LA PETITE VENISE CHAMPENOISE

La Foire de Châlons-en-Champagne est un rendez-vous majeur de la rentrée dans le Grand Est. En marge de la 2e foire agricole de France, city-break dans cette jolie ville à une demi-heure de Reims et préfecture de la Marne.

La première chose à faire à Châlons, c'est la balade en barque (électrique). C'est la visite incontournable proposée par l'office de tourisme. Embarquement devant l'établissement, au choix pour L'Eau'dyssée le jour, Métamorph'eau'ses la nuit ou les deux. Cet après-midi, c'est Noël qui assure la promenade de 40 minutes et les commentaires. Il en est à sa 3e saison. "Châlons se prénomme La Venise pétillante. A une époque l'eau en était la seule source d'énergie et il était important d'avoir de l'eau courante pour évacuer les déchets qui malheureusement allaient à la rivière, mais aussi donner de la force aux moulins pour la farine et le pain, sans oublier les pêcheurs. L'eau c'était finalement la source de la vie". Ville d'eau, cernée par la Marne, Châlons est traversée par le Mau et le Nau. Dans cette Petite Venise champenoise, vous verrez peut-être la faune au détour d'un monument : chevesne, brochet, sandre, cygne, poule d'eau…

En complément, Rand'eau, le circuit lumineux pédestre qui vous permettra d'admirer de la berge les spectacles son et lumière.

                                               www.chalons-tourisme.com 

  

REFAIRE LE VIEUX MONDE CHEZ VALERIE

Pour faire la fête une dernière fois avant le tumulte de la rentrée, les Vitrines de Mulhouse donnent habituellement leur bal des années 80 au parc Salvator. Cette année, ce sera le dernier jour d'août, le samedi 31. Pour se mettre dans l'atmosphère, Sophie Julien, directrice de l'association de commerçants, a eu la bonne inspiration de présenter l'événement chez un nouvel adhérent, Le Cabinet Vintage. 

Voilà une adresse tonique et chaleureuse de l'extension du plateau piétonnier  au cœur de Mulhouse, au 13 de la rue des Bons Enfants. A l'onglerie a succédé une boutique d'objets anciens, témoins d'une époque colorée et plus heureuse que celle de la permacrise que nous subissons. Le Cabinet Vintage a ouvert l'hiver dernier. Il n'aurait peut-être jamais existé si un accident de la vie n'avait pas frappé sa gérante. Valérie a été touchée par une grave maladie dans les années Covid. Dès lors, la Suisse lui a indiqué un jour la sortie (par SMS), après de longues années dans le commerce. Sur les conseils de son conjoint Jean-Christophe, marchand d'art en ligne, l'ex-travailleuse frontalière a démarré une nouvelle aventure professionnelle, pleine de couleurs. Dans son petit univers, on rétrovoyage dans des temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, mais dont beaucoup sont friands, les Trente Glorieuses et ces années 80 chères à certaines radios. Petit mobilier, luminaires, vaisselle, décoration, téléphone à cadran ou à touches, objets fantaisistes et coquins, des rescapés d'un autre âge qui parle à la clientèle. Jean-Christophe s'occupe de l'habillage des murs avec des reproductions d'art, cinétique entre autres. La musique de Mark Knopfler coule discrètement jusqu'au bar. Car c'est aussi un salon de thé où on peut refaire le monde en dégustant le café torréfié à Riedisheim, servi dans ses habits joyeux. Parfois on est rebasculé dans l'ère contemporaine quand un colis Chronopost est réclamé ou déposé. Mais Valérie et Jean-Christophe ont beaucoup de plaisir à échanger sur les trouvailles de leur commerce qui a trouvé sa place au bon endroit. Depuis longtemps le couple chine et vit avec ces souvenirs glanés au fil des vide-greniers et ailleurs. Au Cabinet Vintage, on appréciera aussi les jus de fruits pressés à Strasbourg et les tisanes de Geispolsheim. "Même la machine à café est bas-rhinoise" se plaît à souligner Jean-Christophe. 

Avant le bal des commerçants mulhousiens, on trouvera peut-être un accessoire en rapport avec le thème chez Valérie. A minima, ce sera une belle rencontre dans "une boutique à souvenirs". Avec sa jolie terrasse.

