20 août 2018

DÉGOUPILLER UN CRÉMANT AU RENARD D'ARGENT (STEINNBRUNN-LE-HAUT)




J'ai une affection particulière pour les réouvertures exceptionnelles de cafés, aux fins de conserver la licence IV.
C'est le cas du Renard d'Argent à Steinbrunn-le-Haut, une commune de six cents âmes à équidistance de Mulhouse, Altkirch et Sierentz. Voilà un bistrot né avant la guerre  et qui s'est endormi au début de ce siècle, alors qu'il profitait d'un emplacement enviable dans la traversée du village avec des possibilités de stationnement. Peu à peu les cafés s'éteignent, emportant un pan de l'histoire sociale de leur environnement. 
Au Renard d'Argent a été un haut lieu de l'animation naguère, où le tout-Steinbrunn supérieur se retrouvait. C'était la sortie de la messe dominicale, c'étaient dans l'arrière-salle les répétitions des musiciens des sapeurs-pompiers locaux, les représentations de théâtre voire le cinéma. C'était la jeunesse insouciante de Marlène, qui à 22 ans changea d'air(e) en accompagnant son époux Joseph au marché de Mulhouse, dans la vente de volailles. Jusqu'à dernièrement, Marlène et le "Papy" régalaient les amateurs de poulet rôti.
Depuis quelques années, la vaillante septuagénaire rouvre aussi pour quelques jours en août le café familial. Le juke-box a disparu mais les arômes de l'estaminet sont toujours vivants.

Jeunes et moins jeunes poussent la porte et partagent un moment de convivialité avec la tenancière éphémère.  Pour la maire Vincent Strich, voisin, c'est un passage naturel.
Marlène est aussi pétillante que son crémant. Quand le Renard redeviendra une silencieuse tanière, certains prendront déjà date pour 2019.



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