigile, acrobate, funambule d'angle... Incontestablement  une valeur ajoutée à une jolie rue commerçante. Mais discrètes présences, à l'image de leur créateur.



Pour Zed, c'est surtout la première commande dans l'espace public. Depuis, une autre est à honorer. En juin, le sculpteur mulhousien installera dix monumentaux à Saint-Raphaël, des pièces de 170 et 270 cm. En attendant, il accompagne art3f Haute-Savoie fin mai. On le reverra bien sûr à Mulhouse, quand il n'est pas près de ses oliviers en Italie, où il vit et travaille aussi.










8 mai 2019

SHOP'IN HOUSSEN : CORA ET BEAUCOUP PLUS ENCORE !






Alors que la grande distribution se réorganise avec de coûteux plans sociaux, c'est une belle aventure collective qu'on célèbre en Centre Alsace, Shop'In Houssen. Le Conseil national des centres commerciaux vient de lui décerner le trophée de la meilleure extension / rénovation.


Shop'In Houssen, c'est historiquement Cora. Une enseigne quinquagénaire en 2019 et qui fait partie du paysage commercial alsacien depuis les années 70. Comme ici dans cette zone commerciale de Houssen près de Colmar.
Il y a deux ans démarrait la rénovation d'un ensemble de plus de 25.000 m2 aujourd'hui , dont près de 11.000 de galerie marchande. 30 boutiques hier, 52 maintenant, quasiment toutes actives, mais aussi 2.100 places de parking extra-larges, une spécificité de Galimmo, la nouvelle foncière du distributeur franco-belge, de surcroît dans un environnement agréable. 
Le centre commercial de Houssen est idéalement situé, proche de la préfecture du Haut-Rhin, au bord de l'artère centrale de la plaine d'Alsace, avec vue sur les Vosges.









                                   Co-conception 


En novembre dernier, Cora et son développeur Galimmo France inauguraient la nouvelle entité, dont la surface de vente a augmenté de 40%, pensée comme le centre commercial de demain, avec des ambiances différentes dans la galerie, le vert de la nature, l'orange du bien - être et le jaune de la restauration. Ce sont encore deux pôles sanitaires spacieux, cinq espaces détente, trois places d'animation, des écrans digitaux pour s'orienter et s'informer, un bar à ongles... A l'extérieur, un espace de jeux qui rappelle l'architecture alsacienne.  Les exploitants ont mis un point d'honneur à refaire dans la plus large concertation, en associant les clients, les élus et l'ensemble des acteurs. 


Shop'In Houssen  est vendu comme "la nouvelle destination shopping convivial en Centre Alsace". 800 personnes y travaillent. 4 M de visiteurs y sont espérés annuellement.


Rebecca Tsang directrice
Eric Ravoire, DG France Galimmo


www.shopin-houssen.com 

#corahoussen

4 mai 2019

LE BEAU JEAN : IL FAIT DE L'EFFESSE !


C'est au Nomad, le restau branché du quartier Fonderie qu'a été lancé le 25 avril Le Beau Jean°, la marque mulhousienne qui innove dans le denim et entend sublimer les fesses de tous les hommes.



Dans ce coin de l'établissement post-industriel à la décoration vintage, de nouveaux entrepreneurs qui font honneur au modèle mulhousien. Le Beau Jean° est né d'une histoire de fesses, pas ces plaisanteries graveleuses de mâles, mais d'un constat physique. Il nous arrive aussi à nous les keums de ne pas trouver jean à notre morphologie. C'était le cas de Franck. Avec ses potes qui peuvent être confrontés au même souci, l'idée d'un nouveau jean se révéla. Surtout que les quatre garçons sont des experts du textile. Franck s'est occupé de « la matière idéale au confort inégalé », Pascal et Xavier de la confection et Maxime, le cerveau, d'un colossal travail d'analyse, 12.000 mensurations pour obtenir les patronages parfaits. Deux ans de gestation au cours desquels on a bien rigolé, confesse Franck, qui a élargi l'entreprise à d'autres compétences, comme les étudiants de l'ISTA, avec le soutien enthousiaste de partenaires. Ils sont là pour le lancement, dans une ambiance détendue. Le denim est de mise, comme le t-shirt blanc au logo stylisé LBJ en forme de sapin couché, encore une jolie trouvaille. 

Les quatre mousquetaires du nouveau jean ont défini trois silhouettes.
Le
galbé, pour les gars qui ont des cuisses et des fesses ; le filifesse, pour les hommes aux cuisses fines et fesses menues et le classique pour tous les autres.
Maintenant qu'on a la bonne coupe et parce que chaque détail compte, les finitions ont été pensées et réalisées avec soin : lavages à moindre impact sur l'environnement pour trois teintes, le brut (tout doux), le dark used et le mid blue (toujours si doux) ; coutures renforcées pour résistance et durabilité, doublures élégamment imprimées, toile denim composée de 25% de coton recyclé et d’une pointe (bien agréable) de stretch, enfin des poches plus grandes pour se sentir plus libre.  La première collection Le Beau Jean est proposée en coupe Regular Tapered.



