28 juin 2025

LES DERNIERES NOCES DU FIGARO DE MODENHEIM





Le 52, rue de Sausheim, à Illzach devait  connaître une animation inédite  ce samedi 28 juin. Jacky Albisser ferme définitivement le salon familial  "Arthur & Lisa". Tristesse pour la coiffure de maître, mais "célébration" pour le propriétaire  qui ne va pas aspirer pour autant au repos du retraité.


Jacky a toujours communiqué, me confie-t-il, lui qui est venu vers la presse pour ce nouvel événement. Dommage de faire sa connaissance maintenant qu'il baisse le rideau, car c'est un personnage qu'il faut avoir rencontré dans l'agglomération mulhousienne. Sous ses airs de papy malicieux, voilà un entrepreneur infatigable, visionnaire, moderne et humaniste. Enraciné dans son quartier de Modenheim. 

Lisa Kempf avait ouvert la saga familiale au cœur de Mulhouse en 1937. Rapidement elle s'installa à Illzach, coiffant dans sa maison. Dans les années 60, le salon prit ses quartiers définitifs rue de Sausheim, en face du parc, sur une artère. Lisa avait embarqué sa fille Danièle. Son petit-fils Jacky connaissait le shampooing tout enfant. Il ne pouvait pas échapper au métier. Plus tard, il allait chercher des francs suisses de l'autre côté de la frontière. Mais en 1979, il créa "Frimousse" et sa génération à Mulhouse. Un concept novateur, audacieux, coloré, bousculant les codes du salon traditionnel avec des coupes en rapport avec l'époque, des horaires incroyables, un décorum décoiffant. La clientèle vieille garde s'en détacha mais une autre naissait. Jacky fit le show aussi à la Foire de Mulhouse au risque de porter ombrage aux autres exposants de l'artisanat.
En 1985, il reprit l'affaire familiale d'Illzach qu'il allait rebaptiser "Arthur & Lisa", en hommage à ses grands-parents. Jacky est donc un communicant. De l'enseigne à la décoration intérieure, il sait faire. A l'époque, il avait même utilisé les voitures comme supports publicitaires. Il ouvrit ensuite "Frimousse" à Altkirch, dans les murs de mon premier coiffeur, le doux Raymond Grentzinger.  Mais le maître coiffeur de Modenheim impliqué dans diverses organisations, comme la corporation sundgauvienne qu'il aura dissoute et les prud'hommes, a découvert un autre monde en ouvrant un salon à l'hôpital. Ici, point de futilité à affronter dans une clientèle d'abord  patientèle à Emile-Muller.  Il allait trouver un sens plus noble à son travail en redonnant des couleurs à des personnes en souffrance. Il se spécialisa alors dans les prothèses et corrections  capillaires et l'importation de perruques et devint encore le coiffeur des seniors avec la marque Bleu Blanc Gris. Son activité perdure dans plusieurs maisons de retraite,  du Haut-Rhin au Doubs. Soucieux du confort de ses têtes à  coiffer,  Jacky a réussi à coréaliser  un fauteuil pour  les personnes âgées, mais financièrement impossible à lancer à son niveau. 

Juin 2025 marque la fin de la maison familiale de Modenheim, faute de repreneur. Jacky se dit triste de ne pas avoir trouvé la continuité et pointe un "métier en galère". Le volubile coiffeur me désigne un tabouret. C'est sur lui qu'il se hissa minot pour toucher les clients de ses ascendantes. Six décennies plus tard, Jacky envisageait  de remonter dessus pour son discours d'adieu. Mais qu'on ne se fasse pas de cheveux pour lui qui manie moins le ciseau depuis longtemps mais  reste  très actif pour  embellir et redonner confiance à ses contemporains. 




