ROCADE NORD DE MULHOUSE : L'AUTOROUTE SOUS LE SOLEIL

Au cœur de l'été, visite de chantier autoroutier par plus de 30° à l'ombre. Nous sommes le 21 août, sur l'A36 dans la rocade nord de Mulhouse. Le contrat de plan Etat -Région 2015 - 2020 a inscrit la mise à 2 X3 voies de l'autoroute pour un montant de 30 M€ (tarif TTC 2008). En 2018, les travaux portent sur un peu plus de 5 km dans le sens Belfort/Allemagne et sur la bretelle Belfort vers RN66 Thann, plus deux bassins de rétention. L'an prochain, ce sera dans l'autre sens. Le chantier finira en 2021 par l'élargissement d'un ouvrage SNCF.

10 à 35 personnels opèrent sur ce chantier TP très mécanisé qui va rajeunir une chaussée fatiguée. Après trois décennies de fréquentation, il faut renouveler les couches. Fondation, base puis roulement constituent un habillage de 25 cm dont une partie provient de matériaux recyclés. Sous un soleil de plomb nous verrons la machine à extruder, qui façonne les modules du caniveau en béton mais peut aussi produire les glissières. Plus loin, la raboteuse précédée du semi-remorque qui reçoit les gravats. Un chapelet de camions aussi. Et des ouvriers qui s'affairent sur les bassins de rétention. L'un d'eux a une capacité de 1800 m3 pour une superficie de drainage de 8 ha.
Les volumes parlent d'eux-mêmes : cette année, 200.000 m2 de chaussée rabotée, 53.000 t de grave bitume et de béton bitumineux...

Au 21 août, les délais sont tenus, malgré les intempéries de mai. Les perturbations moindres que prévu, grâce à la communication de la DIR Est. L'A36 sera rouverte fin novembre dans le sens Belfort/Allemagne à 2X3 voies entre Coteaux et Mulhouse Centre.

DÉGOUPILLER UN CRÉMANT AU RENARD D'ARGENT (STEINNBRUNN-LE-HAUT)

J'ai une affection particulière pour les réouvertures exceptionnelles de cafés, aux fins de conserver la licence IV.
C'est le cas du Renard d'Argent à Steinbrunn-le-Haut, une commune de six cents âmes à équidistance de Mulhouse, Altkirch et Sierentz. Voilà un bistrot né avant la guerre  et qui s'est endormi au début de ce siècle, alors qu'il profitait d'un emplacement enviable dans la traversée du village avec des possibilités de stationnement. Peu à peu les cafés s'éteignent, emportant un pan de l'histoire sociale de leur environnement. 
Au Renard d'Argent a été un haut lieu de l'animation naguère, où le tout-Steinbrunn supérieur se retrouvait. C'était la sortie de la messe dominicale, c'étaient dans l'arrière-salle les répétitions des musiciens des sapeurs-pompiers locaux, les représentations de théâtre voire le cinéma. C'était la jeunesse insouciante de Marlène, qui à 22 ans changea d'air(e) en accompagnant son époux Joseph au marché de Mulhouse, dans la vente de volailles. Jusqu'à dernièrement, Marlène et le "Papy" régalaient les amateurs de poulet rôti.
Depuis quelques années, la vaillante septuagénaire rouvre aussi pour quelques jours en août le café familial. Le juke-box a disparu mais les arômes de l'estaminet sont toujours vivants.
Jeunes et moins jeunes poussent la porte et partagent un moment de convivialité avec la tenancière éphémère.  Pour la maire Vincent Strich, voisin, c'est un passage naturel.
Marlène est aussi pétillante que son crémant. Quand le Renard redeviendra une silencieuse tanière, certains prendront déjà date pour 2019.

CAMPING : L'AIR DE LA DOLLER

Francis Maranzana. Camping de la Doller

Le bonheur est dans le pré. Il l'est aussi sur les terrains de camping. A l'entrée de la vallée de la Doller, les sites se succèdent. A peine sorti de Pont d'Aspach, le camping Les Castors est depuis cinq ans entre les mains d'exploitants expérimentés. Michel Eckendorffer et sa famille en sont à leur quatrième exploitation. Ils étaient en Haute-Saône et à Issenheim précédemment. A cinq minutes de l'A36, ils gèrent un camping familial de 135 emplacements, ouvert de mars à novembre. En bordure de forêt et de rivière, ils offrent un étang pour la baignade naturelle et la pêche. Le plus, des hébergements insolites. Les Castors, une étape sur la route de Masevaux pour une nuitée de migration ou pour se poser quand on habite la région mulhousienne.

