28 décembre 2021

BIEN T'HEIM



Les adeptes du sportswear connaissent la marque à la virgule. A Strasbourg, Jérôme Seeholtz a posé l'apostrophe dans la sienne. Ce trentenaire strasbourgeois est le dirigeant-fondateur de T'HEIM, la nouvelle marque alsacienne de vêtements.


Pendant une douzaine d'années, Jérôme a travaillé à Madeleine Fashion Group, une PME allemande de mode, dans le classique. La voie était tracée, mais si le projet T'HEIM a pu se concrétiser, c'est par la rencontre de petites mains locales et d'abord Au Fil d'Altaïr, atelier de confection employant des personnes en réinsertion.




"T'heim" signifie en alsacien "chez soi", "à la maison". La signature positionne le produit. Jérôme voulait des incontournables du dressing, le t-shirt qui permet de télétravailler  comme de se balader place Kléber et le sweat-shirt quand le mercure a baissé. Des intemporels de qualité, qui ne font pas référence à une époque dans leur teinte unie, mais davantage à leur terroir natal. La broderie de poitrine rappelle l'Alsace par la grappe, le verre, le bretzel, la chope. Sinon, c'est l'apostrophe turquoise qui renvoie aux maisons alsaciennes des tisserands jadis. Des vêtements épurés, frais, unisexes, accessibles. Pas de collection, juste des essentiels dans un modèle actuel, la slow fashion, la mode respectueuse de l'environnement et de ceux qui mettent la main à la matière. Du coton et du lin, le premier certifié GOTS et labellisé OEKO-TEX. Jérôme veut des produits écoresponsables pour des réalisations "ayant peu de km au compteur". Fabriquer au plus près, en France quoi qu'il en soit et garantir la transparence et la traçabilité. Avec les couturiers de la Meinau, l'investissement dans l'économie sociale et solidaire est un plus. Chez T'HEIM, "l'éthique n'est pas un toc".


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Outre les basiques du dressing, la marque à l'apostrophe enfile des chaussettes et coiffe bonnets et bobs. Dans l'accessoire encore, le cabas et le tote-bag, le "sac à trimballer", en lin. Enfin, Jérôme, tout Alsacien qu'il est, aime le soleil et la mer. Il fait fabriquer aussi des espadrilles.


"Porter T'HEIM, c'est gagner en énergie vitale, car tout ce qui rend heureux rend plus fort" assure l'entrepreneur qui contribue à son niveau au renouveau de l'industrie textile française. Pas de quantités superflues, mais de quoi vêtir tous ceux et celles qui ont envie d'être bien dans leur t-shirt bio, t'heim ou dehors, sans apostropher.

Depuis l'été dernier, les produits T'HEIM sont disponibles en ligne, à partir de 49 € le t-shirt. Et les points de vente se développent, en Alsace, à Paris et à Lausanne.


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theim.fr 

#theim

22 décembre 2021

NOEL A MONTBELIARD : FEERIE ET AIRIE



Marie-Noëlle Biguinet, maire 

Les Glorieuses de Bresse, les artisans du Jura Sud voilà quelques années et maintenant le Pays de Montbéliard. La Bourgogne - Franche-Comté me rappelle en décembre, promesse de belles rencontres dans une atmosphère étincelante. Retour dans la cité des Princes désormais en pleine lumière.


C'est dans la grisaille que je prends le TER en gare d'Altkirch, dans l'autre sens cette fois. Direction Belfort. Il y a 25 ans, c'étaient l'autorail rouge et crème et la Z qui m'emmenaient vers le Territoire. Le trajet est désormais plus rapide, les arrêts peu nombreux. La gare de Belfort me paraît bien désertique avec ses quais rénovés. Pas un agent SNCF en vue. Pas le temps de m'attarder non plus, je monte dans le TER en correspondance pour Montbéliard, qui ira jusqu'à Besançon. 

