15 août 2025

OUBLIER LE TEMPS A "LA MAISON DE MARIE"







Distinguée mais d'une grande simplicité, Marie a réinvesti une demeure familiale pour en faire des chambres d'hôtes. Aux Rouges-Eaux, dans les Vosges. Les premiers retours sont excellents.



Ce mois d'août étouffant, nous nous mettons au vert dans une localité dont je n'avais jamais entendu parler, Les Rouges-Eaux, entre Bruyères et St-Dié-des-Vosges. Notre destination est "La Maison de Marie", nouvelle offre de chambres d'hôtes à une trentaine de bornes de Gérardmer. Nous aurons roulé deux heures, ralentis par la densité du trafic aux abords du lac de Xonrupt-Longemer, dont les rives sont assaillies par les estivants en quête de fraîcheur. Les derniers kilomètres nous font traverser une forêt coupée par une route sinueuse et étroite.







Marie habite 430, rue de la Mairie. Une rue a priori interminable. En fait, le numéro indiquerait une distance entre deux points. Nous sommes dans le centre d'un village dont la population se compte depuis le début du siècle aux environs de 80 habitants. Notre adresse est une maison flanquée d'une annexe. Elle abrite un ancien commerce. Voilà le produit d'appel touristique: une épicerie comme celle de Nénette à Champdray. En acquérant le bien familial, Marie avait fait la promesse de conserver la boutique qui a manifestement fermé dans les années 1990. J'y retrouve le dallage  XIXe de la maison de mes grands-parents paternels; les étagères peintes sont remplies de boîtes et de vieux flacons vides. Une affichette donne le tarif de la baguette en 1989:  3,15 francs soit 50 centimes d'euro environ. Sur le comptoir encombré règne une balance Dayton-Testut.  







L'épicerie était l'épicentre de la vie locale naguère, lieu d'approvisionnement de la vallée avec son dépôt de pain confectionné à proximité. Le dimanche après la messe, on venait y prolonger la matinée. L'église est dédiée  à saint Jean-Baptiste. Les eucharisties y sont rares, la dernière fois un office a été célébré au début de l'été. Mais les funérailles y ont toujours cours. Marie est issue de la famille Thomas, qui a laissé sa marque dans la commune. Elle occupe une grande place dans le cimetière entourant St-Jean-Baptiste. Pendant la dernière guerre, les Allemands avaient réquisitionné une propriété appartenant aux Thomas. Une maison de caractère avec un piano. Près de la mairie, une place porte le nom de la 3e Division US, libératrice du secteur. En 1944, de nombreux combattants, soldats ou maquisards, ont perdu la vie par ici.

A notre arrivée, Marie nous accueille, robe longue d'été et sourire éclatant sous son grand chapeau. Elle aura l'occasion de partager des anecdotes et des faits historiques sur cette maison familiale désormais ouverte à des hôtes en recherche de déconnexion au grand calme et dans un endroit insolite. L'épicerie justement. C'est comme hier le lieu de rencontres et d'échanges. On y prend un verre d'eau fraîche et le petit déjeuner.  Nous y croisons Alex et Geneviève, vacanciers des Flandres qui passeront 5 jours sur place. 







Marie a eu une vie professionnelle exigeante. Elle a tourné la page pour revenir aux sources et aspirer à un renouveau loin de l'anonymat de la grande ville, à l'écart de toute nuisance. Ici, elle revit bercée par le murmure de la Mortagne et ses ruisseaux, la sonnerie de  l'Angélus  et peut-être la coupe d'une grume là-bas. Depuis peu, elle découvre le métier d'exploitante de chambres d'hôtes. A sa bonne surprise, les clients se sont vite manifestés.  Et sont repartis ravis de leur séjour. Nous occupons pour deux nuitées la chambre centrale avec son balconnet, avec vue sur la rue et les prés. Une pièce spacieuse, un lustre ancien, un mobilier sans fioritures, une toile d'un peintre belge sans doute. La tapisserie du fond a été restaurée. Elle aurait beaucoup à raconter.  La salle de bains est commune. On remarquera le miroir surplombant la baignoire, emprunté à une armoire. 









