19 août 2020

AU COMMENCEMENT ÉTAIT KEMBS



 #tresorsdurhin#centraledekembs#edfhydro 


Ce sont des constructions imposantes jalonnant le Rhin de Bâle à Lauterbourg. Les centrales hydroélectriques pilotées par EDF sont une dizaine qui bon an mal an produisent quelque 8 milliards de kWh, soit les 2/3 de la consommation électrique de l'Alsace. L'énergéticien trouve dans la vallée rhénane son premier réseau hydraulique de France. C'est autour de  la chute de Kembs que la jeune agence EDF Une rivière un territoire vallée du Rhin proposait à la mi-août un week-end dédié aux "Trésors du Rhin".

A travers l'agence, EDF souhaite "fédérer, accompagner et développer les projets innovants et créateurs d'emplois". Ces 15 et 16 août, des entreprises locales ont pu profiter de l'événement pour se faire connaître et travailler à l'instar d'Alsace Plaisance. A l'heure du nouveau tour de vis sanitaire, on a aussi pu mesurer la joie de Marikala de retrouver du public depuis une scène... Plusieurs centaines de participants surtout à la chasse aux trésors 2.0 qui à pied qui à vélo. Pour ma part, je suis venu pour la centrale, me mêlant à un groupe constitué de familles essentiellement. 


La centrale de Kembs renvoie à un entrepreneur à qui nous devons beaucoup, René Koechlin. Son nom est lié aux chemins de fer, aux tramways et métros, au tunnel du Simplon, au grand canal d'Alsace et aux usines hydroélectriques. Dès 1902, il présenta à la Société industrielle de Mulhouse son projet d'utiliser la force hydraulique du Rhin. Il s'agissait aussi de réguler le débit d'un fleuve aux crues parfois dévastatrices et de faciliter la navigation. Mais il aura fallu attendre 30 ans pour mettre en service la centrale de la compagnie Energie électrique du Rhin dont la dénomination s'est figée sur la façade. René Koechlin en fut le premier capitaine, jusqu'à la naissance d'EDF en 1946. Il fonda par ailleurs la société des chaux et ciments d'Altkirch. 



En entrant dans la salle des machines, la seule partie accessible de notre visite guidée, nous coiffons un casque, outre bien sûr l'obligation du masque. La centrale de Kembs porte la marque de l'Art déco. Béton, plafond travaillé, baies rectangulaires, carrelage multicolore. Une perle de l'architecture industrielle, selon notre guide qui place l'ouvrage en tête du réseau pour sa "beauté". Les rivets rappellent aussi cette période d'entre-deux-guerres.

Six groupes turbines alternateurs absorbent et transforment l'eau. 160 mégawatts de puissance totale. Chacun sa couleur pour les distinguer. Au début de la chaîne hydro EDF, ce sont des turbines verticales Kaplan et à hélices.  Depuis quatre ans, la centrale est complétée par une petite sœur, la centrale K. Le barrage de Kembs alimente quatre ouvrages, celui que nous visitons, ainsi que les centrales d'Ottmarsheim, Fessenheim et Vogelgrun. Le réseau "turbine ce que Dame Nature veut bien donner", 800 m3 par seconde en moyenne ce 16 août. 93 tours/minute. Le débit maximal étant de 1400 m3.





C'est ce bâtiment à cheval sur le grand canal qui s'ouvre un peu à nous. A faible effectif, tout étant automatisé. C'est cela qui me fascine : un ensemble imposant barrage - écluses - centrale qui semble tourner sans présence humaine.


Mais, en octobre dernier, le premier saumon a été aperçu dans la passe à poissons. 33 ans après la catastrophe de Schweizerhalle.



Si les ouvrages hydrauliques en imposent et suscitent la curiosité, attention aux dangers de l'eau. Chaque été, EDF recrute des hydroguides qui rappellent les risques aux publics des berges, ici de Kembs à Vogelgrun.



                                                 

                                            

                                                

                                                       Photo Les Trésors du Rhin



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