Me revoilà dans la capitale de PMA, comme au printemps. Les tours Henriette et Frédéric du château rappellent que nous sommes au bon endroit. A deux pas de la gare, l'office de tourisme désormais dirigé par Vanessa Le Lay, dont l'équipe est fortement investie dans l'organisation et l'animation des Lumières de Noël. L'OT a son chalet au cœur du marché de Noël, à la croisée de l'hôtel de ville et du musée Beurnier. J'ai 24 heures devant moi pour arpenter la ville dans son habit festif. Depuis le parvis de la gare, le ton est donné. 




Comme ailleurs, Montbéliard avait été privée de marché de Noël l'an dernier. Un crève-cœur pour une ville qui s'y était mise au milieu des années 80. C'est cette fin d'année qu'on fête la 35e édition des Lumières. A la manœuvre dès l'origine,  Alain Boutonnet et son comité des fêtes, des commerçants et artisans et les acteurs du tourisme, rejoints par la Ville. Dans une joyeuse dynamique confortée par le cadre enchanteur des vieilles pierres, ils ont hissé Montbéliard dans le top 5 des marchés de Noël européens. Si les cabanons au pied de la cathédrale font rêver à Strasbourg, je leur préfère le marché de la place de la Réunion de Mulhouse d'avant la Covid-19 et celui de Montbéliard qui se blottit autour du temple Saint-Martin. Marie-Noëlle Biguinet, maire depuis 2014, m'ouvre la fenêtre de son bureau pour m'offrir un instant magique sur la place, encore plus fort quand le jour décline. 



Alain Boutonnet, figure historique du marché. Il revendique un vin chaud d'exception (avec modération)

Avec la crise sanitaire, il a fallu repenser l'organisation des flux et des espaces. Quelque 130 chalets sont dispersés dans le centre-ville, dont une partie "à la semaine". L'animatrice de l'OT distille à son micro les informations utiles de la journée, tandis que la musique parcourt le quadrilatère du marché, des airs de Noël connus de tous et parfois des titres inattendus. Tout nous rappelle que la fête est sous contrainte. Signalisation, messages, rues entravées par des véhicules et des blocs de béton, contrôles aux entrées. Mais ce ne sont pas des garde-chiourmes. 


Quand la nuit est tombée, on oublie vite les procédures pour retrouver Juju Place Velotte, affairé à sa fondue aux trois fromages, tandis qu'une fanfare envoie sa mélopée en face. Vanessa me fait découvrir le glögg, le vin chaud nordique, de quoi nous réchauffer jusqu'au dîner, pris debout dans l'allée gourmande. Une croûte aux morilles version marché, hélas presque froide escortée d'un verre de chardonnay. Heureusement l'ambiance est chaleureuse, loin de la morosité actuelle. Une bulle de bonheur dans le Covidland. Les exposants aussi sont avenants, tout sourire de profiter d'un emplacement dans ce prisé marché de Noël qui leur assure du trafic. La Franche-Comté rayonne pour le retour des Lumières mais certaines maisons alsaciennes se sont fait  une place. Je me suis d'ailleurs surpris à acheter des bretzels Poulaillon. L'inventeur de la Moricette° a aussi une boutique en ville. 

Face aux Halles, place Denfert-Rochereau, c'est le Village des Enfants avec son nouveau manège à...boules de Noël et sa patinoire. Je n'aurai pas le loisir de glisser, mes deux tentatives resteront vaines. Consolation, j'ai enfin l'honneur de rencontrer la personnalité emblématique du marché, Tante Airie. 

C'est le personnage de l'Avent par ici, la comtesse Henriette de Montfaucon du XIVe siècle qui a traversé les temps pour réapparaître sous les traits d'une douce mamie, toujours disponible pour les enfants qui ont des secrets ou des confessions à exprimer. On dit qu'elle est la bonne fée de Montbéliard. Mais je m'interroge toujours sur le faiseur de bulles de savon caché par son masque. Encore un mystère de Noël. 





