11 décembre 2021

A Mulhouse, mon Globe

 C'était le navire amiral du commerce mulhousien de détail. Depuis sept ans, il ressemble à un paquebot désarmé, seul son rez-de-chaussée est en partie animé côté rue du Sauvage. C'était Globe...


2018


Un après-midi de décembre dans les années 70. Comme nombre de Sundgauviens, nous faisons le déplacement à Mulhouse pour aller à Globe. Le grand magasin  du centre. Un car nous a emmené vers la grande ville où l'automobile est partout. Le TCM assure le transport urbain mais nous marchons depuis la gare routière vers le temple St-Etienne. Pour entrer à Globe, nous passons par la rue du Sauvage. Le rez-de-chaussée est une ruche. L'épicerie trois étoiles avec ses arômes de cafés d'exception moulus sous nos yeux et mis en  paquet. Les vins et alcools au fond, comme la poissonnerie. Et les escalateurs qui ronronnent et ralentissent notre envie d'aller voir là-haut...Dans les niveaux supérieurs, l'habillement, les arts de la table, le linge de maison et surtout...les jouets. Le troisième étage en est rempli. J'y achète les mannequins de la collection Action Joe° et garde précieusement les étoiles pour obtenir un blister de pièces complémentaires.

En période de fêtes, nous passons encore par la parfumerie. Les grandes maisons françaises diffusent leurs fragrances qu'expliquent des vendeuses parées comme des hôtesses de l'air. Les chocs pétroliers n'ont aucune emprise sur le préadolescent que je suis, la tête aux scénarii de guerre avec mes soldats de plastique. Nous nous attardons dans les rayons du magasin dans la réconfortante chaleur soufflée par de gros conduits. Et en quittant ce temple de la consommation inaccessible à certaines bourses, un arrêt devant les vitrines festives animées par des automates. Un spectacle gratuit pour tous les yeux. 


Maintenant, nous traversons la rue pour le concurrent en face, Schwab. Je n'imagine pas y avoir mon bureau un jour quand je travaillerai... Curieusement, je ne garderai pas de souvenir de ce grand magasin. Et Monoprix, dont l'enseigne verticale est visible de loin, ne m'a jamais attiré. 

La place de la Réunion n'a pas encore son marché de Noël, les chalets apparaîtront en 1990. La voiture est reine. Nous entrons à la boulangerie Peter. Son pain au pavot sera définitivement imprimé dans ma mémoire.

Rue Mercière, je cours vers Ber, où une dame élégante  tient la caisse. Avec Dondon le voisin, c'est un de mes fournisseurs de trains miniatures. Je me lance dans le modélisme ferroviaire. Ber et ses vitrines pleines de figurines et de voitures... 

Peut-être ferons-nous un saut Porte Jeune en passant par les galeries souterraines. Il faut encore chercher de la viande à la boucherie-charcuterie Maurer, qui fait l'angle avec la rue de la Moselle. Il faut commander au vendeur et payer à la caisse centrale. 


DR


Quand nous quittons le cœur historique de Mulhouse, le jour aura décliné. Il tombe vite à l'approche de Noël. Nous reprenons un car Kunegel mais je reste debout car le véhicule est complet. Qu'importe, les magasins en tenue de fête de Mulhouse m'ont mis des étoiles dans les yeux.





Décembre 2021. Une quarantaine d'années se sont écoulées.
La rue du Sauvage est mon quotidien. Piétonne depuis longtemps. Les vitrines de Noël de Globe ont été remplacées par les standards des franchises, je ne les vois pas. Le trompe-l'œil du grand magasin vidé en 2014 a été arraché, laissant une friche maussade dans l'artère. Le bureau du dernier patron est définitivement éteint. 
Et le grand sapin place des Victoires penche encore cette année. 


google.com, pub-3217579359405315, DIRECT, f08c47fec0942fa0

24 novembre 2021

GCO : L'AUTOROUTE ETAIT A NOUS



Le grand contournement ouest de Strasbourg devrait être mis en service avant Noël. Il aurait dû être inauguré le 27 novembre par Jean Castex, mais le Premier ministre a été rattrapé par la Covid et mis à l'isolement. Deux semaines après un week-end de découverte. 

Samedi 13 novembre. Je n'imaginais pas revenir si vite dans l'Eurométropole surtout par ce temps froid et humide d'automne, mais Eloi m'a vendu l'opération de communication "L'autoroute est à vous" de Vinci ce week-end. Deux journées pour parcourir à mobilité douce les premiers kilomètres  de la nouvelle A355 au départ du futur péage d'Ittenheim.

