29 mars 2025

GERARDMER VOIT LA VIE EN JAUNE VOSGES




C'est un samedi après-midi du début du printemps. On circule et on se gare facilement, mais des installations annoncent l'événement dans deux semaines : Gérardmer prépare sa Fête des Jonquilles, la plus grande manifestation du Grand Est dédiée à la fleur printanière. Du 4 au 6 avril, la Perle des Vosges va de nouveau octupler  sa population, qui officiellement approche les 8.000 habitants. Nous avons rendez-vous à la Société des Fêtes, organisatrice.




Celle-ci occupe l'ancien abattoir. Les vieux murs sont animés. Les hangars paraissent étroits pour les constructions métalliques qu'ils abritent. Nous montons dans les bureaux, où quatre messieurs plus très jeunes s'affairent. Pourtant, une Fête des Jonquilles ne laisse aucun répit. La Société des Fêtes géromoise compte une vingtaine de membres actifs  sous la présidence de Jérôme Hirth. Elle pourra compter sur une armée de 400 autres bénévoles au plus fort des réjouissances, le 6 avril. "On ne peut pas annuler" une telle fête, me disent les responsables. Parce que, même biennale, elle nécessite une organisation qui mobilise un territoire dans la durée. De toute façon, si ce n'est pas la Fête des Jonquilles, c'est Jonquilles en fête une année sur deux. Ainsi, le narcisse accapare Gérardmer chaque printemps. En 2025, c'est la 51e Fête des Jonquilles.




Sylvain Picard a le regard lumineux quand il rapporte la naissance de cette manifestation en 1935. Il me présentera une photo sous cadre : le fondateur fut son père avec l'Amicale motocycliste. Lui-même revendique plus de 30 chars à son actif. Car ici, chacun peut présenter sa réalisation, si elle est conforme au cahier des charges. Ainsi, les sujets sont des œuvres particulières et collectives. Si la structure est métallique, les produits naturels sont préconisés comme la mousse et le lichen, mais un char doit être constitué aux deux tiers de jonquilles.





La fleur jaune éclaire déjà les prés mais attention. La cueillette est réglementée dans certaines communes pour ne pas porter préjudice au corso. Des bouquets sont d'ailleurs  vendus au bord des routes à un tarif modique. Pour le grand week-end d'avril, ce sont 3 millions de jonquilles qui seront piquées sur la vingtaine de chars annoncés. 60.000 bouquets de 50 fleurs confectionnés par les écoles et les associations, rémunérés à la pièce, 50 centimes. De quoi assurer une rentrée d'argent non négligeable. L'organisation s'autofinance avec un budget en deçà du million d'euros, hors soutien technique de la Ville, détaille Michel Chauffel, responsable des bénévoles et comme ses camarades "couteau suisse". Jean-Claude Kieffer, l'ancien Colmarien, est par ailleurs administrateur de La Ronde des Fêtes, cette grande famille née en Alsace et dont la première manifestation cette année  a lieu à... Gérardmer. Et puis Hubert Chipot, inventeur du cocktail Jonquille, dont la recette ne sera pas divulguée bien sûr. Autrefois, confie-t-il, on mettait du citron dans le vin. Nous saurons que son breuvage appelle un alsace et au moins un agrume…





Les organisateurs avouent passer des nuits blanches. Un tel événement ne s'improvise pas et doit répondre aux exigences de son époque. Sécuritaires, environnementales aussi. La 51e intègre les écomanifestations.  Elle investira aussi un nouveau circuit, dans un secteur dont le bouclage est plus aisé, sur un périmètre de 1800 m. Autre nouveauté, la numérotation des tribunes. 13.000 personnes seront assises, soit un quart du public. Il faudra aussi gérer le trafic automobile. Plus de 250 cars achemineront du monde et les formations musicales. La Fête des Jonquilles est animée par des groupes qui ont fait leurs preuves, de Creutzwald à Marseille.  





Nous redescendons dans les ateliers, où un moment de convivialité coupe la séance de montage. Le trio royal est sur place. Au voisinage de chars toujours plus volumineux mais qui peuvent rapporter  à leurs concepteurs. 180.000 € de prix seront distribués. Mais il faudra 50 bouquets au m2. La 51e Fête des Jonquilles du 4 au 6 avril. Un collier or pour la Perle des Vosges.







26 mars 2025

CARPES FRITES ET CARPAILLES EN FETE




Le lancement des Carpailles se fait habituellement chez l'un des restaurateurs participant à cette quinzaine gastronomique sundgauvienne, en famille pourrait-on dire. Cette fois, c'était une cuvée exceptionnelle, à la salle des fêtes de Hirtzbach. Une grande salle pour un public élargi aux amateurs de carpe qui avaient dû réserver et qui bien sûr a fait le plein. L'association Le Sundgau, Routes de la Carpe frite a 50 ans. Et Les Carpailles 20. Il fallait marquer ce double anniversaire.