Le Cabinet Vintage à Mulhouse 

 

Hébergements insolites en Haute-Saône / JULIE, LA FEE DE LA PROISELIERE

 J'ai eu le bonheur de participer il y a quelques années à un voyage de presse dans les Vosges du Sud qui m'a emmené à la découverte du plateau des Mille Etangs. En quête de déconnexion estivale dans le milieu naturel et d'un hébergement insolite, je me suis laissé enchanter par L'Angle du Bonheur dans cette méconnue Haute-Saône.

Je m'étais engagé à être sur place sur les coups de 16 heures. Mais la navigation numérique m'a perdu dans la profonde verdure, d'abord sur un chemin de terre, ensuite sur une exploitation agricole. En plein soleil, un homme âgé, rompu à un travail campagnard qui aurait fait fuir le jeune citadin, m'a indiqué enfin le bon cap. J'aurais dû venir par une autre route. Au débouché de mon itinéraire, une propriété qui annonce le lieu. Et un cri de joie : Julie, mon interlocutrice et créatrice du concept. Cette pétillante jeune femme vaut le déplacement à elle seule, débordant d'énergie et aux petits soins de ses hôtes. Nous aurons, d'ici à demain matin, le temps d'échanger avec elle sur son aventure.

Julie et son mari David, sont originaires du Haut-Rhin, de mon Sundgau précisément. Comme de nombreux Sundgauviens, ils avaient trouvé du travail en Suisse. Avec deux revenus de pendulaires frontaliers, le couple avait de quoi voir venir. Mais cette vie avec la tête dans le guidon et sa facilité du pouvoir d'achat s'est arrêtée un jour. Car Léo est arrivé et cet enfant, plus qu'un autre, a besoin de sa maman. Par surcroît, David a dû quitter son emploi à la suite d'une pathologie diagnostiquée en Suisse. Il s'occupe aujourd'hui du domaine aux côtés de son inventive épouse. Lui-même s'est fabriqué à peu de frais un four à pizza et trouve son équilibre dans sa serre, le potager et les animaux familiers comme les poules, les ânes, l'oie et ceux de passage comme les hérissons et le gibier.

Quand Julie et David sont tombés sur cette propriété perdue dans les Mille Etangs, ils n'allaient pas la laisser filer. D'autres Alsaciens se sont établis dans ce département rural où on sait la valeur temps. C'est un autre monde ici, où rien ne se jette si on peut réutiliser. Julie avait imaginé préalablement se tourner vers la pension canine dans sa région natale. Elle a eu le nez creux en choisissant La Proiselière-et-Langle. C'étaient les années Covid. Désormais, elle ouvre ses hébergements insolites à une "clientèle de tous portefeuilles", des duos qui ont besoin de se retrouver, des familles cherchant une expérience au vert, des amants à l'abri de témoins… D'ailleurs, comme nous sommes venus en couple, la maîtresse des lieux a préparé le terrain avec pétales de rose, chocolats et même un jeu érotique, comme j'avais réservé un supplément… romantique.

Le début de soirée se profile.
Le temps d'apprivoiser notre cabane, une construction scandinave chaleureuse avec au milieu des toilettes sèches. Pour la douche, nous devons faire quelques dizaines de mètres pour notre espace privatif. Nous apprécions le confort de l'endroit avec sa cabine à jets.

Julie a attiré mon attention sur la douceur du linge, qu'elle confie à une blanchisserie… sundgauvienne !

Je ne voulais pas me risquer à m'égarer une fois encore pour aller dîner à l'extérieur. Le panier repas fera très bien l'affaire. Julie travaille avec les producteurs locaux et notre table sur la terrasse nous rassasiera. Ecologie, circuits courts, réseau de petits entrepreneurs, on est dans l'air du temps au bord de l'étang que domine la bulle, le troisième hébergement avec les deux cabanes. Je préfère la chaleur naturelle du bois au plastique d'une structure gonflée, quand bien même elle donne de voir le ciel étoilé. Malheureusement, la fatigue de la route m'emportera ce soir encore. Nous éteindrons la lumière vers 22 heures, de quoi étonner Julie qui a emmené son Léo en balade à vélo avant que la nuit n'enveloppe son univers.
Entre-temps, un couple s'est installé vis-à-vis de notre nid douillet, dans la paix de cette clairière.
Nous n'aurons pas le loisir de faire connaissance de par notre relatif éloignement.

