23 janvier 2018

ROPPENTZWILLER : WIFOR BIENTÔT EN SOMMEIL










Dans quelques semaines, l'usine Hilding Anders (anciennement Wifor) de Roppentzwiller va cesser sa production. Fondée à Hésingue en 1963, la maison est spécialisée dans le matelas et le sommier pour la grande distribution. Depuis 45 ans, elle fait la fierté de son village d'Ill et Gersbach. Mais quelques années auront suffi à réduire considérablement sa profitabilité. Et l'outil de production ne peut pas être agrandi, dit le propriétaire.

Fin 2017, Hilding Anders annonçait la fermeture du site pour relocaliser son activité dans deux autres unités, l'une dans le pays nantais et l'autre en Belgique. 90 salariés se retrouvent devant l'alternative du reclassement interne ou du licencié.
En pleines négociations du PSE, les personnels ont décidé de se montrer symboliquement quelques heures devant leur usine le 22 janvier, avant que la pluie ne les incite à reprendre leur poste plus tôt que prévu.


Un repreneur se serait manifesté qui garderait tout le monde. Il est dans la voiture électrique. Mais les semi-remorques bleus vont terriblement manquer à la vallée de l'Ill. 






19 janvier 2018

S3 A FESTIVITAS : CINQ ETOILES MICHELIN POUR LA CINQUIEME

 Quelque 500 convives apprécieront le menu "L'Odyssée étoilée" du S3 que préparent les étudiants de Storck.

 



Au cœur de l'hiver, Mulhouse Expo se plaît à organiser un salon inédit qui ensoleille le début d'année et réjouit les papilles. Revoilà FestiVitas, "le grand marché des Voyages, des Vins et de la Gastronomie", dont la 8e édition se tiendra du 2 au 4 février sous le signe de l'Océan Indien.

Jean-Christophe Perrin, professeur et restaurateur 


Pour la mise en bouche, les organisateurs ont pris l'habitude d'annoncer le menu au lycée Joseph-Storck à Guebwiller. Un établissement où les élèves ont appris à être courtois et accueillants.
Storck est devenu un partenaire marquant de FestiVitas à travers le S3 (prononcer S cube), un restaurant gastronomique éphémère dont l'initiale renvoie au lycée, à "Signatures des chefs" et à Schlumberger, la renommée maison de vins et marraine de la mini-entreprise. Voilà en effet un montage entrepreneurial piloté par l'association EPA, avec un financement participatif via Leetchi et une vingtaine d'étudiants de première année BTS dans un premier bain professionnel. Thomas Dubois est le "pédégé" du S3. Tous ses camarades sont mobilisés dans les différents services créés, RH, production, communication... Une brigade de commis est appelée en renfort. C'est la cinquième fois que le S3 partage FestiVitas, dont il est "l'élément marqueur", en raison de son positionnement haut de gamme et sa collaboration avec les meilleurs chefs de la région.
Les époux Haeberlin reprennent le tablier, Isabelle avec son association Epices d'insertion par la cuisine et Marc aux fourneaux. Outre le chef aux trois macarons, deux autres étoilés participent à l'aventure : Laurent Arbeit (Auberge Le Saint-Laurent) et Bernard Leray (La Nouvelle Auberge). Le carré de cuisiniers est complet avec Jean-Christophe Perrin, qui officie à L'Altévic et au piano du lycée hôtelier. Un cinquième professionnel apporte son expérience aux jeunes, Michel Scheer, MOF en salle. 
Avec les chefs de cuisine et les professeurs de Storck dont Sandrine la gestionnaire, les acteurs du S3 ont élaboré un menu de haut vol, "Le Tour du Monde en 5 plats", mêlant saveurs d'ici aux parfums d'ailleurs. 
Nous venons d'apprécier les réalisations à l'occasion de la présentation à la presse. Embarquement...





