AGAPES & AVENTURES Se laisser porter et se laisser surprendre. "Il n'y a pas de hasard, mais des rencontres." Voir aussi LES LETTRES DE PASCAL K leslettresdepascalk.blogspot.com
10 mai 2018
ASCENSION A ALTKIRCH
"Dans la joie le Seigneur est monté dans les Cieux", chantions-nous naguère le jeudi de l'Ascension. C'était un jour de joie et un regain d'espérance pour nous chrétiens.
Ce matin, j'ai retrouvé l'église de ma jeunesse dans un dépouillement qui correspondrait au vendredi saint. Il n'y a probablement pas d'office ce jour. Altkirch n'est, à mon sens, plus au rendez-vous de Dieu. Le chœur est occupé par une installation annonçant un concert le 13 mai.
Jeudi de l'Ascension devenu jour de commerce. Au nom de la journée de solidarité. C'est aussi jour de marché, comme chaque jeudi matin. Des boutiques sont ouvertes. Pour le marché, il manque manifestement du monde. En cette fin de matinée, les rues sont clairsemées sous la pluie fine. Le temps a changé brutalement, le mercure chuté. Les commerçants altkirchois ne sont pas bienheureux. Le ciel ne leur est de nouveau pas favorable. Près de la sous-préfecture, les militants de LREM sourient eux, fidèles à leur engagement. Ils célèbrent aussi l'Europe.
C'est un jour férié, je n'ai pas la tête au shopping. En montant la ruelle vers l'hôtel de ville, je constate avec tristesse la liquidation du petit magasin de cadeaux. La propriétaire a donc fini par jeter l'éponge. Un commerce de moins dans la haute ville. Un de plus dans la friche.
Il est midi. Mon boucher de proximité a déjà baissé le rideau. Il devait être le seul à oser travailler dans la rue ce matin.
9 mai 2018
LE MUSEE EN TOUTE NUDITE
Le Palais de Tokyo à Paris a l'habitude de se démarquer par ses expositions. Mais le 5 mai, il a une fois encore fait parler de lui, en organisant une visite naturiste de son programme "Discorde, fille de la nuit". Une première en France alors que certains pays pratiquent déjà la confrontation de l'art et du spectateur libéré du vêtement et de toute charge qui pourrait s'en dégager. Jacqueline, une Mulhousienne, a eu le privilège d'être parmi les 160 visiteurs dûment inscrits à cette expérience inédite, dans un créneau réservé. L'invitation de l'Association des Naturistes de Paris (ANP), dont elle est aussi, a eu un grand succès sur les réseaux sociaux. Surprise pour les initiateurs avec une forte représentation des femmes de 18 à 34 ans. Au Palais de Tokyo, la visite s'est déroulée avec des médiateurs habillés, par petits groupes. Jacqueline a senti une petite gêne chez sa guide qui avait du mal à regarder son public. A défaut d'apprécier la lecture des expositions en cours, notre naturiste alsacienne s'est déclarée ravie de l'exercice qui s'est achevé autour d'un rafraîchissement sur la terrasse avec vue sur la Tour Eiffel. Entre-temps, des liens se sont tissés et certains sont convenus de se revoir.
Quant à Jacqueline, elle a profité de son séjour parisien pour passer par le Bois de Vincennes où les naturistes cohabitent avec les textiles dans le respect réciproque. Et faire un crochet par la plage dédiée de Berck.
"Discorde" se termine au Palais de Tokyo. Une porte s'est ouverte sur une autre façon d'appréhender un musée.
7 mai 2018
ARLETTE GRUSS : GEORGES ET SES PANTHERES
En rentrant du champ de foire de Dornach où le cirque Arlette Gruss a planté son chapiteau comme chaque année, les confrères m'apprenaient la liquidation judiciaire de Pinder. La maison fondée en 1854 vient de subir deux mois "catastrophiques" et dans un contexte défavorable aux cirques animaliers, Gilbert Edelstein a préféré arrêter les frais. Le propriétaire a déjà mis des millions d'euros de sa poche pour maintenir l'institution. Pinder sort de piste, temporairement au moins.
