28 septembre 2020

se ressourcer en Loire bourguignonne / DEGUSTATION DANS LE VIGNOBLE CHARITOIS





 Rue Saint-Vincent à Chasnay, à quelques kilomètres de La Charité-sur-Loire et de Nevers, en bordure de la N151. Des engins viticoles signalent l'univers de Marielle Michot, dans le Domaine du Val de Bargis. La jeune femme est vigneronne dans l'appellation Pouilly-Fumé, sur trois hectares. Elle a grandi dans le vin. Depuis l'an dernier, elle exploite une surface équivalente dans l'IGP Côtes de la Charité. Deux hectares et demi en pinot noir, un demi-hectare en chardonnay. Sur des sols argilo-calcaires qui rappellent les coteaux bourguignons, le domaine produit des vins blancs, rosés et rouges ainsi que des effervescents "vin de France". Marielle a fait le choix de l'agriculture biologique et biodynamique. Ses premières vendanges dans le secteur de Chasnay ont été entièrement réalisées à la main.



Les Côtes de la Charité constituent un vignoble d'une cinquantaine d'hectares pour une quinzaine de producteurs. Au plus fort de l'exploitation, on comptait 1.300 hectares, avant que les vignes ne disparaissent avec le phylloxéra. Les ceps furent replantés dans les années 1980 et quelques années plus tard le syndicat viticole obtint l'appellation vin de pays des Coteaux charitois.

Marielle tirera une trentaine d'hectolitres à l'hectare cette année, soit quatre mille bouteilles. C'est dans la cour qu'elle nous fait la dégustation tandis que guêpes et frelon ronronnent. A ses côtés, Pierre Charlot, son associé. Ce vigneron champenois s'occupe de la vinification. Il partage son savoir-faire dans différents vignobles.
Avec sa clé de dégorgement, le sympathique bonhomme laisse pétiller un blanc de noirs. Les vins sont jeunes, mais feront de bons compagnons le moment venu. Mais il faudra mettre le prix. Une vingtaine d'euros le flacon. C'est le tarif d'un positionnement haut de gamme.



Marielle Michot compte sur les salons de fin d'année pour lancer enfin son domaine du centre Loire. En attendant, il faut lui livrer les étiquettes.









Domaine du Val de Bargis

Chasnay et Pouilly-sur-Loire 



14 septembre 2020

SOLISLOWUP ALSACE

 



L'été et ses migrations. J'ai pris l'habitude de participer aux slowUp de la région, la trilogie Alsace centrale, Delémont et Basel Dreiland pour ce qui me concerne. Malheureusement, les protocoles sanitaires ont fait le vide sur les routes célébrant les mobilités douces.
En 2013, j'ai été des premiers à m'engager au voisinage du Haut-Koenigsbourg. Nous étions 17.000 environ pour le slowUp Alsace inaugural. Plus de 40.000 ces dernières années. 
J'avais fait le parcours le plus long à rollers, me donnant la peur de ma vie dans la descente vers Bergheim. Depuis, j'ai préféré la prudence et le confort sur mon moyen de prédilection en ville, la trottinette. Les grandes randonnées ne me rebutent pas, avec la tête d'abord j'ai pu pousser aux 50 kilomètres. Mon  6e slowUp centralsacien a pourtant été un calvaire sur sa deuxième partie, en raison de la chaleur. Mais les 40 bornes ont été vaincues.





Ce 12 septembre, il va encore faire chaud. C'est maintenant que je mets le cap sur le pays de Ribeauvillé, pour expérimenter le slowUp en solitaire. Ce n'est pas parce qu'on annule un trail que les athlètes ne courent plus.
Il me faut une bonne heure pour gagner Bergheim. En temps normal, nous devons stationner sur le parking d'un industriel et effectuer deux kilomètres jusqu'au circuit. Je m'arrête dans les remparts. Un enfant porte un caillou peint. J'ai apprêté la veille ma trottinette noire, changé la roue avant et fait les vérifications d'usage. Il est 10H25 quand je m'élance vers la sortie d'agglomération. J'aperçois un policier municipal. Curieusement, je ne verrai plus aucun personnel des forces de l'ordre de la journée.
Lors d'un slowUp, les communes sont joyeusement animées. En quittant Bariga, je croise une fille et son chien. Et j'entends surtout le roulement. Mon engin est à peine moins bruyant qu'un véhicule chenillé, heureusement que ça ne dure pas.