Début du voyage vers les 4 coins du monde avec un crémant Cuvée Emotion du Domaine Cattin de Voegtlinshoffen.
Bernard Leray met le cap vers l'Archipel avec 
Rouget, mangue, cacahuètes et vinaigrette de l'Ile Maurice. Marc Haeberlin fait escale au Japon avec son saumon mi-cuit, sauce aux épices, nem aux crevettes et Pak choï. Jean-Christophe Perrin explore le Moyen-Orient en nous livrant son croustillant de Chawarma de veau, sauce Tarator et racines épicées, condiment figue sésame. Enfin, Laurent Arbeit atterrit à Londres. Comme un after-eight, grosse cuillère de ganache au chocolat noir, pâte de menthe intense.
Chaque plat est escorté d'un vin et d'un jus, comme le jus de pomme - yuzu de Patrick Font pour l'entrée de Marc Haeberlin. Schlumberger  propose ici un pinot gris Schimberg 2015.







Au 19 janvier, 315 menus avaient déjà été pré-vendus. Une fierté pour l'équipe de Thomas Dubois, la reconnaissance infinie du proviseur qui n'a de cesse de féliciter ces ambassadeurs de l'excellence de demain, mais au coup de feu début février, il y aura aussi sueur et larmes. C'est le passage obligé vers le monde des cuisiniers. 




  

12 janvier 2018

RAID AMAZONES - LES BAROUDEUSES DE LA TEAM 41

 

 
Caro et Sarah le 7 novembre à RTL2 Mulhouse

 

 

En quinze ans, ZBO a révélé plus de 3200 Amazones. Raid sportif réservé aux seules femmes, le Raid Amazones est une expédition sportive faite de courses d'orientation et randonnées, canoë - kayak, VTT, tir à l'arc et escalade.

 

                                           Des RH au RA 

 

Raid solidaire aussi, l'épreuve envoie en mars prochain un nouveau contingent de concurrentes au Cambodge. En novembre dernier, j'ai reçu Sarah et Caroline, deux amies par lien familial demeurant dans l'agglomération mulhousienne. Sarah, 29 ans, s'occupe de ressources humaines, tout comme Caroline, 36 ans. Pour chacune d'elles, c'est le saut dans la grande aventure. La première a fini par convaincre la seconde de franchir le pas. Les deux femmes préparent la deuxième session du RA Cambodge depuis l'été. Il fallait réunir aussi 10.000 €. Le cadeau de Noël est arrivé pour les Fêtes : la candidature du binôme haut-rhinois a été validée. Sarah et Caro forment la team 41. Elles s'étaient  baptisées déjà "Les Baroudeuses". Au fil des semaines, elles ont enchaîné  les entraînements pour satisfaire à la pluridisciplinarité du RA.

Du 4 au 14 mars, les Mulhousiennes affronteront la jungle cambodgienne. "Angkor et encore" sourient-elles, qui  effectueront aussi un voyage solidaire. Caro et Sarah ont choisi L'Elan Sportif. C'est aussi cela, le Raid Amazones d'Alexandre Debanne.

 

Voir aussi la page Facebook des Baroudeuses 

11 janvier 2018

ECOLE DE CHIMIE : UN GALA COMME AUTREFOIS

Double événement le 27 janvier avec l'Ecole de Chimie de Mulhouse: le bal et la remise des diplômes.

Mélissa


8 étudiants, quasiment tous de 2e année, forment le bureau du bal de l'ENSCMu, à la tâche depuis février dernier. Il s'agit de préparer ce qui naguère était un incontournable du Tout-Mulhouse. C'est le gala des étudiants, des diplômés, de leurs proches, de l'UHA, des édiles et des industriels. Robes longues et smokings sont de sortie. Mélissa est la présidente du bureau. Originaire de Martinique, la jeune femme a conjugué sa passion pour l'événementiel avec son cursus scientifique. Avec ses camarades, elle doit s'employer à redonner du lustre à cette soirée qui cette année est associée à une cérémonie, la remise des diplômes aux 3e année. Pour ces derniers sonne déjà l'adieu à la doyenne des écoles de chimie françaises.
Un spectacle agrémentera le dîner, sur la thématique "A travers les étoiles". Ce sera le moment de prouver que tout chimistes qu'ils sont, les étudiants ont d'autres pipettes dans leur bagage. 300 convives sont inscrits, premier succès pour les organisateurs. Après les agapes, place à la danse, l'animation étant assurée par un ingénieur en devenir.

