20 juillet 2025

DESTINATION BONBONS A PLAINFAING (HAUTES VOSGES)







Les bonbons "La Vosgienne" que nous trouvons en grande surface auront bientôt cent ans. Sauf qu'ils n'ont rien de vosgien. Ils ont été fabriqués dans l'Aisne, avant que la production ne soit délocalisée à l'étranger. Le vrai bonbon made in Vosges  se déguste notamment à Plainfaing à la sortie du col du Bonhomme et à une vingtaine de kilomètres de Gérardmer. C'est le village natal des Claudepierre, fondateurs en 1986 de la Confiserie des Hautes Vosges. Aujourd'hui, près d'un membre sur cinq de la famille y travaille, sous la direction de Fabienne Picard et de son cousin Pascal George



La CDHV peut se vanter d'être la première entreprise agroalimentaire de France par le nombre de visiteurs, environ 300.000 à l'année, ce que compte mêmement le Zoo de Mulhouse. La PME  labellisée cette année Entreprise du Patrimoine Vivant aimerait lisser cette fréquentation sur les douze mois. A cette fin, elle prévoit l'ouverture en 2026 d'un espace scénographique de 700 m2 avec visites des ateliers de fabrication, de quoi augmenter aussi la capacité d'accueil. La création de cet univers immersif s'inscrit dans un investissement pluriannuel de 10 M€ comprenant par ailleurs un bâtiment VPC, un pont et une station d'épuration. La vente par correspondance représente un cinquième du CA, l'essentiel étant généré par le magasin. Il faut dire que l'offre est abondante, une quarantaine de sortes de bonbons, aux jolies formes et aux doux parfums d'autrefois : miel, coquelicot, violette, bergamote (IGP) et bien sûr sapin des Vosges.  Ce sont aussi des brisures pour infusions, croquants, papillotes, nougats etc. Les pionniers avaient compris que pour développer l'affaire, il fallait associer la visite à la vente. C'est un tourisme de savoir-faire que perpétue Fabienne Picard, les explications étant fournies par les confiseurs eux-mêmes. Ouvriers et animateurs formés sur le tas qui ont appris à manipuler des masses à 75° C  après cuisson dans un chaudron en cuivre à 145. Toujours impressionnantes, ces démonstrations entre feu et dégustation du bonbon fini.




 Le circuit court est la règle aux abords de la Meurthe. La vente aux particuliers assure 85% des revenus. On a l'habitude aussi de croiser les vendeurs de la CDHV sur certains événements et les marchés de Noël. Et puis, comme les anis de Flavigny, la confiserie de Plainfaing propose des boîtes métalliques qu'on pourrait collectionner. On peut même les personnaliser à l'image de son entreprise ou d'une bonne cause. La CDHV est naturellement partenaire de la marque départementale "Je Vois la Vie en Vosges".




www.cdhv.fr 

18 juillet 2025

PLOMBIERES-LES-BAINS AUX MILLE BALCONS VIDES









Elle était "la ville aux mille balcons". Ce mercredi matin de juillet 2025, Plombières-les-Bains me désole.  Nous y avions fait escale il y a plus de 10 ans lors d'un accueil presse et eu un aperçu de l'activité essentielle de ce que la nomenclature désigne désormais comme une "commune rurale à habitats dispersés". Le thermalisme. Avec sa vingtaine de sources d'eau chaude, la petite ville des Vosges méridionales  était réputée pour soigner les affections digestives et rhumatismales. Station thermale depuis l'Antiquité, elle comptait près d'une dizaine de sites dédiés. Avant la Covid, des milliers de curistes s'y retapaient. 2025 a sonné le glas de la mono-industrie avec la liquidation judiciaire de l'exploitation Avec, dont la gestion a été décriée. Quatre ans auparavant, le centre de bien-être Calodaé avait ouvert le ban funèbre.

Nous voilà sur la place Napoléon III  face à l'église St-Amé dont la toiture a été rénovée il y a quelques années. Le mobilier, comprenant  l'orgue du XIXe, est inscrit aux Monuments historiques




En descendant la rue Grillot, nous dénichons une adresse insolite, le Broc'Art Bar, lieu convivial de breuvages locaux, fripes et déco décalée. Nous y croisons Lucas, vitrailliste résident. Ce retraité de l'industrie s'adonne pleinement à son activité artistique et tient présentement l'accueil. 