La nuit ne sera pas de tout repos. Insolite égale inattendu. Si les cabanes sont protégées des hyménoptères, il faut s'attendre à entendre une autre faune dans ce lieu en pleine campagne. Hérisson, mulot, chouette… Les visiteurs nocturnes. De fait j'aurai du mal à me lever tôt le lendemain. Mais le bonheur de prendre un solide petit déjeuner apporté par Julie toujours. Et ça repart dans la discussion. Voilà une bonne raison de choisir la destination : rencontrer de vraies gens. Par surcroît de belles personnes qui ont trouvé un autre sens à leur existence. Et quand nous repartirons, c'est comme si nous allions quitter des proches, juste inconnus il y a quelques heures.

L'Angle du Bonheur à La Proiselière-et-Langle (70)

07 56 86 95 25

Chambres d'hôtes en Haute-Saône / S'ATTACHER AU FIL DU TEMPS (FOUGEROLLES)

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Pour la deuxième fois en moins d'un mois, nous revenons nous poser dans les Vosges du Sud, à dix kilomètres de Luxeuil-les-Bains. J'ai déniché une jolie adresse à Fougerolles - Saint-Valbert, commune nouvelle du Pays de la cerise. "Au Fil du Temps", chambres d'hôtes sur la route des distillateurs.

Nous nous sommes annoncés entre 16H et 16H30. Le portail est ouvert, nous voilà au 38, Le Château, un des nombreux hameaux de la deuxième commune de Haute-Saône pour son étendue, plus de cinq mille hectares. Sur le perron, une femme nous accueille avec alacrité. C'est la maîtresse des lieux, Patricia, dont le regard est mis en vitrine par une monture d'architecte. Elle aime les gens, elle se plaît à échanger. Cela va bien se passer.

Patricia travaille dans l'industrie à un quart d'heure de sa villa. Martial, son époux, mêmement sympathique quoique plus discret, est lui aussi lié à une activité professionnelle. Ils passent leurs congés d'été à recevoir des hôtes "Gîtes de France", comme nous. La semaine prochaine, ils retourneront à leurs métiers habituels et continueront leur offre touristique le week-end. Leur maison doit être ouverte six mois dans l'année.

"Au Fil du Temps" renvoie à une filature éteinte en 1991, de l'autre côté de la route. Les murs sont toujours debout, mais leur sort serait entre les mains de l'intercommunalité. Patricia et Martial ont acheté l'ancienne demeure de l'industriel, auquel une chambre fait référence, "M. Paul". La villa du XXe occupe 86 m2 sur un terrain de 50 ares, un parc verdoyant où l'eau coule toujours. La fontaine est particulièrement appréciée par temps chaud. 

Le projet des époux Henry s'est concrétisé dans les années Covid. Trois artisans et la famille ont retapé la bâtisse, lui rendant son lustre avec une attention particulière à la décoration. Des tapisseries romantiques, des boiseries blanches et des univers différents, mentionnant le passé textile, comme notre chambre "Coton". Pour le mobilier, les ensembles d'un temps révolu font merveille. J'ai l'impression de me coucher dans le lit de mes grands-parents paternels. L'armoire est resplendissante. Dans la salle de bain privative, c'est le lavabo vintage que je retiens. A l'accueil au rez-de-chaussée, un bureau de commerçant d'un autre âge encore.

Les volets eux sont électriques. Quand notre première nuit sera chaude. Heureusement, nous avons la possibilité de créer un courant d'air. Et maintenant que la nuit vient rapidement, je vais m'offrir une lecture du ciel depuis l'une de nos fenêtres. Certes, il faut compter avec une légère pollution lumineuse communale, des éclairs de chaleur au loin, une ouate nuageuse sur ma gauche. Pourtant la patience sera récompensée. Je compterai quatre étoiles filantes et une chauve-souris, avant de me rendre à Morphée. 

