12 avril 2017

PHILIPPE THUET SE RETIRE DU VIEUX COUVENT

Ça bouge dans la restauration mulhousienne avec le départ à la retraite de deux entrepreneurs emblématiques. Luc Ehrhart, patron de l'Auberge du Zoo depuis 32 ans. Et juste avant, en mars, Philippe Thuet, le propriétaire des Caves du Vieux Couvent, dans le centre historique. Une vieille table de Mulhouse comme celle du Rebberg. Philippe Thuet y aura donné 40 années de sa vie, dont 39 aux commandes. Lui qui s'était projeté dans les arts graphiques est devenu cuisinier et restaurateur spécialisé dans la gastronomie de terroir : fleischschnaka, presskopf, foie gras, choucroute aux poissons, abats. Une carte alsacienne que le jeune retraité appelle à perpétuer car, estime-t-il, "il devient difficile de manger alsacien à Mulhouse".
En quatre décennies, le chef a régalé des générations de convives. Il me revient ce coq aux raisins que j'ai reproduit il y a vingt ans. Philippe apprécie beaucoup les volailles au vin jaune, me confie-t-il, en fouillant sa mémoire. Lui reviennent les stammtesch biquotidiens et les innombrables rencontres dans son établissement, Jane Birkin, Jean-Edern Hallier, Raymond Barre...
Passionné d'art, Philippe Thuet va pouvoir y revenir après avoir trouvé un repreneur de confiance.
Au Vieux Couvent, changement dans la continuité.


                               Et Luc Ehrhart avant de passer le témoin à l'Auberge du Zoo.

11 avril 2017

LA CARPE MONTREUSIENNE

Sur l'initiative de Monika Munch, directrice de l'office de tourisme du Sundgau, me revoilà dans le pays de Dannemarie, à la frontière avec le Territoire de Belfort. C'est le secteur des Montreux, deux dans le Haut-Rhin, le troisième belfortain. Le rendez-vous est fixé à Montreux-Jeune, le village du défunt René Pierre, chantre du patois roman. Grâce à cet infatigable locuteur ajoulot, la commune affiche son nom dans les deux langues.
Rue principale sous le soleil d'avril. Face à la célèbre Maison Péronne, le restaurant Aux Trois Fleurs. Le parking est bien occupé, signe d'une bonne fréquentation. Le village n'est pourtant pas sur un axe passant. Mais beaucoup de Francs-Comtois font le voyage pour la friture de carpe, spécialité de la maison et du Sundgau. 
Aujourd'hui, c'est le temps des Carpailles, saison courte de la carpe revisitée par une petite dizaine de restaurateurs. Aux Trois Fleurs y participe. Au menu, une trilogie escortée par un pinot auxerrois. 
Pour la mise en bouche, une petite quiche à la carpe accompagnée de salade verte aux noix.  La présence du poisson est discrète mais l'ensemble est agréable. Le plat suivant mérite attention : nems de carpe. Rouleaux ouverts, secondés par des légumes et soulignés d'une sauce pinot noir. Remarquable présentation sur une assiette reproduisant les écailles d'un poisson. En pré-dessert, une profiterole de carpe, à découvrir. Avant le café, retour à un classique néanmoins délicieux, le vacherin.

A l'issue du déjeuner, le chef vient nous saluer. Christophe Berger est aux commandes de l'établissement qu'il a créé en 1991  à partir d'une ancienne ferme avec écurie. D'une maison sundgauvienne, le maître restaurateur a construit une table plaisante et accueillante qu'il a continué de rénover dernièrement en lui donnant un cachet contemporain dans une ossature bois.
Pour les derniers jours de la semaine Sainte, il fera le plein. Vendredi est traditionnellement dévolu à la carpe frite. L'agneau régnera à Pâques.




                                                                                               

7 avril 2017

BANTZENHEIM (HAUT-RHIN) LE VILLAGE DES MOTOS

 

 

 

 

Depuis quatre ans, le village rhénan de Bantzenheim s'est taillé une belle notoriété en France et à l'étranger grâce à La Grange aux Bécanes. L'an dernier, 4.500 visiteurs se sont arrêtés dans l'ancienne exploitation agricole convertie en musée de la moto.






A l'origine, un collectionneur originaire de Mayenne et établi au village, Raymond Lemoine. A presque 90 printemps, ce féru de la moto se montre toujours au guidon d'un de ses engins . En 2006, il fit don à la commune de plus de 90 modèles anciens amassés pendant deux décennies... Le patrimoine fait la part belle aux Ravat. Il s'enrichit régulièrement, la commune recevant de nombreux dons, qui remplissent déjà trois granges. On estime l'ensemble des deux roues du musée et de la réserve à 150 exemplaires, de quoi faire un roulement. D'avril à octobre, le musée est ouvert au public. En période hivernale sauf janvier, mois de sommeil, il est accessible aux groupes.

