La
réorganisation des services obstétriques de Thann et d'Altkirch
accouche de jumelles. Préparation et suivi sur place, mais naissance
ailleurs.
Un
demi-millier de naissances par an dans le territoire desservi par
l’hôpital d’Altkirch, autant dans celui de l’hôpital de
Thann. Les maternités des deux sites ont assuré l’an dernier
quelque 380 accouchements chacune. Des seuils qui ne justifient pas
leur fermeture. Or les dernières admissions seront enregistrées le
lundi 4 novembre 8H. Si d’aventure il y en a.
Ce premier jour après
les vacances de la Toussaint vaut avis de décès des maternités
mais pas la mort des services. Les dirigeants du GHRMSA et de l’ARS
se sont rendus sur place pour annoncer et expliquer la
transformation. Près d’un an s’est écoulé depuis les
manifestations, mais la messe était dite. Le Sundgau comme le Pays
Thur-Doller échappent pourtant au pire. L’Agence régionale de
Santé et le Groupe hospitalier auraient très bien pu mettre une
croix sur les maternités et s’en tenir à cette radiation, comme
d’autres l’ont fait. Mais la décision a été d’apporter une
continuité de l’offre de proximité, une évolution, pas de
révolution, de façon que les futures mamans gardent leurs repères
et retrouvent leurs professionnels. Le GHRMSA travaille depuis deux
ans à « un grand chantier de réorganisation des soins ».
A
St-Morand, le volume d’activité diminue depuis une décennie et
comme partout certains métiers sont en tension. Il fallait organiser
plutôt que d’avoir à subir (une fermeture brutale). C’est donc
un « beau projet » que Corinne Krencker directrice du GHR et Pierre
Lespinasse délégué territorial Haut-Rhin de l’ARS sont venus
présenter, en rassurant les uns et les autres. La maternité devient
centre périnatal de proximité dans quelques jours. On préfère
l’appellation « maison périnatale », une maternité sans la
salle d’accouchement qui se pratiquera à Emile-Muller dans les
meilleures conditions d’accueil, avec temps et moyens. Pour le
plateau du Moenschberg, les naissances devraient passer ainsi à
3500/3600 annuellement. Mais les parturientes ont le libre choix de
donner la vie dans une institution publique, privée ou mixte, dans
un parcours le plus collaboratif, fluide et structuré. Si l'offre
n'est pas considérée comme innovante, elle est nouvelle pour les
territoires mais ses porteurs assurent que les hôpitaux ne sont pas
délaissés. D'ailleurs, cette mutation n'a pas coûté un poste, les
55 personnels concernés ayant été repositionnés selon leurs
choix. Certains collaborateurs travailleront sur deux sites. Comme
les gynécologues altkirchois habilités à opérer à Mulhouse. Les
autorités parlent davantage de transfert de moyens pour illustrer la
mise en conformité, avec la possibilité d'ouvrir 12 lits
supplémentaires au pôle Femme-Mère-Enfant. C'est là aussi qu'un
F5 est en travaux, destiné aux femmes en fin de grossesse le plus
éloignées de leur lieu d'accouchement. On le présente comme « un
hôtel hospitalier » d'accès gratuit, disposant de 3 chambres,
sur réservation. Une possibilité courante dans les pays nordiques.
Enfin, pour les grossesses à risque, le GHRMSA prévoit
l'hospitalisation à domicile.
Les promoteurs des maisons périnatales encouragent les futures mamans à visiter les lieux pour se faire une idée. Pierre Lespinasse de conclure : « pour qu'un hôpital marche, il faut lui envoyer des patients ». Les maternités ont vécu. Vivent les périnatales !
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