Un plus insolite: le coin café/thé du coffre-fort 

Le lendemain matin, nous sommes les premiers au petit déjeuner. Il est 8H30. Patricia a apprêté un plateau de confitures maison, un buffet de saveurs comtoises et à côté des pains, le cake du jour réalisé par la fille du couple, omniprésente dans la déco de cette maison mais je n'ai pas le souvenir de l'avoir croisée. Les autres hôtes descendent bientôt: un couple de retraités de l'Essonne, qui passera la semaine ici. Puis un autre de la région de Karlsruhe. Il est possible de réserver la table d'hôtes, de quoi prolonger de grands moments de convivialité entre personnes qui ne se connaissaient pas.
Pas de portable à l'horizon. On prend la mesure du temps qui passe, marqué par une vénérable pendule dont le tintement ne m'est pas étranger. La salle à manger donne de partager les programmes et expériences du jour, entre le marché nocturne de Luxeuil et l'ascension du plateau des Mille Etangs en passant par les glaces artisanales d'un producteur de proximité. 

Une spécialité maison pour accompagner l'apéritif 

Patricia défend avec ardeur sa Franche-Comté. Elle désaltère à l'eau de Velleminfroy, remise en bouteille depuis quelques années par l'Alsacien Paul Poulaillon. De même, avec la carte d'hôte tourisme délivrée par l'office luxovien pour deux nuits au moins en hébergement officiel, le visiteur profitera de nombreux avantages auprès d'une série d'acteurs économiques du territoire, commerçants, artisans, industriels, agriculteurs…

Deux jours passent hélas trop vite. Nous aurons parcouru la verte contrée haut-saônoise autour de l'épicentre "Au Fil du Temps". Où il fallait revenir rapidement pour renouer avec la vraie vie, celle de gens vraies. En quittant Le Château, je penserai à cette belle maison de maître sur laquelle veille Patricia, une bénédiction dans ces murs. Et qu'on aura hâte de revoir.

Nuit d'orage fougerollaise

Martial et Patricia, que nous invitons...chez eux 

Chambres d'hôtes "Au Fil du Temps" à Fougerolles (70)

L'ASSIETTE DU JOUR / LAVARET

 Dorénavant, je publierai de temps en temps des idées de plats / recettes de ma facture à partir de découvertes.

Grâce à Poiscaille, j'ai pu découvrir le lavaret, le poisson emblématique du Lac du Bourget. Les deux spécimens livrés ont été pêchés par Olivier Parpillon de Lugrin, vraisemblablement dans le Lac du Léman.
Le salmonidé a une chair appréciée des gourmets.
J'ai cuisiné ce poisson d'après une recette de Riviera des Alpes, à Aix-les-Bains, qui met le lavaret à l'honneur.

Lavaret du Léman, carottes au miel d'Alsace, purée de pommes de terre

NATURISME EN PLEINE NATURE HAUT-SAONOISE

La France est la première destination naturiste. On ne compte pas les spots en Languedoc - Roussillon et en Nouvelle - Aquitaine il y a le berceau  Monta(livet).
Dans les Vosges du Sud, François et Chantal, deux anciens universitaires du Grand Est, ont opéré un grand virage à leur retraite. Près de son village natal, François a investi un cadre féerique pour créer avec son épouse un site naturiste, le premier camping indépendant de la région. En dehors de la Fédération française de naturisme et de tout réseau. Il aura fallu trois ans de travail pour défricher un endroit niché dans la campagne haut-saônoise, qui offre aujourd'hui plus de trois hectares et compte quatre étangs et une piscine naturelle. Un camping à taille humaine avec sa trentaine d'emplacements et hébergements, proche de la route thermale de Luxeuil. Bienvenue aux Etangs de St-Pancras, labellisé camping de qualité. Les Français y sont encore minoritaires, mais ceux qui s'y sont posés y reviennent.

A l'écart dans ce havre de paix, pas de Fiesta Boum Boum. Les visiteurs choisissent cette adresse pour la qualité de l'accueil et la propreté des lieux. On apprécie aussi les toilettes à douchette et le silence. Les pêcheurs ont de quoi taquiner le poisson, les vacanciers pédalo, barque, canoë, paddle à disposition, les bronzeurs une plage de sable où se prélasser.  Une parenthèse de bonheur sans textile. 

Le camping est ouvert de mai à septembre.

 lesetangsdesaintpancras@gmail.com 

70210 Bethoncourt St-Pancras