22 octobre 2018

LUCIOLES DANS LA NUIT MULHOUSIENNE



Après deux éditions de Colore Moi, Mulhouse vient d'allumer un nouvel événement, sur l'initiative des Vitrines de la fauve Sophie Julien : la Light Run. Alors que le jour décline de plus en tôt et que l'automne croque la ville, voilà de quoi mettre de la lumière dans la nuit d'un samedi soir. Du vert fluo.
J'ai décidé de participer à cette nouveauté, histoire de courir dans ces rues que je parcours à trottinette depuis des années. Et de pousser les foulées dans une ambiance nocturne. Le point de rassemblement est la bien nommée Place de la Réunion, où le village de la manifestation bruisse depuis le matin. Une foule en maillot vert peuple le site et s'équipe : bracelets, lunettes à monter, bâton lumineux.








Sur la grande scène devant le temple St-Etienne, coaches sportifs et DJ impriment les mouvements et apprêtent les coureurs / marcheurs, préalablement inscrits. Les animateurs de Freeness, le jeune club de fitness de la place, sont hors les murs ce soir. Cerise FM assure la retransmission sur les ondes. Plus de 600 dossiers ouverts. Les participants de la première Light Run sont plutôt jeunes, enfants, ados, familles, jeunes adultes. Beaucoup se sont fait poser des touches fluorescentes sur le visage par les gentilles maquilleuses de l'organisation. Je figure parmi les plus âgés manifestement. Pas de chrono ici, pas de compétition. On ne verra pas les forçats du grand fond. D'ailleurs le tracé ne compte que 3 km. Pas de quoi s'épuiser. 

On finit par partir. Je suis dans la dernière vague. En m'élançant parmi les derniers, je sais que je remonterai une partie de la file. Le circuit s'enfonce dans le cœur historique mais voilà déjà le premier obstacle, des cerceaux multicolores. Rien ne sert de courir, il faut faire la queue, comme au péage autoroutier. Les coureurs passent avec le sourire. Sorti de ces cercles, je me remets à filer dans l'artère peu fréquentée. Un nouvel exercice nous attend, un tunnel dans lequel on avance baissé. On passe à côté des noctambules de brasserie mais au troisième atelier, c'est le bouchon.A la louche, quelque 70 personnes attendent de traverser la structure barrée de fils. Il faut presque danser pour les dompter. Le temps paraît long soudain dans la fraîcheur qui s'abat sur mes bras. Certains préfèrent poursuivre sans transiter par ce ralentisseur. Les derniers hectomètres empruntent le parc Steinbach soudain magique. Il faut avancer sur des poutres disposées à même le sol. Derrière moi, un jeunot s'impatiente. Devant moi, ça ne va pas plus vite. Les signaleurs motivent les light runners dont beaucoup ne courent pas en vérité. L'essentiel est de participer. Quand je reviens sur la Place de la Réunion, je perds la route, faute de guide. Mais la boucle est accomplie.
Mon aventure s'arrête ici. La nuit des clubbers commence à l'Espace Réunion, transformé en palais électro. Cette nuit d'octobre, Mulhouse a pris un coup de vert et rajeuni son vieux cœur. Avant de passer à l'orange d'Halloween. 






#lightrun

19 octobre 2018

LES RUCHES DE SAINT-ETIENNE

Le pasteur Roland Kaufmann près de ses pensionnaires au travail

"La préoccupation de l'humanité est au cœur de la spiritualité calviniste. L'abeille est un signal d'alarme. Ce dont elle souffre aujourd'hui nous menace tous." Voilà ce qu'on lit sur les pots du Miel  de Calvin, proposé par le temple Saint-Etienne de Mulhouse.