Parce qu'il est naturellement classe, LBJ affiche un jacron (le patch de derrière) en cuir. Le jeanmaker mulhousien se positionne sur le haut de gamme.
Les premiers retours sont prometteurs. On pourra regretter que LBJ ne soit pas fabriqué en France, il serait trop coûteux. Mais moyennant 175 €, voilà de quoi porter beau. Les femmes ne s'en plaindront pas non plus, elles qui ne se contentent pas de mater les épaules.

Le Beau Jean° n'est vendu qu'en ligne.
www.lebeaujean.fr

Photo LBJ




Pour la prononciation, soit jean comme le pantalon, soit Jean comme le prénom.











2 mai 2019

GENEVIEVE RISTERUCCI, "MADAME LUCIOLE", S'EST ETEINTE

photo Jean-Paul Girard 




Dans l'ancien monde, il y avait deux personnalités dominantes à la mairie d'Altkirch, Jean-Luc Reitzer et Geneviève Risterucci. Le maire et la faiseuse de Culture. Deux caractères affirmés, de la même génération, inscrits durablement dans le paysage local. Jean-Luc a cédé comme un crève-cœur son hôtel de ville pour rester député en Macronie. Geneviève a fait valoir ses droits à la retraite voilà deux ans, puis créé une société qui n'aura pas duré.

En apprenant ce matin ton départ vers d'autres cieux, j'ai tenté de remonter le temps. Tu avais succédé à Michel Boiron, qui avait été brièvement un de mes supérieurs. A ton arrivée au service culturel, Altkirch était ville de théâtre avec trois troupes. Je ne me souviens plus de notre première rencontre, mais de nos rencontres. Les volutes de fumée dans ton bureau, les lunettes sous le regard, tu en imposais alors que l'exercice de l'interview radiophonique n'était pas ton bonheur. La grandeur de ceux qui agissent quand d'autres en tirent la gloire. Tu riais souvent. Un rire généreux, authentique.

Altkirch te doit énormément, toi qui auras piloté l'action culturelle pendant un quart de siècle, si bien qu'on en a oublié les adjoints à la Culture. La Culture, c'était toi. Avec tes choix et tes orientations. La Fête de la Musique, une des plus réputées d'Alsace, le festival du court métrage, le Forum des Jeunes et la Forêt enchantée, ton projet qui fait toujours parler de notre ville bien au-delà du Sundgau. Je n'ai pas toujours souscrit à toutes ces propositions ; au moins elles font débat.
Avant de tirer ta révérence, tu auras encore pu donner à ta ville une vraie saison culturelle, un minimum pour une ville-centre et sous-préfecture.

Quand tu es arrivée aux affaires culturelles, je commençais mon parcours théâtral. Les Dàchspàtza que j'ai eu le privilège de conduire se sont envolés vers un autre Sundgau. Si d'aventure le théâtre me happait de nouveau ici, chez nous, je rejouerais pour toi. Le rideau ne se ferme jamais, Geneviève.




27 avril 2019

S'INVITER CHEZ LES SYNVIRAMIS





"En Champagne, les effervescents font rêver. En Alsace, on a tout le reste." C'est au Domaine Ostermann de Ribeauvillé que le Synvira (syndicat des vignerons indépendants d'Alsace) a lancé le 25 avril sa saison oenotouristique. L'événement phare étant Le Pique-Nique chez le Vigneron Indépendant à la Pentecôte.




Depuis 1995, les indépendants alsaciens ouvrent leurs propriétés aux visiteurs d'ici et d'ailleurs, les premiers offrant la dégustation du fruit de leur travail, les seconds apportant de quoi se sustenter. Qu'ils soient néophytes ou experts, touristes ou gens du cru, passionnés, amateurs ou curieux, les convives s'attablent et passent un très bon moment dans une ambiance festive. Des liens se tissent qui perdurent au-delà des pique-niques. Les vignerons captent de nouveaux clients qui composent ainsi de nouvelles familles. Créé en Alsace, Le Pique-Nique devait rester dans le vignoble pour certains. Mais le mouvement national l'a rapidement étendu à travers les autres régions viticoles. En 3 jours, plus de 40.000 visiteurs y participent, dont la moitié le long de notre route des vins. André Ostermann s'y est mis l'an dernier. Il y a pris goût et rouvre son domaine à Pentecôte.


