31 juillet 2025

WESSERLING : LA NUIT DU CHAT NOUS BOTTE






La forte chaleur d'abord, les intempéries ensuite. Juillet a été peu clément avec le Parc de Wesserling qui a perdu en fréquentation par rapport à l'an dernier. Mais août verra revenir les beaux jours alors que démarrent les Féeries nocturnes. Cette année, 19 soirées magiques dans les jardins du Chat botté. 







Les jardins de Wesserling se transforment au fil des saisons. Les dernières pluies ont favorisé la pousse des plantes et fleurs, tandis que les poiriers portent fièrement leurs fruits abondants. La presse venue des deux versants des Vosges découvre en avant-première l'univers vespéral du Chat botté, invité thématique des Jardins métissés. Le cadre, un terrain de jeu, de détente et de promenade de 17 hectares, vaut à lui seul le déplacement, surtout qu'il va être magnifié par les lumières, naturelles et artificielles. Les éclairages colorés sont dispersés harmonieusement, mais d'autres sources sont mises à profit comme la lampe à pétrole. Des comédiens costumés ouvrent la voie après que le roi eut donné la feuille de route aux visiteurs. Ce bougre de marquis de Carabas a perdu ses vêtements en prenant un bain. Il va falloir les retrouver dans une pérégrination exploratoire. Une roulotte fait office de théâtre de papier  et de scène de conte. Plus loin, on met à l'épreuve les candidats au jeu d'attrape-souris. Il faut trouver la bonne formule pour capturer les figures de bois. Lors des Féeries, le public pourra partager le thé avec la famille royale et se réchauffer au spectacle de feu.






Dans la haute vallée de la Thur, tout est prêt pour un émerveillement nocturne sur les traces du félin rusé devenu marquis.


Féeries nocturnes dans les jardins du Chat botté jusqu'au 30 août. 

18H30 - 23H30





23 juillet 2025

AUTOMOBILES ET TINTINOPHILES













Après Louis de Funès et les véhicules d'Albert II de Monaco, le Musée national de l'Automobile - Collection Schlumpf crée pour quelques mois un nouvel événement international, "En voiture avec Tintin". Pat Garnier, ancien directeur, se souvient que les murs de l'ancienne filature avaient déjà rendu hommage au célèbre reporter. Mais depuis le printemps, c'est une immersion unique dans l'univers automobile de Tintin sur six décennies. L'exposition parlera au plus grand nombre  en offrant un panorama conduisant au château de Moulinsart, sur les pas du jeune journaliste et de son inséparable capitaine Haddock. Dans l'allée, nous allons croiser des véhicules familiers d'un temps révolu.   




Depuis Tintin au pays des Soviets, les engins motorisés escortent les aventures imaginées par Hergé. Le père  du reporter était un grand amateur  d'automobiles, qu'il rendra de plus en plus réalistes au fil des albums, avec une préférence pour les lignes italiennes. Les courbes et découpes  "racontent une époque, un esprit, un art de vivre. Dans les aventures de Tintin, les voitures sont indissociables de l'action et participent pleinement au ressort comique et dramatique du récit". Le musée a sorti des véhicules de son riche patrimoine pour les confronter à ceux qui traversent l'œuvre d'Hergé entre 1929 et 1976. "En voiture avec Tintin" emmène le visiteur aussi dans le monde de la bande dessinée.




 La Fondation Hergé documente richement le parcours tandis qu'un hommage est rendu à un autre globe-trotteur, le journaliste suisse Léonard Gianadda, dont les photos rappellent le monde du personnage à l'imper Macintosh. 

















Pour compléter et immortaliser l'expo mulhousienne, les Editions Moulinsart ont publié un ouvrage "essentiel" aux tintinophiles, qui porte le nom de l'événement. 208 pages, 25 €.




"En voiture avec Tintin" exposition internationale au MNA de Mulhouse jusqu'au 11 novembre.

www.musee-automobile.fr 




 

21 juillet 2025

DANS L'INTIMITE DE ST-PANCRAS







J'ai découvert "Les Etangs de St-Pancras" l'an dernier en naviguant en ligne à la recherche d'un éden vacancier. J'ai eu la chance de pouvoir réserver un kota finlandais et d'y passer une nuitée avec mon épouse. Le séjour fut court mais j'en ai apprécié chaque seconde, aspirant enfin à me (re)poser. Depuis, j'y pense souvent, comme on se souvient d'un lieu de villégiature qui nous a fait grand bien. 

