2 novembre 2022

FESTIVAL SANS NOM : LES BELLES ANNEES D'HENRI LOEVENBRUCK

 On l'espérait exceptionnel. Le Festival Sans Nom a été à la hauteur de son dixième anniversaire. "Il n'y aura pas mieux" annonce Ian Manook alias Patrick Manoukian. Mulhouse a le meilleur festival du polar en 2022 pour le journaliste - écrivain - éditeur. On avait déjà attaqué le menu vendredi avec Henri Loevenbruck.




Le FSN ne se limite pas à un week-end événementiel courant octobre. Les organisateurs gardent le livre ouvert toute l'année et proposent à intervalles réguliers des déjeuners du polar au Mercure Mulhouse Centre. A quelques heures du 10e festival, on a donc déjeuné avec Henri Loevenbruck, parrain de l'édition anniversaire. Une heure et demie de bonheur à écouter cet homme multiple qui déclare être pour la censure mais dit tout haut ce qu'il pense. 


Désormais quinqua, il se classe parmi les papas du confinement. Il a eu le temps de co-créer la vie et de jouer la nounou quand la maman s'est cassé le pied... De 2020, l'écrivain se souvient justement du Festival Sans Nom, un des rares à se maintenir par gros temps de Covid ; "ça nous a fait du bien Mulhouse", de revoir les compères de la plume dans un endroit où l'on sait recevoir et rire malgré tout. Les écrivains, rappelle-t-il, ont une vie sociale réduite. L'enfermement sanitaire va laisser durablement sa trace.
"J'ai rarement vu autant de dépressions ces six derniers mois." Le coronavirus, Henri l'a contracté dès le début, confie-t-il et l'homme en garde des acouphènes. Mais il a traversé l'épreuve avec ses camarades par le jeu de rôle, confesse-t-il. Beaucoup sont arrivés à l'écriture par cette activité. Interrogé par Hervé Weill, le romancier s'amuse: "en France, on parle de bouffe quand on mange". Aux déjeuners du polar de Mulhouse, les plats sont entrecoupés d'une discussion. Forcément, Henri va devoir revenir sur "un des meilleurs romans de la décennie", Nous rêvions juste de liberté

"A moto, on adore être seul à plusieurs"

Ecrit à 42 piges, après un très long travail de documentation. L'auteur est convaincu qu'il s'agit de son meilleur roman, le plus intime, qui parle de moto mais n'est pas un bouquin de bécanes, dont l'intrigue a été voulue nulle part et n'importe quand. Un hymne à l'adolescence, les plus belles années chez Henri... Dans ce projet, il s'est fait plaisir, confie-t-il, mais ce livre aura aussi été "son plus grand four en grand format". Au point que l'écrivain allait rester deux ans sans se remettre à l'ouvrage. Aujourd'hui, le chef-d'œuvre est en cours d'adaptation en Espagne. 5 réalisateurs s'y sont déjà collés. Et il semble très difficile de trouver le bon titre en anglais.

Henri Loevenbruck parle enfin de la société qui change. Il se dit traumatisé par la perte de confiance des gens dans la presse. En voilà un au moins qui garde la sienne aux journalistes. C'est un métier. "Les réseaux sociaux, publions-y les photos de nos chats et de nos chattes."


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire