30 janvier 2023

CRAPAHUTER A KOETZINGUE

 




Je n'avais pas revu la salle Kessler depuis le début 2002. Je la connaissais dans le moindre recoin, pour y avoir coproduit du théâtre alsacien pendant quelques années. En refaisant la route vers Koetzingue ce soir, les souvenirs reviennent. Les répétitions à Heiwiller, le club-house et le restaurant Arbeit de Wahlbach, le site céréalier en rase campagne... L'ASL Koetzingue invite ce 28 janvier à son trail nocturne des Corbeaux, depuis le Dorfhus. Je ne pensais pas y revenir un jour. Mais le sport prime l'amère blessure laissée par l'aventure théâtrale il y a bientôt 25 ans.

J'ai garé ma voiture près de l'église, de façon à parcourir à pied un chemin maintes fois emprunté. Dans la précipitation, je suis parti sans les gants. Alors que le thermomètre doit être sous zéro. Je n'en aurai heureusement pas à m'en plaindre. Dans la nuit, il m'est difficile de reconnaître du monde. "Koetzingue s'est beaucoup ouvert" me confie un bénévole à l'accueil. Un gars m'aborde, un  Altkirchois comme moi. Trois parcours sont disponibles : 5 km à la marche, 10 et 16 km pour les coureurs, sans chrono. Je reste fidèle aux 10, qui me permettent d'ouvrir ma saison trail 2023.




Près du Dorfhus, l'arche de départ, la sono et une remorque de tracteur sur laquelle se hissent trois jeunes femmes. Elles assurent un rapide échauffement dans une ambiance après-ski. Quelque 200 personnes se sont inscrites aux épreuves du jour. Nous serons quelques dizaines à nous élancer dans le 10 km, précédés d'un quad. Les 19 heures viennent de sonner.

Je n'ai jamais couru de nuit. Parinda a eu l'éclair de me confier une lampe frontale qui sera indispensable par endroits. On est prévenu que le tracé est un peu boueux, mais beaucoup moins que précédemment.
Cette fois, je m'étais préparé à l'exercice en réduisant le déjeuner. J'avais la motivation depuis des semaines, l'excitation du moment, les jambes en plus. C'est ainsi que je suis parti avec les premiers pour me retrouver à travers champs et chemins forestiers. Les organisateurs avaient balisé l'itinéraire de flèches et de bûches en feu, partiellement consumées à notre passage.




C'est une agréable sensation de courir dans l'obscurité, surtout que le ciel était bas et sans étoile. Mais sans éclairage, il aurait fallu rester dans la roue d'un autre participant pour se jouer des flaques et des trous. J'ai buté, glissé, pesté contre ce terrain malgré mon lumignon. C'est étrange aussi de s'aventurer poursuivi par une lueur blafarde et l'ombre d'un suiveur, comme dans un mauvais film. Quand soudain montent des airs festifs. C'est le ravitaillement d'eau (froide) assuré par de joyeux drilles.
Mais il ne fait pas soif dans cette nuit hivernale.
Voilà que la pente se reforme. Dans le noir, il est impossible d'apprécier le dénivelé et la distance. Il faut persévérer. 
Deux amies me dépassent, un gaillard dévale comme à l'assaut. Je distance à mon tour une féminine isolée.
Bientôt Koetzingue s'annonce par une entrée qui m'est inconnue. L'éclairage public indiquerait la piste d'atterrissage si j'étais un avion. C'est vrai que je me sens pousser des ailes alors je finis au sprint. Même s'il n'y a rien à compter, c'est mon premier trail de l'année.
Un bref retour salle Kessler où les coureurs et marcheurs prolongent le moment dans la convivialité. Et nettoient leurs chaussures.



D'une maison alsacienne s'échappe de la lumière. Je crois reconnaître un ancien compagnon de théâtre. Mais c'était hier. Je ne cours plus la scène. 