Quant aux bénéfices du gala, ils financeront le voyage des 2e année à Zagreb. 

8 janvier 2018

TAIZE BASEL : CINQ JOURS AVEC TOMMASO ET LUCA




Mon passage à la nouvelle année aura été inédit. J'ai enfin fêté la Nativité avec celle qui quelques mois plus tôt est devenue mon épouse. Nous avons surtout traversé les jours au diapason de Taizé, de la rencontre européenne annuelle de la jeunesse chrétienne. Je savais que ce serait un moment exceptionnel dans ma vie de croyant et d'homme tout simplement. En visionnant le clip annonçant le rendez-vous de Bâle, j'ai été touché par la beauté, la pureté, la profondeur  du cantique "Bless the Lord my soul". Ma décision ne faisait aucun doute.


Jeudi 28 décembre fin de matinée, j'emmène Parinda à Jettingen, à 14 km d'Altkirch, pour chercher nos hôtes. La salle des fêtes a vu arriver un groupe international de jeunes garçons et filles. Certains viennent d'Ukraine et de Lituanie.
Des visages familiers parmi les accueillants : l'homme de banque tout proche de la retraite dorénavant, l'investie dame de Walheim qui pourrait prendre six pèlerins, mon ancien professeur de technologie... Je me rends compte que nous avons avancé en âge. Les adultes, c'est nous. 
Beaucoup de bagages, un appel pour les consignes et la répartition des visiteurs. 

Bientôt, deux garçons s'avancent qui nous sont confiés. Ce sont deux Italiens. Tommaso, 18 ans, et Luca, 19 ans. Ils viennent du Frioul, région qui "parle" à ma ville, avec le jumelage Altkirch - San Daniele del Friuli. Ils sont équipés d'un paquetage de soldats partant en opération extérieure. Ils sont partis la veille en car. Pendant leur séjour dans le Pays des Trois-Frontières, ils seront véhiculés par un car scolaire, le tram bâlois et moi. Pour nous, l'aventure commence. Elle sera exaltante.


Les garçons sont installés dans la chambre d'Eloi, qui n'habite plus avec nous. Impensable de les faire dormir sur le sol. Ce n'est pas l'hôtel de standing mais ils auront un nid douillet pour mettre des étoiles dans leur nuit.
Le premier repas que nous partageons sera dans la continuité des agapes de Noël, poisson en sauce notamment.
Très vite il faut les reconduire à Jettingen, centre d'accueil du secteur paroissial, point de départ et d'arrivée des étapes quotidiennes. C'est là que nous les recueillerons vers 22H, mais le premier soir sera écourté, nos jeunes étant éreintés par deux jours de voyage. 

