21 janvier 2021

LES MAGES DE L'ECOMUSEE D'ALSACE fiction de Noël






Ils étaient sur la route depuis des heures. Ils étaient éreintés. Ils n’étaient pas attendus.

Youssef décida de faire une pause et quitta la RD 430 pour s’engager dans une petite route, pour ne pas attirer l’attention, à l’écart de la circulation, peu importante cette fin d’après-midi. Il pleuvait et la pluie rendait le voyage pénible. A cette heure-ci, il faisait quasiment nuit. Mariam ne quittait pas des yeux l’enfant aux yeux clos.
Au bout d’un quart d’heure, Youssef, qui s’était dégourdi les jambes, se remit au volant.
La vieille voiture ne démarra pas. Malgré la panique qui s’empara de sa jeune épouse, il tenta de rester calme. Les minutes passaient. Il ne comprenait pas. Il pleuvait sur la petite forêt dévêtue par l’automne. Par surcroît, le seul mobile du couple était désormais déchargé. Se mettre au bord de la départementale et appeler au secours.
Mais c’était laisser Mariam et le bébé seuls quelques dizaines de mètres plus loin, sans avoir un œil sur l’auto. Impensable. Les années ont passé, mais Youssef et Mariam ont toujours peur. Aucun automobiliste ne s’arrêterait sans doute en voyant un individu isolé s’agiter dans l’obscurité… Youssef se ravisa et tenta. Une voiture, puis une deuxième, une troisième. Toutes passèrent leur chemin, un long coup de klaxon en prime pour la dernière. L’homme retourna à sa berline épuisée. L’enfant dormait, la maman avait froid. Ils n’allaient tout de même pas passer la nuit ici. Youssef ne connaissait pas la région, mais avait vu le panneau annonçant « Écomusée d’Alsace ». Il prit son épouse et l’enfant ainsi que leurs maigres bagages et s’enfonça dans la nuit, trahi encore par la lampe qui dormait dans le vide-poches. Elle ne rendait plus de lumière. La pluie finissait de tomber.
Mariam tremblait de froid et de peur. Il fallait marcher. Youssef était convaincu de trouver une porte qui s’ouvrirait. Bientôt leur apparut un site clos. Ou presque. Un portail était entrouvert. La petite famille s’y engouffra. L’homme considéra les lieux. Un village fantôme, d’un autre temps. Pas la peine de toquer ici ou là. Il n’y avait manifestement personne dans les maisons. Soudain, des caquètements. En face, une ferme. Des animaux. Il y avait donc quelqu’un.Or, la partie habitée était dans le noir. Dans la dépendance, un âne et quelques moutons… L’horloge avait tourné, la faim grondait. On attendrait le jour pour repartir. On se contenterait du peu qu’il restait pour s’alimenter. Youssef n’envisageait pas d’entrer dans une maison, de toute façon glacée. Il n’avait pas de quoi allumer un feu non plus. La paille de l’étable et la proximité des ovins étaient un moindre mal. Ne voyant personne se manifester, le père décida d’appuyer sur l’interrupteur et éclaira l’étable.
Les réfugiés de l’Écomusée dormaient tant bien que mal quand des cloches commencèrent à chanter au loin. L’appel à la messe de minuit.
Entre-temps, le ciel s’était déchiré, laissant paraître quelques étoiles. D’autres encore, toujours plus nombreuses.
Youssef sursauta quand les oies se mirent à cacarder. Il serra sa femme très fort. Quelqu’un se tenait à l’entrée de la dépendance avec une lampe torche puissante. Dans son couffin, l’enfant gémit. Les moutons bêlaient. Le visiteur de la nuit bredouilla une interrogation en alsacien. Il était âgé et portait un bonnet. C’était Jeannot, un des agriculteurs chargés de l’entretien du cheptel de l’Écomusée. Il s’était souvenu qu’une entrée n’avait pas été verrouillée et pour échapper plus longuement au dîner familial, il s’était donné le temps d’une ronde d’inspection, ne sait-on jamais. Il s’était dit qu’il avait aussi oublié d’éteindre la lumière de la ferme de Sternenberg.
A la vue du jeune couple et de l’enfant pris comme des squatteurs, il ne trouva pas les mots. Les yeux embués, il se découvrit. Tremblant d’émotion, il prit son portable et appela un voisin pour organiser la prise en charge et le retour des infortunés inconnus.
Le temps de faire connaissance, trois autres individus se présentèrent à l’étable sundgauvienne. Ils portaient chacun une veste de la Croix-Rouge. C’était la maraude de Mulhouse emmenée par un retraité blond aux yeux rieurs, assisté d’un bénévole discret aux tempes grises et d’un autre d’origine africaine au large sourire. L’équipage s’était rendu dans les environs et avait appris la sortie imprévue de Jeannot. Un septuagénaire seul dans ce grand village abandonné n’est pas très prudent, alors on ne va pas lésiner sur un détour. Il restait au fond du véhicule du Samu social des couvertures de survie, des couches et de quoi faire des boissons chaudes. Le directeur de l’Écomusée fut prévenu qui trouva de quoi loger la petite famille pour le reste de la nuit. Voilà quelques années, Youssef et Mariam avaient vu leur maison taguée du n arabe à Mossoul. Ils étaient ces chrétiens d’Irak acculés à un triple choix : se convertir, mourir ou partir.
Sur la ferme de Sternenberg, une croix se dessine sur les tuiles.

