26 avril 2022

DES BOYARDS A SHOP'IN WITTY





Fort Boyard a rouvert ses vieux murs à la production au tout début du printemps pour le tournage de la 33e saison, qu'on pourra suivre sur France 2 dans quelques semaines. La dernière année n'a pas été euphorique en termes d'audience, le jeu télévisé attirant environ 2,5 millions de personnes. Pourtant, il fait le bonheur des petits aventuriers dans sa version dédiée aux centres commerciaux.




Ainsi, à l'occasion des vacances de Pâques, Shop'in Witty, le centre commercial de Wittenheim, a offert 4 journées d'évasion et de jeux à ses visiteurs, en misant sur l'expérience Fort Boyard officielle. Propuls Connect, l'agence de marketing opérationnel des centres commerciaux, est le partenaire exclusif d'ALP pour restituer le jeu d'aventures français le plus connu au monde. 


Sans inscription préalable, les enfants à partir de 4 ans sont accueillis par l'équipe d'animation et revêtent une chasuble tête de tigre. Les voilà plongés dans une aventure d'une heure, le temps d'affronter les épreuves de l'anneau sur la corde et du filet du pêcheur et de répondre aux énigmes. Comme à la télé, il leur faut trouver clés et indices pour constituer le mot code qui leur permettra de gagner, sous les yeux complices des parents. 





J'ai particulièrement aimé la reproduction du fort avec sa vigie et sa porte faussement métallique. Dans cet ultime espace de jeu, ni gardienne, ni tigres bien sûr (dans les saisons télévisées, plus de félins non plus) mais un "maître du fort" qui veille aux boyards.
Rien ne manque, ni le bruitage de la chaîne ni la musique accompagnant la pluie de pièces jaunes. Chaque groupe repart avec son diplôme et son boyard en chocolat. Et un chèque de 1000 € a été remis à l'association Sourire Ensemble qui réalise des rêves d'enfants et adolescents malades.

A Wittenheim, je n'ai croisé ni Passe-Partout ni Fouras mais passé du bon temps, certes court, en regrettant sur cette période de ne plus être un enfant. 





  • Photos  Shop'in Witty

19 avril 2022

CHALAMPE - NEUENBURG EN ITINERANCE DOUCE

 



En mars 2020, l'Allemagne fermait ses frontières. Un mauvais souvenir. Depuis, Badois et Alsaciens sont de nouveau unis. Et la promesse de rendre à la circulation la traversée de Chalampé - Neuenburg am Rhein  pour la Landesgartenschau a été tenue. 


La veille du long week-end pascal, élus français et allemands ont inauguré côté alsacien l'itinéraire piétons/cycles aménagé sur la totalité de la liaison. 





Le passage entre la France et l'Allemagne comporte 3 ponts qui enjambent la RD 52 dans le Haut-Rhin, le grand canal d'Alsace et le Rhin. Il est emprunté par la voie ferrée et dessert encore une presqu'île hébergeant un parc naturel, quelques habitations et un parcours de golf. 




Février 2022 






En mai 2021, deux chantiers avaient été lancés: la rénovation du pont sur le Rhin et la sécurisation de la traversée des piétons et cyclistes sous la maîtrise d'ouvrage de la CeA. Malgré le contexte sanitaire et les surprises inhérentes à ce genre de travaux, dix mois auront suffi pour remettre en état le pont sexagénaire et créer une continuité cyclable entre l'EV15 et la VR Rhin, deux axes très fréquentés. 

L'ensemble de l'opération a mobilisé des partenaires nombreux dans un élan modèle. 5 M€ HT avec la participation du FEDER. Etablir des ponts, "c'est aussi construire une communauté de destin" dira Frédéric Bierry pour la CeA. "Les planètes sont alignées" se félicite Fabian Jordan pour M2A, EPCI dans une Alsace en route vers l'itinérance douce.











15 avril 2022

CROIX A LA CROISEE DES CHEMINS A ZIMMERSHEIM

 


Croix du Clauser 


Après deux années d'interruption, la Pastorale du tourisme et des loisirs de la communauté de paroisses de la Hardt aux Collines a emmené ce matin près d'une cinquantaine de personnes dans une randonnée autour des calvaires de la commune de Zimmersheim. Ce 7e circuit avait été prévu pour 2020.  Pour le conduire, un spécialiste du patrimoine, Christian Coulon, par ailleurs Greeter  à l'office de tourisme de Mulhouse. 


Il suffit de s'intéresser aux monuments pour les sortir de l'oubli,  raconte le guide du jour, qui a pris le soin d'emporter de vieux documents et de s'inspirer d'un regretté chargé d'âmes, le docte curé Ackerer.  Le départ a lieu devant l'église de l'Assomption, qui a une particularité. Une boîte à lettres près de l'entrée.