17 juin 2025

LE PATRIMOINE SNCF SUR LE PONT





Train rime avec incertain. A Mulhouse, "L'Aventure du Rail" est arrivée en avance à son terminus le 15 juin en raison de l'alerte aux orages. Deux représentations perdues sur six. C'était pourtant l'événement de l'année rue Alfred de Glehn. 



Les spectacles de plein air sont à la merci du ciel. Nous avons eu l'honneur d'inaugurer la création vendredi vers 18H10 alors que Mulhouse transpirait sous le soleil de juin. La chaleur explique peut-être les gradins pas tout à fait remplis et pour le volet "lumière" de "L'Aventure du Rail", nous aurons apprécié celle de ce jour ensoleillé. Nous n'aurons pas manqué une miette cependant de l'histoire. 

En 1971, Mulhouse découvrait le Musée français du chemin de fer. En 2005 naissait la Cité du Train. Pour la traction, un non cheminot mais un capitaine qui allait durablement insuffler une nouvelle énergie à la plus grande collection ferroviaire d'Europe, Sylvain Vernerey. Un manager qui sait bouger les matériels et les hommes. Devenu ferrovipathe au fil du temps, il rêvait d'un grand coup pour son environnement. L'an dernier, la route de Sylvain croisa celle d'un visiteur, Julien Clugery. Ainsi démarra le projet de "L'Aventure du Rail". Une production grandiose pour marquer les 20 ans de la Cité du Train. Une rétrospective théâtralisée du chemin de fer. Avec les outils actuels comme les murs d'images, l'interprétation humaine et surtout des figurants massifs, 5 matériels représentatifs du patrimoine SNCF. 




Dans "L'Aventure du Rail", la scène valorise un équipement de première importance mais méconnu ou ignoré du grand public habituel, le pont tournant. Cet outil porte une partie du spectacle, car sans lui, impossible de faire entrer ou sortir les stars d'acier, de plus  dans une synchronisation remarquable. Tour à tour se succèdent la vapeur Crampton de 1852, l'autorail Bugatti, la BB 9004 du record du monde de vitesse en 1955, une voiture du TEE (le grand standing entre Paris et Amsterdam dans les Trente Glorieuses) et la locomotive TGV du record de 2007 à près de 575 km/h. Pour (re)donner vie à ces matériels roulants, Julien Clugery a posé des personnages en rapport avec l'époque. 150 ans d'histoire ferroviaire vont défiler en 1H15 dans un voyage orchestré par un animateur, Chronos, le guide du temps remonté. Yannick Vabre campe un maître des horloges qui n'est pas avare de jeux de mots en rapport avec le train; il s'agite comme un sémaphore, lunettes de conducteur de loco à vapeur du plus bel effet pour le chauffeur d'arène qu'il est d'abord. Or le départ du spectacle est aussi ennuyeux qu'une rame qui ne s'ébranle pas à l'heure, dans un tintamarre et une collision d'images. Mais bientôt, les autres comédiens entrent sur le plateau. Place au théâtre. L'écriture propose une histoire d'amour comme fil conducteur. Un homme, Marcel, une femme, Blanche. Et un tiers. Les amants échangent au plus près du matériel tiré ou poussé par un locotracteur.
Sylvain Vernerey, tout directeur général qu'il est, sait conduire l' Y 7108 bariolé, tandis que passe de temps à autre un tramway jaune ou un TER, le musée jouxtant la ligne Mulhouse - Strasbourg.




Les comédiens sont convaincants qui reproduisent l'Ettore Bugatti autoritaire  qu'on appelait le "Patron" et s'amusent du conducteur de TGV qui tient la correspondance entre ses mains. Chaque tableau est consacré à un élément roulant et le metteur en scène a eu la bonne idée de compléter son propos de musique en appelant des danseuses. Du cabaret parisien aux années 2000 en passant par les seventies. Du rythme, de la couleur, de la joie. On nous avait promis un spectacle plein d'humour, pour toute la famille, pour le plaisir des yeux, sans temps mort. Passionné de chemin de fer, j'ai eu les yeux davantage rivés sur les rivets des matériels que sur les froufrous des demoiselles de cancan. Mais cette histoire qui tient les rails m'a touché. Parce qu'en vieux routier du compartiment, je sais combien le train est promesse d'aventure et de belles rencontres.