Vendredi et samedi, les pèlerins passeront la journée à Bâle.
Nous tentons à notre tour de leur emboîter le pas avec le tram transfrontalier pour descendre Aeschenplatz. La cité humaniste est remplie de jeunes Taizéens. Nous avons peu de chances de croiser Tommaso et Luca, que nous récupérerons plus tard. Dans l'attente de leur car, on échange entre familles d'accueil. Je revois François, des sapeurs-pompiers de Jettingen, qui s'apprêtent à leur saison carnavalesque. Le chapiteau est déjà en place. 
Ainsi va le séjour de nos amis transalpins, avec qui nous partageons le petit déjeuner et finissons la soirée en communiquant tant bien que mal, en anglais, en italien, en nous appuyant sur les traductions de Google... 
Lundi 01 janvier. Le réveillon vient de finir. J'aurai passé les dernières heures de 2017 à cuisiner et pâtisser, la tête à l'horloge. A 2H de la nouvelle année, il faut aller rechercher nos "enfants"  dans la vallée de Hundsbach. Une fête s'y termine après une longue journée et la prière pour la paix. Vers 2H30, nous envoyons les bulles à la nouvelle année avant d'aller goûter à une courte nuit.
Déjà me revoilà sur le pont. Le dernier jour s'égrène trop vite. Vers 09H45, Karima dépose les bagages de ses hôtes, un couple d'Italiens qu'elle me laisse pour les tout dernières heures du voyage Taizé Basel. Carlo et Ariana. 
Nous participons tous au dernier office religieux, en l'église de Jettingen vite pleine. Dans le chœur, la croix de Taizé. Dans la nef, une lumière tamisée qui fait ressortir le Christ crucifié, parfois vivifiée par une éclaircie dehors. 
Le père Sylvère préside l'eucharistie, dans un culte multilingue rehaussé des cantiques de la communauté bourguignonne. Une dernière photo de groupe sur le parvis puis tout le monde réintègre ses foyers pour le déjeuner d'adieu. Faute de place, je ferai deux allers-retours pour mes quatre convives, avant de leur servir un repas mêlant ma volaille de Bourgogne aux sushi de mon épouse en n'oubliant pas les bûches à la crème au beurre. 
14H30. On se hâte de vider la maison. Le grand départ sonne. Devant la salle de Jettingen où il fait encore très doux, les cars vont revenir. Ils vont se remplir rapidement. Embrassades, étreintes pleines d'émotion. Il y a quelques jours, je ne connaissais pas ces pèlerins. Ils repartent comme deux fils.
J'imagine ce que les familles d'accueil peuvent ressentir en partageant une partie de l'été avec les enfants de Tchernobyl. 





Je n'aurai probablement plus l'occasion de recevoir des jeunes de Taizé. Je savais que cette rencontre allait changer quelque chose dans leur vie comme dans la mienne. 

Taizé Basel a ouvert une route supplémentaire dans mon chemin vers la Vérité. 


27 décembre 2017

UN SAMEDI DE L'AVENT A FREIBURG




Samedi 9 décembre. Un voyage de presse individuel sur la thématique du marché de Noël à Freiburg. Ce sera une belle journée hivernale. Une pellicule blanche s'est posée sur la région, qui ne résistera pas aux températures diurnes. Je prends le train en gare d'Altkirch, puis le TER transfrontalier de Mulhouse qui poursuivra jusqu'à la cité badoise, via Müllheim. Nous longeons PSA site de Mulhouse et la bande rhénane avec un arrêt à Bantzenheim. Des panaches blancs strient le ciel, s'élevant des établissements Seveso. 








Freiburg paraît, mais aucune trace de neige.
A 9H30, je me présente, ponctuel, à l'office de tourisme situé à quelques minutes de la gare centrale. Une jeune femme blonde vient à ma rencontre. C'est Julia, guide-conférencière, qui me fera la visite du centre historique et m'accordera sa compagnie pendant trois heures. Fribourg, m'annonce-t-elle, est la ville la plus chaude et la plus ensoleillée d'Allemagne. Ce matin, j'ai pourtant froid aux mains, sollicitées pour prendre des notes. En 2020, Freiburg célébrera ses 900 ans, elle qui fut fondée par un Zähringer. La ville aura aussi évolué quatre siècles dans le giron de l'Autriche.

Nous aurons à peine fait quelques pas quand Julia me rappelle la vocation universitaire de la cité. 216 étudiants à la naissance de l'université en 1457, 35.000 aujourd'hui. 
Toujours au voisinage du Rathaus où le maire est depuis plus de 15 ans l'écologiste Dieter Salomon, une demeure attire l'attention: la Haus zum Walfisch, qu'occupa Erasme un temps. L'humaniste ne se plaisait pas ici, éloigné du Rhin et pas en phase avec le code de bonne conduite à table...



Le pavé est omniprésent. Ce sont les Rheinkiesel qui font la singularité du pavage. Mais ce sont les Bächle qui font la signature de la ville médiévale, ruisseaux canalisés alimentés par le Dreisam. Un réseau d'une quinzaine de kilomètres, pare-feu dans sa conception, source de curiosité pour les touristes et bien évidemment d'anecdotes et de causeries. 
Quiconque tombe par inadvertance dans le Bächle doit épouser une Fribourgeoise...
Nous débouchons Kaiser-Joseph-Strasse, l'artère commerçante principale de la ville, une des plus prospères du pays. Le Bertoldsbrunnen fait point central, les flux s'y croisent.