La nuit venue, il me plaît de contempler le ciel depuis le balcon. La seule source lumineuse nous est renvoyée de la mairie.  Elle vient du panneau d'affichage… La période est propice aux phénomènes célestes. J'aurai la chance de capter deux étoiles filantes le deuxième soir. En période de Fêtes, des volutes illuminent le passage de la mairie. En attendant, considérons la ligne des résineux au couchant comme au réveil. Et savourons ce moment hors du temps.
Je n'ai pas vu une seule pendule dans la maison de Marie. Ici le temps ne se lit pas, il se remonte. 






La Maison de Marie 

88600 Les Rouges-Eaux 

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8 août 2025

INTERMARCHE SAINT-LOUIS, C'EST FINI







4 mois après la sentence des Mousquetaires, Intermarché baisse le rideau Avenue De Gaulle à Saint-Louis. Epilogue d'un déclin. 10 heures ce vendredi 8 août. Un engin barre un accès au parking sous le soleil. Les portes du magasin affichent la fermeture imminente. Dans la galerie marchande, quelques clients. Une vieille dame assise sur le banc près d'un sac à la lettre orange d'une enseigne suisse. Elle se souvient des marques d'un temps révolu, Suma, Mammouth, Géant Casino. Elle venait ici de temps en temps, me vante la qualité des verrines maison et des saucisses de Morteau. L'Intermarché va lui manquer, comme à nombre de consommateurs de proximité. Un couple de Hégenheim se demande comment il va faire maintenant. C'était pratique à la sortie des grands axes routiers. Dans le magasin, les affichettes annoncent 70% de remise à l'exception des alcools forts. Les rayons concernés ont été dévalisés, il ne reste plus grand-chose à acheter à part peut-être bas, lingerie et cosmétique. Un couple tente de faire plaisir à son enfant aux jouets. La surface de vente s'est rétrécie avec la condamnation des secteurs frais et viande. Des salariés démontent.






La ruée sur les prix cassés est passée. Il y a eu des tensions, des éclats de voix pour arracher un produit se souvient une employée.  De rares caisses tournent. Une hôtesse m'offre le sac plastique pour quatre menus achats. Je vais trouver l'un des deux derniers commerçants de la galerie. 8 ans de présence et un gros point d'interrogation sur son devenir. Il est en colère contre un système qui élimine le petit artisan. Remonté aussi contre ces distributeurs qui ne disent rien et le laissent demain dans un bateau fantôme. Plus loin, la commerçante en produits de beauté doit se mordre les doigts d'avoir investi. 






Arrive Malika, déléguée syndicale et secrétaire du CSE. Elle a été la porte-parole du personnel ces dernières années. Après le rachat à Casino, le groupement Les Mousquetaires avait constaté qu'une trentaine de magasins n'étaient plus viables. Saint-Louis était de ceux-là. Fuite de clientèle, Covid, manque d'investissements, pertes. L'ancien hypermarché allait être de la charrette. Depuis le printemps, le personnel s'est préparé à l'épreuve finale.
Ici, la moyenne d'âge est de 44 ans. Le congé de reclassement permettra peut-être à certains de se recaser. Malika souligne que ses collègues, une cinquantaine, finiront le travail avec professionnalisme et avec le sourire si possible. Le climat est apaisé, direction et clients se montrent bienveillants selon elle.  

Et comme si de rien n'était, la musique coule sous le plafond.
Les larmes  glisseront probablement demain, quand il faudra se dire adieu ou au moins au revoir. 

31 juillet 2025

WESSERLING : LA NUIT DU CHAT NOUS BOTTE






La forte chaleur d'abord, les intempéries ensuite. Juillet a été peu clément avec le Parc de Wesserling qui a perdu en fréquentation par rapport à l'an dernier. Mais août verra revenir les beaux jours alors que démarrent les Féeries nocturnes. Cette année, 19 soirées magiques dans les jardins du Chat botté. 