Je récupère mon fils à l'aéroport international de Strasbourg. Il aura mis quelques minutes en train depuis la capitale régionale. Cela fait au moins quinze ans que je ne pense pas être revenu sur la plateforme. L'aérogare est un désert. Deux vols sont affichés au départ pour la journée.  Je suis parti sous les éclaircies une heure et demie plus tôt, mais le ciel s'est drapé de gris humide au-delà de Sélestat. Nous circulons dans le Kochersberg et empruntons la route d'accès au village d'animations monté par Vinci Autoroutes et ses partenaires. Les véhicules sont rangés comme à la parade militaire. Le placeur me fait rajuster mon stationnement. Il a la coupe et l'amabilité d'un chef suprême coréen. A l'entrée de la future gare de péage, il faut présenter le passe sanitaire. L'espace information est plus accueillant, qui nous délivre le programme et un bon pour une boisson et une viennoiserie.  Maintenant, si nous restons sur le côté gauche, nous pourrons monter dans le bus qui nous emmènera sur le tronçon prévu. Mais nous sommes venus avec nos trottinettes. Filer sur une autoroute, on n'allait pas rater ça ! Un gars vient se faire plaisir aussi avec son skate, sans compter le club de skieurs à roulettes et les cyclistes tout heureux de tracer sur un revêtement flambant neuf... 




Eloi et moi engageons donc nos trottinettes musculaires sur l'espace dédié. Un parcours d'environ 4 km. Cette fin de matinée, on ne croisera pas grand monde, surtout que le temps est maussade. J'interpelle un papy à trottinette électrique: -Ca roule ? - Ca roule ma poule !  Au bout du tronçon, des cônes et un agent nous signifient qu'il faut rebrousser chemin.  Un jeu - concours est proposé autour de cette nouvelle autoroute mais nous sommes  venus profiter d'une expérience qui ne se présentera sûrement plus. Le GCO aura été le plus gros chantier autoroutier de France ces dernières années. Un binôme mandaté par Vinci avance au pas dans sa rosalie. Je me livre pour une fois à mon interview.  






Sous la pluie fine, nous décidons encore de tester la trottinette électrique. Knot a apporté une partie de la flotte strasbourgeoise. Mon engin bondit et c'est parti pour un essai qui confirme mon sentiment. La vitesse est bridée à 24 km/h. Le véhicule est inesthétique, je ne ressens rien. Je n'en ferai jamais mon moyen de locomotion. 
Sur la voie opposée, les concessionnaires  font glisser des voitures actuelles sur le bitume. Ce seront les usagers de l'A355 demain.  Des food trucks sont disposés dans le village du jour, même un chapiteau de restauration toujours vide à notre passage.  
La météo n'était pas du côté des organisateurs, mais  j'aurai fait 130 km pour arpenter un fragment d'autoroute que j'utiliserai probablement rarement. 








google.com, pub-3217579359405315, DIRECT, f08c47fec0942fa0

12 novembre 2021

RULANTICA, LES JOIES D'EAU DE L'ORTENAU




Fin novembre 2019, Europa Park offrait un nouveau cadeau. De Noël à sa communauté internationale de fans. Et d'anniversaire à Roland Mack, son dirigeant. Plus de vingt ans s'étaient écoulés entre l'idée et la livraison de Rulantica. A proximité du parc d'attractions saisonnier préféré est né le deuxième parc Mack. Un univers aquatique de 180 M€ dédié à l'évasion et la détente.

L'automne est arrivé à Rust. Le thermomètre indique environ 14° cette fin d'après-midi d'éclaircies timides. Krønasår - The Museum Hotel  dresse son imposante silhouette face à la campagne striée de routes. Le parking visiteurs de Rulantica est bien rempli. A 17H, le site est moins fréquenté. Malgré la crise sanitaire et les obligations qui y sont attachées, la piscine de Snorri attire son public. Les citrouilles annoncent Halloween. Mais à l'intérieur du hall, un nouveau voyage commence. Une autre dimension, annonçait Roland Mack à l'ouverture. 