22 décembre 2020
Ce récit est une fiction de Noël, y compris les personnages.

2 janvier 2021

PRENDRE UN TOUK-TOUK VERT A NEVERS

 



En septembre, il nous a été proposé de nous « ressourcer en Loire bourguignonne ». Un voyage de presse partagé avec six consœurs parisiennes et notre guide Maryline, qui débuta à Nevers. Cinquième ville de Bourgogne par sa population, un peu plus de 30.000 habitants, capitale de ce qu’on appelait le Nivernais jadis. C’est en gare que Maryline et moi, en provenance de Dijon, faisons la connaissance du groupe de Paris. Dans cette ville d’art et d’histoire, les bâtiments ferroviaires sont d’époque récente et rénovés. Mon attention est captée par ce qui fut l’Hôtel Moderne juste en face. 




Mais sur le parvis de la gare, l’animation est assurée par des tuk-tuk blancs. Un gaillard bonhomme à la barbe de Père Noël nous accueille : Fabrice Oger, un Bas-Rhinois établi dans la Nièvre. De sa voix douce, ce dynamique entrepreneur va m’expliquer rapidement comment les tricycles se sont imposés dans la cité de Louis de Gonzague-Nevers.

Fabrice a travaillé quatre années en Thaïlande. Lors de son séjour, il fut amené à emprunter souvent les tuk-tuk, ces véhicules appréciés des farang, plus nombreux et moins coûteux que les taxis. L’Alsacien en rentrant de Bangkok a décidé d’importer le concept en France. Dans la foulée de la COP21, il imagina un tricycle intégralement écologique. En famille, il travaille à VTB, Vélo Taxi Bikes, une SARL installée Avenue de Gaulle à Nevers. Fabrice en est le responsable commercial. 

Si le tuk-tuk du sud-est asiatique pétarade et pollue, le touk-touk nerversois n’émet ni bruit ni CO2.

C’est un vélo à assistance électrique. Souvent pointées du doigt, les batteries des nouveaux véhicules réputés verts. VTB mise sur les panneaux photovoltaïques pour recharger ses vélos-taxis.

Ainsi, ce seront les seuls véhicules du genre sans émission de gaz à effet de serre dans l’Hexagone. A la rentrée, Fabrice disposait d’une flotte de 8 tuk-tuk et d’une trentaine en pièces détachées. Il ambitionne de créer une unité de production dans le département bourguignon avec un objectif de 3000 exemplaires en 5 ans. Dans le pays nantais, c’est un projet de vélo de ville à guidon connecté qui est à l’étude. Car VTB loue aussi des cycles.