Les jardins de Wesserling se transforment au fil des saisons. Les dernières pluies ont favorisé la pousse des plantes et fleurs, tandis que les poiriers portent fièrement leurs fruits abondants. La presse venue des deux versants des Vosges découvre en avant-première l'univers vespéral du Chat botté, invité thématique des Jardins métissés. Le cadre, un terrain de jeu, de détente et de promenade de 17 hectares, vaut à lui seul le déplacement, surtout qu'il va être magnifié par les lumières, naturelles et artificielles. Les éclairages colorés sont dispersés harmonieusement, mais d'autres sources sont mises à profit comme la lampe à pétrole. Des comédiens costumés ouvrent la voie après que le roi eut donné la feuille de route aux visiteurs. Ce bougre de marquis de Carabas a perdu ses vêtements en prenant un bain. Il va falloir les retrouver dans une pérégrination exploratoire. Une roulotte fait office de théâtre de papier  et de scène de conte. Plus loin, on met à l'épreuve les candidats au jeu d'attrape-souris. Il faut trouver la bonne formule pour capturer les figures de bois. Lors des Féeries, le public pourra partager le thé avec la famille royale et se réchauffer au spectacle de feu.






Dans la haute vallée de la Thur, tout est prêt pour un émerveillement nocturne sur les traces du félin rusé devenu marquis.


Féeries nocturnes dans les jardins du Chat botté jusqu'au 30 août. 

18H30 - 23H30





23 juillet 2025

AUTOMOBILES ET TINTINOPHILES













Après Louis de Funès et les véhicules d'Albert II de Monaco, le Musée national de l'Automobile - Collection Schlumpf crée pour quelques mois un nouvel événement international, "En voiture avec Tintin". Pat Garnier, ancien directeur, se souvient que les murs de l'ancienne filature avaient déjà rendu hommage au célèbre reporter. Mais depuis le printemps, c'est une immersion unique dans l'univers automobile de Tintin sur six décennies. L'exposition parlera au plus grand nombre  en offrant un panorama conduisant au château de Moulinsart, sur les pas du jeune journaliste et de son inséparable capitaine Haddock. Dans l'allée, nous allons croiser des véhicules familiers d'un temps révolu.   




Depuis Tintin au pays des Soviets, les engins motorisés escortent les aventures imaginées par Hergé. Le père  du reporter était un grand amateur  d'automobiles, qu'il rendra de plus en plus réalistes au fil des albums, avec une préférence pour les lignes italiennes. Les courbes et découpes  "racontent une époque, un esprit, un art de vivre. Dans les aventures de Tintin, les voitures sont indissociables de l'action et participent pleinement au ressort comique et dramatique du récit". Le musée a sorti des véhicules de son riche patrimoine pour les confronter à ceux qui traversent l'œuvre d'Hergé entre 1929 et 1976. "En voiture avec Tintin" emmène le visiteur aussi dans le monde de la bande dessinée.




 La Fondation Hergé documente richement le parcours tandis qu'un hommage est rendu à un autre globe-trotteur, le journaliste suisse Léonard Gianadda, dont les photos rappellent le monde du personnage à l'imper Macintosh. 

















Pour compléter et immortaliser l'expo mulhousienne, les Editions Moulinsart ont publié un ouvrage "essentiel" aux tintinophiles, qui porte le nom de l'événement. 208 pages, 25 €.




"En voiture avec Tintin" exposition internationale au MNA de Mulhouse jusqu'au 11 novembre.

www.musee-automobile.fr 




 

21 juillet 2025

DANS L'INTIMITE DE ST-PANCRAS







J'ai découvert "Les Etangs de St-Pancras" l'an dernier en naviguant en ligne à la recherche d'un éden vacancier. J'ai eu la chance de pouvoir réserver un kota finlandais et d'y passer une nuitée avec mon épouse. Le séjour fut court mais j'en ai apprécié chaque seconde, aspirant enfin à me (re)poser. Depuis, j'y pense souvent, comme on se souvient d'un lieu de villégiature qui nous a fait grand bien. 