Poêlée comtoise au Châtel, 12,rue du Collège 


Les Lumières de Noël à Montbéliard jusqu'au 28 décembre.

lumieres-de-noel.fr 

Vanessa Le Lay et la boutique de Noël de l'OT


11 décembre 2021

A Mulhouse, mon Globe

 C'était le navire amiral du commerce mulhousien de détail. Depuis sept ans, il ressemble à un paquebot désarmé, seul son rez-de-chaussée est en partie animé côté rue du Sauvage. C'était Globe...


2018


Un après-midi de décembre dans les années 70. Comme nombre de Sundgauviens, nous faisons le déplacement à Mulhouse pour aller à Globe. Le grand magasin  du centre. Un car nous a emmené vers la grande ville où l'automobile est partout. Le TCM assure le transport urbain mais nous marchons depuis la gare routière vers le temple St-Etienne. Pour entrer à Globe, nous passons par la rue du Sauvage. Le rez-de-chaussée est une ruche. L'épicerie trois étoiles avec ses arômes de cafés d'exception moulus sous nos yeux et mis en  paquet. Les vins et alcools au fond, comme la poissonnerie. Et les escalateurs qui ronronnent et ralentissent notre envie d'aller voir là-haut...Dans les niveaux supérieurs, l'habillement, les arts de la table, le linge de maison et surtout...les jouets. Le troisième étage en est rempli. J'y achète les mannequins de la collection Action Joe° et garde précieusement les étoiles pour obtenir un blister de pièces complémentaires.

En période de fêtes, nous passons encore par la parfumerie. Les grandes maisons françaises diffusent leurs fragrances qu'expliquent des vendeuses parées comme des hôtesses de l'air. Les chocs pétroliers n'ont aucune emprise sur le préadolescent que je suis, la tête aux scénarii de guerre avec mes soldats de plastique. Nous nous attardons dans les rayons du magasin dans la réconfortante chaleur soufflée par de gros conduits. Et en quittant ce temple de la consommation inaccessible à certaines bourses, un arrêt devant les vitrines festives animées par des automates. Un spectacle gratuit pour tous les yeux. 


Maintenant, nous traversons la rue pour le concurrent en face, Schwab. Je n'imagine pas y avoir mon bureau un jour quand je travaillerai... Curieusement, je ne garderai pas de souvenir de ce grand magasin. Et Monoprix, dont l'enseigne verticale est visible de loin, ne m'a jamais attiré. 

La place de la Réunion n'a pas encore son marché de Noël, les chalets apparaîtront en 1990. La voiture est reine. Nous entrons à la boulangerie Peter. Son pain au pavot sera définitivement imprimé dans ma mémoire.

Rue Mercière, je cours vers Ber, où une dame élégante  tient la caisse. Avec Dondon le voisin, c'est un de mes fournisseurs de trains miniatures. Je me lance dans le modélisme ferroviaire. Ber et ses vitrines pleines de figurines et de voitures... 

Peut-être ferons-nous un saut Porte Jeune en passant par les galeries souterraines. Il faut encore chercher de la viande à la boucherie-charcuterie Maurer, qui fait l'angle avec la rue de la Moselle. Il faut commander au vendeur et payer à la caisse centrale. 


DR


Quand nous quittons le cœur historique de Mulhouse, le jour aura décliné. Il tombe vite à l'approche de Noël. Nous reprenons un car Kunegel mais je reste debout car le véhicule est complet. Qu'importe, les magasins en tenue de fête de Mulhouse m'ont mis des étoiles dans les yeux.





Décembre 2021. Une quarantaine d'années se sont écoulées.
La rue du Sauvage est mon quotidien. Piétonne depuis longtemps. Les vitrines de Noël de Globe ont été remplacées par les standards des franchises, je ne les vois pas. Le trompe-l'œil du grand magasin vidé en 2014 a été arraché, laissant une friche maussade dans l'artère. Le bureau du dernier patron est définitivement éteint. 
Et le grand sapin place des Victoires penche encore cette année. 


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24 novembre 2021

GCO : L'AUTOROUTE ETAIT A NOUS



Le grand contournement ouest de Strasbourg devrait être mis en service avant Noël. Il aurait dû être inauguré le 27 novembre par Jean Castex, mais le Premier ministre a été rattrapé par la Covid et mis à l'isolement. Deux semaines après un week-end de découverte. 

