En clôture de ma
journée de découverte du Pays de Brisach à vélo (voir Alsace à
vélo BL780), Aurélie m’a conduit au Mausa Vauban, le musée en
vue du territoire.
C’est
pourtant un recoin de Neuf-Brisach, qui à l’extérieur ne paie pas
de mine. L’habitat contemporain voisine avec les vieilles pierres
des fortifications Vauban. Des murs
peints annoncent la couleur : on entre dans l’univers des
artistes de rue. Voici le Mausa Vauban, musée d’art urbain et de
street art, à deux pas de la Porte de Belfort. Au bas de l’escalier,
un couple échange cordialement avec des visiteurs. Clémentine
Lemaître et Stanislas Belhomme.
Ce sont les fondateurs de ce nouveau
musée Vauban qui se développe dans une casemate de
1200 m². Ils ont eu le coup de cœur pour ces murs et le temps leur
donne raison. En à peine deux ans, ils ont forgé un écrin solide
au plus vieux mouvement de l’histoire de l’art. Et reçu plus
d’artistes qu’ils ne l’escomptaient. Près d’une trentaine.
Du beau monde, de réputation internationale, séduit par les les
lieux auxquels chacun a apporté sa touche : «
le portrait de Vauban réalisé par le pochoiriste des grands hommes
du Panthéon C215, les fresques de Seth le globe-painter, les grands
corps blancs de Jérôme Mesnager, l’enfant de Colmar, les
installations immersives de Denis Meyers et Levalet, le Lascaux du
graffeur de métro Nasty, la Marilyn Monroe de Pure Evil, les
photographies XXL de Joseph Ford et la chapelle de Guy Denning ».
Les hôtes en résidence travaillent en présence du public qui
n’en attendait pas tant, laissant parfois leur matériel en
souvenir. Les belligérants d'hier avaient apprêté les voûtes avec un enduit.
C’est dans cet abri, au frais et ventilé, que nous cheminons, de
salle en couloir, entre des réalisations de tailles et techniques
différentes, pochoir, fresque, peinture, collage… Les
interventions voisinent avec des souvenirs de guerre comme ces rails
et cette inscription en allemand.
Une explosion de couleurs et une
galerie de personnages qui racontent. C’est un musée vivant, avec
des artistes vivants, souligne Stanislas, agréablement surpris de
la fréquentation, 35.000 personnes depuis juillet 2018, et du
public, des scolaires aux personnes âgées. Les voisins du
Bade-Wurtemberg comptent pour une grande partie des visiteurs. Les
artistes et leur constellation
font le reste pour la promotion du lieu. Les créateurs du Mausa ne
voulaient surtout pas d’un musée aseptisé de centre-ville. Le
projet est évolutif, Stanislas rêve de louer des casemates
supplémentaires que ses invités sauront habiller. C’est le work
in progress comme il dit. Et comme produit d’appel ou pour ceux qui
ne peuvent franchir la porte métallique du musée, des artistes
créent en-dehors des murs, comme à la piscine de Vogelgrun.
Un
bel endroit qui requinque un cyclotouriste éreinté, un accueil
chaleureux, un lieu d’apprentissage
du graff… Vauban aurait été fier sans doute qu’on habillât et
égayât ses puissants dédales.
Avant les street artistes, des scouts avaient laissé leur empreinte pendant la dernière guerre. |
Mausa
Vauban, Place de la Porte-de-Belfort, Neuf-Brisach, du mardi au
dimanche.
Gratuit pour les moins de 10 ans.#mausavauban