21 septembre 2025

LES SECRETS DE LA BANQUE DE FRANCE DE MULHOUSE

Journées européennes du patrimoine 






Vendredi, 13H50. Derrière la grille, un petit chapiteau blanc pour les formalités. Le directeur Benoît Dhaille  et son adjoint Frédéric Scholl accueillent leurs invités. Essentiellement des chefs d'entreprises et acteurs économiques. Nous sommes une quinzaine pour ce rendez-vous Banque de France  de la succursale de Mulhouse. L'établissement communique aujourd'hui sur les perspectives conjoncturelles de fin d'année dans le Grand Est. A l'occasion des Journées du patrimoine, il ouvre aussi ses portes au public, sur inscription préalable. Cette fin de semaine, 300 personnes seront passées par le 11, rue de la Somme.





J'avais découvert la maison début 2024 à l'invitation du précédent directeur départemental Laurent Quinet, qui nous avait fait la visite jusqu'au sous-sol. Depuis, l'effectif s'est encore rétréci. Ils ne sont plus qu'une demi-douzaine là où travaillaient plus de cinquante dans les années 80. C'était surtout de la comptabilité, explique Benoît Dhaille dans sa rapide présentation itinérante des lieux. Nous ne verrons pas l'étage, réservé naguère au caissier et au directeur. Leur présence dans la banque était sécuritaire mais aussi un point faible, si d'aventure des malfaiteurs leur mettaient  la main dessus. Créée par le Premier consul Napoléon, la Banque de France a le monopole de la frappe de monnaie depuis 1848. Dans le Grand Est, les établissements de Reims et de Metz viennent de perdre leur activité fiduciaire. Strasbourg est désormais seule à s'occuper de fonds physiques dans la région. Mulhouse en a été délestée depuis des années. C'est pourquoi il nous est possible de descendre aujourd'hui dans "l'épicerie". Ici, on ne parle pas de valeurs mais de paquets. Un paquet c'étaient mille billets. Et quand on imagine un opérateur  en manipuler trois cents par jour, cela représente des  sommes astronomiques. Etant entendu qu'un employé ne se trouvait jamais seul dans le coffre, gardé par une porte de huit tonnes. "On ne vient pas attaquer la Banque de France" assure le directeur. 




Benoît Dhaille est fier enfin de nous ouvrir son bureau, spacieux, dont la particularité est murale. Celui-ci est habillé d'une tapisserie Zuber, dont la sœur jumelle est visible dans le salon des diplomates de la Maison - Blanche. En 2027, la succursale déménagera dans des murs moins cossus, 70 ans après la reconstruction rue de la Somme. A la Libération, la Banque de France avait subi le feu américain, elle qui s'étendait jusqu'à la rue du Sauvage. Dans les décombres, on avait retrouvé des bouteilles de champagne vides. Il n'y avait pas que de l'argent dans le bâtiment de la banque des banques.








 

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