Alors quelque 250 convives ont investi la salle décorée de ballons blancs et bleus pour près de 5 heures de convivialité et de partage. Les organisateurs ont dû refuser une centaine de réservations. Les déçus pourront se rabattre sur la saison de la carpe autrement dans quelques jours. En attendant, les nostalgiques auront retrouvé un Jean-Luc Reitzer des grands jours, quand il discourait en qualité de tribun du Sundgau. En un demi-siècle, l'association n'aura connu que deux présidents. Le Colmarien Joseph Rey et l'Altkirchois. Le député retraité a rouvert naturellement l'album aux souvenirs. 




1975 a vu naître Le Sundgau, Routes de la Carpe frite sur l'initiative d'hôteliers restaurateurs en partenariat avec le Conseil général, les organismes consulaires et les pisciculteurs. Une trentaine de chefs étaient au départ. L'association allait devenir le meilleur ambassadeur du plat signature du Sundgau. Chacun œuvrant dans son environnement et ses cercles pour promouvoir la carpe enrobée de semoule et plongée dans un bain d'huile. Jean-Luc Reitzer n'aura pas eu de mal à convaincre ses collègues de l'Assemblée, qu'il a fréquentée de 1988 à 2022. Récemment, la carpe est allée chatouiller les narines des sénateurs. Quelques minutes ne suffisent pas à refaire un demi siècle d'histoire, mais des visages reviennent, qui ont compté, des pionniers aux plus récents. Ils s'appelaient Raymond Petit-Richard, François Wadel, Charles Ritter, Tony Troxler, Robert Zieba... Ils s'appellent Robert Fischer, Pieter Harens, Frédéric Stantina, Monika Munch, Charlotte Woerner... Grâce à tous ces défenseurs de la carpe frite, la spécialité culinaire du Sundgau a pu voyager et étendre son rayonnement de Strasbourg à Monaco, du Jura suisse au Var. Pourtant se souvient le président Reitzer, quel "combat homérique" a-t-il fallu livrer pour matérialiser la route dans un pays déjà surnormé. Mais quel triomphe quand en 1992 le Conseil national des Arts culinaires déclara le Sundgau "site remarquable du goût". Les regrettés Louis Heilmann et Martin Hett peuvent dormir tranquilles. La carpe frite est vivante et on vient de loin la déguster. Et c'est un des sujets les plus recherchés dans l'information touristique de l'arrondissement. 




Pour la saison jubilaire, ils ne sont pourtant plus que 10 chefs à faire Carpailles mais la diversité est au rendez-vous. Les participants s'honorent de leur inventivité et de leur audace pour proposer autre chose que la carpe traditionnelle. Il suffit de toucher à l'assiette apéritive servie à Hirtzbach.



Des goûts, des couleurs, des associations insoupçonnées. Osez Les Carpailles, inaugurées en musique et en danse avec les Burgdeifala d'Illfurth, groupe à peine plus vieux que l'association de restaurateurs et l'octuor Graffiti qui ranime des chansons oubliées. Carpe diem et carpe frite…




Les Carpailles du 4 au 18 avril dans le Sundgau.

21 mars 2025

EUROPA-PARK : 50 ANS ET MONACO







La Ruster Kapelle, comme en 1975

Le 12 juillet 1975, un nouveau parc de loisirs accueillait ses premiers visiteurs à Rust, un village de l'Ortenau qui jadis appartenait à une famille strasbourgeoise. Il fallait être fou pour se lancer dans une telle aventure, ce genre de sites étant alors rares. Europa-Park commença sur 16 ha, offrant 15 attractions et un spectacle de marionnettes avec 50 collaborateurs. Aux commandes, une famille de constructeurs de manèges, Mack. Franz  l'entrepreneur et Roland, son fils aîné. La première saison attira 250.000 visiteurs. Ce que n'a jamais réalisé en dix ans le Parc du Petit Prince, le premier parc d'attractions alsacien. 



La Monza Piste éternelle

Je connais Europa-Park depuis toujours. A l'époque, nous y allions en car. 50 ans plus tard, Roland Mack est un fringant septuagénaire toujours commandant de ce paquebot qui fait la notoriété et la prospérité de son arrondissement. Les 6 millions de visiteurs annuels dépensent plus de 250 millions d'euros dans la région de l'Ortenau - Emmendingen et en Alsace. Tout cela a été rappelé à la conférence de presse annuelle d'Europa-Park le 13 mars. 