Porté par l'association des Amis de la Grange à Bécanes, des passionnés qui restaurent, réparent et entretiennent les machines mais qui assurent aussi la promotion de leur vitrine et tiennent la maison le dimanche, le musée a rapidement trouvé son public et sa place dans le réseau des établissements de la culture technique de M2A.  En mai, il prendra part bien sûr à La Nuit des Mystères. 


Pour la nouvelle saison, La Grange aux Bécanes s'est trouvé un nouveau partenaire dans le Musée du Jouet de Colmar, qui met à sa disposition pour deux ans une vingtaine de motos miniatures sculptées dans le bois à l'échelle de 1/10e. Des reproductions d'une grande précision laissées par un ancien pilote, Michel Heuqueville. Ce sont encore des restaurations marquantes, dont celle du tricycle Wilhelm - Meyer de 1960 et une présentation de mobylettes. 

La Grange reçoit de nombreux visiteurs allemands. Ce qui a peut-être poussé l'OLCA, l'Office pour la Langue et la Culture d'Alsace et de Moselle à imaginer un lexique alémanique, "s ' Motorrad", qui décortique les pièces de la moto en dialecte bas-rhinois. Ça peut toujours servir.

Enfin, le 23 avril à 10H, Bantzenheim célèbrera la messe des motards. Tout deux roues motorisé sera béni. Une grâce pour un village qui étonnamment compte de nombreux motocyclistes.

 

www.lagrangeabecanes.fr  




3 avril 2017

LA DERNIERE MARAUDE





Avant la trêve des beaux jours, voyage éphémère dans la nuit des Mulhousiens ravitaillés par l'aide d'urgence.



Dimanche 02 avril 20H30. La nuit est tombée sur la rue Vauban où passent quelques personnes. Boulevard des Alliés, la croix lumineuse des pompes funèbres met du violet dans l'artère. Dans quelques minutes, les bénévoles de l'équipe du soir seront dans les locaux de la Croix-Rouge. C'est la dernière tournée de la campagne hivernale. Autour de Gaby, figure du bénévolat associatif mulhousien et responsable de la team sociale, Eric, nouveau venu qui trouve du sens à son engagement, Didier, jeune retraité qui a fait la route depuis la vallée de la Largue et deux femmes, Fatiha, investie depuis des années dans l'union locale et H. qui requiert l'anonymat. En temps normal, l'équipage comporte au moins trois éléments. Les derniers jours ont été marqués par un afflux important de personnes à la distribution devant la gare centrale. Cinq volontaires ne seront sûrement pas de trop. Gaby lit le compte-rendu de la veille et partage les consignes. On emporte les derniers produits frais et de quoi alimenter le maximum de demandeurs. Il manque une thermos. Hier soir, une main malveillante ou inconsciente l'a volée lors du ravitaillement du véhicule. Didier prend le volant. Il est 21H14. La température printanière, 14°. Sitôt en route, le chef d'équipe prévient le 115. La maraude est enclenchée. Direction le parvis de la gare. Le fourgon blanc arrivé, les premières personnes s'approchent. Leurs visages sont familiers. Dans le hall de départ, mais surtout dans la travée le séparant de l'arrivée, les voyageurs sont désormais rares. C'est la population nocturne qui occupe les bancs. Sans - abri, demandeurs d'asile, gens en transit, gens en quête. Essentiellement des hommes. Après le tour des lieux, nécessaire pour se signaler aux bénéficiaires, les maraudeurs commencent la distribution. Boissons chaudes, kits d'hygiène, gâteaux. Des individus jeunes se fichent des conventions liées à l'âge et passent puis repassent. En une demi-heure, tout est parti. Il faut plier bagage et annoncer un passage ultérieur. 

Mais ce soir, le fourgon ne reviendra pas. Vers 22H30, le samu social envoie la maraude aux Coteaux pour une femme d'une quarantaine d'années à placer pour la nuit. La personne se retrouve à la rue. Elle est conduite en lieu sûr mais là son comportement change soudain. Les maraudeurs craignent le pire, une tentative de suicide sous leurs yeux. Les sapeurs-pompiers sont appelés à la rescousse. Quand ces derniers interviennent, les bénévoles de la Croix-Rouge sont soulagés. La jeune femme est sauvée. La maraude, c'est aussi traiter l'urgence d'une situation banale.


