J’ai un attachement particulier à
Neuf-Brisach et à son territoire, où j’ai vécu le plus beau mais
aussi le plus cruel de mes étés en 2013, l’année de ma rencontre
avec Parinda devenue mon épouse quatre ans plus tard. La cité –
étoile est définitivement indissociable de ma vie. C’est une des
raisons qui m’ont conduit à choisir la boucle locale 780 de
L’Alsace à Vélo, à l’invitation d’Alsace Destination
Tourisme,
« De part et d’autre du Rhin de Brisach à Breisach ».
« De part et d’autre du Rhin de Brisach à Breisach ».
Jeudi 9 juillet. Une belle journée
est annoncée par la météo. Il est un peu plus de 10 H quand je me
présente à l’office de tourisme Rhin - Brisach, face à la place
d’Armes. Un garçon tient l’accueil, à
remarquer dans un domaine
très féminin. Les locaux ont été joliment rénovés depuis ma
dernière visite. Et c’est la charmante Aurélie qui a été
mandatée pour accompagner ma route.
La BL 780 affiche 34,7 km pour 81 m de dénivelé. Un parcours
facile, ce qui n’empêche pas d’utiliser le vélo à assistance
électrique, le mien fourni par un loueur de Blodelsheim.
Le parcours « allie la
richesse du patrimoine historique à l’histoire de l’énergie
électrique issue notamment du Rhin, véritable trait d’union du
circuit ». Nous devrions partir de Fessenheim, mais c’est
depuis Neuf-Brisach que nous nous mettons en route. D’abord, un
arrêt dans les remparts, avec la visite d’une des huit tours
bastionnées. Celle des Beaux-Arts en l’occurrence. Comme ses
sœurs, elle aurait pu abriter un demi-millier de soldats. En
décembre dernier, la commune inaugurait en grande pompe une autre
tour rénovée, elle aussi destinée aux événements culturels et
festifs. Les sculptures animalières géantes à l’extérieur ont
été défraîchies par le temps et les intempéries, mais forcent
toujours le respect. La Porte de Belfort, la seule qui ne comporte
pas de route, donne sur la reproduction artistique de la péniche de
Marckolsheim qui avait coulé en son temps.
A l’heure de l’apéritif, nous
nous arrêtons à la brasserie St-Alphonse de Vogelgrun. Je suis
intrigué par l’architecture du bâtiment. Joël Halbardier, le
patron, me donne l’explication ; c’était la salle des fêtes
du village rhénan. Joël est originaire de Belgique. Son père est
arrivé dans le pays de Brisach par la métallurgie. Lui-même est
ingénieur en mécanique, mais passionné de bière depuis longtemps.
Il brassait d’abord pour son plaisir. Dans les années 2000,
St-Alphonse était l’une des quatre micro-brasseries en Alsace.
Elles sont une soixantaine aujourd’hui. Dans la bande rhénane, on
produit 4000 litres par jour. 2020 s’annonçait exceptionnelle.
Malheureusement , la Covid-19 a sévèrement frappé la
profession. 70.000 litres ont été jetés au printemps par
St-Alphonse. Et Fessenheim
s’éteint. Heureusement, les CHR sont restés fidèles. Mais il a
fallu leur nettoyer les installations pour la pression. C’est par
le service que Joël a même
gagné des clients. Il
remercie aussi la grande distribution qui ne l’a pas lâché.
Dans
l’espace de vente pendent des sorcières. « Pour conjurer le
mauvais sort », plaisante Joël, qui regrette
les manifestations festives de Neuf-Brisach. Ce n’est pas le
territoire d’ailleurs qui fait vivre la brasserie. Depuis le temps,
le brasseur s’est fait connaître dans la région. Désormais, il
va pouvoir revoir les touristes, notamment à l’occasion des
visites guidées de l’office de tourisme. Pour la dégustation, on
repassera.
Pour
le déjeuner, étape au Caballin, un établissement familial dans la
réserve naturelle de l’Ile du Rhin. Une
pause en terrasse, côté parking, mais une savoureuse tarte flambée
escortée d’un verre de blanc. www.hotellecaballin.com
C’est maintenant que la randonnée cyclo commence avec le franchissement de la frontière et un passage à Breisach. Courte escale à l’embarcadère Rheinuferstrasse pour une visite express du FGS Napoleon. Les croisières ont repris sur le Rhin mais le public se fait encore attendre. www.bfs-linie.de
C’est maintenant que la randonnée cyclo commence avec le franchissement de la frontière et un passage à Breisach. Courte escale à l’embarcadère Rheinuferstrasse pour une visite express du FGS Napoleon. Les croisières ont repris sur le Rhin mais le public se fait encore attendre. www.bfs-linie.de
Nous
voilà désormais en route sur la rive droite du Rhin, un
long arc de cercle semi-ombragé. Nous sommes deux, nous avons
l’opportunité de discuter sur le chemin caillouteux tout en
considérant l’espace préservé. En solitaire, ça me paraîtrait
interminable, surtout que le chemin est plat. A ce stade-là, je me
déplace toujours sans assistance électrique, alors qu’il
suffisait de la solliciter pour avancer plus vite…
L’après-midi
est bien entamé quand nous repassons par la frontière. Le pont de
Hartheim inauguré naguère par Jacques Chirac… 50
ans plus tôt démarrait la centrale hydroélectrique de Fessenheim,
devant laquelle nous passons. Bientôt paraît la Maison des
Énergies, musée
EDF de 700 m² emporté par la cessation d’activité du CNPE.
Au
cœur du célèbre village, un arrêt est prévu dans un autre musée,
Schoelcher. Du nom du parlementaire parisien qui œuvra pour
l’abolition définitive de l’esclavage, dont les racines sont à
Fessenheim. Faute d’information donnée de vive voix, nous
poursuivons notre chemin vers
Balgau, le village natal de mon père. Jusqu’à Heiteren, le
bonheur est dans les champs. La bergerie de mon oncle, un vieux
Peugeot D3, le maïs, la soif et le soleil… Nous n’espérons plus
passer sous l’arroseur agricole quand nous sommes exaucés à
l’approche d’Algolsheim… Un instant fraîcheur dans l’effort
qui nous a fait transpirer.
La
dernière étape du voyage nous attend de nouveau dans les
fortifications de Neuf-Brisach. Les abords ne sont pas enchanteurs,
mais le lieu est jubilatoire : le Mausa Vauban. Jeune musée
vivant d’art urbain et de street art. Grâce aux artistes
internationaux qui ont colorié ses voûtes, ce haut lieu de
l’expression artistique fait de la cité de Vauban une destination
culturelle enviable.
www.mausavauban.fr / www.mausa.fr
www.mausavauban.fr / www.mausa.fr
Le
périple s’achève à peine plus loin, à l’office de tourisme.
Aurélie et moi venons de passer neuf heures ensemble. Nous
aurons parcouru une soixantaine de kilomètres au pays de Vauban, sur
des vélos à assistance électrique. Une incongruité quelques jours
après la mise à mort de Fessenheim.
La BL 780 est l’une des 55 proposées par le collectif Alsace à Vélo, des tracés de 20 à 50 km à accomplir à la demi ou à la journée autour d’une thématique forte et au départ d’une eurovéloroute.
www.alsaceavelo.fr
�������� Quel talent �� Quesque j'aimerais avoir ta plume ������
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