Si la qualité est l'ADN de l'industrie Mack, le dépassement est la coutume. Ainsi la Jubiläumspressekonferenz a été grandiose sous le Dôme. 300 journalistes accrédités de 19 pays. Mais Europa-Park est une référence mondiale, le parc d'attractions préféré. Alors oui, cette conférence de presse a pu sembler interminable, mais un show soigneusement préparé. Sur scène, la famille Mack des dernières générations, Roland et son frère Jürgen, qui fut encore lycéen en 1975  et leurs enfants. La direction générale  s'enrichit d'une femme avec Ann-Kathrin Mack qui hérite notamment du marketing.  Mais pas d'orateur politique, alors que de l'autre côté du Rhin les élus se réjouissent de prendre le micro. Roland Mack le répète inlassablement : Europa-Park s'est construit sans argent public. Du reste, l'entrepreneur préfère les politiciens à Berlin afin qu'ils s'occupent de donner un gouvernement à un pays en panne. Lui fait du rêve et s'attache à donner du bonheur aux familles. 

J'ai l'impression que le propriétaire n'a pas pris une ride malgré les décennies et un demi-siècle à œuvrer sans subvention dans un environnement qui ne fait pas de cadeaux. Pour agrandir son domaine, Roland Mack a dû procéder méticuleusement, parcelle après parcelle, rappelle-t-il, un brin mélancolique à l'idée de devoir un jour passer la main. Mais là où d'autres n'ont pas de relève, la saga Mack n'est pas près de s'éteindre. On connaît Michael et Thomas, les fils de Roland. Jürgen a placé son fils Frederic, en attendant que sa fille achève ses études. 250 ans d'histoire derrière eux. 




Pas de conférence de presse sans personnalités marquantes. Un défilé occupe la scène, dans lequel on remarque entre autres Stefan Mross qui a l'âge du parc, Olaf des Flippers, DJ BoBo... Mais 2025 annonce Monaco, avec une délégation venue témoigner l'attachement du Prince à ce coin d'Allemagne où on a le sens du divertissement. Roland Mack a été fait ambassadeur du Cirque de Monte-Carlo. L'an prochain, la Principauté aura son quartier thématique à Europa-Park, ce sera le 18e, avec une attraction digne de ce nom. En apéritif, un film d'animation au cinéma et une expérience familiale dans une ambiance Grand Prix. Les frères Mack ont donné le coup d'envoi de cette saison de jubilé dans des bolides bruyants. En attendant une année d'exception. Un Zeppelin est en vue pour l'été.



Albert de Paris, 39 ans de présence à Rust 



L'orchestre du Cirque de Monte-Carlo accueille les invités




Et puis nous, Matthieu Frey (NRJ Mulhouse) et moi


12 mars 2025

QUAND OELENBERG SE PRETE AU CINEMA




 Les derniers moines venaient de partir quand le tournage s'est installé à Notre-Dame d'Oelenberg en juin dernier. L'abbaye de Reiningue a prêté ses murs à la réalisation de "Doux Jésus", le film routard de Frédéric Quiring, à venir en salle en avril.


Le réalisateur de "Notre tout petit mariage" est en tournée promotionnelle pour sa comédie.
Nous l'avons rencontré dans un bar cosy de Mulhouse  avec son actrice Marylou Berry (qui tient le rôle principal)  et Laurent Riche, président de l'Agence d'Attractivité Mulhouse Sud Alsace. Frédéric Quiring est venu en Alsace parce qu'il espérait une aide de la Région. C'est la mission cinéma de l'agence mulhousienne qui a mis de l'argent. 15.000 €, presque un tiers de son budget annuel. Avec un retour sur investissement. 1 € dans un tournage en rapporte 5 à 7, rappelle le maire de Kingersheim. De toute façon, le cinéaste a eu un coup de cœur pour le territoire. "C'est une région très inspirante" qui lui a donné les paysages dont il voulait et les vieilles pierres religieuses ont fait le reste. Tourner à Paris devient compliqué, mieux vaut se tourner vers la province. Alors  pendant trois semaines l'été 2024, l'équipe de Frédéric Quiring a travaillé dans l'agglomération mulhousienne, à Reiningue et Brunstatt. De quoi générer 1300 nuitées. Mais s'agissant d'un road movie, il a circulé dans le Grand Est.

"Doux Jésus" est un film sur la foi, une adhésion humaine qui appartient à tout le monde et qui n'est pas exclusive à la confession, explique Marylou Berry. La comédienne se souvient que la religion réunissait la famille. Elle campe sœur Lucie, religieuse candide et dévouée, qui fuit son couvent à la recherche d'un amour perdu. Son personnage doux et solaire va plonger dans un monde inconnu des moniales, avec ses codes, ses surprises, ses tentations. Et sur ses traces, une Isabelle Nanty en mère sup. L'actrice qui surfe sur la vague Tuche avait enfin dit oui à Frédéric Quiring sans lire le scénario. Les deux se connaissent de longue date, Isabelle étant par ailleurs professeure d'art dramatique.