Depuis une dizaine d'années, on a pris conscience de la disparition de l'abeille , une catastrophe pour l'apiculture, la première touchée. Claude Winninger vivait des ruches naguère, mais a dû changer de profession après avoir perdu des dizaines de boîtes. Depuis 2010, l'apiculteur de Brunstatt s'occupe des abeilles de la place de la Réunion. Il a monté deux ruches dans une coursive du temple, à une trentaine de mètres du pavé. L'effort est impressionnant compte tenu des dizaines de marches à gravir. Le cheptel s'est bien adapté à l'environnement urbain,  les produits phytosanitaires étant  de plus en plus bannis par les municipalités. Ici, les abeilles sont plus productives qu'à la campagne;  Claude Winninger a recueilli cet automne 85 kilos de miel reversés dans des pots de 250 et 500 grammes. La vente ouverte le 18 octobre a connu un succès immédiat, les habitués de l'Eglise réformée se ruant sur ce produit made in Mulhouse vendu 6 et 9 euros.








Le miel renvoie aussi aux Ecritures, promesse d'une vie de surplus et de bonheur aux Hébreux, explique Roland Kaufmann, pasteur en charge de la cathédrale protestante.
Il adoucit aussi l'image d'une Eglise souvent considérée comme austère.


17 octobre 2018

UN SOMMELIER DANS L'NR DU TEMPS



Son frère Olivier est au firmament de la cuisine, au "Chambard".
Emmanuel Nasti est au sommet de la sommellerie. Le Gault&Millau l'avait déclaré sommelier de l'année 2015. Au printemps 2016, le jeune quinqua reprenait la société Henner Marchand de vin à Sausheim. A 51 ans, dont 23 aux côtés de son frangin, Emmanuel a voulu changer de métier. Il s'engagea à poursuivre l'oeuvre de Georges Henner. Le caviste mulhousien avait fini par quitter la ville-centre pour la périphérie en 2008, dans la zone Espale. L'activité du repreneur reste d'abord  la vente à la restauration, le complément étant généré par les particuliers. Emmanuel, son épouse et leurs trois collaborateurs veillent sur un univers certifié bio en grande partie ; 800 à 900 références de vins et jusqu'à 200 alcools.


Ces 19 et 20 octobre, l'établissement se transforme de nouveau en salon à l'occasion des 15e Rencontres. Une trentaine de vignerons dont certains de premier plan animent ce rendez-vous exceptionnel. "Des femmes, des hommes et des vins  que vous ne rencontrerez pas ailleurs" assure Emmanuel Nasti.

Le salon  Rencontres  à partir de vendredi 16 H chez NR à Sausheim. Un moment rare; comme les pépites sélectionnées.

A apprécier avec modération.

12 octobre 2018

JOURNEES DES CORPORATIONS




Jean-Marc Muller 



Quand l'automne s'impose et que les jours raccourcissent, quand le blues de la rentrée éloigne un peu plus l'insouciant été, reviennent à Mulhouse les Journées d'Octobre. 
Avec près de 145.000 visiteurs l'an dernier, la plus grande manifestation mulhousienne émerveille par son volet Folie'Flore, hymne au végétal sublimé par le génie créatif de nombreuses mains. Cette année est unique dans la longue histoire des JO, car elle réunit le meilleur du bonsaï.
Ce ne sont pourtant ni les délicates compositions jardinières ni les vénérables arbres miniatures qui motivent ma visite à la Mertzau. Mais le Village gourmand, où l'arôme de curry triomphe des senteurs de charcuterie, où les douceurs québécoises affrontent les fondantes pâtisseries du Maghreb.

C'est surtout le plaisir de retrouver les corporations de bouche avec des visages familiers. 
Les boulangers d'abord, qui cuisent leur pain sur place et dont les épouses tiennent la boutique. Rémy Utzinger en patron de la corporation Haut-Rhin Sud dynamise l'atelier.
Il a piqué une trouvaille à ses homologues bas-rhinois pour proposer une tartine à la fondue de munster, la nouveauté boulangère de la saison. Le fromage est incorporé à la poche.


Rémy Utzinger 

En face, les pâtissiers tiennent salon de thé. Eux aussi ont créé pour les JO, un entremets baptisé "Soleil levant". Les artisans du sucre se sont associés à "Mulhouse loves Japan" pour élaborer ce dessert au yuzu, le citron du Japon prisé des chefs. Les apprentis eux ont travaillé le chocolat pour rester dans la thématique du japonisme. 




