2 mai 2019

GENEVIEVE RISTERUCCI, "MADAME LUCIOLE", S'EST ETEINTE

photo Jean-Paul Girard 




Dans l'ancien monde, il y avait deux personnalités dominantes à la mairie d'Altkirch, Jean-Luc Reitzer et Geneviève Risterucci. Le maire et la faiseuse de Culture. Deux caractères affirmés, de la même génération, inscrits durablement dans le paysage local. Jean-Luc a cédé comme un crève-cœur son hôtel de ville pour rester député en Macronie. Geneviève a fait valoir ses droits à la retraite voilà deux ans, puis créé une société qui n'aura pas duré.

En apprenant ce matin ton départ vers d'autres cieux, j'ai tenté de remonter le temps. Tu avais succédé à Michel Boiron, qui avait été brièvement un de mes supérieurs. A ton arrivée au service culturel, Altkirch était ville de théâtre avec trois troupes. Je ne me souviens plus de notre première rencontre, mais de nos rencontres. Les volutes de fumée dans ton bureau, les lunettes sous le regard, tu en imposais alors que l'exercice de l'interview radiophonique n'était pas ton bonheur. La grandeur de ceux qui agissent quand d'autres en tirent la gloire. Tu riais souvent. Un rire généreux, authentique.

Altkirch te doit énormément, toi qui auras piloté l'action culturelle pendant un quart de siècle, si bien qu'on en a oublié les adjoints à la Culture. La Culture, c'était toi. Avec tes choix et tes orientations. La Fête de la Musique, une des plus réputées d'Alsace, le festival du court métrage, le Forum des Jeunes et la Forêt enchantée, ton projet qui fait toujours parler de notre ville bien au-delà du Sundgau. Je n'ai pas toujours souscrit à toutes ces propositions ; au moins elles font débat.
Avant de tirer ta révérence, tu auras encore pu donner à ta ville une vraie saison culturelle, un minimum pour une ville-centre et sous-préfecture.

Quand tu es arrivée aux affaires culturelles, je commençais mon parcours théâtral. Les Dàchspàtza que j'ai eu le privilège de conduire se sont envolés vers un autre Sundgau. Si d'aventure le théâtre me happait de nouveau ici, chez nous, je rejouerais pour toi. Le rideau ne se ferme jamais, Geneviève.




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