Un premier arrêt devant l'ancien presbytère, où le feu s'était déclaré en mars. Un rappel à un éminent architecte, Pierre Racine, le père du château de Delémont. Puis la première croix, rue de Dietwiller. De béton, elle repose sur un socle daté de 1877. Elle se situe à la sortie du village, au-dessus de la route, sur une propriété privée. Touché par un bombardement en 1944, déplacé en 1972, ce monument avait été érigé à la mémoire d'une femme décédée en 1835. Mais lors de son enlèvement, on avait trouvé une autre croix, qui veille aujourd'hui sur le cimetière. Celle-ci mentionne 1750. La pièce originelle était peinte. Il s'agit d'une croix à panneau rond avec la scène du Calvaire.

La croix de la rue de Dietwiller  est liée à celle du chemin de Habsheim, plus loin. La deuxième a été dédiée à un agriculteur écrasé par un tonneau. Les personnes liées à ces calvaires étaient époux. 



Chemin faisant, on se souvient des processions des rogations, prières appelant à la bénédiction des biens de la terre, les trois jours précédant l'Ascension. Jusqu'aux années 50, les cortèges passaient par les croix. Il arrivait que deux villages se croisaient, les hommes indisciplinés et goguenards fermant la marche. 



A l'intersection du Herrenweg, la croix aux trois sapins. Ici, Zimmersheim fait un bond dans le néolithique et la période gallo-romaine. Pour le promeneur par beau temps, c'est la possibilité de voir les Alpes suisses. Nous sommes au voisinage des plants d'asperges. Jadis, c'étaient les chènevières (champs de chanvre) et les vignes qui produisaient le Sunnagletzer, les moulins à huile et à gypse, les tuileries. 


Croix du Ristelweg


Après trois heures de circuit, les marcheurs du Vendredi saint auront vu une demi-douzaine de croix et écouté les explications de l'historien attaché à son patrimoine. Au passage, Christian Coulon fera remarquer des maisons alsaciennes et leurs curiosités.




Chaque étape aura été enrichie d'une courte lecture en rapport avec la crucifixion, dont un texte de Victor Hugo.
"Vous qui pleurez, venez à ce Dieu, car il pleure" (Les Contemplations). 
Un marcheur, arborant un badge bleu et jaune, a pris la parole à l'issue de la rencontre, pour parler brièvement de la croix mondiale de ce début d'année.
"Mon Vendredi saint, c'est l'Ukraine!" 



Voir aussi sur ce blog

Chemins de croix à Obermorschwiller 
Vendredi saint sur le ban de Steinbrunn-le-Haut 





31 mars 2022

ZOMB'IN NEUF-BRISACH



Un samedi soir de mars. Le printemps commence dans une douceur ajoutée à un ciel parfaitement dégagé. Je roule vers Neuf-Brisach, la petite ville chère à mon cœur amoureux. 
La cité en étoile s'apprête au repos vespéral quand je m'arrête aux abords de la place d'armes. Derrière moi, la rassurante église royale Saint-Louis. Je ne sais où aller, alors j'emboîte le pas à des inconnus qui vont manifestement là où nous sommes attendus.


La société Argémie et ses partenaires nous ont préparé une sortie de derrière les remparts. Zomb'in the dark bivouaque dans la forteresse Vauban pour la première fois. Depuis quelques années, Mathieu Gouyen et Paul Chiozzotto font des courses d'orientation flippantes leur business. Ils cherchaient un terrain de jeu en Alsace. Les murs séculaires de la ville fortifiée au bord du Rhin les attendaient. C'est dans ce cadre 1700 que débute la saison de la société de Villeurbanne. 



Il faut passer par le musée Vauban, dont l'entrée est  gardée par un grand gaillard avenant. Le jour décline et dès le tunnel franchi, l'air est plus frais. La tente des secouristes est en montage, les équipes arrivent. Je me présente seul, sous mon pseudo de "guerre" féminin. La première vague de départs est prévue à 19H30. Il était recommandé de se munir d'une lampe frontale et éventuellement d'une boussole. Dans mon groupe un ancien militaire aguerri à l'orientation, des couples, des Savoyards fraîchement établis à Neuf-Brisach, des potes sportifs...Quand vient notre heure, nous marchons dans la nuit vers le début de l'aventure. Une jeune femme assure le briefing et nous donne une carte. C'est l'étoile de Vauban, dans laquelle ont été déposées ou dissimulées des balises, des sacs orange numérotés qui portent le nom d'un personnage. Malheureusement, l'un de ces articles sera bientôt subtilisé. Chaque repérage rapporte des points. Plusieurs balises ne figurent pas sur le plan qui valent donc davantage.