Photos DR

Quelques kilomètres plus loin, le village de Guewenheim et, à l'écart des habitations, le camping de la Doller. Un petit terrain familial récompensé régulièrement et géré par une association. C'est l' évasion des Campeurs d'Alsace section de Wittenheim, depuis plus de cinquante ans. Particularité : une zone en exploitation touristique officielle et gratifiée de trois étoiles, une autre sous la responsabilité des bénévoles, mais un chapeau associatif pour l'ensemble. Accueil sportif et familial, d'avril à octobre. A la présidence, Francis Maranzana, un pilier du lieu mis à disposition naguère par un Guewenheimois. Piscine, minigolf, aire de volley-ball et de pétanque, autant d'atouts pour une clientèle des régions voisines et locale, sans oublier les 180 kilomètres de sentiers balisés alentour. 

Photos DR

A la mi-août, l'été en est encore à la chaleur et à l'ensoleillement. Les Castors comme la Doller en profitent. Cette saison, il n'y a pas lieu de raccrocher sa caravane pour filer vers le Sud.

Michel Eckendorffer. Camping Les Castors

 D'autres terrains vous accueillent dans le secteur, dont le camping Les Rives de la Doller à Masevaux.

ALSACE 45 : LE DEBARQUEMENT DE LA DOLLER

La gare de Sentheim près de Masevaux où le temps semble arrêté... La maison voisine n'a pas été rafraîchie depuis des décennies. Mais dès qu'on entre dans l'emprise ferroviaire, c'est justement un bond de plus de soixante-dix ans qu'on fait dans le passé. La barrière annonce "Camp lieutenant Hodin". Un half-track à l'étoile US braque ses optiques dans notre direction, sentinelle d'acier sur une place d'armes improvisée. Des Jeep Willy's, des Dodge, des GMC sont positionnés le long de la halle et dans l'alignement des arbres. Alsace 45 est de retour dans la vallée de la Doller pour le grand pont de l'Assomption.

Cette association loi 1901 fut créée en 1995 par un jeune collectionneur, Valéry Guillaume, carrossier de métier. Avec d'autres passionnés, il réunit alors des véhicules américains de la Seconde Guerre puis des uniformes et des équipements. Alsace 45 a pour objet la conservation du patrimoine militaire et la reconstitution historique, en hommage à la Première Armée Française du général de Lattre de Tassigny. Elle rappelle par ses matériels les unités du débarquement de Provence en août 44 à l'entrée en Allemagne en 45. Depuis quelques années, Valéry et sa trentaine de membres investissent le domaine médical. Ils ont acquis, toujours sur leurs deniers personnels, une impressionnante collection de médecine de campagne, exposée sous une lourde tente de deux quintaux qu'il a fallu ériger non sans mal. Valéry de par son ancienneté a pris du galon dans la troupe. A 48 ans, il campe le médecin-capitaine avec justesse. Le docteur des tôles dans le civil fait le chirurgien de guerre, fier de ce qu'il a amassé avec le temps et le coup de pouce du destin, comme cet appareil de radiographie. Des boîtes sont neuves. Car ce qui ne peut être récupéré peut être reproduit à l'identique. Valéry insiste sur la mise en commun des objets. Et lance un appel aux candidats. L'association accueille les volontaires qui s'engagent dans la reconstitution, leur fournissant au besoin le paquetage. On croise des jeunots en effet, qui débutent en hommes du rang. Les tentes forment un ensemble structuré, sur lequel veillent des chiens. La guérite du soldat étant désertée, ils ne seront pas de trop la nuit venue, la sentinelle n'étant pas un garde-chiourme non plus.