Mais j'étais venu retrouver le passé thermal. Retour vers le centre-ville  où le passant est rare. Nous croiserons à trois reprises un couple de touristes.  Ces derniers ne courent pas les rues non plus. La pizzeria attend le client, mais nous déjeunerons contre toute attente à L'Antre du Panda, un jeune concept 'store tourné vers la pop culture. Le Rémois Romain est passionné par l'Asie. Il tient une petite épicerie et boutique Geek, flanquée d'un espace jeux de société et restauration. Nous allons déguster ses préparations coréennes et je me surprends à les consommer avec les baguettes, que je n'utilisais pas jusqu'alors.




 L'entrepreneur  tient grâce à ses produits de niche et ses animations, me confie-t-il, quand les  autres commerces ont fermé les uns après les autres. Les boutiques d'hier ont été remplacées par des brocanteurs et antiquaires; à défaut les vitrines se sont parées d'objets d'un temps révolu. C'est le nouveau business de Plombières. Les choses anciennes, qui attirent un public en quête aussi de patrimoine et de tranquillité. D'ailleurs un marché nocturne se met en place qui remplira le centre-ville dans quelques heures. 




Nous remontons vers la place centrale en considérant les vestiges d'une histoire glorieuse. Plombières-les-Bains a vu passer des célébrités et des puissants, de Voltaire à l'empereur Napoléon III. La petite ville doit se réinventer à moins de renaître dans cette eau qui lui a tant donné, une des plus chaudes d'Europe. Le robinet du thermalisme a été fermé, mais la culture ne s'efface pas. L'Espace Berlioz, l'ancien casino, est en rénovation. La vie coule toujours dans la vallée de l'Augronne.












11 juillet 2025

SORTIR DU BURNOUT AVEC LE CRM

#crm #santementale #burnout #maisonmieuxetre #mulhouse





Au centre de réadaptation de Mulhouse, aucun sujet n'est tabou pour Tom Cardoso, le directeur général. "Nous ne traitons pas la trisomie 21 mais nous avons un restaurant inclusif. Nous ne sommes pas agréés pour la santé mentale mais nous nous intéressons au burnout." Depuis des années, ce mal du siècle interpelle les équipes du CRM qui ont monté un comité de pilotage en vue de proposer un nouveau dispositif dédié à l'épuisement professionnel. Depuis décembre 2023, on expérimente un accompagnement unique en France
C'est la Maison du Mieux-Etre, officiellement inaugurée le 10 juillet.  

A ce jour, 62 bénéficiaires ont été accueillis dans ce cheminement bienveillant et reconstructeur. Il s'agit à 73% de femmes, en couple pour les deux tiers , 49 ans d'âge moyen, en fonction depuis 17 ans dans leur entreprise dont 13 à leur poste de travail. A leur entrée à la MME, ils totalisaient en moyenne 13 mois d'arrêt maladie. Ces personnes exercent généralement dans les métiers liés à l'humain. Toutes ont été diagnostiquées en état de burnout. C'est la condition pour accéder au dispositif, les adresseurs  étant d'abord les psychologues libéraux

La prise en charge est innovante, coordonnée et pluridisciplinaire. Elle représente une réponse concrète à un enjeu de santé publique majeure, surtout qu'en 2025 la santé mentale est déclarée grande cause nationale. Le bénéficiaire va être suivi individuellement et collectivement, au sein d'un groupe de 8. Il se voit proposer 3 phases de 3 semaines (3 matinées hebdomadaires) appelées box. De la déconnexion professionnelle au nouveau départ en passant par la reconquête du pouvoir d'agir. Chaque module comporte du sport. La personne suivie pratiquera aussi de la sophrologie, l'écriture, le travail de l'image et pourra libérer sa parole.  Les résultats sont probants : 97% de satisfaction globale. "Quand on subit un tsunami comme le burnout, on se sent protégé ici." Le parcours permet une reconstruction progressive en vue d'un possible retour à l'emploi. Mais c'est effectivement le mieux-être que les différents intervenants vont installer.


Expérimentation,la MME s'occupe aussi de prévention quand près d'1 salarié sur 2 est touché aujourd'hui par un trouble psychique. Elle est financée par l'ARS, la CPAM, AG2R, le Régime local  d'Alsace-Moselle et la Région Grand Est. Un des partenaires a fort justement souligné qu'à travers elle le CRM "panse une plaie qu'on ne voit pas" dans une société "de plus en plus mortifère". Mais avec la bienveillance, on parvient à entrevoir la sortie du tunnel.