#traildescorbeaux

#aslkoetzingue

#trailnocturne 




8 janvier 2023

EMMANUEL GROSS ROI DE LA GALETTE




Depuis des semaines pas un jour sans qu'on n'entende ou lise la détresse d'un boulanger confronté à l'embrasement de sa facture d'électricité. "On vit le couteau sous la gorge" m'a confirmé Emmanuel Gross, artisan au cœur de Lutterbach. Le chef d'entreprise quinquagénaire est à la tête d'une affaire d'environ quinze personnes. Mais il ne veut pas vivre d'aides, juste continuer à être rémunéré par son travail. Heureusement l'Epiphanie met un peu d'étoiles dans le ciel des boulangers - pâtissiers, car de l'avis d'Emmanuel, les gens continuent de se faire plaisir et prolongent ainsi les Fêtes. 




Dans le laboratoire de Lutterbach, les galettes lustrées reposent sur les grilles. Impeccables. Emmanuel y met tout son amour, toute sa passion et sa longue expérience. Il a remporté deux fois la galette d'or des boulangers haut-rhinois, après que son frère Thierry eut montré la voie. Histoire de voir où il en est par rapport à ses collègues et de ne pas s'endormir sur ses lauriers. En tous cas, Emmanuel n'est pas du genre à attraper la grosse tête.


Chez les Gross, on est dans le pain de père en fils. François avait créé sa maison à Ensisheim. Ses fils ont grandi dans la pâte. Thierry s'est installé en 1987 à Guebwiller. Emmanuel le cadet a suivi en 1991 à Lutterbach. Et son fils Jérôme a repris une boulangerie à Hagenthal-le-Haut plus récemment. Les trois hommes travaillent chacun à leur compte mais en toute complicité, chacun sa spécialité. Chez Emmanuel, les beignets.





En attendant, c'est la pleine saison de la galette. Notre boulanger s'est fixé une date butoir, le 22 janvier. 
Pour la fève, la famille a créé sa collection autour du métier passion, mais les inconditionnels du Racing peuvent aussi trouver la miniature "Femmes de Foot".
L'Epiphanie est toujours liée à une bonne action. Et sur le terrain, les footballeurs finiront par retrouver leur étoile.






30 décembre 2022

NOEL A COLMAR, CA TOURNE !

Décembre se termine, les marchés de Noël se sont achevés pour la quasi-totalité d'entre eux. Colmar a éteint les siens le 29, en présence de la foule. 
Cette année, j'ai visité la préfecture du Haut-Rhin à deux reprises, lors de l'inauguration puis le week-end suivant. L'occasion de croiser Chris Marques, le danseur et chorégraphe...colmarien, ravi de cette parenthèse festive. 


L'attraction de la fin d'année a été la grande roue, sur l'initiative d'un entrepreneur régional, Steve Risch, le patron de Fortwenger, le leader français du pain d'épices. Le manège monumental de 36 m de haut doté de cabines fermées assurait de manière autonome son illumination par Led. Il pouvait emmener une centaine de passagers. En soirée, il devenait restaurant tournant.



Steve Risch (au premier plan) 

Colmar revendiquait "l'âme de Noël". La capitale des vins d'Alsace capitalise sur son patrimoine, avec ces maisons à colombages à croquer comme une gourmandise de Gertwiller, mais aussi sur la diversité des lieux et des marchés. La contrepartie est la fréquentation touristique, cependant génératrice d'affaires. 



J'ai une préférence par ailleurs pour la patinoire colmarienne, que j'avais essayée un jour.
Une vraie surface glacée et de l'espace, à prix attractif. Mais Colmar est une ville de 68.000 habitants. L'équipement offrait 800 m2 dans une atmosphère de Noël à la montagne.