Quasiment jour pour jour un an plus tard, nous revoilà aux "Etangs". Nous claquons la bise à Chantal, affairée à équeuter des haricots avec une poignée de petits-enfants. Dans son sillage apparaît François, son époux, qui me fait part d'une descendance nombreuse à laquelle de lointains voyages ont contribué. Cet été, nous logerons à Oslo, la cabane pod qui voisine avec Riga, le kota de l'an dernier. Plus d'espace et un cabanon annexe abritant un coin cuisine et réfrigérateur. Nous sommes arrivés en milieu d'après-midi. Le camping affiche quasiment complet. Nos voisins en habitation légère sont des motards. A peine installés, nous voyons arriver un couple avec une caravane que le conducteur va positionner avec sa télécommande. Ce sont des Néerlandais, qui renforcent le contingent des Pays-Bas ici. Les visiteurs étrangers sont d'ailleurs toujours les plus nombreux dans ce petit paradis de la Haute-Saône, où l'allemand est entendu aussi. 




Nous pouvons distinguer depuis notre emplacement proche de l'accueil et d'un bloc sanitaire la plage bordant l'étang de baignade, un plan d'eau suffisamment grand pour y pratiquer le paddle ou emprunter une petite embarcation. Le pédalo jaune est présentement mû par une jeune fille. Sa progression rompt le silence. A St-Pancras, pas de bruit parasite, on vient se ressourcer et se reconnecter à la nature. Cette année, il y a plus de familles avec des enfants. Sur les coups de 19 heures, il faut penser à se rendre à l'espace restauration, où les gérants préparent les commandes. Chantal garnit ses assiettes apéritives terroir, quand François cuit pizzas et bruschettas avec son second. Nous dînons dans notre hébergement, en raison du vent. Bientôt la nuit va s'emparer du site. Elle sera d'une grande tranquillité. 






Le jour se lève. Je me suis réveillé vers 6 heures. C'est le moment que j'affectionne particulièrement. Quitter la couche discrètement et me glisser dans le matin frais . A cette heure, le camping est encore dans un profond sommeil. Quand le sol le permettra, je me débarrasserai de mes tongs pour faire corps avec l'herbe et la couche naturelle. Mais c'est d'abord l'appel du plan d'eau. Je me suis donné un rituel de canotage matinal, faire le tour de l'étang en barque. Des carpes sautent. Solitude mais plénitude. La paix baigne ce lieu magique. Peu à peu, la communauté dispersée  s'éveille. Je retrouve mon épouse déjà apprêtée. Nous allons quitter tout à l'heure nos transats et hamacs pour retourner dans le monde textile. A  l'orée des Etangs de St-Pancras, la seule nudité nous habille. 
Dans ce petit camping indépendant, nous sommes peu nombreux, mais libres, égaux et heureux. 




20 juillet 2025

DESTINATION BONBONS A PLAINFAING (HAUTES VOSGES)







Les bonbons "La Vosgienne" que nous trouvons en grande surface auront bientôt cent ans. Sauf qu'ils n'ont rien de vosgien. Ils ont été fabriqués dans l'Aisne, avant que la production ne soit délocalisée à l'étranger. Le vrai bonbon made in Vosges  se déguste notamment à Plainfaing à la sortie du col du Bonhomme et à une vingtaine de kilomètres de Gérardmer. C'est le village natal des Claudepierre, fondateurs en 1986 de la Confiserie des Hautes Vosges. Aujourd'hui, près d'un membre sur cinq de la famille y travaille, sous la direction de Fabienne Picard et de son cousin Pascal George



La CDHV peut se vanter d'être la première entreprise agroalimentaire de France par le nombre de visiteurs, environ 300.000 à l'année, ce que compte mêmement le Zoo de Mulhouse. La PME  labellisée cette année Entreprise du Patrimoine Vivant aimerait lisser cette fréquentation sur les douze mois. A cette fin, elle prévoit l'ouverture en 2026 d'un espace scénographique de 700 m2 avec visites des ateliers de fabrication, de quoi augmenter aussi la capacité d'accueil. La création de cet univers immersif s'inscrit dans un investissement pluriannuel de 10 M€ comprenant par ailleurs un bâtiment VPC, un pont et une station d'épuration. La vente par correspondance représente un cinquième du CA, l'essentiel étant généré par le magasin. Il faut dire que l'offre est abondante, une quarantaine de sortes de bonbons, aux jolies formes et aux doux parfums d'autrefois : miel, coquelicot, violette, bergamote (IGP) et bien sûr sapin des Vosges.  Ce sont aussi des brisures pour infusions, croquants, papillotes, nougats etc. Les pionniers avaient compris que pour développer l'affaire, il fallait associer la visite à la vente. C'est un tourisme de savoir-faire que perpétue Fabienne Picard, les explications étant fournies par les confiseurs eux-mêmes. Ouvriers et animateurs formés sur le tas qui ont appris à manipuler des masses à 75° C  après cuisson dans un chaudron en cuivre à 145. Toujours impressionnantes, ces démonstrations entre feu et dégustation du bonbon fini.