10 juillet 2025

LES DEDALES DE MAÏS DU FLORIVAL






Lucas Kessler 


Nous avions su nous perdre dans les regrettés  "Labyrinthus" de la Ferme de l'hirondelle à Ribeauvillé dans les années 2010. Deux nouveaux dédales  céréaliers viennent d'accueillir leurs premiers aventuriers, dans le Florival, sous le nom "Labyrinthis".


Pour Lucas Kessler, l'amour n'est pas dans le pré. Revenu au bercail l'an dernier, le trentenaire célibataire est présentement occupé par sa nouvelle activité agritouristique, son  champ de maïs  à l'architecture complexe sur 5 ha. Le jeune entrepreneur a repris la ferme familiale de Soultz, connue pour ses fraises depuis 40 ans. En pleine moisson du colza et du blé, le voilà à superviser l'ouverture de "Labyrinthis", deux labyrinthes totalisant ensemble plus de 5 km de parcours. 
Sur recommandation des autorités, chacun comporte une issue de secours. Mais une surface de maïs ne s'embrase pas comme une étendue de blé surtout qu'elle est irriguée.







Plus jeune, Lucas était passionné déjà de labyrinthes. Depuis des années, il rêvait de créer le sien. Alors l'hiver dernier, aidé d'un logiciel, le céréalier s'est mis au travail. Puis il a semé en fonction du dessin. Ce 10 juillet, les pieds atteignent 2,20m au centre, constate l'agriculteur qui nous fait une visite au pas de ministre, fendant tantôt  les rideaux verts tantôt les allées. Il indique une sculpture d'ISSRO, le génial artiste de Lautenbach-Zell.  





Lucas a rameuté l'écosystème local de la création pour habiller son labyrinthe des arts. L'autre dédale est une dédicace à son grand-père Alfred. Il faut résoudre des énigmes  pour accéder au trésor de l'aïeul, le maïs d'or… Nous échangeons avec Simone, une visiteuse du cru qui a embarqué sa petite-fille et son chien dans la pérégrination. Elle a hâte que ça finisse mais s'est bien amusée. Les enfants pourront trouver un terrain de jeu supplémentaire sur l'aire d'accueil et de restauration. Les tracteurs à pédales et les jeux en bois sont à disposition.





Lucas expérimente son nouveau produit. Une centaine de personnes ont inauguré le jour 1. Elles étaient 400 hier. 
Les 16 et 23 août, le champ sera libre à la frayeur quand le jour déclinera. Avec ses complices d'ACAP & DP, l'exploitant agricole va faire peur aux visiteurs qui oseraient se glisser dans les corridors fatigués par l'été. En attendant, laissez-vous emporter dans les méandres végétalisés d'un parc attendu. Les agriculteurs savent aussi être des créatifs. 


Labyrinthis Ferme Kessler à Soultz, jusqu'au 7 septembre. 10 - 18H. 





8 juillet 2025

CES ENTREPRENEURES QUI VOIENT LA VIE EN VOSGES







Il y a 6O ans, la loi du 13 juillet 1965 donnait aux femmes le droit d'ouvrir un compte bancaire et de travailler sans l'autorisation de leur mari. C'est cette date fondatrice que le conseil départemental des Vosges a rappelé pour mettre à l'honneur des cheffes d'entreprise d'aujourd'hui en "affirmant la volonté de poursuivre l'élan". Un accueil presse a été organisé à cette fin en juin en présence de François Vannson, président de la collectivité. 



Quelques jours plus tôt, Cynthia Weber représentait les Vosges à Matignon, lauréate du Concours national 101 femmes entrepreneures, "celles qui avancent pour la France", une initiative du gouvernement et de Bpifrance. Cynthia Weber a pris le virage de l'entrepreneuriat en 2020, en créant Les Fées Mères, une activité de "bougies gourmandes" à Charmes. La jeune femme voulait être actrice de son territoire. Elle elle emploie désormais 10 personnes et distribue ses produits dans plus de 500 points de vente. 2025 lui a déjà apporté 5 trophées.
www.les-feesmeres.com .