Me voilà donc seul sur un itinéraire que ma mémoire va reconstruire, qui débute sur la véloroute du vignoble. Je reste sur le tracé historique, sans la boucle vers Dambach-la-Ville. Ça me fera plus de 31 km tout de même. Le champ de maïs à ma droite n'a pas été productif, faute de pluie. Quelques cyclistes circulent dans les deux sens. Cigoland annonce Sélestat. Un tiers du chemin est accompli. 
Dans la cité humaniste, le masque serait obligatoire dans le centre-ville. Je m'exécute en arrivant sur le Neja Waj. C'est jour de marché. La ville est vivante, les terrasses fréquentées. Je ne sais plus quelle rue emprunter pour gagner la bibliothèque de Beatus et rouler vers Scherwiller. Mais je retrouve la sortie. A ce stade-là, le paysage n'est pas le plus agréable, surtout que de nombreux masques sont abandonnés en bordure des prés et terrains. 



La commune des lavandières est en ligne de mire. Sur un chantier de terrassement paraissent des débris d'un autre temps. Morceaux de vaisselle, récipients broyés, bouteilles vides. Scherwiller est bien calme en son centre. Je ne verrai pas Pascal et Anne-Gaëlle. Pas d'odeur de tarte flambée. Et surtout le Giessen ne coule plus.
Il est midi quand j'entre à Châtenois. Un groupe de motocyclistes allemands pétarade au carrefour, au guidon de vieilles bécanes. Je les croiserai plus tard qui enfumeront mon ascension vers Rohrschwihr. 

Le pavé castinétain n'est pas un parcours de santé pour mes roues mais il me conduit par détour à l'église dont les cloches sonnent la mi-journée. Kintzheim m'apportera la fraîcheur d'une fontaine avant la montée vers Saint-Hippolyte. A ce moment, je mesure la solitude sur la chaussée chauffée, sans poursuivre à pied. Il faut avancer. 




J'aperçois enfin le clocher de Bergheim. Je fonds sur le village mais le traverse en poussant la trottinette, trop bruyante sur les pierres taillées. Moins de trois heures auront passé, arrêts compris. 

Avant de m'en retourner, une courte visite au cimetière où repose le père François. Au loin, la silhouette du célèbre château-fort. Une poignée d'abeilles butinent inlassablement.

C'était mon slowUp 2020, au grand air d'Alsace centrale mais aux relents de moût et à l'approche de petites fêtes du vin nouveau. Seul, on va plus vite. Ensemble on va avec entrain. La Covid-19 a mis un masque sur la douce communion célébrant les blancs d'Alsace. Pas sûr de refaire la noce en juin prochain. 




  

#slowUpAlsace2021

26 août 2020

A BALLERSDORF, LE TRAIN NE S'ARRETE PLUS









 2020 aura été l'année des vacances au pays pour la plupart d'entre nous. Dans ma troisième semaine de congés, j'ai choisi une destination tout proche, qui m'a interpellé dans le magazine "En vadrouille pour découvrir l'Alsace à petits pas" paru pour l'été...Ballersdorf.  Si proche que j'aurais pu m'y rendre à pied.
Nous sommes à environ 6 km d'Altkirch, sur la route de Belfort. Le village m'est familier. J'y avais mon garagiste et j'allais occasionnellement à la messe dominicale.





C'est d'ailleurs derrière l'église que commence le circuit proposé par l'association bisontine La Vadrouille. Les abords de St-Jean ont été réaménagés et permettent le stationnement. Le parcours s'étend sur 9 km à effectuer en 3 heures à titre indicatif pour une dénivelée de 150 m. Le N°4 du magazine associe la marche au monde ferroviaire, train et tramway. Dans ce coin du pays de Dannemarie, la ligne Paris - Bâle coupe le village. Je me souviens d'avoir cherché naguère la gare, mais je n'avais trouvé que les quais. Avec l'avènement de TGV, Ballersdorf a disparu du réseau. L'arrêt a été supprimé en 2011. Les accès à la voie ont été condamnés. Et le nom de Ballersdorf a été retiré des poteaux. J'aurai la surprise, en fin de visite, d'apercevoir, abandonné dans une propriété,  le panneau métallique de ce qui devait orner effectivement un bâtiment...


En quittant le village, un premier étang. Le chemin emprunte au circuit ND des Moissons. En continuant tout droit, nous irions sur le chantier de la déviation de Ballersdorf, un itinéraire de 2,5 km dont la livraison était prévue pour l'automne... Nous revenons dans la commune, traversons la D419 puis bientôt la voie ferrée. Des calvaires, la chapelle St-Martin, dernier témoin de Mettersdorf, rasé par les envahisseurs il y a environ cinq cents ans. En considérant ces vestiges, je pense à nos ancêtres qui pendant des siècles eurent à subir le pire. 




Aujourd'hui, nous marchons dans la paix de ce paysage d'arbres fruitiers et de champs. Le rail n'est jamais loin. Il se fait très proche un moment, puis nous descendons au pied du viaduc. Une trentaine d'arches sur près de 400 m. Un accident de personne s'y est produit récemment.