Samedi 13 novembre. Je n'imaginais pas revenir si vite dans l'Eurométropole surtout par ce temps froid et humide d'automne, mais Eloi m'a vendu l'opération de communication "L'autoroute est à vous" de Vinci ce week-end. Deux journées pour parcourir à mobilité douce les premiers kilomètres  de la nouvelle A355 au départ du futur péage d'Ittenheim.

Je récupère mon fils à l'aéroport international de Strasbourg. Il aura mis quelques minutes en train depuis la capitale régionale. Cela fait au moins quinze ans que je ne pense pas être revenu sur la plateforme. L'aérogare est un désert. Deux vols sont affichés au départ pour la journée.  Je suis parti sous les éclaircies une heure et demie plus tôt, mais le ciel s'est drapé de gris humide au-delà de Sélestat. Nous circulons dans le Kochersberg et empruntons la route d'accès au village d'animations monté par Vinci Autoroutes et ses partenaires. Les véhicules sont rangés comme à la parade militaire. Le placeur me fait rajuster mon stationnement. Il a la coupe et l'amabilité d'un chef suprême coréen. A l'entrée de la future gare de péage, il faut présenter le passe sanitaire. L'espace information est plus accueillant, qui nous délivre le programme et un bon pour une boisson et une viennoiserie.  Maintenant, si nous restons sur le côté gauche, nous pourrons monter dans le bus qui nous emmènera sur le tronçon prévu. Mais nous sommes venus avec nos trottinettes. Filer sur une autoroute, on n'allait pas rater ça ! Un gars vient se faire plaisir aussi avec son skate, sans compter le club de skieurs à roulettes et les cyclistes tout heureux de tracer sur un revêtement flambant neuf... 




Eloi et moi engageons donc nos trottinettes musculaires sur l'espace dédié. Un parcours d'environ 4 km. Cette fin de matinée, on ne croisera pas grand monde, surtout que le temps est maussade. J'interpelle un papy à trottinette électrique: -Ca roule ? - Ca roule ma poule !  Au bout du tronçon, des cônes et un agent nous signifient qu'il faut rebrousser chemin.  Un jeu - concours est proposé autour de cette nouvelle autoroute mais nous sommes  venus profiter d'une expérience qui ne se présentera sûrement plus. Le GCO aura été le plus gros chantier autoroutier de France ces dernières années. Un binôme mandaté par Vinci avance au pas dans sa rosalie. Je me livre pour une fois à mon interview.  






Sous la pluie fine, nous décidons encore de tester la trottinette électrique. Knot a apporté une partie de la flotte strasbourgeoise. Mon engin bondit et c'est parti pour un essai qui confirme mon sentiment. La vitesse est bridée à 24 km/h. Le véhicule est inesthétique, je ne ressens rien. Je n'en ferai jamais mon moyen de locomotion. 
Sur la voie opposée, les concessionnaires  font glisser des voitures actuelles sur le bitume. Ce seront les usagers de l'A355 demain.  Des food trucks sont disposés dans le village du jour, même un chapiteau de restauration toujours vide à notre passage.  
La météo n'était pas du côté des organisateurs, mais  j'aurai fait 130 km pour arpenter un fragment d'autoroute que j'utiliserai probablement rarement. 








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12 novembre 2021

RULANTICA, LES JOIES D'EAU DE L'ORTENAU




Fin novembre 2019, Europa Park offrait un nouveau cadeau. De Noël à sa communauté internationale de fans. Et d'anniversaire à Roland Mack, son dirigeant. Plus de vingt ans s'étaient écoulés entre l'idée et la livraison de Rulantica. A proximité du parc d'attractions saisonnier préféré est né le deuxième parc Mack. Un univers aquatique de 180 M€ dédié à l'évasion et la détente.

