23 juillet 2020

CASEM ’ ART URBAIN A NEUF-BRISACH




En clôture de ma journée de découverte du Pays de Brisach à vélo (voir Alsace à vélo BL780), Aurélie m’a conduit au Mausa Vauban, le musée en vue du territoire.


C’est pourtant un recoin de Neuf-Brisach, qui à l’extérieur ne paie pas de mine. L’habitat contemporain voisine avec les vieilles pierres des fortifications Vauban. Des murs peints annoncent la couleur : on entre dans l’univers des artistes de rue. Voici le Mausa Vauban, musée d’art urbain et de street art, à deux pas de la Porte de Belfort. Au bas de l’escalier, un couple échange cordialement avec des visiteurs. Clémentine Lemaître et Stanislas Belhomme. 



Ce sont les fondateurs de ce nouveau musée Vauban qui se développe dans une casemate de 1200 m². Ils ont eu le coup de cœur pour ces murs et le temps leur donne raison. En à peine deux ans, ils ont forgé un écrin solide au plus vieux mouvement de l’histoire de l’art. Et reçu plus d’artistes qu’ils ne l’escomptaient. Près d’une trentaine. Du beau monde, de réputation internationale, séduit par les les lieux auxquels chacun a apporté sa touche : «  le portrait de Vauban réalisé par le pochoiriste des grands hommes du Panthéon C215, les fresques de Seth le globe-painter, les grands corps blancs de Jérôme Mesnager, l’enfant de Colmar, les installations immersives de Denis Meyers et Levalet, le Lascaux du graffeur de métro Nasty, la Marilyn Monroe de Pure Evil, les photographies XXL de Joseph Ford et la chapelle de Guy Denning ». 




Les hôtes en résidence travaillent en présence du public qui n’en attendait pas tant, laissant parfois leur matériel en souvenir. Les belligérants d'hier avaient apprêté les voûtes avec un enduit. C’est dans cet abri, au frais et ventilé, que nous cheminons, de salle en couloir, entre des réalisations de tailles et techniques différentes, pochoir, fresque, peinture, collage… Les interventions voisinent avec des souvenirs de guerre comme ces rails et cette inscription en allemand. 






Une explosion de couleurs et une galerie de personnages qui racontent. C’est un musée vivant, avec des artistes vivants, souligne Stanislas, agréablement surpris de la fréquentation, 35.000 personnes depuis juillet 2018, et du public, des scolaires aux personnes âgées. Les voisins du Bade-Wurtemberg comptent pour une grande partie des visiteurs. Les artistes et leur constellation font le reste pour la promotion du lieu. Les créateurs du Mausa ne voulaient surtout pas d’un musée aseptisé de centre-ville. Le projet est évolutif, Stanislas rêve de louer des casemates supplémentaires que ses invités sauront habiller. C’est le work in progress comme il dit. Et comme produit d’appel ou pour ceux qui ne peuvent franchir la porte métallique du musée, des artistes créent en-dehors des murs, comme à la piscine de Vogelgrun.

Un bel endroit qui requinque un cyclotouriste éreinté, un accueil chaleureux, un lieu d’apprentissage du graff… Vauban aurait été fier sans doute qu’on habillât et égayât ses puissants dédales.



Avant les street artistes, des scouts avaient laissé leur empreinte pendant la dernière guerre.




Mausa Vauban, Place de la Porte-de-Belfort, Neuf-Brisach, du mardi au dimanche.
Gratuit pour les moins de 10 ans.




#mausavauban













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