A ce stade, il faut revenir sur nos pas qui nous mèneront vers d'autres plans d'eau puis la voie ferrée de nouveau avant de regagner le centre de Ballersdorf. L'inventeur de la randonnée a retenu notamment de ce "village typique du Sundgau" les maisons à colombages. Aucune de celles que j'ai croisées n'a séduit mon regard. Mais au bout des trois heures, c'est l'itinéraire qui m'a requinqué. 












Près de chez moi, une campagne verte et généreuse, dans laquelle file le train des gens pressés.


Lire "En Vadrouille Alsace N°4"  25 nouvelles balades





23 août 2020

DÉBRANCHER A L'HORS DU TEMPS

💓💓💓


A quelques six cents mètres du lac, sur le boulevard Kelsch, une table de Gérardmer qui mérite une visite. 


L'Hors du Temps est né dans un lieu chargé d'histoire, refuge des Gérômois pendant la guerre dévastatrice, une ancienne filature. N'était l'enseigne, on ne devinerait pas ce que les murs recèlent aujourd'hui. Il faut quitter l'artère et entrer par le porche. Nous voilà déjà ailleurs. A gauche, il faut gravir quelques marches pour accéder à la salle de restaurant d'inspiration contemporaine. Nous préférons le plein air, là-bas au fond de la terrasse, animée en ce début de juillet. L'accueil est remarquable. A croire qu'on est de vieux amis.

L'établissement a rouvert en juin. Les exploitants craignaient la période de déconfinement. Or les clients sont revenus comme avant. Et la distanciation n'est pas un casse-tête ici.

Voilà quelques années, Mélanie et Fabien avaient misé sur cette maison qui avait hébergé un restaurant chinois. Ils ont tout transformé pour en faire une adresse à leur image: "simplicité, convivialité, enthousiasme. Où on doit passer de bons moments hors du temps justement." 






Mélanie et Fabien se connaissent depuis l'école hôtelière locale. Dès lors, ils ont cheminé ensemble, elle en salle, lui en cuisine. Dix ans notamment à Val d'Isère, mais l'ambition de revenir chez eux en pilotant leur propre restaurant. Avec une clientèle locale et dans un cadre à taille humaine. Aujourd'hui le complémentaire binôme s'appuie sur une équipe "jeune et souriante". Pour la cuisine, le chef la veut traditionnelle, qui valorise de vrais produits régionaux.



Nous déjeunons dans un coin qui me permet de considérer les murs adjacents porteurs d'histoires mais surtout le jardin en contrebas où une installation métallique se détache derrière les plantes aromatiques. Hors du temps d'un monde qui n'en a plus, hors de l'espace aux visages masqués. Quand on quitte cette table, on doit se souvenir d'y avoir passé un beau moment démarré avec un cocktail Vosges - Alsace.





L'Hors du Temps
8, boulevard Kelsch à Gérardmer

 



Mélanie

Mélanie


19 août 2020

AU COMMENCEMENT ÉTAIT KEMBS



 #tresorsdurhin#centraledekembs#edfhydro 


Ce sont des constructions imposantes jalonnant le Rhin de Bâle à Lauterbourg. Les centrales hydroélectriques pilotées par EDF sont une dizaine qui bon an mal an produisent quelque 8 milliards de kWh, soit les 2/3 de la consommation électrique de l'Alsace. L'énergéticien trouve dans la vallée rhénane son premier réseau hydraulique de France. C'est autour de  la chute de Kembs que la jeune agence EDF Une rivière un territoire vallée du Rhin proposait à la mi-août un week-end dédié aux "Trésors du Rhin".

A travers l'agence, EDF souhaite "fédérer, accompagner et développer les projets innovants et créateurs d'emplois". Ces 15 et 16 août, des entreprises locales ont pu profiter de l'événement pour se faire connaître et travailler à l'instar d'Alsace Plaisance. A l'heure du nouveau tour de vis sanitaire, on a aussi pu mesurer la joie de Marikala de retrouver du public depuis une scène... Plusieurs centaines de participants surtout à la chasse aux trésors 2.0 qui à pied qui à vélo. Pour ma part, je suis venu pour la centrale, me mêlant à un groupe constitué de familles essentiellement. 


La centrale de Kembs renvoie à un entrepreneur à qui nous devons beaucoup, René Koechlin. Son nom est lié aux chemins de fer, aux tramways et métros, au tunnel du Simplon, au grand canal d'Alsace et aux usines hydroélectriques. Dès 1902, il présenta à la Société industrielle de Mulhouse son projet d'utiliser la force hydraulique du Rhin. Il s'agissait aussi de réguler le débit d'un fleuve aux crues parfois dévastatrices et de faciliter la navigation. Mais il aura fallu attendre 30 ans pour mettre en service la centrale de la compagnie Energie électrique du Rhin dont la dénomination s'est figée sur la façade. René Koechlin en fut le premier capitaine, jusqu'à la naissance d'EDF en 1946. Il fonda par ailleurs la société des chaux et ciments d'Altkirch. 