Quasiment jour pour jour un an plus tard, nous revoilà aux "Etangs". Nous claquons la bise à Chantal, affairée à équeuter des haricots avec une poignée de petits-enfants. Dans son sillage apparaît François, son époux, qui me fait part d'une descendance nombreuse à laquelle de lointains voyages ont contribué. Cet été, nous logerons à Oslo, la cabane pod qui voisine avec Riga, le kota de l'an dernier. Plus d'espace et un cabanon annexe abritant un coin cuisine et réfrigérateur. Nous sommes arrivés en milieu d'après-midi. Le camping affiche quasiment complet. Nos voisins en habitation légère sont des motards. A peine installés, nous voyons arriver un couple avec une caravane que le conducteur va positionner avec sa télécommande. Ce sont des Néerlandais, qui renforcent le contingent des Pays-Bas ici. Les visiteurs étrangers sont d'ailleurs toujours les plus nombreux dans ce petit paradis de la Haute-Saône, où l'allemand est entendu aussi. 




Nous pouvons distinguer depuis notre emplacement proche de l'accueil et d'un bloc sanitaire la plage bordant l'étang de baignade, un plan d'eau suffisamment grand pour y pratiquer le paddle ou emprunter une petite embarcation. Le pédalo jaune est présentement mû par une jeune fille. Sa progression rompt le silence. A St-Pancras, pas de bruit parasite, on vient se ressourcer et se reconnecter à la nature. Cette année, il y a plus de familles avec des enfants. Sur les coups de 19 heures, il faut penser à se rendre à l'espace restauration, où les gérants préparent les commandes. Chantal garnit ses assiettes apéritives terroir, quand François cuit pizzas et bruschettas avec son second. Nous dînons dans notre hébergement, en raison du vent. Bientôt la nuit va s'emparer du site. Elle sera d'une grande tranquillité. 






Le jour se lève. Je me suis réveillé vers 6 heures. C'est le moment que j'affectionne particulièrement. Quitter la couche discrètement et me glisser dans le matin frais . A cette heure, le camping est encore dans un profond sommeil. Quand le sol le permettra, je me débarrasserai de mes tongs pour faire corps avec l'herbe et la couche naturelle. Mais c'est d'abord l'appel du plan d'eau. Je me suis donné un rituel de canotage matinal, faire le tour de l'étang en barque. Des carpes sautent. Solitude mais plénitude. La paix baigne ce lieu magique. Peu à peu, la communauté dispersée  s'éveille. Je retrouve mon épouse déjà apprêtée. Nous allons quitter tout à l'heure nos transats et hamacs pour retourner dans le monde textile. A  l'orée des Etangs de St-Pancras, la seule nudité nous habille. 
Dans ce petit camping indépendant, nous sommes peu nombreux, mais libres, égaux et heureux. 




20 juillet 2025

DESTINATION BONBONS A PLAINFAING (HAUTES VOSGES)







Les bonbons "La Vosgienne" que nous trouvons en grande surface auront bientôt cent ans. Sauf qu'ils n'ont rien de vosgien. Ils ont été fabriqués dans l'Aisne, avant que la production ne soit délocalisée à l'étranger. Le vrai bonbon made in Vosges  se déguste notamment à Plainfaing à la sortie du col du Bonhomme et à une vingtaine de kilomètres de Gérardmer. C'est le village natal des Claudepierre, fondateurs en 1986 de la Confiserie des Hautes Vosges. Aujourd'hui, près d'un membre sur cinq de la famille y travaille, sous la direction de Fabienne Picard et de son cousin Pascal George



La CDHV peut se vanter d'être la première entreprise agroalimentaire de France par le nombre de visiteurs, environ 300.000 à l'année, ce que compte mêmement le Zoo de Mulhouse. La PME  labellisée cette année Entreprise du Patrimoine Vivant aimerait lisser cette fréquentation sur les douze mois. A cette fin, elle prévoit l'ouverture en 2026 d'un espace scénographique de 700 m2 avec visites des ateliers de fabrication, de quoi augmenter aussi la capacité d'accueil. La création de cet univers immersif s'inscrit dans un investissement pluriannuel de 10 M€ comprenant par ailleurs un bâtiment VPC, un pont et une station d'épuration. La vente par correspondance représente un cinquième du CA, l'essentiel étant généré par le magasin. Il faut dire que l'offre est abondante, une quarantaine de sortes de bonbons, aux jolies formes et aux doux parfums d'autrefois : miel, coquelicot, violette, bergamote (IGP) et bien sûr sapin des Vosges.  Ce sont aussi des brisures pour infusions, croquants, papillotes, nougats etc. Les pionniers avaient compris que pour développer l'affaire, il fallait associer la visite à la vente. C'est un tourisme de savoir-faire que perpétue Fabienne Picard, les explications étant fournies par les confiseurs eux-mêmes. Ouvriers et animateurs formés sur le tas qui ont appris à manipuler des masses à 75° C  après cuisson dans un chaudron en cuivre à 145. Toujours impressionnantes, ces démonstrations entre feu et dégustation du bonbon fini.