 Le circuit court est la règle aux abords de la Meurthe. La vente aux particuliers assure 85% des revenus. On a l'habitude aussi de croiser les vendeurs de la CDHV sur certains événements et les marchés de Noël. Et puis, comme les anis de Flavigny, la confiserie de Plainfaing propose des boîtes métalliques qu'on pourrait collectionner. On peut même les personnaliser à l'image de son entreprise ou d'une bonne cause. La CDHV est naturellement partenaire de la marque départementale "Je Vois la Vie en Vosges".




www.cdhv.fr 

18 juillet 2025

PLOMBIERES-LES-BAINS AUX MILLE BALCONS VIDES









Elle était "la ville aux mille balcons". Ce mercredi matin de juillet 2025, Plombières-les-Bains me désole.  Nous y avions fait escale il y a plus de 10 ans lors d'un accueil presse et eu un aperçu de l'activité essentielle de ce que la nomenclature désigne désormais comme une "commune rurale à habitats dispersés". Le thermalisme. Avec sa vingtaine de sources d'eau chaude, la petite ville des Vosges méridionales  était réputée pour soigner les affections digestives et rhumatismales. Station thermale depuis l'Antiquité, elle comptait près d'une dizaine de sites dédiés. Avant la Covid, des milliers de curistes s'y retapaient. 2025 a sonné le glas de la mono-industrie avec la liquidation judiciaire de l'exploitation Avec, dont la gestion a été décriée. Quatre ans auparavant, le centre de bien-être Calodaé avait ouvert le ban funèbre.

Nous voilà sur la place Napoléon III  face à l'église St-Amé dont la toiture a été rénovée il y a quelques années. Le mobilier, comprenant  l'orgue du XIXe, est inscrit aux Monuments historiques




En descendant la rue Grillot, nous dénichons une adresse insolite, le Broc'Art Bar, lieu convivial de breuvages locaux, fripes et déco décalée. Nous y croisons Lucas, vitrailliste résident. Ce retraité de l'industrie s'adonne pleinement à son activité artistique et tient présentement l'accueil. 




Mais j'étais venu retrouver le passé thermal. Retour vers le centre-ville  où le passant est rare. Nous croiserons à trois reprises un couple de touristes.  Ces derniers ne courent pas les rues non plus. La pizzeria attend le client, mais nous déjeunerons contre toute attente à L'Antre du Panda, un jeune concept 'store tourné vers la pop culture. Le Rémois Romain est passionné par l'Asie. Il tient une petite épicerie et boutique Geek, flanquée d'un espace jeux de société et restauration. Nous allons déguster ses préparations coréennes et je me surprends à les consommer avec les baguettes, que je n'utilisais pas jusqu'alors.




 L'entrepreneur  tient grâce à ses produits de niche et ses animations, me confie-t-il, quand les  autres commerces ont fermé les uns après les autres. Les boutiques d'hier ont été remplacées par des brocanteurs et antiquaires; à défaut les vitrines se sont parées d'objets d'un temps révolu. C'est le nouveau business de Plombières. Les choses anciennes, qui attirent un public en quête aussi de patrimoine et de tranquillité. D'ailleurs un marché nocturne se met en place qui remplira le centre-ville dans quelques heures. 




Nous remontons vers la place centrale en considérant les vestiges d'une histoire glorieuse. Plombières-les-Bains a vu passer des célébrités et des puissants, de Voltaire à l'empereur Napoléon III. La petite ville doit se réinventer à moins de renaître dans cette eau qui lui a tant donné, une des plus chaudes d'Europe. Le robinet du thermalisme a été fermé, mais la culture ne s'efface pas. L'Espace Berlioz, l'ancien casino, est en rénovation. La vie coule toujours dans la vallée de l'Augronne.












11 juillet 2025

SORTIR DU BURNOUT AVEC LE CRM

#crm #santementale #burnout #maisonmieuxetre #mulhouse





Au centre de réadaptation de Mulhouse, aucun sujet n'est tabou pour Tom Cardoso, le directeur général. "Nous ne traitons pas la trisomie 21 mais nous avons un restaurant inclusif. Nous ne sommes pas agréés pour la santé mentale mais nous nous intéressons au burnout." Depuis des années, ce mal du siècle interpelle les équipes du CRM qui ont monté un comité de pilotage en vue de proposer un nouveau dispositif dédié à l'épuisement professionnel. Depuis décembre 2023, on expérimente un accompagnement unique en France
C'est la Maison du Mieux-Etre, officiellement inaugurée le 10 juillet.  