6 juin 2025

42.000 SLOWUPPERS EN ALSACE CENTRALE

slowUp Alsace 2025







 

Je viens de boucler mon 11e slowUp Alsace. Je les ai tous faits. Et terminés. Seul comme accompagné. Le dernier en compagnie de Parinda mon épouse, qui n'a pas été à la fête faute d'entraînement alors que je l'ai conduite sur tout le tracé. Mais elle a rallié l'arrivée.
En arrivant à Bergheim, un des villages d'accueil et toujours mon départ, car le plus au sud du parcours, je m'attendais à une forte participation. Là où à peine une dizaine de voitures stationnaient l'an dernier, le grand parking était plein à 10H30. Le slowUp, ce sont des rencontres au fil des chemins. Un jeune homme m'annonça qu'il allait tenter de courir les 38 km, mais comme sa nuit fut courte, il n'en était pas sûr. Les 40, avec la liaison vers le circuit, j'étais quasiment assuré de les accomplir. Avec l'expérience et l'endurance, la volonté faisant le reste. Parinda à vélo et moi à trottinette flambant neuve sommes ainsi partis de Bergheim à 10H50. 




Cette année, nous étions sous la menace d'un temps instable. En 2024 et en solitaire, je partis sous la pluie. Fort heureusement, la plus grande manifestation touristique d'Alsace aura été épargnée par les intempéries. Sous un ciel tantôt clément tantôt lourd nous roulions. La chaleur se manifestait parfois. Heureusement, les généreux  producteurs de boissons désaltérantes n'ont pas fait défaut. Ils avaient anticipé.  Le slowUp Alsace célébrant la Route des Vins, on ne risque pas de mourir de soif même si la modération s'impose, particulièrement quand la pente descend fortement.




C'est incontestable. Le slowUp, c'est d'abord le vélo. De plus en plus de VAE, mais des cyclistes aguerris poussent leur machine quand l'allure est censée être douce surtout dans un flot ininterrompu de pratiquants. On croise aussi des adolescents qui font le kéké. Maintenant je n'ai vu de trottinette musculaire que la mienne, quelques unes électriques, une  gyroroue, des vélos à remorque , une voiture à pédales, un monocycle, une paire de skis à roulettes et surtout ce Badois à rollers, lui aussi engagé sur le grand parcours.  Sportifs réguliers, sportifs du dimanche, faux sportifs, c'est cela aussi la grande famille des slowuppers





Et ces places festives qui rendent la randonnée joyeuse. Nous nous sommes évidemment arrêtés à Scherwiller, toujours très vivante. Pascal Roelly est inratable, qui fut le premier animateur du slowUp. Dommage cependant de devoir acheter son hot dog à un stand, la boisson à un autre et de renoncer aux frites au troisième quand l'appareil de cuisson dysfonctionne.  Mais la cité des lavandières est bien dotée en sanitaires. 



A Dambach-la-Ville, nous avions atteint la pointe nord du tracé. Il restait encore beaucoup de route. Cette année, les pauses ont été plus fréquentes  pour  préserver Parinda et mieux gérer l'effort. J'ai gravi les pentes sans marcher et au retour à Bergheim, je n'ai pour une fois pas ressenti de fatigue excessive malgré la lourdeur du temps. 
Cela méritait bien quelques bulles pour mon accompagnatrice qui s'est juré de ne plus me suivre dans une telle aventure. Mais la vérité d'un jour de juin ne sera peut-être pas celle de demain. 




