Décembre 2018
La Bresse. Ce nom évoque le plus grand domaine skiable du massif vosgien. Sa notoriété a été bénéfique aux entrepreneurs comme Régis Laurent, le fondateur et dirigeant de Bol d’air, une PME prospère qui a fait de l’évasion son fonds de commerce. Depuis quatre ans, l’homme venu du parapente propose aussi une escale hors sol dans un village qui a vite trouvé ses habitants, La Clairière aux Cabanes.
Au départ de l’Escargot Géant, bâtiment d’accueil, une douzaine de cabanes sont posées dans un quadrilatère naturel. Cette fois, on me loge dans la plus méridionale, comptant parmi les Cabanes dans les arbres.
Elle
porte le drapeau rouge à croix blanche. C’est la Baraque
du Don Suisse.
Devant la petite maison, l’épave d’un GMC abandonné par les
libérateurs. Soudain on fait un bond de 70 ans dans le
passé.
Chassés de France en 1944, les Allemands pratiquèrent
la politique de la terre brûlée dans leur retraite. Ils
incendièrent La Bresse. Le père de Régis Laurent a connu cette
page d’histoire.
Avec l’aide du Don Suisse, une fondation, des baraquements furent montés après la guerre. La cabane que je vais occuper une nuit s’en inspire.
C’est comme si elle était faite pour moi. Sitôt entré, me voilà dans les années 1940. J’ai l’impression d’aller chez ma grand-mère. Buffet de cuisine en bois à portes vitrées, poste de radio, évier carré, cuisinière à bois, lampes à pétrole, linge suspendu… Des boîtes métalliques à l’éclairage en passant par le mobilier, le décorateur a pris soin d’éviter les anachronismes. C’est presque un sans – faute. Les prises sont actuelles.
La pièce principale est le lieu de vie. On y cuisine, on s’y restaure, on s’y chauffe, on peut y faire sa toilette comme nos aïeux. Pas de salle d’eau, mais un WC à chasse à chaîne comme dans notre enfance. Pour la douche, une cabine privative est prête de l’autre côté du chemin, dans le grand Escargot.
Pour
la nuit, j’ai l’embarras du choix. Deux chambres, trois lits. Ils
rappellent ceux de mes grands-parents aussi. Je me glisse dans un nid
douillet près d’un chevet surmonté d’un petit abat-jour
éclairant la Vierge de Lourdes. A l’époque, on était croyant.
La
nuit sera noire. Le vent s’engouffre dans les arbres. Il pleut un
peu.
Je
dors comme une souche. Je n’aurai pas froid. Je me suis demandé en
entrant comment ce chalet était chauffé, la cuisinière
éteinte…
Par le sol pardi. C’est l’innovation discrète
apportée à la baraque post- Libération. Ainsi, pas de radiateur
électrique incongru.
Au
petit matin, il faut bien sûr sortir sous la pluie et gagner les
sanitaires.
Le jour se lève, j’ai fait un voyage dans le
temps sans rêver de l’exode de Blancfaing de 1944. Les gouttes
glissent sur le métal inerte du GMC.
En
montant prendre le petit déjeuner, je retrouve mes consœurs
parisiennes qui viennent de passer leur première nuit dans les
Hautes-Vosges. Chacune sa cabane insolite, chacune son histoire, son
expérience, son ressenti.
Quand on a dormi dans La
Clairière aux Cabanes,
on pense à y revenir.
D’ailleurs les nuitées sont aussi nombreuses l’hiver que l’été. Et la cabane la plus réservée est aussi la plus chère !
Crédit photos La Clairière aux Cabanes
Autres
hébergements de 2 à 42 personnes.
Location de ski
et Fantasticable sur
réservation l’hiver.
www.la-clairiere-aux-cabanes.fr
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