Restent les bouchers-charcutiers-traiteurs, qui n'ont pas de nouveauté sur le gril mais de bonnes choses à savourer. 
Depuis deux ans, la profession promeut la marque "Goûter l'Alsace s'esch güat" autour d'une coopérative colmarienne et garantissant la filière courte du bovin élevé en Alsace.



Enfin, il m'a été donné cette année encore de participer à la finale du concours de la tarte au citron meringuée. Nous devions noter les quatre meilleures réalisations sélectionnées parmi une quarantaine. Les lauréats sont repartis avec du matériel professionnel qui leur sera utile pour parfaire leurs préparations. 








Plusieurs autres concours ont été organisés pendant ces JO de Mulhouse, dont le Deckwurscht (saucisse de viande), le jambon, la baguette et le croissant. Autant d'épreuves qui font aussi des Journées d'Octobre une vitrine de l'excellence artisanale. 


Jean-Claude Bouzana 

8 octobre 2018

JO DE MULHOUSE : DOLCE FURLANIE





De longue date, les rencontres de presse pendant les Journées d'Octobre de Mulhouse sont organisées "chez les Italiens". Comprendre les Frioulans. Au fond du village des saveurs, un carré du nord-est de l'Italie, cette Vénétie julienne bordant l'Adriatique autour de Trieste... C'est l'espace de l'association Fogolar Furlan Mulhouse. Fogolar désigne la cheminée de la maisonnée, l'âtre familial. Bien avant la Mertzau les Frioulans étaient présents à la grande foire d'automne. Les locaux s'appuient aujourd'hui sur des renforts venus du pays, 8 volontaires qui prennent congé pour être à l'heure mulhousienne et régaler les Sud-Alsaciens. J'étais venu parler de fleurs, me voilà entraîné dans une chaleureuse tablée, pour une découverte gustative. Ça commence par le ristretto préparé comme à Udine et arrosé d'une grappa à la robe dorée. C'est le rituel du resentin, pour rincer la tasse à l'alcool.  La délégation frioulane a apporté ses meilleurs produits du terroir, dont le jambon de San Daniele à prélever autour d'un gressin. Pour la première fois en France, la maison Borgo Sant'Andrea et ses vins élevés en transition écologique sur des terroirs vieux : refosco, merlot, cabernet, sauvignon. Des nectars  produits sur un domaine d'une vingtaine d'hectares. Avant de partir, on me sert encore un pinot, on ne dit plus tokay pour ce gris. Mes nouveaux amis m'indiquent que chez eux, l'apéro commence vers dix heures. On n'a pas fini de trinquer autour d'un prosecco. 



Surtout que Fogolar organise le 28 octobre sa traditionnelle fête de la polenta, le plat emblématique frioulan qui remplaçait le pain. Salle Léo-Lagrange à Wittenheim. En 2019, ce seront les 50 ans de la manifestation. En attendant, les saveurs italiennes se partagent dans ce coin des JO, jusqu'au 14 octobre.


4 octobre 2018

RIXHEIM : LES TUPP AU TOP



Laëticia Collovray chef de concession et Laurent Lecoeuvre nouveau PDG de Tupperware France 




Les murs rappellent encore un temps pas si lointain d’une industrie charcutière. C’est dans les anciens locaux de Tempé à Rixheim que Tupperware France a installé sa concession sud-alsacienne, qui couvre en fait le Haut-Rhin et l’arrondissement de Sélestat. Un transfert récent de quelques centaines de mètres pour passer de 600 à 1100 m2. La concession est l’une des 54 du réseau national, mais parmi les plus importantes. Une croissance de 30% en 2017 pour un CA de plus de 4 M€ et des effectifs qui gonflent. D’ailleurs ce n’est pas fini. Laëticia Collovray qui en a la responsabilité depuis deux ans espère 300 recrutements d’ici à la fin de l’année. La maison Tupperware maille le territoire haut-rhinois et d’Alsace centrale avec un millier de conseillères à ce jour. Des animatrices à temps choisi qui complètent leurs revenus ou les réalisent intégralement. 130 managers les encadrent. Au niveau national, elles sont 22.000 animatrices culinaires pour un millier d’ateliers quotidiens. Chaque jour, 10.000 Français(es) sont ainsi directement en contact avec la marque toujours dans le coup.
Ce lundi, des bonnets rouges ont été accrochés à l’accueil. Le premier jour de la semaine est particulièrement chargé ici. Ce soir, les vendeuses ont le privilège de rencontrer Laurent Lecoeuvre, tout juste promu patron de l’enseigne pour la France.