Notre prise en charge de la gare vers le Palais ducal ne dure que quelques minutes pour quelques centaines de mètres. Suffisant pour apprécier le service et échanger quelques mots avec le conducteur. L’assistance électrique est la bienvenue quand la rue monte, mais à l’approche plus tard de la Faïencerie Georges, elle sera à la peine sur un véhicule. VTB met ses touk-touk à la disposition des Neversois, coursier de proximité, vélos-taxis, mais aussi promeneur de personnes âgées, transporteur d’écoliers et bien sûr acteur du tourisme local, baladant les touristes entre cathédrale St-Cyr-et-Ste-Julitte et Musée de la Faïence. Toujours dans l’air du temps, les tricycles blancs participent à la redynamisation du centre-ville. Enfin, la large surface arrière de la carrosserie est un support publicitaire idéal sur un véhicule à l’image très positive. Fabrice Oger n’oublie pas de souligner la création d’emploi. Rien qu’à Nevers, la nouvelle activité pourrait générer une douzaine de postes selon l’entrepreneur.





VTB 46 Avenue du Général de Gaulle 58000 Nevers

Email : vtb.taxibikes@gmail.com


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17 décembre 2020

MA NUIT VINTAGE AU DON SUISSE (LA BRESSE)

Décembre 2018 






La Bresse. Ce nom évoque le plus grand domaine skiable du massif vosgien. Sa notoriété a été bénéfique aux entrepreneurs comme Régis Laurent, le fondateur et dirigeant de Bol d’air, une PME prospère qui a fait de l’évasion son fonds de commerce. Depuis quatre ans, l’homme venu du parapente propose aussi une escale hors sol dans un village qui a vite trouvé ses habitants, La Clairière aux Cabanes.




Au départ de l’Escargot Géant, bâtiment d’accueil, une douzaine de cabanes sont posées dans un quadrilatère naturel. Cette fois, on me loge dans la plus méridionale, comptant parmi les Cabanes dans les arbres.

Elle porte le drapeau rouge à croix blanche. C’est la Baraque du Don Suisse. Devant la petite maison, l’épave d’un GMC abandonné par les libérateurs. Soudain on fait un bond de 70 ans dans le passé.
Chassés de France en 1944, les Allemands pratiquèrent la politique de la terre brûlée dans leur retraite. Ils incendièrent La Bresse. Le père de Régis Laurent a connu cette page d’histoire.

Avec l’aide du Don Suisse, une fondation, des baraquements furent montés après la guerre. La cabane que je vais occuper une nuit s’en inspire.



C’est comme si elle était faite pour moi. Sitôt entré, me voilà dans les années 1940. J’ai l’impression d’aller chez ma grand-mère. Buffet de cuisine en bois à portes vitrées, poste de radio, évier carré, cuisinière à bois, lampes à pétrole, linge suspendu… Des boîtes métalliques à l’éclairage en passant par le mobilier, le décorateur a pris soin d’éviter les anachronismes.  C’est presque un sans – faute. Les prises sont actuelles.


La pièce principale est le lieu de vie. On y cuisine, on s’y restaure, on s’y chauffe, on peut y faire sa toilette comme nos aïeux. Pas de salle d’eau, mais un WC à chasse à chaîne comme dans notre enfance. Pour la douche, une cabine privative est prête de l’autre côté du chemin, dans le grand Escargot.



Pour la nuit, j’ai l’embarras du choix. Deux chambres, trois lits. Ils rappellent ceux de mes grands-parents aussi. Je me glisse dans un nid douillet près d’un chevet surmonté d’un petit abat-jour éclairant la Vierge de Lourdes. A l’époque, on était croyant.
La nuit sera noire. Le vent s’engouffre dans les arbres. Il pleut un peu.


Je dors comme une souche. Je n’aurai pas froid. Je me suis demandé en entrant comment ce chalet était chauffé, la cuisinière éteinte…
Par le sol pardi. C’est l’innovation discrète apportée à la baraque post- Libération. Ainsi, pas de radiateur électrique incongru.

