28 février 2018

NOMADES ' LAND






Train du soir. Les voyageurs rentrent du travail.
Je regarde furtivement autour de moi.
Tous seuls. Tous connectés.
Le TER voisin me renvoie la même image.
Des passagers rivés à leur mobile, voire à leur ordi portable.

A ma droite, deux jeunes femmes s'amusent, 
des sœurs peut-être. Entre elles, un smartphone.
Voilà le voyage ferroviaire aujourd'hui.
On serait en car, ce serait pareil.

Ce soir, je ne consulte pas mon auxiliaire relationnel.
Il n'y a ni urgence, ni mort d'hormones.
Un choix assumé, histoire de se souvenir.
J'ignore depuis quand le téléphone a coupé 

le fil de nos échanges dans les transports...
Il me semble d'un autre siècle, le dernier sûrement, 
quand de joyeux équipages devisaient 
en regagnant leurs foyers respectifs.
Quand une banalité était promue bavardage.

Des sympathies naissaient.
Des liens se tissaient.

Des sourires se croisaient.
Nous prenions le temps de tourner la tête 
vers les paysages traversés, de rêver 
au coucher du soleil.
Maintenant me voilà dans un compartiment de taiseux,
d'individus tenant leur bidule hypnotique,
d'automates inexpressifs et sourds. 
A ce train-là, ils passeront à côté du terminus.
 

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