Je rentrais donc de la plaine sportive de l'Ill où j'ai eu le bonheur de croiser Georges, une légende vivante du cirque Gruss, veuf d'Arlette et père de Gilbert, le directeur général. En voyant ce monsieur à la tête dégarnie, je savais que la rencontre serait heureuse. En quelques phrases, Georges Peurière m'a résumé son parcours et sa passion. Chassé d'Algérie à l'indépendance, Georgika avait trouvé sa voie tout enfant, en admiration devant un dompteur hindou, contre l'avis parental. Il commença comme garçon de cage, Alexis Gruss lui permettant de faire ses premiers pas. Georges ne se sentait pas artiste, lui "l'homme de bêtes". Il aima et épousa Arlette, la fille du patron. Quand celui-ci rendit l'âme, le couple donna un nouveau souffle à l'entreprise. C'était dans les années 80.
Arlette s'envola à son tour vers les étoiles, en 2006. Pour Georges, il fallait rendre le fouet.
Dimanche, avant la représentation en matinée, un groupe de militants de la cause animale s'est positionnée devant le cirque rouge et blanc, interpellant le public. Les temps sont durs pour les spectacles incluant des animaux, certaines villes les interdisant. Dans le domaine, le cirque Gruss se déclare irréprochable et condamne l'attitude des manifestants qui ne seraient pas toujours des modèles de la contestation citoyenne. Georges a joué avec des panthères. Son bras se souvient, qui a frôlé l'amputation en 1976 à la suite d'un accident lié à l'inexpérience d'un assistant semble-t-il. Le septuagénaire, de sa voix douce du sud, explique qu'on ne peut faire n'importe quoi avec des partenaires de numéro d'un tel calibre. Tout est dans la compréhension et le respect réciproques. Et de se souvenir de cette femelle qui l'appelait auprès d'elle quand il s'agissait de mettre bas. Georges aimerait bien leur montrer, aux empêcheurs de tourner en rond sur la piste, s'ils se donnaient la peine d'entrer...
Quand il n'est pas en tournée, l'ancien dompteur s'occupe des animaux "retraités" dans l'immense parc dans l'ouest, là où la famille se repose. Le bien-être animal, c'est dans le code de l'entreprise Gruss.
"Osez le cirque!" est en tournée en Alsace. A Mulhouse jusqu'au 16 mai.
1 mai 2018
LES MOTOS DU SOURIRE
Depuis le retour des beaux jours, les motos sont de sortie. Hier matin, elles ont rempli le parking du centre E. Leclerc d'Altkirch à l'appel de l'association "Les 2 roues de l'espoir". Cette association constituée récemment autour du jeune Franck Stampfler s'est donné pour objet l'aide aux enfants en souffrance, qu'ils soient malades, handicapés, isolés. En leur rendant le sourire par une action, un don...Franck a réuni autour de lui quelque 40 membres en quelques mois. Mais pour la randonnée du 1er mai, ils étaient bien plus nombreux, les réseaux sociaux étant un bon vecteur de ralliement.
Les pilotes ont progressivement aligné leurs bécanes, quads, trikes et autres engins avant de partir pour une balade d'une centaine de kilomètres dans le Sundgau et partager le repas à Walheim.
Cette sortie printanière préparait la grande manifestation du 5 août au foyer St-Jean de Mulhouse, précédée elle aussi d'une virée à moto. Rassemblement à 9H devant l'hypermarché d'Altkirch. Après, une kermesse mêlera les gamins en situation difficile et les blousons de cuir.
L'association recueille aussi des dons pour acheter des jouets pour enfants handicapés.
leetchi.com/c/un-vrombrissement-un-sourire
Franck le président des 2 roues de l'espoir |
30 avril 2018
BALE : LA MUBA FAIT PROFIL BAS
Mercure en perdrait son casque. La dernière foire de Bâle a encore déçu et la Basler Zeitung prophétise "la mère de toutes les foires sur son lit de mort". Pour le quotidien de la cité rhénane, la Muba 2018 a été "un flop". L'an dernier, l'ancienne foire suisse d'échantillons avait attiré 144.000 visiteurs, moins que la population de Bâle, quand voilà trente ans la fréquentation atteignait des centaines de milliers d'entrées au champ de foire, avec un nombre bien plus important d'exposants il est vrai.
Les temps changent, internet est passé par là et le média foire est souvent à la peine. Les organisateurs ont misé sur les tendances actuelles pour capter un public jeune. A l'arrivée, un ensemble qui n'a manifestement pas fait mouche et désorienté la vieille garde du public qui ne décrypte plus le message. "Bonjour tristesse" dit le site barfi.ch .La presse bâloise s'interroge légitimement sur la suite, car pour la BaZ "le pire est à venir".
Un exposant sundgauvien ! |
Nous avons arpenté les allées presque vides de la Muba une fin d'après-midi de semaine. Nous avions peu de temps. Mais suffisamment pour constater la défection du public. Nous ne nous souvenons même plus de la promesse de l'édition 2018.
En revanche, quand nos confrères parlent de cherté, regrettons le taux abusif de change de certains commerçants. Quand l'euro flirte avec 1,20 franc, ils appliquent toujours la parité 1 = 1.
Même avec une bonne ristourne, les biscuits Kambly sont meilleur marché en Alsace.
HOPITAL FEMME-MERE-ENFANT : LE DERNIER-NE DU GHRMSA
Sur les hauteurs du Rebberg, il lorgne sur la ligne bleue des Vosges : le nouvel hôpital Femme - Mère - Enfant de Mulhouse est désormais le troisième établissement du Moenschberg aux côtés d'Emile-Muller 1 et 2. Sa silhouette asymétrique blanche se découpe sur le ciel azur. Un paquebot de six niveaux d'une surface d'activité de 23.600 m2 qui aura coûté 80 M€.
FME est un des plus importants pôles d'activité du GHR Mulhouse Sud Alsace, premier hôpital non universitaire d'Alsace, deuxième établissement de l'ancienne région. Seule structure sanitaire du Haut-Rhin avec une maternité de niveau 3, il pourra accueillir les femmes présentant des grossesses à risques et les nouveau-nés en danger.
Salle du personnel |
Un hôpital mulhousien |
L'école continue à l'hôpital |
Le nouvel hôpital regroupe les pôles maternité - gynécologie et pédiatrie jusqu'alors répartis en deux unités au Hasenrain. Le déménagement de l'ensemble a mobilisé 400 professionnels de santé. Il a été bouclé en moins de trois semaines, en avril, après des simulations.
Catherine Herbé, directrice de l'offre de soins |
L'accès à FME s'effectue par la rue du Dr Mangeney.
L'hôpital est desservi par Soléa.
27 avril 2018
NOCES DE COTON
L’été 2013.
Le plus beau depuis longtemps sans doute. Le plus cruel aussi. Rungnapha t’a
emmenée vers ma route, douce assembleuse de cœurs en peine. Tu allais
probablement quitter la France ; j’ai accepté de te connaître avant cette
échéance que tu ne souhaitais pas. C’est dans le vieux Colmar, curieusement à
proximité de l’arbre à directions internationales près de la mairie, que nous
nous sommes rencontrés. Tu étais marquée par l’épreuve d’un divorce que tu
n’avais pas vu venir. Tu allais entrer dans une autre vie, la mienne. C’était
le mois de juin, les eaux jaillissaient au Champ-de-Mars. Dans la plaine
colmarienne où tu avais trouvé refuge, le maïs poussait. C’est au bord du Rhin
que j’ai pris ta main. J’avais dix-sept ans de nouveau. J’étais amoureux.