Avant le pique-nique, le Synvira propose un autre produit pour la mise en bouche : Apéro Gourmand. Le premier vendredi de mai à août 18H30, une dizaine de maisons reçoivent pour une rencontre surprenante autour des accords mets et vins. Une bonne initiation pour les jeunes générations. "Le vin fait partie de notre mode de vie et de notre culture. Il est primordial de le transmettre."

                             Vin nouveau au caveau 

Dans le caveau d'André, Pierre Bernhard et son équipe annoncent du bout des lèvres un troisième grand rendez-vous pour l'automne, autour du Neier  Siesser, le vin nouveau d'Alsace, celui qu'on prenait à la Saint-Martin. Vin bourru, noix, lard, pain paysan.

En attendant, c'est dans la verdure du Domaine Ostermann que nous avons envoyé la saison des rendez-vous gourmands du Synvira. Face aux parcelles. Les vignes ne sont jamais loin.




APÉRO GOURMAND  www.alsace-du-vin.com 
3 mai, 7 juin, 5 juillet, 2 août sur réservation.

LE PIQUE-NIQUE CHEZ LE VIGNERON INDÉPENDANT
www.vigneron-independant.com/pique-nique
Pentecôte 8, 9, 10 juin, sur réservation. 

#Synvira 


L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Consommer avec modération.

22 avril 2019

PFERTERZEGLA : UN TRAIN DE SOUVENIRS




La gare d'Altkirch fait partie de mon quotidien depuis plus de 25 ans. Récemment l'ancien poste d'aiguillage a été rasé. Souvent je contemple les voies inertes à heurtoir. J'imagine un train haletant en partance pour Carspach, Hirtzbach, Hirsingue... « Il était une fois le Pferterzegla » est le titre du 7e livre de Geneviève Grimler, l'animatrice du Musée des Amoureux de Werentzhouse, dans le profond Sundgau, aux portes de la Suisse. C'est l'histoire du petit train de Ferrette, qui a rythmé la vie de l'industrielle vallée de l'Ill et de l'entrée du Jura alsacien pendant 75 ans. Né en 1965, je n'ai aucun souvenir de cette aventure, que les pouvoirs locaux d'hier se sont empressé d'effacer comme on dynamite un chevalement. La ligne Altkirch – Ferrette aura vécu de 1892 à 1953 pour le trafic voyageurs, jusqu'en 1968 pour le fret. Une voie unique serpentant près de l'Ill dans les premiers hectomètres et fendant la campagne... Quand j'ai appris les rollers, j'ai fait mon initiation sur l'ancien tracé, jusqu'à l'usine Lang, où s'arrête la piste cyclable qui a remplacé les traverses.



                    "Des voyageurs qu'on pouvait toucher"

Geneviève Grimler résidait enfant à Vieux-Ferrette. Elle se souvient de cette rame vapeur au plus près des habitations et des animaux. Difficile d'imaginer pareil tableau aujourd'hui à Grentzingen (Commune d'Illtal). Seuls les aînés se souviennent et peuvent, à l'instar de la narratrice, transmettre leurs anecdotes et sentiments. En 128 pages et 270 photos, Geneviève rapporte avec sa poésie la saga ferroviaire du Haut-Sundgau, événement de la 30e exposition annuelle du Musée des Amoureux lors du week-end pascal. Le livre, disponible aussi au Monde des Trains d'Altkirch, s'est arraché, tandis que les modélistes ferroviaires ont été mis à contribution. Ainsi le club de Michelbach avec ses jeunes chefs de gare opérant sur un diorama à l'échelle HO. 



Sur la scène, on pouvait enfin voir les modules de Vincent Martin. L'imprimeur altkirchois qui a réalisé l'alsatique s'est découvert sur le tard une passion pour le train miniature. Il a commencé à reproduire un tronçon Hirtzbach – Hirsingue représentatif des années 80. Sauf qu'à l'époque, aucun convoi ne s'ébranlait plus vers le chef-lieu de canton ( qui ne l'est plus). Clins d’œil aux jeunes années du créateur, l'affiche d'un bal de Frank John's et la R4 d'un pote. Vincent n'en restera pas à ce décor de quelques mètres linéaires. Une extension le titille. Dernièrement, sa machine a fait le grand saut dans le vide. Le Pferterzegla avait aussi connu le déraillement.








A l'occasion de la cérémonie officielle ce lundi de Pâques, le facétieux artisan a posé un élément automoteur contemporain sur ses rails. Si la voie haut-sundgauvienne n'avait pas été arrachée, peut-être que la ligne serait encore desservie par TER Grand Est...

Aujourd'hui il me reste la gare d'Altkirch, qui s'est déshumanisée ces dernières années. La circulation automobile avait condamné le train campagnard de Ferrette. La dématérialisation emportera j'en suis convaincu la gare de la sous-préfecture du Sundgau.
Il reste heureusement les maquettistes locaux et un livre - témoignage. En voiture Geneviève !




19 avril 2019

CHEMINS DE CROIX A OBERMORSCHWILLER




« On a tous un rapport avec la croix, qu'on soit croyant ou non. L'incendie de Notre-Dame de Paris aussi a interpellé le plus grand nombre. » Depuis quelques années, l'équipe de la Pastorale du tourisme et des loisirs de la communauté de paroisses de la Hardt aux Collines propose une randonnée sur le chemin des croix le Vendredi Saint. Ce matin, c'était à Obermorschwiller, à quelques kilomètres d'Altkirch.

J'ai stationné à proximité du stade de football, animé ce jour, pour rejoindre le public déjà rassemblé au cimetière. Une tête familière à Obermorschwiller, Damien Foltzer. Le temps ne semble pas avoir d'emprise sur cet ancien professeur, plasticien, défenseur des campagnes, historien du patrimoine. C'est lui qui va emmener le groupe et l'instruire de ses doctes anecdotes, avec des pointes d'humour et de nostalgie. Au voisinage de l'église du XVIIIe mais dont le clocher fortifié date de 1267 et de tilleuls imposants qui valent à eux seuls le détour, nous sommes devant la croix de mission. Elle avait été façonnée après 1860, comme ses deux sœurs présentes sur le ban communal, avec du calcaire local. A l'époque, il fallait rechristianiser les territoires ruraux. A côté de cette croix avec Marie-Madeleine, une autre plus petite et le monument aux morts avec Jeanne d'Arc. « La Commune reconnaissante à leurs tombés (sic) ».







Quelques mètres plus loin, l'entrée de l'église dédiée à Sébastien, un des saints pesteux, dont la porte est flanquée de deux croix. Un projet d'auvent avait été engagé, mais rejeté par la population. Restent ces croix, dont celle de droite d'un sculpteur naïf. Par le Paradiesecka (rue du Paradis), nous montons vers une croix de bois promise naguère par un aïeul du maire, si ses trois fils incorporés de force rentraient de la guerre. Deux d'entre eux sont revenus de loin, Jacques de Tambow et Jean-Pierre d'une désertion en Crimée. Le dernier, Joseph, aurait pu tomber en France. Un ex-voto restauré dans les années 60.

Nous avons quitté le village, traversant le champ et caressant au passage deux ânes dans leur parcelle. Damien se pose près d'une croix de chemins, sans Christ. Ici passaient les voyageurs de Luemschwiller vers Bâle et de Mulhouse vers Altkirch. Routes de marchands et d'ouvriers.
A chaque halte, un court texte est lu qui appelle à la méditation. « A la croisée des chemins, cette croix est aussi un asile. »






Le point culminant de la sortie est à 362 mètres. Nous sommes à la porte de Steinbrunn. Un oratoire bleu derrière un banc. La Vierge aux Roses Petit Bois. Depuis ce site, il nous est donné de voir «le Sundgau dans toute sa splendeur ». Aucune construction en vue, si ce n'est le lointain clocher d'Obermorschwiller, des champs et des bois à perte de vue, les Alpes de l'Oberland bernois quand le temps le permet. A ce moment, l'Ave Maria de Brassens se fait entendre, auquel répond un Ave Maria improvisé par le groupe.



L'heure tourne. Le parcours est écourté par la croix de Semetten, qu'on peut prolonger par la voie romaine Mandeure – Kembs. Où il est fait mention d'un abbé de Lucelle natif d'ici mais contraint à la démission en 1597 pour inconduite. Les hommes n'étaient pas meilleurs hier. Cette croix, identique à celle de l'église et à la troisième dans un lotissement, avait été en morceaux il y a une vingtaine d'années. « O toi qui passes sur le chemin, contemple ma douleur », rapporte le prophète Jérémie. Mais cette même croix rassure aussi le croyant : « ta place est prête avec Marie de Magdala ».

Deux heures trente ont passé sous un ciel de fin de printemps. Entre deux calvaires, Damien aura attiré l'attention sur la transformation des paysages par l'agriculture intensive. Un arrêt encore en plein chemin pour désigner le loess, la roche sédimentaire d'origine éolienne utilisée dans le torchis des maisons à colombage, matériau de la célèbre tuile Gilardoni, alliée des agriculteurs enfin.
Mais nous voilà de nouveau sur la route goudronnée. D'autres croix se dresseront sur le chemin du retour. Liées à une heure d'homme, mais lien intemporel entre la terre et le Ciel.



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