Plus loin, un bar à l'enseigne "Chez Suzan" qui annonce encore un film ce soir. On y fait la conversation avec des gens de passage et les tenanciers. A l'arrière-plan, une ligne de sous-vêtements féminins danse avec le vent. Une Jeep est arrêtée sur les rails, avec des roues adaptées. En Birmanie, m'apprend un jeune, les Américains patrouillaient sur la voie ferrée, la route étant impraticable. Efficace.
En revenant sur mes pas, je croise la brigade de cuistots. Elle extrait un gâteau au chocolat de sa cuisine à essence de fabrication américaine aussi. Comme à la guerre. Chaque tente a sa fonction, chaque participant son poste. Des femmes sont dans le jeu aussi qui secrétaire, qui infirmière.

Alsace 45 passe son troisième séjour à Sentheim en collaboration avec le Train Thur Doller Alsace qui refera circuler sa rame vapeur mercredi. D'ici à là, les passionnés partagent leurs connaissances et leur enthousiasme avec le public, qu'ils reçoivent gracieusement de 9 à 18H.
Puis il faudra songer à faire place nette. Le week-end prochain, l'association labellisée ONACVG s'installera à Belfort, sous la thématique de l'Indochine.

HAPPY BOURGOGNE / CASSISSOTHERAPIE° A MEURSAULT

DR

Après mon escapade pédagogique en compagnie de Sandrine Lanaud dans les vignes de Gevrey-Chambertin, mon lundi bourguignon se poursuit à une quarantaine de kilomètres au sud, dans un autre vignoble de renom, Meursault.
La capitale des vins blancs de Bourgogne. Mais l'étape ne sera pas vinique. J'ai choisi une expérience nature & bien-être dans le programme Happy Bourgogne. 

Il va être 14 H quand je me présente à la réception du château de Cîteaux - La Cueillette, hôtel et spa au cœur des vignes près de Beaune. Le Cassissium de Nuits-Saint-Georges n'est pas loin. Coralie va s'occuper de mon corps. Un voyage d'une petite heure au pays de l'or noir de la région. L'équipe de Claire m'a concocté une séance de Cassissothérapie°. Dans la pénombre de la cabine, une musique relaxante mais une atmosphère sans référence à l'Asie. Un gommage douceur au cassis chaud, un enveloppement à base de pulpe de petits fruits rouges et pour finir un massage du dos et des jambes. C'est une des prestations de la Fruitithérapie° du Dr Garnier, le propriétaire des lieux. 

Le soin achevé, je peux prolonger le moment de détente dans l'espace dédié : piscine, bain à remous, sauna, hammam, salle de repos et tisanerie, jardin à chaises longues.

Deux heures ont passé. J'attends Jean Garnier pour un entretien. Un homme descend le grand escalier. Il porte un bermuda rouge. C'est lui. Nous ferons un tour de cadran ensemble, mais nous pourrions partager plus longuement encore, n'était ma longue route du retour.

Le Dr Garnier a été médecin de campagne mais surtout clinicien spécialisé dans l'esthétique et la nutrition. Un matin de 2009, il entra dans ces murs et le soir-même, l'acte de vente était paraphé chez le notaire. La propriété fut autrefois une ferme appartenant aux moines de Cîteaux. Elle devint château d'apparat pour le compte d'un négociant en vins dans les années 1860. La demeure entra ensuite dans la famille d'Emile Loubet, avant d'être cédée à des viticulteurs. Jean Garnier n'habite pas le château qu'il a transformé en hôtel de 19 chambres, préférant la petite maison qui lui fait face. Bordeaux a Caudalie°, Meursault a la Fruitithérapie°. Tout Bourguignon sait les vertus des fruits rouges et de la baie de cassis. Antioxydants, oligoéléments, minéraux... Le médecin du bien-être s'approvisionne localement, à la Ferme Fruirouge de Concoeur, qui lui fournit des produits bio. Outre les quatre fruitithérapeutes, La Cueillette emploie près d'une vingtaine de personnes au service d'une clientèle pour moitié internationale et pour moitié régionale. Avant de prendre congé de ce lieu vivifiant, Jean m'emmène dans les caves chargées d'histoire. Les voûtes médiévales paraissent libérer des cantiques monastiques. Le temps n'a plus d'emprise ici. On en oublierait presque la Cassissothérapie° qui elle aussi a ranimé le corps mis à mal par les jours caniculaires.

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lacueillette.com 

Château de Cîteaux à Meursault (21)
Hôtel restaurant bistrot et spa