26 décembre 2022

GLORIEUSES DE BRESSE : MISE EN BOUCHE A LA GRANGE ROUGE

#glorieuselouhans #pouletdebresse #glorieusesdebresse #volaillesaop





Ce devait être le dernier accueil presse en 2014, quand nous avions pris la route des Glorieuses de Bresse de Louhans, en Bourgogne du Sud. Nous étions alors une demi-douzaine de journalistes pris en charge par l'accorte Véronique Beigenger. 8 ans plus tard, je me suis retrouvé salle de la Grenette à l'invitation de Destination Saône-et-Loire. Les Glorieuses fêtent leur 160e anniversaire. Dans leur capitale, ce sera en 2025.


Cette fois je suis parti seul avec mon véhicule. Près de 3 heures de route, essentiellement d'autoroute pour effectuer les 250 km me séparant de Louhans - Châteaurenaud, capitale de la Bresse bourguignonne. Le temps est très nuageux et froid mais enfin calme après les intempéries.
Je découvre une formule d'hébergement, l'appart'hôtel, à proximité d'une maison qui plante le décor, "La Poularde", un hôtel - restaurant. ADT71 m'a réservé ce qui se ferait de mieux , l'Appart'Hôtel Eugénie ****, mon appartement portant le nom "Euzèbe". Je suis arrivé dans les pas d'un autre journaliste, avec lequel je n'aurai d'autre échange qu'un "Bonjour". Un confrère d'un magazine culinaire. Heureusement, l'office de tourisme proche m'envoie Loris, un chargé d'accueil récemment intégré et qui va connaître ses premières Glorieuses louhannaises. 




La nuit est tombée. Loris me conduit hors agglomération, à La Chapelle-Naude. Je reconnais La Grange Rouge, centre rural de développement culturel et son ancienne ferme bourguignonne. Une trentaine de personnes s'y retrouvent ce soir pour le Bresse d'Or, concours de dégustation auquel nous avions participé déjà en décembre 2014. Quelques visages me sont familiers, dont Jean-Paul Treboz, figure incontournable de l'agriculture bressane, en charge notamment de l'organisation de la Glorieuse de Saône-et-Loire. En cuisine, d'anciens chefs s'affairent à la cuisson de cinq volailles. Comme dans une salle de classe, nous voilà assis deux par deux, pour la dégustation notée de ces produits d'exception que sont les poulets AOP Bresse. Pour départager d'éventuels ex-aequo, il nous est demandé d'apprécier visuellement déjà les pièces rôties .




J'ai été choisi pour faire binôme avec Cathy, ancienne proviseure, gastronome et membre de la confrérie des Poulardiers qui défilera demain. Nous ne nous connaissons pas, mais nous nous accordons très vite sur les critères du jury, texture, goût, peau, finesse. Cependant je ne retrouve pas le goût de petit lait sur les volailles. Cathy a de la bouteille dans le domaine. Nous devons goûter cinq échantillons de viande blanche et autant de rouge.  

Nous ne saurons pas ce soir quel est l'éleveur qui sort vainqueur du concours, mais un poulet s'est nettement détaché. Et notre notation n'a pas été à côté de la plaque de cuisson.




Comme naguère, après les travaux du jury, un apéritif dînatoire conclut cette rencontre conviviale autour de la volaille et des produits laitiers AOP Bresse. Je découvre à présent le blanc de Viré. Le moment ne s'éternise pas. 




Demain avant le jour, il faudra être salle de la Grenette pour la mise en place des volailles de concours de la Glorieuse louhannaise. 



DESTINATION SAONE-ET-LOIRE                   www.route71.fr

21 décembre 2022

JUKE BOX SIXTIES ET LIVRES NUMERIQUES




En marge des Lumières de Noël de Montbéliard, plusieurs expositions méritent le détour dans la cité des Princes. Un bond d'abord dans un passé pas si lointain pour nombre d'entre nous à la Médiathèque.