Photo DR


Dans le Grand Est, l'entrepreneuriat féminin représente près de 30% des créations d'entreprises. "Dans les Vosges, les femmes s'imposent dans des secteurs parfois très masculins, avec une énergie et une vision qui enrichissent le tissu économique, se réjouit François Vannson. Elles incarnent la force, la résilience et l'innovation". La dizaine de cheffes d'entreprise mises en avant récemment ont au moins un point commun: elles sont partenaires de la marque "Je Vois la Vie en Vosges", créée en 2009 par le conseil général. Un slogan qui fait mouche. En 2024, CSA observait que 94% des Vosgiens connaissaient la marque, 29% des Français en avaient entendu parler, avec une très forte adhésion. 350 partenaires sont derrière elle, qui œuvrent  à une meilleure visibilité et un attrait renforcé du département. "Un territoire qui ne communique pas est invisible" justifie Catherine Voirin, directrice de la communication du CD 88




Les entrepreneures rencontrées travaillent dans des domaines très divers, de la confiserie au BTP en passant par les solutions de traitement de l'eau. Parmi elles, Sarah Teulet, artiste sérigraphe, l'illustratrice de la marque "Je Vois la Vie en Vosges". Elle s'est spécialisée dans la sérigraphie et s'inspire souvent de photos prises à l'occasion de sorties. Elle a installé son atelier à Saint-Dié. 



Depuis Epinal, Mélanie Glibusic pilote Mgib, un cabinet d'ingénierie optimisant les espaces intérieurs des bâtiments industriels et logistiques et propose un coworking inspirant dans une bâtisse haussmannienne avec  I-cone.  

Quant à Marjory Cannone, une autre Spinalienne, elle sait mieux que quiconque parler des IA, elle qui fonda le Datalab de la Gendarmerie nationale. Sa startup Spinalia met les entreprises à la page en Intelligence artificielle dans un cadre en pleine nature. 




Toutes volontaires, novatrices, capitaines "déterminées à faire bouger la ligne bleue des Vosges" comme un seul homme. 








www.spinalia.fr   

www.eways.fr 

  www.afonsosas.com 

 https://lorsolaire.fr/  

www.le-jacquard-francais.fr  

 www.cdhv.fr 

 https://sarahteulet.com  

 https://mg-ib.com/  

 www.epinalhotellafayette.fr  

 www.hotel-lechapitre.com .





7 juillet 2025

LALARGUE FAIT SON TROU DANS LE PAYSAGE GOLFIQUE





 Il a connu des hauts et des bas depuis sa création en 1989. Le golf de la Largue repart sur de nouvelles bases. 




Avec ses 77 hectares, le golf au cœur du Sundgau n'est pas vaste  mais revendique le  plus grand club-house de France avec ses 3500 m2. Depuis le printemps, il est rouvert. Les membres avaient été les premiers à retrouver le parcours en septembre dernier. Six mois plus tard, c'était le tour des non-membres. 



Cédric Monchaux et Pascal Useldinger

L'ancien directeur général Pascal Useldinger est aux commandes de LaLargue Golf Resort depuis un an et demi, à charge pour lui d'en faire une destination golfique de premier plan et dans la culture de l'excellence. La promesse : "votre lieu refuge au cœur de la nature idyllique de l'Alsace". Le 18 trous, The Reach, a fait l'objet d'une remise en état impeccable après avoir été malmené par l'abandon. Le site de Mooslargue a été racheté par des investisseurs kosovars, en l'occurrence MSI, N°1 de la construction au Kosovo. On se souvient que LaLargue avait aussi  un projet hôtelier. Il n'a jamais vu le jour. Mais la société Prinvestisse qui l'exploite annonce une vingtaine de chalets. L'hébergement  sera alors un vrai plus pour la communauté golfique, forte aujourd'hui d'une centaine de sociétaires. A terme, la direction se fixe 300 membres, en espérant attirer de nombreuses entreprises. Pascal Useldinger sait pouvoir compter sur son adjoint Cédric Monchaux, responsable commercial, pour faire (re)vivre ce paradis vert qui offre un écrin idéal au réceptif, aux séminaires, aux mariages et un restaurant au calme. 











Visite de presse avec Valérie 



4 juillet 2025

FESSENHEIM ENTRE TOURISME INDUSTRIEL ET PREDEMANTELEMENT


#visitalsace 



Photo EDF



En 40 ans de métier, je n'avais jamais eu l'occasion de visiter la centrale nucléaire de Fessenheim. C'est chose faite, une expérience inédite, grâce à Alsace Destination Tourisme et sa proposition "Vos dîners insolites". Pour cette première dans l'ex-CNPE, beaucoup de demandes mais seulement 180 convives en 3 jours.



