27 décembre 2017

27 DECEMBRE



C’était le 27 décembre. Tu avais définitivement clos tes paupières à quelques heures de Noël. Tu n’auras pas remarqué sans doute combien le ciel était lumineux, toi qui allais être appelé à la Lumière éternelle. Ce 27 décembre donc, c’étaient tes funérailles. En raison des Fêtes, peu de gens savaient, mais l’église de Friesen était pleine.
Il avait neigé le matin. Sur le seuil de la maison du Père, les éléments se manifestaient encore, giboulées et vent.

Trois ans ont passé. En allant chez maman le soir, je me revois marcher sur le chemin de l’hôpital proche. Maman inconsolable comme quelqu’un qui a perdu l’amour de sa vie. Quand tu es parti, j’ai perdu quelque chose d’indicible, je me suis senti comme un navigateur sans boussole. Peut-être ai-je perdu cette part d’enfant qui me collait trop à la peau. Je suis devenu un peu plus vieux probablement, adulte en somme. 





Pourtant, quand je me vois sourire, c’est ton image qui m’apparaît. En passant par la gare de Mulhouse, je ne manque jamais de jeter un regard vers ton ancienne maison professionnelle, dans cet environnement familier où les cheminots ont disparu. Il n’est plus que des agents d’une entreprise mal aimée des Français. Beaucoup de tes copains ont pris le dernier train à leur tour. Et le monde a continué de changer.
Dans ton petit étang, l’eau vive coule toujours. Un noyer croît même sur la digue…

Mais c’est dans ma cuisine que je te retrouve, dans les fumets, les découpes de poissons et d’abord dans tes ustensiles qui auront préparé tant de festins. Depuis ton départ, je suis un peu plus cuisinier et pâtissier… La Brigantine, c’était    aussi ta table, papa.  

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