L'ILL A COUPER LE SOUFFLE

Jusqu'au 29 juin à Mulhouse






Le Vosgien  Damien Fontaine et son armada de l'illusion numérique font couler une Ill mystérieuse aux Bains municipaux. "Le Souffle de l'Ill" est un spectacle kaléiodoscopique puissant.




Beaucoup de Mulhousiens ont une histoire avec les Bains municipaux de la rue Curie en face de la mairie. Energivores, ceux-ci ont été fermés le 3 janvier 2023. On ne sent plus le charbon de Colombie. On ne fréquente plus les bains romains. On ne se détend plus dans ce qui a été la piscine de centre-ville. On n'apprend plus  la natation. Le 800e anniversaire des remparts de Mulhouse heureusement n'a pu faire l'impasse sur ce haut lieu de l'histoire locale. m2A et la Ville avaient une bonne raison de réveiller la vieille dame, du moins provisoirement. Car nul ne sait quelle orientation donneront l'EPCI et la collectivité quand les Bains auront rendu le dernier Souffle de l'Ill.

 La communauté d'agglomération et Mulhouse voulaient rassurer qu'elles n'oubliaient pas la piscine désaffectée. L'an dernier, pour le 80e anniversaire de la Libération, le metteur en scène multimédia Damien Fontaine avait remonté le temps dans Terra Alsatia et embarqué dans son voyage inédit 24.000 spectateurs à l'église St-Etienne. Il propose aujourd'hui une  odyssée fantasmagorique dans les entrailles de l'Ill dans  d'anciens bains municipaux.





Quand en avril la commande publique a présenté le projet, les Bains n'étaient encore qu'une coquille vide avec leur bassin asséché. On promettait alors de le remettre en eau pour le spectacle. C'est surtout  un "son et lumière unique en Europe" qu'on a vendu. Les élus et décideurs de l'agglomération et la presse ont pu s'immerger les premiers dans cette création qui fait appel à un foisonnement technologique avant-gardiste. Le Mulhousien TSE de Jérôme Bigeard met tout son savoir-faire dans la transformation par l'image et l'animation  de la piscine quand Aquatique Show, autre pointure mais de notoriété mondiale, fait parler l'eau. Le spectacle immersif est total effectivement, que le public suit au casque. Virtuel et réel se confondent dans un magma de couleurs, fresques, graphismes, illusions, hologrammes. La compagnie de danse aérienne Motus Modules fait le reste. Mais la performance est aussi musicale. Depuis le balcon, André Adjiba, timbalier et percussionniste de l'ONM, fait tinter ou tonner son arsenal, imprimant le rythme à la manière de l'hortator des galères romaines. Et les amateurs de son pop-rock sont gâtés.






Si le show est grandiose et millimétré, l'histoire est alambiquée. Un petit garçon et un senior  pleurent la fermeture des Bains municipaux. Damien Fontaine s'inspire du Petit Prince mais c'est l'enfant qui dessine. Comme il s'agit de l'histoire de Mulhouse, le moulin originel s'impose. Il est tenu par un meunier dans la détresse auquel un baron auquel Hans von Trotha n'a rien à envier promet la prospérité  moyennant ce qu'il a de précieux. Sa fille Wendélina. Quand elle est en âge d'être prise, ce diable de Klingenberg vient réclamer son dû. C'est là que commence le conte avec le chevalier Elias, peu téméraire, la jeune fille volée et le baron , plus Satan que sang bleu. Mais le petit garçon et le vieux monsieur vont aider Elias à retrouver la belle, en suivant l'Ill, plutôt en y plongeant. La paisible rivière que Mulhouse a déviée devient mer ou océan. On y croise le requin baleine et bien d'autres squales. Dans leur périple 20.000 lieues sous les mers, les héros ont emmené des figures historiques mulhousiennes comme Nicolas Koechlin et William Wyler. Pas de temps mort, bien au contraire et des ambiances contrastées entre les flammes éternelles et la paix des récifs coralliens. Et puis, la magie des acteurs habillés par Marie-Jo Gebel. Ils marchent sur l'eau quand ils ne s'en élèvent pas. Le spectateur, assis sur sa chaise comme sur le pont d'un  paquebot,  va faire un rêve éveillé. Il en aura oublié la nostalgie des lieux . 