Alors que le prince Carnaval et sa cohorte venaient de converger vers la festive place de la Réunion, Frédéric et Marylou devaient, après une choucroute, assurer les avant-premières de Cernay et Mulhouse ce soir-là. Le lendemain, ce serait Colmar et son festival du film.
Avec le même bonheur d'aller à la rencontre du public. Le réalisateur et l'actrice sont convaincus que leur film est fédérateur. Il touche les gens sans les enfermer dans un cloître. Et Marylou a dû "mettre en bouche des mots qu'elle n'avait jamais dits". Doux Jésus !

 



En salle le 9 avril

PARINDA THAI MASSAGE A 3 ANS

 




J’avais envisagé de poser ces mots à l’occasion du 8 mars, car je suis au premier plan pour lui rendre hommage, elle qui ensoleille mon jour depuis l’été 2013. Je me substitue aujourd’hui à la presse locale qui a d’autres chats écrasés à fouetter sans doute et qui n’a jamais consacré une ligne à l’activité de Parinda.

Parinda vient de passer le 3e anniversaire de son salon de massage au bas de l’endormie rue des Boulangers à Altkirch, ma ville de toujours. Les commerçants qui l’animaient naguère se sont effacés. Les soins corporels ont pris le relais, dont Parinda Thaï Massage au 47.


Parinda a appris le métier dans le flux touristique de Phuket, dans un établissement qui avait pignon sur rue. Puis elle a dispensé ses massages à une adresse réputée du centre de Strasbourg. Depuis le 1er mars 2022, elle officie seule, dans l’intimité d’une petite maison ancienne de ville. Parinda est thaïlandaise et diplômée dans son pays. Elle a donc toute légitimité à pratiquer le massage traditionnel inscrit il y a quelques années au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.Massage habillé. Mais Parinda propose d’autres prestations bien être, relaxantes à l’huile, aux pierres chaudes, aux herbes. En trois ans, elle a reçu nombre de client(e)s de 8 à 80 ans, de tous milieux, conditions et confessions. J’ai eu le plaisir d’en croiser certain(e)s lors de l’instant thé post-massage et j’apprécie ces rencontres. Ce n’est pas tous les jours qu’on croise un pilote d’A380 ou un globe-trotter. Les visages sont détendus, souriants, sympathiques en vérité. Il est vrai qu’on ne consomme pas un massage comme un litre de carburant. Parinda est particulièrement bienveillante, respectueuse et discrète. Elle vient du Pays du sourire, un trait humain que le monde gomme trop souvent. Le cordonnier étant le plus mal chaussé, je dois confier solliciter rarement mon épouse pour mon dos malmené. Je sais le professionnalisme et la maîtrise de Parinda. Même si ce sont ses client(e)s qui en parlent le mieux. Et autour d’eux.

Parinda, elle délie les tensions avec attention.










11 mars 2025

IMAGES DU CARNAVAL DES 800 ANS






C'était le carnaval des 800 ans des remparts. Le 72e Carnaval de Mulhouse a animé le centre-ville pendant quelques jours avant de transmettre le lumin au voisin bâlois. La cavalcade internationale dimanche a assuré deux heures de spectacle à une foule estimée à au moins 30.000 personnes, selon la police. Le temps printanier a contribué au succès d'une édition enrichie par les partenaires culturels de la métropole haut-rhinoise.



















10 mars 2025

LA GAUFRE MULHOUSIENNE CHEZ LES WAGGIS




Elle avait été une des vedettes du dernier marché de Noël de Mulhouse: la gaufre a fait un retour apprécié au 72e carnaval qui vient de s'éteindre.

A l'occasion du 800e anniversaire des remparts, la Ville avait mis en avant la gaufre mulhousienne, en sortant de l'oubli de vieux gaufriers au musée historique.
Christophe et Hervé, les exploitants de la brasserie locale  L'Alsacienne sans culotte  et commerçants spécialisés dans les articles touristiques sont les dépositaires de la nouvelle gaufre de Mulhouse, dont la recette est évidemment secrète. Pour la façonner, ils ont trouvé un artisan en Belgique, qui a reproduit la roue du Bollwerk. Mais Christophe est formel : la gaufre mulhousienne n'est pas celle des Belges. Très demandée depuis décembre, elle reviendra en terrasse l'été prochain Place de la Réunion et accompagnera les grands événements. Après le carnaval, le salon Happy Games  le week-end du printemps. Avec un tel produit, pas moyen de se gaufrer.


 

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