Au petit matin, il faut bien sûr sortir sous la pluie et gagner les sanitaires.
Le jour se lève, j’ai fait un voyage dans le temps sans rêver de l’exode de Blancfaing de 1944. Les gouttes glissent sur le métal inerte du GMC.

En montant prendre le petit déjeuner, je retrouve mes consœurs parisiennes qui viennent de passer leur première nuit dans les Hautes-Vosges. Chacune sa cabane insolite, chacune son histoire, son expérience, son ressenti.
Quand on a dormi dans 
La Clairière aux Cabanes, on pense à y revenir.

D’ailleurs les nuitées sont aussi nombreuses l’hiver que l’été. Et la cabane la plus réservée est aussi la plus chère !



                                                    Crédit photos La Clairière aux Cabanes 


Autres hébergements de 2 à 42 personnes.
Location de ski et 
Fantasticable sur réservation l’hiver.

www.la-clairiere-aux-cabanes.fr

www.bol-d-air.fr

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3 décembre 2020

ECOMUSEE D'HIVER COVID

 



Pour les Fêtes, l'Ecomusée d'Alsace nous avait habitués à finir l'année comme il fait défiler le temps au rythme des saisons et fidèle aux traditions de nos aïeux. Nous nous passerons des marchés de Noël en ville et renouerons avec ce que nous connaissions il y a plus de trente ans, la surenchère d'illuminations en plus. 

A l'Ecomusée, je me souviens des guirlandes monocolores comme il en existait dans nos communes. Mais le village-musée d'Ungersheim ne fêtera pas Noël cette année. Il serait resté dans son habit d'automne, n'étaient deux sapins dont un décoré devant la boutique du potier. C'est par un après-midi gris de décembre que je me présente au portail des Loges. 




J'ai rendez-vous avec Debby, l'accorte chargée de communication du musée vivant. Je voulais m'imprégner de l'atmosphère d'un haut lieu touristique fermé. Nous passerons une petite heure ensemble, dans ce village terriblement silencieux, quand habituellement les touristes flânent sur les places et dans les rues. Pas âme qui vive apparemment. Si, le bureau du directeur est occupé. Mais nous ne croiserons personne, à l'exception du charpentier à l'écart, taillant un morceau de bois à l'aide d'outils anciens. Un parc de jeux est en cours d'aménagement. Les vaches vosgiennes nous considèrent à proximité.



Plus loin, une voiture stationne. Une autre encore. Le village n'est pas tout à fait vide. Les bénévoles sont privés de leur environnement, les salariés en activité partielle. Mais l'Ecomusée vit. Au reconfinement, le cheptel porcin s'est de nouveau enrichi d'une huitaine de têtes. Les moutons bêlent, les paons font quelques pas, le bouc se surpasse pour se faire désirer de la femelle. Les animaux sont nourris par les agriculteurs du site. 




Bien avant la période de restrictions en vigueur depuis la fin d'octobre, l'Ecomusée avait renoncé à sa saison hivernale. Bonne pioche. Le village, qui a depuis peu ses panneaux d'entrée et de sortie d'agglomération, aura été fréquenté quatre mois seulement cette année. 

En l'arpentant cet après-midi de décembre, je me dis que les vieilles pierres et les vénérables colombages se sont assoupis pour un long hiver, comme ceux de nos grands-parents.




 




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24 novembre 2020

NOUS N'IRONS PLUS A LA STE-CATHERINE

 


« Weder a Kàthrina umma », encore une Ste-Catherine de passée, disaient mes grands-parents. Elle n’existe plus, notre Ste-Catherine. Bien sûr, la Ville d’Altkirch me répondra qu’elle est reportée en raison de la Covid-19. Mais depuis quelques années déjà, elle n’était plus pour ce qui me concerne. Après les attentats de 2015, la plus grande manifestation commerciale de l’année dans ma ville a été davantage sécurisée, avec des véhicules positionnés aux entrées, le contrôle des visiteurs (et des passants), un accès élargi aux secours et moins, beaucoup moins d’exposants. Je suis altkirchois depuis toujours, je suis bien placé, géographiquement aussi, pour raconter ce que j’avais qualifié de « Fête nationale » locale, voire sundgauvienne.