Photo EDF



Vendredi 27 juin. J'ai le privilège, avec Bärbel une consœur allemande, de figurer dans le groupe inaugural de la "marche gourmande insolite" à la centrale. Nous sommes une quinzaine, accueillis par Laurent Jarry, directeur du site et du projet démantèlement. Il est important pour EDF de montrer le travail accompli par ses équipes depuis la mise à l'arrêt définitif. L'unité de production 1 avait été stoppée le 22 février 2020. L'UP 2 le 29 juin. En 43 ans, Fessenheim aura produit 448 milliards de kWh, l'équivalent de 30 ans de consommation électrique de l'Alsace. C'était un des plus petits sites nucléaires français, 100 ha dont 30 de bâtiments, mais "le plus vert" du parc. Il reçoit annuellement 1500 visiteurs avant le démarrage du démantèlement courant 2026, quand le décret sera signé. Dès lors, 15 ans ne seront pas de trop pour faire table rase d'un passé industriel et évacuer 400.000 tonnes de déchets. Depuis l'été 2022, le site est quasiment débarrassé de sa radioactivité. L'uranium usé a été enlevé dans des délais record.

Sans  turbines, Fessenheim n'est plus en mesure de produire de l'électricité. Mais nous appliquons les règles d'entrée que subissent toujours les personnels dans le BAP, bâtiment d'accès principal. Nous suivons Sébastien, guide conférencier d'Exirys, société de communication industrielle. Il maîtrise son sujet. Dans ses pas, un ancien collaborateur de la centrale qui va recouvrer ses souvenirs. En janvier  2018, Fessenheim comptait 737 salariés pour 350 intervenants extérieurs permanents. Lors des visites décennales, les effectifs pouvaient atteindre 2000 personnes. Désormais, elles sont une centaine.

Avant de pénétrer dans l'espace industriel, nous longeons la fresque de 1997. C'était pour les 20 ans. Première halte dans l'ancien atelier mécanique qui recevra demain des déchets de faible et moyenne activité. "Côté Cuisine", le restaurant de Hirtzfelden, assure le parcours gustatif. Nous l'entamons aux bouchées "électriques" (sic).




Après cet apéritif, nous sommes prêts à entrer dans la salle des machines, un immense bâtiment qui abritait les 2 groupes turboalternateurs. Nous gravissons 88 marches pour nous élever à plus de 15 m du sol. Il y a 5 ans, un inventaire industriel d'ampleur a donné d'extraire 180 lots réutilisables. 30 M€ revalorisés. La centrale est devenue un magasin de pièces de rechange. Dans ce type d'industrie, de nombreux équipements sont dupliqués, pour ne pas interrompre le process. Puis l'endroit le plus attendu de notre chemin technique, les salles de commandes, rétrogradées en salles de surveillance. Dans leur jus seventies, elles sont sous la responsabilité d'une société externe. Le mégawattmètre affiche 0. Le jour de l'arrêt final avait marqué les opérateurs. Les pupitres comptent de nombreuses commandes neutralisées. Il y avait toujours une présence humaine dans ce lieu. La visite se poursuit dans une atmosphère toujours chaude, au voisinage d'un village de nids d'hirondelles et de faucons crécerelles. Un éclair salé au saumon plus tard, nous montons au canal d'amenée qui nous donne de voir la centrale hydroélectrique. Emmanuel Waltisperger et son second préparent une grillade conviviale à proximité d'une friche où un restaurant a été démoli. Après Fukushima, Fessenheim s'était doté d'un bâtiment d'appoint ultime, permettant de puiser dans la nappe phréatique en cas de rupture de la digue du canal d'Alsace. La centrale était taillée pour résister à un séisme de 6,7 sur l'échelle de Richter, 2 fois Bâle au XIVe siècle.



Photo EDF



Non loin de là nous distinguons les générateurs de vapeur, en instance de départ. La sortie se profile, avec les unités de formation. Le CNPE disposait du premier simulateur de France, qui devrait enrichir le patrimoine Electropolis.
La visite s'achève par les sorbets tirés d'un chariot de fête foraine, tandis que le soleil décline. C'est l'occasion d'échanger ses impressions autour d'un cornet, quand le deuxième groupe nous rejoint. En regagnant le bâtiment d'accueil, EDF nous indique les ombrières du parking, un investissement de 2024. 
Fessenheim ne produit plus d'électricité d'origine nucléaire mais reste raccordé au réseau pour sa propre consommation. Le CNPE n'est plus, le démantèlement va l'effacer mais c'est un site bien vivant qu'il nous a été donné de traverser, dans un état post-production impeccable, propre et rangé. Un ancien me glisse que le site rhénan était toujours exemplaire. Raison pour laquelle le sentiment de gâchis est souvent exprimé par les visiteurs, constate notre guide. 




Photo EDF




Photo Bärbel Nückles 


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