A ce jour, 62 bénéficiaires ont été accueillis dans ce cheminement bienveillant et reconstructeur. Il s'agit à 73% de femmes, en couple pour les deux tiers , 49 ans d'âge moyen, en fonction depuis 17 ans dans leur entreprise dont 13 à leur poste de travail. A leur entrée à la MME, ils totalisaient en moyenne 13 mois d'arrêt maladie. Ces personnes exercent généralement dans les métiers liés à l'humain. Toutes ont été diagnostiquées en état de burnout. C'est la condition pour accéder au dispositif, les adresseurs  étant d'abord les psychologues libéraux

La prise en charge est innovante, coordonnée et pluridisciplinaire. Elle représente une réponse concrète à un enjeu de santé publique majeure, surtout qu'en 2025 la santé mentale est déclarée grande cause nationale. Le bénéficiaire va être suivi individuellement et collectivement, au sein d'un groupe de 8. Il se voit proposer 3 phases de 3 semaines (3 matinées hebdomadaires) appelées box. De la déconnexion professionnelle au nouveau départ en passant par la reconquête du pouvoir d'agir. Chaque module comporte du sport. La personne suivie pratiquera aussi de la sophrologie, l'écriture, le travail de l'image et pourra libérer sa parole.  Les résultats sont probants : 97% de satisfaction globale. "Quand on subit un tsunami comme le burnout, on se sent protégé ici." Le parcours permet une reconstruction progressive en vue d'un possible retour à l'emploi. Mais c'est effectivement le mieux-être que les différents intervenants vont installer.


Expérimentation,la MME s'occupe aussi de prévention quand près d'1 salarié sur 2 est touché aujourd'hui par un trouble psychique. Elle est financée par l'ARS, la CPAM, AG2R, le Régime local  d'Alsace-Moselle et la Région Grand Est. Un des partenaires a fort justement souligné qu'à travers elle le CRM "panse une plaie qu'on ne voit pas" dans une société "de plus en plus mortifère". Mais avec la bienveillance, on parvient à entrevoir la sortie du tunnel.






10 juillet 2025

LES DEDALES DE MAÏS DU FLORIVAL






Lucas Kessler 


Nous avions su nous perdre dans les regrettés  "Labyrinthus" de la Ferme de l'hirondelle à Ribeauvillé dans les années 2010. Deux nouveaux dédales  céréaliers viennent d'accueillir leurs premiers aventuriers, dans le Florival, sous le nom "Labyrinthis".


Pour Lucas Kessler, l'amour n'est pas dans le pré. Revenu au bercail l'an dernier, le trentenaire célibataire est présentement occupé par sa nouvelle activité agritouristique, son  champ de maïs  à l'architecture complexe sur 5 ha. Le jeune entrepreneur a repris la ferme familiale de Soultz, connue pour ses fraises depuis 40 ans. En pleine moisson du colza et du blé, le voilà à superviser l'ouverture de "Labyrinthis", deux labyrinthes totalisant ensemble plus de 5 km de parcours. 
Sur recommandation des autorités, chacun comporte une issue de secours. Mais une surface de maïs ne s'embrase pas comme une étendue de blé surtout qu'elle est irriguée.







Plus jeune, Lucas était passionné déjà de labyrinthes. Depuis des années, il rêvait de créer le sien. Alors l'hiver dernier, aidé d'un logiciel, le céréalier s'est mis au travail. Puis il a semé en fonction du dessin. Ce 10 juillet, les pieds atteignent 2,20m au centre, constate l'agriculteur qui nous fait une visite au pas de ministre, fendant tantôt  les rideaux verts tantôt les allées. Il indique une sculpture d'ISSRO, le génial artiste de Lautenbach-Zell.  





Lucas a rameuté l'écosystème local de la création pour habiller son labyrinthe des arts. L'autre dédale est une dédicace à son grand-père Alfred. Il faut résoudre des énigmes  pour accéder au trésor de l'aïeul, le maïs d'or… Nous échangeons avec Simone, une visiteuse du cru qui a embarqué sa petite-fille et son chien dans la pérégrination. Elle a hâte que ça finisse mais s'est bien amusée. Les enfants pourront trouver un terrain de jeu supplémentaire sur l'aire d'accueil et de restauration. Les tracteurs à pédales et les jeux en bois sont à disposition.





Lucas expérimente son nouveau produit. Une centaine de personnes ont inauguré le jour 1. Elles étaient 400 hier. 
Les 16 et 23 août, le champ sera libre à la frayeur quand le jour déclinera. Avec ses complices d'ACAP & DP, l'exploitant agricole va faire peur aux visiteurs qui oseraient se glisser dans les corridors fatigués par l'été. En attendant, laissez-vous emporter dans les méandres végétalisés d'un parc attendu. Les agriculteurs savent aussi être des créatifs. 


Labyrinthis Ferme Kessler à Soultz, jusqu'au 7 septembre. 10 - 18H. 





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