C'est en 1946 que l'Américain Earl Tupper, un chimiste de DuPont façonne un saladier en polyéthylène. Il croisera une jeune maman, Brownie Wise, qui lui donnera de commercialiser avec succès son invention. Avec elle apparaîtront les réunions de ménagères. Depuis une douzaine d'années, ce sont les Ateliers savoir-faire autour de recettes chez l'hôte(sse). En France, 400.000 recueils de cuisine sont écoulés annuellement. Tupperware est présent dans une centaine de pays et produit dans 17 usines. Bien sûr, la fermeture de l'unité de production de Tours n'a pas été saluée par la clientèle. Elle n'a pas affecté non plus les volumes de vente.
Les affaires se concluent toujours à domicile, car l'humain est au cœur du métier chez le géant de la conservation, même s'il faut s'ouvrir à d'autres canaux de distribution dont les Tuppertrucks et bientôt la vente en ligne. Dans la concession de Laëticia, les conseillères ont entre 16 et 74 ans. "On leur dit merci tout le temps" confie la jeune dirigeante qui justifie le succès par la longévité et la qualité des produits ainsi que l'innovation sans relâche. Et le plastique ? Laurent Lecoeuvre rappelle la démarche originelle de la maison d'Orlando : la garde des restes alimentaires. Mieux vaut un vrai plastique qu'un autre mauvais contenant. Les matériaux de Tupperware répondent à des critères très stricts qui les rendent réutilisables longtemps. Certains cependant sont recyclés mais tous recyclables. Et pour rester dans l'air du temps, l'entreprise a engagé des partenariats pour une alimentation responsable avec La Tablée des Chefs, To Good To Go, Mummyz...
Quant aux nouveautés, elles se comptent annuellement par dizaines. dont le grill micro-ondes à la technologie "révolutionnaire". Avec 3,5 millions de clients en France chaque année, il faut accompagner les nouveaux modes de vie, qui privilégient le fait maison et la cuisine rapide. Même le batteur électrique classique serait battu pour monter une chantilly. En 1961, le bol américain avait séduit les Françaises. Aujourd'hui, on en met plein la vue avec l'AdaptaChef, le robot multifonctions. 
Pour la prochaine réunion, pardon le prochain atelier culinaire, quelques clics sur   tupperware.fr/connect  et vous voilà avec une animatrice de proximité.                       









Tupperware soutient de nouveau  Le Cancer du Sein, Parlons-en ! en octobre. Pour chaque B.chic achetée, 5€ sont reversés à l'association.




30 septembre 2018

LE FANTÔME DU POMPISTE




De moins en moins de stations-service en France. Un peu plus de 11.000 encore en août dernier, compte l'union française des industries pétrolières. Depuis les années 1980, 30.000 ont disparu, faute de rentabilité,victimes de la réglementation, sans repreneurs...Sur la RD 83 un triangle fait verrue vu du ciel. C'est une ancienne station-service dont il ne reste que les murs de l'atelier et la maison de l'exploitant. Je me souviens m'y être arrêté voilà bien longtemps, c'était je crois une enseigne AGIP. Mais elle me semblait vieillissante déjà. Désormais c'est une friche clôturée aux bâtiments obturés par des parpaings. Ces derniers n'ont pas résisté aux visiteurs. A mon tour je suis allé revoir ce site fantôme. La petite maison a été entièrement vidée. La première fois que je l'avais inspectée elle avait eu la visite des casseurs.
Il n'est pas très loin le temps où ici passait du monde.
Les arbres commencent par engloutir le logement d'hier. 
Derrière la grille les véhicules tracent.










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