Nous voilà aux abords de la cathédrale. La tour a encore sa collerette de chantier, bientôt démontée. Il se dit que Notre-Dame de Fribourg a la plus belle tour de la chrétienté entre Strasbourg et Bâle. Elle culmine à 116 mètres, 40 de moins que Cologne. Voilà un édifice achevé en 1536 dont les évolutions sont perceptibles dans l'architecture mais que les bombardements de 1944 ont épargné. La quasi-totalité des vitraux date du Moyen Âge, qui figurent les corporations, quand les piliers portent les apôtres. Le Münster abrite encore une croix de 1100.
Comme d'autres villes, Freiburg avait subi l'enfer du bombing des alliés. Elle fut détruite à 80%. Mais le nombre de victimes, 3.000, aurait pu être pire, racontent les anciens, n'étaient les animaux, au comportement alarmiste, dont un canard. Nous ne visitons pas le monument, où un concert est donné. 






Julia me fait traverser le marché quotidien, après avoir trouvé un peu de douceurs dans une pâtisserie. Elle me fait remarquer les Stefans Käsekuchen, cheesecakes de renom made in Freiburg. Elle me présente encore à un marchand alsacien, dont l'arrogance me poursuit encore. Heureusement, l'heure vient du déjeuner, que nous prenons dans un chaleureux établissement, à l'atmosphère winstub. C'est ici que s'arrête hélas mon voyage avec Julia, qu'un groupe anglophone attend. 



Je vais poursuivre seul, fendre la cohorte qui emplit les allées du Weihnachtsmarkt, me faire titiller la narine à l'arôme des schupfnudeln, me laissant porter par ce flot de visiteurs parmi lesquels de nombreux Français, sacrifiant au passage à un vœu venu de loin : acquérir une pendule à coucou. Le vendeur connaît bien l'Hérault, où il a ses quartiers. Je refais le parcours de Julia, qui m'avait montré la Konviktstrasse dans un quartier naguère indigent donnant sur la route du sel. Réhabilitée, la rue aux glycines rayonne. Comme le ciel de Freiburg, que je vais quitter pour regagner dans la nuit mon Alsace tout proche. 








 

27 DECEMBRE



C’était le 27 décembre. Tu avais définitivement clos tes paupières à quelques heures de Noël. Tu n’auras pas remarqué sans doute combien le ciel était lumineux, toi qui allais être appelé à la Lumière éternelle. Ce 27 décembre donc, c’étaient tes funérailles. En raison des Fêtes, peu de gens savaient, mais l’église de Friesen était pleine.
Il avait neigé le matin. Sur le seuil de la maison du Père, les éléments se manifestaient encore, giboulées et vent.

Trois ans ont passé. En allant chez maman le soir, je me revois marcher sur le chemin de l’hôpital proche. Maman inconsolable comme quelqu’un qui a perdu l’amour de sa vie. Quand tu es parti, j’ai perdu quelque chose d’indicible, je me suis senti comme un navigateur sans boussole. Peut-être ai-je perdu cette part d’enfant qui me collait trop à la peau. Je suis devenu un peu plus vieux probablement, adulte en somme. 





Pourtant, quand je me vois sourire, c’est ton image qui m’apparaît. En passant par la gare de Mulhouse, je ne manque jamais de jeter un regard vers ton ancienne maison professionnelle, dans cet environnement familier où les cheminots ont disparu. Il n’est plus que des agents d’une entreprise mal aimée des Français. Beaucoup de tes copains ont pris le dernier train à leur tour. Et le monde a continué de changer.
Dans ton petit étang, l’eau vive coule toujours. Un noyer croît même sur la digue…

Mais c’est dans ma cuisine que je te retrouve, dans les fumets, les découpes de poissons et d’abord dans tes ustensiles qui auront préparé tant de festins. Depuis ton départ, je suis un peu plus cuisinier et pâtissier… La Brigantine, c’était    aussi ta table, papa.  

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