Nous ne sommes pas nombreux, peut-être une vingtaine pour ce premier envoi, chaque équipe allant son chemin. Etre à deux ou à trois multiplie les chances de trouver et facilite l'orientation. Nous avons une heure et demie pour coucher le maximum de mots sur la feuille de jeu. Nous portons une ceinture avec deux langues symbolisant nos vies. Il s'agit de ne pas se les faire arracher. Très vite, la fraîcheur s'oublie car il faut souvent courir pour échapper aux hôtes des fossés. Les zombies. Combien sont-ils? Au moins une vingtaine, éparpillés, tapis dans l'obscurité, assis contre une paroi, à l'affut derrière un pilier, à proximité des sacs évidemment. Je m'attendais à des pérégrinations pleines de frissons. Je m'étais préparé mentalement à la confrontation. Mais dans la nuit des remparts, ma petite lampe de poche n'éclaire pas l'espace. J'ai bien choisi cet accessoire qui me permet de me déplacer sans me faire remarquer comme je l'éteins souvent. Soudain, un cri guttural déchire le silence. Ils sont là. Deux, trois, je ne sais pas, qui ont été alertés par nos pas et nos paroles. La lumière des lampes frontales attire les faux morts-vivants, qui à cette heure sont encore d'une grande fraîcheur et donnent de la voix. Mais surtout, ils courent et coursent. L'avantage de la jeunesse. 

Il ne fait pas bon tomber entre les pattes de ce primate qui déboule et finit en roulade. Opérant en solo, je veille à rester en amont ou dans le sillage d'autres "survivants", de façon à ne pas être la proie de ces monstres. Je connais les ouvrages néobrisaciens. Mais dans le noir, je ne sais plus. Un instant, je considère le ciel constellé de lumignons. La minute de contemplation dans ce jeu d'adolescents pour jeunes adultes. Un participant fonce pour ouvrir la voie à ses camarades. Les zombies, tout effrayants qu'ils soient, ne sont pas des surhommes. Il leur arrive de tomber et de reprendre leur souffle.

La chute. Voilà ce que je redoute le plus. Poursuivi par une ombre, voilà que je détale et manque de me retrouver en mauvaise posture. Pour être de Zomb'in the dark, il faut signer une décharge. Nous courons à nos risques et périls. Comme il est inconcevable de rebrousser chemin sans se jeter dans les bras des créatures, il faut faire le tour de l'étoile. La lueur annonce l'arrivée. Il faut valider l'accomplissement de la course. Il me manque plusieurs mots, mais j'ai coché deux balises spéciales et préservé mes deux langues colorées. Je les avais positionnées devant. J'apprendrai plus tard que mon parcours m'aura valu 65 points, loin des 99 des meilleurs, mais la dernière équipe a terminé dans le négatif ! 

Saint-Louis se dresse devant moi quand je sors de la partie. La ville s'est endormie mais les fossés sont toujours livrés aux personnages ensanglantés et joyeusement terrifiants. Un nouveau groupe de chasseurs de mots prend la relève. La nuit va être longue à Neuf-Brisach.





 





#zombinthedark #neufbrisach #citevauban #patrimoineunesco


21 mars 2022

PFETTERHOUSE : UN CHARNAVAL !





Ceux qui ont remis leurs festivités carnavalesque à 2023 le regrettent peut-être. Quand on constate l'engouement populaire des cavalcades de ce début de printemps, on se réjouit de ces retrouvailles auxquelles on ne pensait plus de sitôt. La pandémie est certes toujours là, mais la vie reprend son cours. Ce 20 mars, c'est le carnaval de Pfetterhouse, à la frontière suisse, à côté de Bonfol. Aux portes aussi des Terrifortains. Le village frontalier ne compte qu'un millier d'habitants, mais n'a rien à envier au plus grand carnaval de l'Est qu'est Mulhouse. Certes, le nombre de carnavaliers est moins important, mais ici, c'est un défilé de chars. Ils sont une trentaine cette année. Et dans la campagne, les tracteurs sont (encore) nombreux. Ils sont puissants, imposants, rutilants. 




Pfetterhouse est un carnaval paysan, avec les moyens d'aujourd'hui. On a l'impression que tout le Sundgau s'y retrouve, de Hagenthal à Feldbach, avec le renfort de groupes venus de plus loin comme Ungersheim.