30 mars 2017

CARPAILLES DIEM

La carpe frite est la spécialité culinaire du Sundgau. On vient de loin la déguster dans les restaurants de l'arrondissement d'Altkirch. Pour la 13e fois, les restaurateurs de l'association Le Sundgau, Routes de la Carpe frite  invitent aux Carpailles pendant une quinzaine.

Les Carpailles, c'est la fête du printemps dans l'assiette sundgauvienne. 9 établissements du grand Sundgau, de Montreux-Jeune à Hirtzbach, de Bettlach à Rosenau, participent à cet événement gastronomique et touristique. Le lancement de la campagne 2017 a été effectué au berceau de la carpe, Friesen, village des pisciculteurs, où les chefs ont présenté leurs déclinaisons du poisson d'eau douce, en quiche, en saucisse, en raviole, en pancakes, en profiteroles...


Monika Munch, directrice de l'OT du Sundgau





         


                          Les Carpailles du 31 mars au 14 avril. www.carpe-frite.fr .



28 mars 2017

SALINS - LES - BAINS / HOTEL-RESTAURANT DES DEUX FORTS


 Des truites à l'accueil, le restaurant à l'étage, une vieille demeure remise en couleurs.

 Derrière la fontaine du vendangeur, face à la Grande Saline, l'hôtel - restaurant des Deux Forts impose sa façade blanche. Il est estampillé "Logis de France". Dans le vestibule, un vivier surprend le voyageur. Il est alimenté par une source qui traverse l'immeuble. Nous sommes à Salins-les-Bains, au pays de l'eau salée. Plus de 300 grammes par litre pour le cours qui fit la notoriété de la petite ville.

Dans l'aquarium évoluent ou se tapissent quelques spécimens de la région: saumon de fontaine, omble chevalier, truite fario...



Je prends possession de la  22. Juste au-dessus du restaurant, avec vue sur l'ancien site industriel et le petit marché du samedi matin. Une chambre épurée à la ligne contemporaine, d'inspiration médiévale à mon sens. Propice à la paix du corps et de l'âme.

Beaucoup de Suisses viennent faire étape le week-end à Salins, me confie Julie Sclafer, assistante de direction dans l'affaire familiale de son père. L'entreprise exploite quatre hôtels de même catégorie dans les Logis, trois cocottes et trois cheminées, performance remarquable, dont "Le Bois Dormant" à Champagnole.  A Salins, "Deux Forts" est presque voisin avec "Charles Sander". L'autre maison Sclafer convient mieux aux curistes par ses studios équipés de kitchenettes. "Se faire plaisir en donnant du plaisir" est la devise des Logis de France, rappelle Julie. Si la bâtisse du XVe a été entièrement rénovée, la direction n'entend pas en rester là. Le couchage en couette est en préparation.


Mais passons à table. Il est 19H30 environ ce vendredi soir quand je me présente à mon dîner "Etape". Des clients sont déjà attablés. Trois espaces composent la salle de restaurant au premier étage. Les murs rouges envoient de la vitalité dans cette vénérable demeure. Face à moi, le comptoir du bar habillé d'une photo à la mémoire des sauniers, les ouvriers récoltant le sel.

L'accueil est chaleureux et bienveillant. Sans délai, les verres et les plats vont se succéder. La maison m'offre l'apéritif, un cocktail de macvin  à la griotte avec deux bouchées feuilletées. En amuse-bouche, un peu de chèvre. Le vin de paille escortera le début du repas, foie gras et pain d'épices confectionnés ici. Pour le plat, une cassolette de Saint-Jacques et écrevisses au vin jaune et comté. Le breuvage idoine est dans la recette. Les légumes forment ratatouille en accompagnement. Le chef vient du Sud. Elle s'appelle Solène Seguin. Pas de dessert mais une trilogie de fromages au confit d'orange. Avec le café, facturé 2,10 €, une mignardise. Ce soir, je vais prolonger le léger excès par quelques calories supplémentaires...Un marc du Jura.

 

J'aurai passé une heure environ dans ce restaurant où les tables s'animent. J'y reviendrai dans quelques heures pour le petit déjeuner, que je prendrai bien seul. Mais requinqué et reposé.

 


 

La chef Solène Seguin et Julie Sclafer





Hôtel - restaurant Des Deux Forts   5, place du Vigneron, Salins-les-Bains.

www.hoteldesdeuxforts.fr


Table  <3 <3 <3 <3

Hôtel <3 <3 <3

 

www.jura-tourism.com 

27 mars 2017

DANS LES ENTRAILLES DU DÔME A SALINS-LES-BAINS











Un samedi après-midi de printemps. Visite très privée des greniers de l'hôtel de ville et de la chapelle Notre-Dame-Libératrice au cœur de la cité thermale...

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