Mais
l’administration ne connaît pas l’amour. En juillet, la République ordonna ton
retour au royaume. Nous avions moins d’un mois pour organiser ce terrible
départ. Il n’y avait pas d’échappatoire. Nous avons beaucoup pleuré cet été -
là. Le 18 août, quelques heures avant ton envol, je te fis la promesse de
t’épouser un jour. Le ciel pleurait aussi ce dimanche soir.
Les mois ont
passé. Tu as retrouvé tes proches dans le nord de la Thaïlande, avant de faire
un nouveau voyage vers les paradis à touristes, pour gagner ta vie. Nous avons
fait l’expérience des demandes de visa rejetées, mais moyennant arrangement et
avec le concours de nos parlementaires, tu as pu revenir en juin 2014. Dix mois
sans te serrer dans mes bras. Trois pour une visite dans ce pays que tu aimes
peut-être plus que moi. Puis tu es repartie le 8 septembre, le jour de la
nativité de Marie, celui qui marque la fin du séjour des hirondelles dans la
mémoire collective.
Il m’aura
fallu attendre l’automne 2015 pour me perdre de nouveau dans tes beaux cheveux
noirs. Jamais je n’aurai été si enthousiaste à l’approche de la rentrée. Un
trimestre supplémentaire de bonheur dans notre vie à deux en pointillés. Le
privilège de fêter ensemble mes cinquante printemps. Et, satisfaisant à ta
requête, je t’ai montré Paris, la ville-lumière qui enchante tes compatriotes.
Quelques jours plus tard, je sanglotais dans l’aérogare de Zurich devant le
sapin d’or quand tu disparus derrière les portes vers l’Asie. Troisième Noël
sans toi.
2016 vint. L’année
du grand périple. Nous décidâmes que cette fois, ce serait mon tour d’aller à
ta rencontre. Comme un voyage de noces au Pays du Sourire. Dix jours dans un
autre monde. Des trajets au long cours à travers cette Thaïlande que j’aimais
sans la connaître. La plénitude au bord de la mer, les arômes de la rue, la
moiteur de la chambre, ton village familial ou le farang est une curiosité, les regards rieurs des enfants. Et l’inévitable
séparation à Suvarnabhumi. Avec cette récurrente angoisse de ne jamais plus te
revoir…
2017. Les barrières tombant les unes après les autres, le printemps s’annonce sous d’heureux présages. Ton retour pour officialiser notre union devant Marianne. Moins de quatre ans après la promesse de Hirtzbach, nous sommes sur le point de nous marier, par je ne sais quel miracle tant tout paraissait compromis pendant ces quelques semaines qui t’avaient été accordées à cette fin. Une fois encore, des personnes ad hoc et bienveillantes ont aplani notre difficile route. J’ai obtenu que Jean-Luc Reitzer, mon maire depuis toujours, soit l’officier d’état civil pour ce mariage inhabituel. Dans peu de temps, l’élu devra rendre son écharpe municipale. La cérémonie, dans l’intimité d’une assistance minimale, est pleine d’émotion. L’hôtel de ville étant en travaux, nous sommes unis de plus dans la salle d’audience de l’ancien tribunal d’instance. La préfecture, la police aux frontières, la justice. Nous aurons connu tous les services de cet Etat qui sépare puis unit.
La lune de miel sera pour plus tard, car sitôt épouse Kury, tu dois rentrer pour revenir. Comprenne qui pourra.
Août reviendra
aussi. Mes vacances sont finies quand enfin tu apparais dans la file nocturne
de l’EuroAirport. Il me revient cette soirée de 2013 où nous séparâmes. C’est
dans cette même plateforme que tu m’es rendue pour un séjour d’un an au moins.
28 avril
2018. Voilà un an que tu es mon épouse. Cinq années de bonheur malmené par des
tracasseries administratives. Mais cinq années d’amour et de tendresse. Je rends
grâce à Dieu de ta présence dans ma vie, toi qui es une bénédiction et qui
ensoleille mes jours.
Heureuses
noces de coton mon amour !
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