L'automne est arrivé à Rust. Le thermomètre indique environ 14° cette fin d'après-midi d'éclaircies timides. Krønasår - The Museum Hotel  dresse son imposante silhouette face à la campagne striée de routes. Le parking visiteurs de Rulantica est bien rempli. A 17H, le site est moins fréquenté. Malgré la crise sanitaire et les obligations qui y sont attachées, la piscine de Snorri attire son public. Les citrouilles annoncent Halloween. Mais à l'intérieur du hall, un nouveau voyage commence. Une autre dimension, annonçait Roland Mack à l'ouverture. 

Dans le vestiaire, le masque peut enfin tomber, tandis que le bracelet Rula est désormais notre pass pour toute l'aventure. Au cœur de la gigantesque structure couverte en forme de Saint-Jacques, la piscine à vagues est inratable. La petite mer de l'Ortenau. Contrairement au voisin Europa Park où la chasse aux attractions tient d'un joyeux parcours du combattant, Rulantica oublie le temps qui passe. Dès le premier jour, la fréquentation a été limitée  pour apprécier au mieux cette oasis "nordique" familiale. Exceptée l'horloge centrale, difficile en effet de connaître l'heure qui pourtant s'écoule comme l'eau dans les toboggans. La Wasserwelt a de quoi occuper et distraire les hôtes de la mascotte céphalopode. Pour fidéliser sa clientèle, il faut innover sans relâche, ce que fait la famille Mack depuis bientôt cinquante ans.




MackNeXT et VR Coaster ont développé une nouvelle attraction accessible depuis cette année, Snorri Snorkling VR. Equipé de lunettes de plongée de réalité virtuelle et d'un tuba, le candidat s'immerge dans un bassin transparent pour plonger dans les profondeurs et profiter d'une expérience sous-marine. A l'extérieur l'air de septembre est déjà frais mais l'appel de Svalgurok est trop pressant. Un nouvel espace thématisé inspiré de l'histoire d'un serpent de mer, une sorte de forteresse dotée de dix toboggans. Quand les beaux jours reviendront, on pourra se poser sur le Snorri Strand, lui aussi récent. Niché dans un coin plus loin, un bateau peut être privatisé pour couler des moments heureux. 





Un autre endroit à l'écart de l'ambiance de récré aquatique, pour les amateurs de détente et de chaleur sèche. C'est Hyggedal, au-dessus d'un restaurant. Côté lounge, avec vue sur l'ensemble de l'univers Rulantica ; côté spa avec deux saunas sans textile pour les plus de 18 ans. 

Aux derniers European Star Awards de Kirmes & Park Revue, Europa Park a été couronné meilleur parc à thème d'Europe. Rulantica commence fort, 2e dans la catégorie meilleurs parcs aquatiques d'Europe. Et pour prolonger le moment, on peut encore plonger dans les récits de Michaela Hanauer. Rulantica se vit et se lit.




Photos Europa Park



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26 octobre 2021

UN OPPRESSANT "TETE-A-TETE" A LA FILATURE

#teteatete


   Photo DR


17H15, vendredi. J'ai la tête comme une citrouille d'Halloween, chargée de faits d'actualité. Plus de onze heures se sont écoulées entre ma prise de fonction et mon arrivée à La Filature. L'espace culturel du Nouveau Bassin baigne dans le soleil d'octobre. Un personnel en noir m'accueille chaleureusement. Je m'étais inscrit à une séance réservée à la presse. Un voyage au bout de la nuit préparé par Stéphane Gladyszewski. On nous a promis une rencontre déroutante...

Axelle m'emmène dans les coulisses de la scène nationale et me laisse devant une porte comme un patient en consultation. Je n'attends pas. Le régisseur m'introduit dans un espace sans lumière. Pour avancer, il tient une lampe. Quelques explications et me voilà assis sur un tabouret réglable les coudes en appui, le visage dans un masque et un casque sur les oreilles. Je ne vois rien. Pour l'instant. Me voilà dans un huis clos ou presque, puisque l'assistant de l'artiste doit être dans mon dos. Dès lors, c'est une dimension dans laquelle il n'y a plus ni temps, ni espace. Juste l'obscurité, au mieux une pénombre et un son dont je ne me souviens plus. Une voix d'enfant parfois. Je vais rester ainsi pendant un quart d'heure, quasiment immobile,  à fixer ce que les orifices du masque me permettent de voir. 