En entrant dans la salle des machines, la seule partie accessible de notre visite guidée, nous coiffons un casque, outre bien sûr l'obligation du masque. La centrale de Kembs porte la marque de l'Art déco. Béton, plafond travaillé, baies rectangulaires, carrelage multicolore. Une perle de l'architecture industrielle, selon notre guide qui place l'ouvrage en tête du réseau pour sa "beauté". Les rivets rappellent aussi cette période d'entre-deux-guerres.

Six groupes turbines alternateurs absorbent et transforment l'eau. 160 mégawatts de puissance totale. Chacun sa couleur pour les distinguer. Au début de la chaîne hydro EDF, ce sont des turbines verticales Kaplan et à hélices.  Depuis quatre ans, la centrale est complétée par une petite sœur, la centrale K. Le barrage de Kembs alimente quatre ouvrages, celui que nous visitons, ainsi que les centrales d'Ottmarsheim, Fessenheim et Vogelgrun. Le réseau "turbine ce que Dame Nature veut bien donner", 800 m3 par seconde en moyenne ce 16 août. 93 tours/minute. Le débit maximal étant de 1400 m3.





C'est ce bâtiment à cheval sur le grand canal qui s'ouvre un peu à nous. A faible effectif, tout étant automatisé. C'est cela qui me fascine : un ensemble imposant barrage - écluses - centrale qui semble tourner sans présence humaine.


Mais, en octobre dernier, le premier saumon a été aperçu dans la passe à poissons. 33 ans après la catastrophe de Schweizerhalle.



Si les ouvrages hydrauliques en imposent et suscitent la curiosité, attention aux dangers de l'eau. Chaque été, EDF recrute des hydroguides qui rappellent les risques aux publics des berges, ici de Kembs à Vogelgrun.



                                                 

                                            

                                                

                                                       Photo Les Trésors du Rhin



12 août 2020

MULHOUSE AU TRAIN DE LA ROSALIE

 


❤❤❤

On les croise dans les villes touristiques, les lieux de villégiature, en bord de mer... Mulhouse s'est mise à la rosalie, le vélo de location à plusieurs places. A tester en août, le mardi, du côté du MISE.


En juillet, je vous avais parlé du pédalo du canal, essayé dans le même environnement, le quartier de la gare. Une activité ludique proposée par Mon été à Mulhouse, histoire ici de découvrir ce coin de ville en transformation avec ses immeubles d'affaires notamment.

Je suis ce matin seul pour la promenade au départ de la rue des Bonnes Gens. J'ai réservé en ligne. Il m'en coûte 4 euros pour un véhicule à utiliser pendant une vingtaine de minutes. C'est un quadricycle rouge à inscription publicitaire. Propriété de la société d'événementiel Artistes à l'Affiche dont le siège est à Moulins (Allier). Sa dirigeante, Myriam,  a déjà travaillé avec la Ville de Mulhouse. Au plus fort, la petite entreprise fait appel à  une douzaine de personnes. Myriam est assistée d'un jeune homme pour installer les équipages et la feuille de route. Pour les plus petits, un casque est disponible. Les engins peuvent emmener trois adultes et deux enfants voire quatre et deux pour la version avec attelage. Après chaque utilisation, le matériel est nettoyé et désinfecté.




Me voilà parti avenue du général Leclerc. La rosalie dispose de deux volants, dont un factice. Le freinage s'opère avec un levier sous le premier. Je ne ferais pas le Tour de France avec l'engin qui sollicite beaucoup la force musculaire dès que la route s'élève. Je ne vois pas d'ailleurs comment on monterait le Rebberg. 


J'ai vite trouvé ma vitesse de croisière et dépasse bientôt le quadricycle parti avant moi avec deux dames et un enfant. 
Le circuit a été défini qui passe devant la poste, traverse les rails du tramway, longe le square de Gaulle, revient par le pont Wilson et la dalle de la gare. Je ferai trois rotations. C'est amplement suffisant mais l'expérience est plaisante. Accompagné, j'aurais pu échanger en profitant d'une assistance au pédalage. Une jeune fille rend son véhicule avec enthousiasme. Elle a eu le loisir de contempler le paysage, bien que Mulhousienne. Myriam se fait un plaisir elle de promener un éventuel candidat déficient visuel.  Comme pour les bateaux, c'est essentiellement le public local qui joue les touristes du quartier gare.
Il reste deux mardis pour faire de la rosalie à Mulhouse.



www.mulhouse.fr 

#rosaliemulhouse;#moneteamulhouse 


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