La foire Ste-Catherine a plus de cinq cents ans. Quand j’étais enfant, je l’attendais avec impatience. Je me sentais rassuré dans ma chambre la veille, m’endormant avec le bruit extérieur. Les premiers marchands prenaient place dans le froid automnal. Les machines agricoles avaient été installées place Jourdain. Dans mon quartier, les concessionnaires avaient aligné leurs voitures. Je récupérais les documents ensuite, car à mon âge, les garçons s’intéressaient à l’automobile. Nous savions les marques et les modèles.
Il faisait encore nuit le jour venu quand les agents municipaux dirigeaient les exposants.
Altkirch s’éveillait. Je n’ai pas souvenir d’un temps exécrable pour cette manifestation déplaçant la foule dans la haute ville. Je me suis souvent demandé
d’ailleurs comment les pompiers seraient intervenus en cas d’événement majeur. 



La Ste-Catherine, c’était le jour des retrouvailles. Le monde paysan sud-alsacien parmi les citadins ruraux. Autrefois, les bestiaux étaient de sortie aussi, comme le rappelle la fresque humoristique derrière la sous-préfecture. Les agriculteurs avaient enfin un temps pour souffler, échanger autour de leur année, envisager un investissement autour d’un vin chaud.

Au fil des décennies, les tracteurs sont devenus des mastodontes du labour. En ville, on montre aujourd’hui son SUV, ici on pose devant les machines XXL. La foire, c’était un carrefour d’affaires hétéroclite, du camelot au confiseur, du technicien de chambre d’agriculture au syndicaliste, du vendeur de pull à la mode à l’association investie dans la restauration rapide.


C’était, au détour d’une rue, le sourire d’une fille perdue de vue comme la salutation quelconque d’une connaissance. Ma grand-mère, puis mon grand-père, plus récemment mon père étaient dans leurs derniers jours quand revenait la Ste-Catherine. Papa y avait nourri des milliers de convives à la halle au blé. A la maison aussi, il est de tradition de partager la soupe de lentilles à la saucisse de Montbéliard. On allait faire son marché le matin, on rentrait déjeuner, on refaisait le tour.



Quand le jour s’éteignait s’allumaient les guirlandes des stands. Il nous est arrivé de fournir l’électricité à un commerçant ambulant. Le soir, nous savourions les mannala et les têtes de choco (la dénomination du XXIe siècle), heureux et fatigués de cette longue journée de navigation
à vue dans une mer humaine.





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6 novembre 2020

RESILIENCE DE NOEL A MULHOUSE


Dans quelques jours, les cabanons commenceraient à apparaître sur la place de la Réunion. Elle nous paraîtra bien vide, cette place cette fin d'année. La reprise de l'épidémie interdit nos marchés de l'Avent. Mais ne peut rien heureusement contre l'esprit de Noël. Novembre est aussi le mois de présentation des Noëls alsaciens. 
Comme chaque année depuis trois décennies, la Ville de Mulhouse invite la presse à cet effet. Il est loin le temps des conférences de Robert Cahn le père du marché mulhousien, mais c'est toujours un plaisir d'entrer dans cette bulle merveilleuse qui nous éloigne du quotidien tourmenté.

Avec le reconfinement, nous n'avons hélas pas pu nous retrouver physiquement ce matin. C'est depuis une salle de réunion de la mairie que Michèle Lutz a dévoilé
Collection 2020, le nom du programme de Noël de la métropole haut-rhinoise. "Désolée que ce marché n'ait lieu", commença la maire, partie pour célébrer les 30 ans de cette manifestation qui donne à Mulhouse un des plus beaux villages de l'Avent. Michèle Lutz veut toutefois cette ambiance qui fait partie de notre patrimoine alsacien. "Laissez-vous surprendre, l'ambiance va évoluer de jour en jour." 