Dans le vestiaire, le masque peut enfin tomber, tandis que le bracelet Rula est désormais notre pass pour toute l'aventure. Au cœur de la gigantesque structure couverte en forme de Saint-Jacques, la piscine à vagues est inratable. La petite mer de l'Ortenau. Contrairement au voisin Europa Park où la chasse aux attractions tient d'un joyeux parcours du combattant, Rulantica oublie le temps qui passe. Dès le premier jour, la fréquentation a été limitée  pour apprécier au mieux cette oasis "nordique" familiale. Exceptée l'horloge centrale, difficile en effet de connaître l'heure qui pourtant s'écoule comme l'eau dans les toboggans. La Wasserwelt a de quoi occuper et distraire les hôtes de la mascotte céphalopode. Pour fidéliser sa clientèle, il faut innover sans relâche, ce que fait la famille Mack depuis bientôt cinquante ans.




MackNeXT et VR Coaster ont développé une nouvelle attraction accessible depuis cette année, Snorri Snorkling VR. Equipé de lunettes de plongée de réalité virtuelle et d'un tuba, le candidat s'immerge dans un bassin transparent pour plonger dans les profondeurs et profiter d'une expérience sous-marine. A l'extérieur l'air de septembre est déjà frais mais l'appel de Svalgurok est trop pressant. Un nouvel espace thématisé inspiré de l'histoire d'un serpent de mer, une sorte de forteresse dotée de dix toboggans. Quand les beaux jours reviendront, on pourra se poser sur le Snorri Strand, lui aussi récent. Niché dans un coin plus loin, un bateau peut être privatisé pour couler des moments heureux. 





Un autre endroit à l'écart de l'ambiance de récré aquatique, pour les amateurs de détente et de chaleur sèche. C'est Hyggedal, au-dessus d'un restaurant. Côté lounge, avec vue sur l'ensemble de l'univers Rulantica ; côté spa avec deux saunas sans textile pour les plus de 18 ans. 

Aux derniers European Star Awards de Kirmes & Park Revue, Europa Park a été couronné meilleur parc à thème d'Europe. Rulantica commence fort, 2e dans la catégorie meilleurs parcs aquatiques d'Europe. Et pour prolonger le moment, on peut encore plonger dans les récits de Michaela Hanauer. Rulantica se vit et se lit.




Photos Europa Park



google.com, pub-3217579359405315, DIRECT, f08c47fec0942fa0

26 octobre 2021

UN OPPRESSANT "TETE-A-TETE" A LA FILATURE

#teteatete


   Photo DR


17H15, vendredi. J'ai la tête comme une citrouille d'Halloween, chargée de faits d'actualité. Plus de onze heures se sont écoulées entre ma prise de fonction et mon arrivée à La Filature. L'espace culturel du Nouveau Bassin baigne dans le soleil d'octobre. Un personnel en noir m'accueille chaleureusement. Je m'étais inscrit à une séance réservée à la presse. Un voyage au bout de la nuit préparé par Stéphane Gladyszewski. On nous a promis une rencontre déroutante...

Axelle m'emmène dans les coulisses de la scène nationale et me laisse devant une porte comme un patient en consultation. Je n'attends pas. Le régisseur m'introduit dans un espace sans lumière. Pour avancer, il tient une lampe. Quelques explications et me voilà assis sur un tabouret réglable les coudes en appui, le visage dans un masque et un casque sur les oreilles. Je ne vois rien. Pour l'instant. Me voilà dans un huis clos ou presque, puisque l'assistant de l'artiste doit être dans mon dos. Dès lors, c'est une dimension dans laquelle il n'y a plus ni temps, ni espace. Juste l'obscurité, au mieux une pénombre et un son dont je ne me souviens plus. Une voix d'enfant parfois. Je vais rester ainsi pendant un quart d'heure, quasiment immobile,  à fixer ce que les orifices du masque me permettent de voir. 

S'agissant d'un tête-à-tête, je guette l'arrivée de mon partenaire et surtout maître de jeu. Je distingue le haut de son visage, son regard inquisiteur. Il apparaît, disparaît, se déplace, trahi par ses pas. Peut-être danse-t-il. Sa tenue de scène, que j'apercevrai plus tard, rappelle qu'il est danseur. Il manipule des objets que je n'identifie pas, mais craque une allumette. Je revois la flamme. Il ne dit mot. L'heure que je traverse me paraît une éternité. Stéphane Gladyszewski produit un thriller dont il n'est pas possible de de s'échapper à moins d'une crise d'angoisse. J'ai le sentiment d'être prisonnier de son intrigue, ne pouvant que regarder des bribes, écouter des choses étranges et sentir l'odeur de l'allumette brûlée. L'artiste est en nage. Il donne énormément dans cette performance des perceptions.