S'agissant d'un tête-à-tête, je guette l'arrivée de mon partenaire et surtout maître de jeu. Je distingue le haut de son visage, son regard inquisiteur. Il apparaît, disparaît, se déplace, trahi par ses pas. Peut-être danse-t-il. Sa tenue de scène, que j'apercevrai plus tard, rappelle qu'il est danseur. Il manipule des objets que je n'identifie pas, mais craque une allumette. Je revois la flamme. Il ne dit mot. L'heure que je traverse me paraît une éternité. Stéphane Gladyszewski produit un thriller dont il n'est pas possible de de s'échapper à moins d'une crise d'angoisse. J'ai le sentiment d'être prisonnier de son intrigue, ne pouvant que regarder des bribes, écouter des choses étranges et sentir l'odeur de l'allumette brûlée. L'artiste est en nage. Il donne énormément dans cette performance des perceptions.

Le Montréalais d'origine polonaise est multidisciplinaire. Corps, image et lumière lui permettent d'explorer des univers visuels et sensoriels dans ce qu'il appelle des "pièces expérientielles". La technologie est inévitable. Grâce à des éléments optiques de haute précision, mon visage se superposera au sien dans l'hologramme final. Bluffant. Surréaliste. Déroutant. Mais la greffe prend. 


"Tête-à-tête" de et avec Stéphane Gladyszewski a été créé en 2012. 
Spectacle proposé par La Filature jusqu'au 7 novembre.
1re édition des Nuits de l'Etrange.

danielleveilledanse.org  

lafilature.org


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22 octobre 2021

WESSERLING CHAUFFE LES DIEUX D'EGYPTE

 



Au Parc de Wesserling, le Festival des Jardins métissés s'est éteint le 10 octobre. En attendant Noël au jardin, l'équipe de l'écomusée textile s'amuse dans une proposition Halloween, Le Tombeau maudit. 7 soirées destinées à un public familial. Ce soir, c'est la répétition générale.




Il fait encore jour quand, devant la pyramide en bois, une dizaine de comédiens prennent la pose. Puis chacun de filer à son espace scénique. Pour la première fois, la Grande Chaufferie de Wesserling offre ses murs et ses installations désaffectées à une animation Halloween. Une dame élégante nous ouvre la voie du Tombeau de Wesserling. La thématique estivale de l'Egypte ancienne a été conservée pour le spectacle participatif. 




Le long couloir métallique en pente nous met dans l'ambiance avec les premières toiles d'araignées. A l'accueil dans le "tombeau", un personnage tient un registre. Une tête de chacal. C'est Anubis, maître des nécropoles et protecteur des embaumeurs. Ce serait un père Fouras, qui promet une aventure sans issue tout en ouvrant la chasse aux énigmes. Une bonne réponse est sanctionnée d'une carte, préalable à la poursuite du parcours.




Cette fois, nous arpentons les passerelles de l'ancienne chaufferie. Une gardienne au cerveau apparent nous cueille sur sa plateforme. Elle promène dans sa main des vers et désigne qui va mettre la sienne dans une des trois jarres pour trouver un objet. Dans le cube figurant le tombeau, une musique lancinante est distillée tandis que les rencontres se succèdent, avec leurs énigmes. Il nous sera même donné de goûter un mélange d'épices. A l'arrivée, les cartes collectées sont mises à profit pour former un mot-code libérant le groupe vers la lumière. 



Le Tombeau maudit
, c'est un escape game teinté de Fort Boyard dans un décor post-industriel qui vaut à lui seul le déplacement. Depuis quatre ans, il inspire les acteurs culturels. Le jeu aura duré environ 45 minutes. 1500 aventuriers vont s'y mettre d'ici au 1er novembre, par petits groupes. 








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