 Le circuit court est la règle aux abords de la Meurthe. La vente aux particuliers assure 85% des revenus. On a l'habitude aussi de croiser les vendeurs de la CDHV sur certains événements et les marchés de Noël. Et puis, comme les anis de Flavigny, la confiserie de Plainfaing propose des boîtes métalliques qu'on pourrait collectionner. On peut même les personnaliser à l'image de son entreprise ou d'une bonne cause. La CDHV est naturellement partenaire de la marque départementale "Je Vois la Vie en Vosges".




www.cdhv.fr 

18 juillet 2025

PLOMBIERES-LES-BAINS AUX MILLE BALCONS VIDES









Elle était "la ville aux mille balcons". Ce mercredi matin de juillet 2025, Plombières-les-Bains me désole.  Nous y avions fait escale il y a plus de 10 ans lors d'un accueil presse et eu un aperçu de l'activité essentielle de ce que la nomenclature désigne désormais comme une "commune rurale à habitats dispersés". Le thermalisme. Avec sa vingtaine de sources d'eau chaude, la petite ville des Vosges méridionales  était réputée pour soigner les affections digestives et rhumatismales. Station thermale depuis l'Antiquité, elle comptait près d'une dizaine de sites dédiés. Avant la Covid, des milliers de curistes s'y retapaient. 2025 a sonné le glas de la mono-industrie avec la liquidation judiciaire de l'exploitation Avec, dont la gestion a été décriée. Quatre ans auparavant, le centre de bien-être Calodaé avait ouvert le ban funèbre.

Nous voilà sur la place Napoléon III  face à l'église St-Amé dont la toiture a été rénovée il y a quelques années. Le mobilier, comprenant  l'orgue du XIXe, est inscrit aux Monuments historiques




En descendant la rue Grillot, nous dénichons une adresse insolite, le Broc'Art Bar, lieu convivial de breuvages locaux, fripes et déco décalée. Nous y croisons Lucas, vitrailliste résident. Ce retraité de l'industrie s'adonne pleinement à son activité artistique et tient présentement l'accueil. 




Mais j'étais venu retrouver le passé thermal. Retour vers le centre-ville  où le passant est rare. Nous croiserons à trois reprises un couple de touristes.  Ces derniers ne courent pas les rues non plus. La pizzeria attend le client, mais nous déjeunerons contre toute attente à L'Antre du Panda, un jeune concept 'store tourné vers la pop culture. Le Rémois Romain est passionné par l'Asie. Il tient une petite épicerie et boutique Geek, flanquée d'un espace jeux de société et restauration. Nous allons déguster ses préparations coréennes et je me surprends à les consommer avec les baguettes, que je n'utilisais pas jusqu'alors.




 L'entrepreneur  tient grâce à ses produits de niche et ses animations, me confie-t-il, quand les  autres commerces ont fermé les uns après les autres. Les boutiques d'hier ont été remplacées par des brocanteurs et antiquaires; à défaut les vitrines se sont parées d'objets d'un temps révolu. C'est le nouveau business de Plombières. Les choses anciennes, qui attirent un public en quête aussi de patrimoine et de tranquillité. D'ailleurs un marché nocturne se met en place qui remplira le centre-ville dans quelques heures. 




Nous remontons vers la place centrale en considérant les vestiges d'une histoire glorieuse. Plombières-les-Bains a vu passer des célébrités et des puissants, de Voltaire à l'empereur Napoléon III. La petite ville doit se réinventer à moins de renaître dans cette eau qui lui a tant donné, une des plus chaudes d'Europe. Le robinet du thermalisme a été fermé, mais la culture ne s'efface pas. L'Espace Berlioz, l'ancien casino, est en rénovation. La vie coule toujours dans la vallée de l'Augronne.












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