Le Montréalais d'origine polonaise est multidisciplinaire. Corps, image et lumière lui permettent d'explorer des univers visuels et sensoriels dans ce qu'il appelle des "pièces expérientielles". La technologie est inévitable. Grâce à des éléments optiques de haute précision, mon visage se superposera au sien dans l'hologramme final. Bluffant. Surréaliste. Déroutant. Mais la greffe prend. 


"Tête-à-tête" de et avec Stéphane Gladyszewski a été créé en 2012. 
Spectacle proposé par La Filature jusqu'au 7 novembre.
1re édition des Nuits de l'Etrange.

danielleveilledanse.org  

lafilature.org


google.com, pub-3217579359405315, DIRECT, f08c47fec0942fa0

22 octobre 2021

WESSERLING CHAUFFE LES DIEUX D'EGYPTE

 



Au Parc de Wesserling, le Festival des Jardins métissés s'est éteint le 10 octobre. En attendant Noël au jardin, l'équipe de l'écomusée textile s'amuse dans une proposition Halloween, Le Tombeau maudit. 7 soirées destinées à un public familial. Ce soir, c'est la répétition générale.




Il fait encore jour quand, devant la pyramide en bois, une dizaine de comédiens prennent la pose. Puis chacun de filer à son espace scénique. Pour la première fois, la Grande Chaufferie de Wesserling offre ses murs et ses installations désaffectées à une animation Halloween. Une dame élégante nous ouvre la voie du Tombeau de Wesserling. La thématique estivale de l'Egypte ancienne a été conservée pour le spectacle participatif. 




Le long couloir métallique en pente nous met dans l'ambiance avec les premières toiles d'araignées. A l'accueil dans le "tombeau", un personnage tient un registre. Une tête de chacal. C'est Anubis, maître des nécropoles et protecteur des embaumeurs. Ce serait un père Fouras, qui promet une aventure sans issue tout en ouvrant la chasse aux énigmes. Une bonne réponse est sanctionnée d'une carte, préalable à la poursuite du parcours.




Cette fois, nous arpentons les passerelles de l'ancienne chaufferie. Une gardienne au cerveau apparent nous cueille sur sa plateforme. Elle promène dans sa main des vers et désigne qui va mettre la sienne dans une des trois jarres pour trouver un objet. Dans le cube figurant le tombeau, une musique lancinante est distillée tandis que les rencontres se succèdent, avec leurs énigmes. Il nous sera même donné de goûter un mélange d'épices. A l'arrivée, les cartes collectées sont mises à profit pour former un mot-code libérant le groupe vers la lumière. 



Le Tombeau maudit
, c'est un escape game teinté de Fort Boyard dans un décor post-industriel qui vaut à lui seul le déplacement. Depuis quatre ans, il inspire les acteurs culturels. Le jeu aura duré environ 45 minutes. 1500 aventuriers vont s'y mettre d'ici au 1er novembre, par petits groupes. 








8 octobre 2021

DROIT DE VISITE : LA CAF 68 TESTE L'ACCOMPAGNEMENT PROTEGE

Plusieurs CAF, dont celle du Haut-Rhin, ont été retenues pour l'expérimentation des MAP, les mesures d'accompagnement protégé dans l'exercice du droit de visite dans les situations les plus inquiétantes.





Toutes les séparations ne sont pas réalisées en bons termes et quand elles se produisent dans un contexte de violence ou de conflit, les enfants sont exposés à de graves conséquences pour leur développement. Ils sont plongés dans l'insécurité affective, psychologique et relationnelle. 
Dans le Haut-Rhin, la CAF a monté l'expérimentation en partenariat avec les tribunaux judiciaires de Mulhouse et de Colmar, la CeA, la MSA et une association qui a fait ses preuves dans la protection de l'enfance, ARSEA. Lorsque le juge aux affaires familiales estime que les éléments sont de nature à déclencher une MAP, il pourra engager cette procédure nouvelle. En Seine-Saint-Denis et à Paris, une démarche similaire est courante depuis bientôt dix ans. A la différence que la CAF 68 appelle des professionnels aguerris pour la mission. Car le recours à des membres de la famille et des bénévoles a ses limites. La MAP doit protéger les victimes et leurs enfants à l'occasion des visites. Jusqu'alors, on connaissait les lieux neutres des retrouvailles. Il arrive aussi que le "passage de bras" s'effectue devant la police ou la gendarmerie. Désormais, un tiers est mandaté pour chercher l'enfant au domicile du parent qui en a la garde et le confier au parent qui a le droit de le voir. Ainsi, les parents ne se rencontrent pas et évitent tout incident, tandis que le lien parent - enfant est maintenu. De plus, s'agissant d'un salarié ARSEA, le transfert doit rassurer les parties. Il ne s'agit pas que d'un service de taxi. Le professionnel va mettre à profit le temps de la prise en charge pour établir une relation de confiance avec l'enfant et détecter éventuellement des informations utiles à la justice. 