Au Centre des Alliés, tout proche de la gare, l'équipe de Pascale Eglin a créé une atmosphère délicieusement rétro sur deux niveaux. "Balade dans les 50's & 60's", décennies pétillantes et colorées de l'après-guerre. Youssef, collaborateur de la directrice, se passionne pour la musique de ces tendres années qu'il n'a pas connues. Il a suggéré ce voyage au pays du robot Peugimix et de l'électrophone valise, agrémenté depuis son lancement d'une trentaine d'animations dont un bal hors les murs. 




La médiathèque a fouillé dans ses archives pour restituer les Une de Paris-Match ; d'autres ont apporté leur contribution, comme le collectionneur et marchand Laurent Methot et sa vingtaine de chaises design et l'ancien conservateur adjoint Bernard Goetz et ses poupées Barbie. Le lycée Les Huisselets a reproduit une robe dont les fleurs voisinent avec "Le manège enchanté" et "Bonne nuit les petits"... 






Youssef constate que les Belles Américaines attirent toujours les regards, tandis que deux juke-box se font face, l'un de 1961, l'autre réplique de l'ère numérique. Chacun a l'occasion de s'émerveiller en rafraîchissant sa mémoire ou en imaginant la vie quotidienne des générations précédentes. 









On apprend enfin que Montbéliard fut jumelée après la guerre à Greensboro, ville de Caroline du Nord. Pascale Eglin considère une photo noir et blanc sur laquelle elle apparaît jeune. Dans un an, elle fermera son livre professionnel. Mais le 30 décembre, l'expo vintage s'achèvera sur la projection de "La Bamba", film de 1987. L'histoire de Richie Valens nous met déjà 35 ans dans le rétroviseur. 





Médiathèque de Montbéliard  6, avenue des Alliés 



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11 décembre 2022

LES BEAUX SAPINS DE HUNINGUE

 




A l'écart des grands marchés de l'Avent noirs de monde, la Ville de Huningue a proposé pendant près de dix jours son premier Village de Noël place Abbatucci. Comme dans nombre de petits marchés, des artisans locaux et de la petite restauration. Une maison proposait son bretzel à 2 € "parce ce qu'il faut bien lui donner un prix" et compte tenu de la flambée des coûts. Il est vrai qu'on est dans le Pays des Trois-Frontières mais toujours côté français.
En revanche, la bonne surprise est venue du Carrousel Jules Verne, qui affichait 50 centimes le tour de manège. Un prix imbattable. 

Pour cette dernière journée de l'animation de Noël sur la grande place de la cité Vauban, l'orgue de barbarie et une formation musicale festive ont distillé leurs airs devant un nombreux public familial. 

Huningue a trouvé la bonne formule pour créer l'atmosphère d'une place de Noël avec force sapins. Saint-Louis pendant ce temps a remplacé sa patinoire par une structure à luge, en attendant le Noël de la Cité Danzas.







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10 décembre 2022

EN REMONTANT LA RUE BRULEE BLANCHIE



 Il arrive que les intempéries arrêtent un chantier. Aujourd'hui nous n'entendrons pas les puissants tracteurs monter et descendre la rue brûlée, drainant sur la chaussée la terre arrachée au vallon. La neige devenue rare en ville, il m'a semblé opportun de faire un tour sur l'ancien pâturage balafré par les engins de travaux publics et pour quelques heures ou jours recouvert d'un manteau blanc.




La végétation au-dessus de la friche Zeyer a été emportée. Un vieux monsieur s'interroge sur la pertinence de cette transformation qui le prive de sa faune sauvage. Les sillons préfigurent de nouvelles rues. Demain, ce coin oublié d'Altkirch sera probablement livré à un énième lotissement. Le brennta Gassla qui naguère ressemblait à un chemin s'est élargi. Ainsi, l'urbanisation des hauteurs continue. Les investisseurs auront au moins une vue sur les trois "tours" d'Altkirch. 
























  • 09 décembre 2022 texte et photos Pascal Kury

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