La maire s'exprime devant un décor fleuri. C'est le tissu de Noël, la signature mulhousienne, unique en France. Son nom a accompagné cette terrible année, "Résilience". Marie-Jo Gebel, la créatrice  indissociable de l'habillage festif, a travaillé dessus avant que le coronavirus ne drape la ville. Elle a compilé plusieurs documents pour dessiner les motifs inspirés des années 1880, mêlés à des références russes. 12 cylindres, 16 couleurs pour l'impression de ce textile haut de gamme made in Alsace. Béatrice Fauroux prend brièvement la parole pour souligner la grande période de créativité et de faste au temps du Second Empire à Mulhouse...

Philippe Trimaille est catégorique. "Noël aura bien lieu!" Pour l'adjoint, il sera "exceptionnel, innovant, généreux, participatif, surprenant, dans le respect de la tradition". Les illuminations seront poussées jusqu'à la Bourse et dans les quartiers Drouot et Bourtzwiller. Et pour que Mulhouse soit vue, un lettrage géant se dressera devant la Société industrielle, #mulhouse. Les temps étant au virtuel, ainsi viendra le Père Noël, quand l'office de tourisme fera illusion avec son marché. Les commerces seront à l'heure du click and collect. Des artisans occuperont peut-être des cellules commerciales vides...Et les habitants sont invités à décorer leurs fenêtres. 



Michèle Lutz manipule deux bougies. Elles sont proposées cette année aussi parmi les productions locales. Sainte Lucie apporte la lumière en décembre. La maire espère que nous terminerons l'année dans "une envie de fraternité". Bercés par ces musiques de temps heureux qui devraient elles aussi nous surprendre. Faire comme si...





 

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5 novembre 2020

VILLA SYMPHORINE : L'AUTOMNE A WALDIGHOFFEN

 




Elle n'a pu être mise en avant cette année en raison de la pandémie, pourtant elle est bien vivante malgré le reconfinement. La résidence service seniors de Waldighoffen a fini par s'éveiller après des années de péripéties. 

Je me souviens vaguement d'une visite de chantier. Les travaux avaient commencé au printemps 2012 dans la foulée de l'EHPAD. Mais il aura fallu attendre pour voir éclore la Villa Symphorine, qui porte le nom de la robuste plante aux baies blanches. La RS a été ouverte en 2019. Rapidement elle est entrée dans le giron de l'APA, le réseau de référence dans l'aide à la personne, qui gère déjà Wettolsheim (voir "La fin de vie aux Châteaux" septembre 2018), Le Louvre à Guebwiller et le village seniors de Dannemarie.





Juchée rue du Vignoble, la résidence de Waldighoffen a un positionnement idéal, au cœur du Sundgau alsacien, face à la zone artisanale et à la banque mutualiste. L'ensemble comprend un bâtiment principal et ses annexes indépendantes étreignant un parc. 31 appartements de 45 à 63 m2 pour un nouveau chez soi, confortable et rassurant. En semaine, les résidents peuvent compter sur l'animatrice polycompétente de la maison. Le week-end, la télésurveillance prend le relais, même si Mara Radosavljevic n'est jamais aux abonnés absents.


                                                 Fabienne Kaufmann en charge des RSS APA et Mara 

En octobre, une dizaine de logements étaient occupés. Ils sont accessibles aux personnes autonomes à partir de 60 ans, dans un format adapté à leurs besoins, indépendantes sans être isolées. Beaucoup de locataires ne sont pas de la région. Ils ont été installés par leurs enfants que le destin a conduit en Alsace. Ainsi, ils n'en sont pas éloignés. 



S'agissant du coût, le loyer ne serait pas plus élevé que l'entretien d'une maison à l'année, balcon ou terrasse inclus. Avec les résidences seniors, c'est un nouveau parcours résidentiel qu'on a inventé, entre son nid devenue trop grand et la maison de retraite synonyme d'hôtel terminus.


www.reseau-apa.fr


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