Pour cette expérience, la CAF 68 dispose d'un budget de démarrage pour six mois. L'ARSEA qui suit 18.000 personnes en Alsace travaille avec les tribunaux depuis des années. Le secteur recrute avec peine, le métier n'étant pas valorisé. Le bien-être de l'enfant est une préoccupation de la Caisse d'Allocations Familiales. Avec ce dispositif étendu aux CAF 23,76 et 95, les JAF en attendent beaucoup. Et il va soulager des parents. Dans les séparations violentes, la rencontre des parents peut devenir dangereuse.

7 octobre 2021

PRENDRE LE TEMPS DES VENDANGES A RIBEAU



Presque quatorze heures vendredi. Des touristes patientent devant la Cave de Ribeauvillé. La route de Colmar génère du trafic à la doyenne des caves coopératives d'Alsace, fondée en 1895. Elle a fêté ses 125 ans en 2020. Yves Baltenweck, le patron, m'accueille.


Le Ribeaupierrot est "dans les vignes depuis 1972". Directeur de la cave depuis 2010 et président depuis 2003. Depuis sa création, la maison compte une quarantaine de coopérateurs, quasiment tous vignerons. Sur la place, une douzaine d'autres metteurs en marché font leur business en dehors de l'établissement. A écouter Yves Baltenweck, l'affaire tourne bien. Le caveau "est très dynamique", profitant de la notoriété et d'un savoir-faire sanctionné par de nombreux prix, mais encore de sa situation dans une ville touristique.




Dans la cour, Evelyne Bléger-Cognacq considère un tracteur. L'œnologue est confiante. Les beaux jours de septembre auront été bénéfiques à une vigne que les caprices climatiques n'ont pas épargnée au printemps et à l'été. Ici, on produit 16 à 17.000 hl par an. Cette année, les rendements sont réduits de 20 à 30% estime le président Baltenweck. La Covid avait déjà été douloureuse avec ses confinements. Maintenant la météo. Pourtant Ribeauvillé ne se plaint pas du courant d'affaires, sauvées par le Danemark et les Etats-Unis. Les exportations devraient d'ailleurs doubler à l'horizon 2025. Le crémant, qui demeure une spécialité, compte pour un tiers dans la production.


Président, vice-président et œnologue 


Yves Baltenweck est convaincu encore de l'impact de la communication dans les ventes. Surtout qu'on ne cesse d'innover et d'aller avec son temps. Vendanges manuelles, label HVE, poussée de la bio, gammes dédiées. 

A l'heure des foires aux vins dans la distribution, Yves Baltenweck regrette les prix trop bas. "Ribeauvillé n'est nulle part en premier prix et nous maintenons les rémunérations de nos apporteurs auxquels nous demandons déjà beaucoup." La cave a fait le choix de la qualité, que recherche le consommateur. Mais ce dernier évolue aussi. Toujours précurseurs revendiqués, les vignerons ribeaupierrots préparent un vin désalcoolisé. Yves Baltenweck comme son œnologue croient dans cette proposition. "Les arômes sont récupérés, les acidités restent, il faut rajouter du sucre." On appréciera dans quelques mois...Et le patron de conclure sur une autre conviction, "en Alsace, on sait faire le vin mais pas le vendre..."

La Cave de Ribeauvillé tire ses raisins d'une surface d'environ 240 ha. Elle élève une demi-douzaine de grands crus : rosacker, schoenenbourg, kirchberg, osterberg, altenberg et le gloeckelberg (le rouge de Rodern). 




www.cave-ribeauville.com 

google.com, pub-3217579359405315, DIRECT, f08c47fec0942fa0

Article épinglé

Nouveau à ALTKIRCH (68130)