Chacun son thème pour l'attelage. La Covid a laissé trace, comme à travers l'attelage des Fasnachts Narra de Wolschwiller et leur T-34 stalinien. L'Union soviétique et le vaccin Spoutnik mêlés en pleine guerre d'Ukraine...Ils ne pouvaient pas savoir. Les Oltinger Waldwaggis paradent eux sur une remorque militaire sanitaire, tout heureux d'avoir récupéré leur vache mascotte enlevée à l'issue d'un précédent cortège. Avec la guerre à l'Est, le treillis se vend davantage. Il habille aussi "Les bidasses en folie". C'est l'insouciance des soldats de carnaval.

L'Amérique inspire aussi, de la ferme au saloon en passant par la banque. D'autres se prêtent à l'aventure d'une saison Koh-Lanta.
Les chars sont souvent remarquables, discomobiles distillant des musiques à réveiller un parquet, dance, après-ski, schlager...Ils emmènent la jeunesse de leur village. Des gars et des filles qui ont soif de teuf et soif tout court. Leur enthousiasme est à la hauteur de leur âge. Deux tours de circuit ne les épuiseront pas.





 


Comme en Suisse voisine, on ne lésine pas sur les confetti. Il pleut des bonbons, des oranges, parfois un navet voire un chou romanesco. Des roses sont distribuées occasionnellement. 

Le temps est ensoleillé, les valeurs très douces pour la saison. Les tenues se sont allégées dans ce joyeux tintamarre. 
Un dimanche après-midi à Pfetterhouse. Je suis fier d'être sundgauvien. Le carnaval n'est pas près de s'éteindre dans mon pays.







                                            



Là-bas, deux gendarmes patientent devant leur brigade. Ils n'ont pas vu le carnavalier se soulager contre le grillage. Le bougre aurait pu prendre  135 € d'amende. De l'autre côté de la frontière, 200 francs. Quand le char avance au pas, le besoin peut être urgent. 





18 mars 2022

PATRICIA DELAHAIE : LA VERITE SUR "LA FAUSSAIRE"

#festivalsansnom#mulhouse#polar#patriciadelahaie



      Patricia Delahaie et Hervé Weill à Mulhouse


Quand l'automne s'est bien installé, Mulhouse retrouve son festival du polar, le Festival Sans Nom. Les 22 et 23 octobre, il en sera à sa 10e édition. Pour autant, l'événement n'est pas rivé à un seul week-end, car ses organisateurs le font vivre durant l'année par des rencontres. Le dernier "déjeuner polar" vient de nous servir un délicieux amuse-bouche, avec une novice du genre, Patricia Delahaie.


Patricia avait fait une école de cinéma. Elle voulait devenir metteur en scène. Mais quand elle a découvert le plateau où s'affaire une ruche de techniciens, elle se dit qu'elle ne pourrait jamais élever la voix. Alors elle a embrassé une carrière de journaliste. Ecouter les gens, tendre le micro, elle était faite pour cela. Elle a fini par écrire des livres. Une vingtaine à la louche, car elle se passionne pour ses contemporains et les relations humaines. Les suiveurs de France 5 l'ont écoutée dans ses chroniques maternelles aussi. Ses ouvrages sont d'une brûlante actualité, ainsi "Comment garder le moral (même par temps de crises)". Patricia avoue avoir envie d'écrire des histoires depuis le début. Tant pis pour son mari qui n'y voit "pas du Flaubert"...


Alors elle a raconté "La Faussaire", son premier roman noir, inspiré d'une histoire lue dans la presse. 
Le récit se vit sur vingt ans, autour d'un médecin en Beauce, un quinqua père et mari aimant, mais "sans rêve ni perspective". Paul Ménard va tomber sous le charme d'une cliente, Camille,  mariée elle aussi, mais qui va l'entraîner dans le gouffre. Une passion d'amour qui finit mal dans un environnement de personnages chaleureux pourtant. Patricia Delahaie en experte des comportements, va construire le cheminement d'un homme ordinaire mais notable qui va perdre pied et se donner la mort sociale.


"La Faussaire" est paru chez Belfond Noir. Patricia Delahaie a eu le privilège du contrat et de l'à-valoir avant même d'écrire son roman. Dans la vie, tout est rencontres. Si le Dr Ménard n'avait pas croisé la route de la femme fatale, il aurait poursuivi dans le ronronnant quotidien sans doute. 


Evidemment Patricia Delahaie sera au rendez-vous du prochain Festival Sans Nom. Nous en saurons alors plus sur son deuxième polar en gestation. Les parrains précédents seront de la fête aussi, autour de la vedette du 10e, Henri Loevenbruck.


                      

                                                                             DR

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