Photos m2A et Ville de Mulhouse 

27 mai 2025

Nager un 25 m à Svømmepøl

RULANTICA 






Europa-Park Resort inaugure aujourd'hui Silver Lake City. Ce qui était hier un modeste village de tipis se transforme en cité western. La semaine dernière, une autre inauguration a eu lieu, cette fois à Rulantica.




Depuis sa création fin 2019, l'univers aquatique du parc de loisirs préféré  n'a cessé de se développer, comme les attractions voisines. Désormais, les visiteurs de la Wasserwelt peuvent profiter de Svømmepøl , le plus grand bassin extérieur de Rulantica. Outdoor mais chauffé sur 660 m2. De quoi nager, barboter et se détendre dans une atmosphère de vacances. Svømmepøl  a été conçu dans la thématique d'un paysage islandais, avec un pool-bar pouvant servir 150 consommateurs, des geysers et une grotte à banquettes à bulles animée d'une installation vidéo innovante. Le plus : l'espace est desservi par un accès couvert.








Si l'univers aquatique de Rust fait le bonheur des couples et des familles, l'entreprise familiale Mack n'oublie jamais de rappeler qu'il contribue fortement à l'apprentissage de la natation en accueillant les écoliers de ce coin de l'Ortenau. Svømmepøl  était l'équipement attendu à cette fin.




Photo Europa-Park Resort


21 mai 2025

Faire l'hôte dans un domaine racé

Domaine St-Loup à Aspach-Michelbach






Une calèche blanche tirée par deux grands chevaux. Soudain, une parenthèse enchanteresse s'offrit à nous. A vingt minutes de Mulhouse, nous allions découvrir le Domaine St-Loup, dans ses nouveaux habits, dans la  jeune commune d'Aspach - Michelbach. Géraldine et Michel de Reinach viennent d'inaugurer le  visage  embelli de leur  univers touristique après une rénovation de deux ans et demi et de deux millions d'euros. Les heureux propriétaires ont donné à cette occasion une garden-party jazzy et plaisante sans discours superflu, au profit d'échanges informels et de découvertes.




La propriété est dans la famille de Reinach depuis le XVe siècle, rapporte Michel. Agricole, piscicole, sylvicole et depuis les années 1980 ouverte au tourisme quand naissait le barrage de Michelbach, le fournisseur d'eau potable de l'agglomération mulhousienne. Les premiers hôtes étaient des cavaliers. Aujourd'hui, l'offre est diversifiée. C'est un hôtel *** de treize chambres dont deux pour la mobilité réduite, c'est un gîte*** mais encore un écrin pour les événements  festifs et conventionnels  avec salles de réception et chapiteau. Au cœur d'un parc naturel privé de vingt hectares, dépaysement et rêveries assurés pour  les époux et leur noce, les amants en quête de tranquillité, les vacanciers en mode déconnexion et les adeptes de loisirs en plein air. On pourra titiller le poisson d'étang, randonner au calme et s'essayer au tir à l'arc sur un parcours de cibles en mousse. 





photo julienetlydie




photo julienetlydie


La famille de Reinach a voulu faire d'un ancien corps de ferme une demeure cosy et chaleureuse. Son pigeonnier remarquable est rappelé sur  le logo du domaine. Où il fait bon roucouler, à moins qu'on n'y soit amené à faire séminaire d'entreprise. Le cadre est plus propice à  l'inspiration que dans une salle de réunion de ville.



Michel de Reinach




Et la tarte flambée aux légumes 



info@domainesaintloup.fr




14 mai 2025

GEISHOUSE : LA CURE DE JOUVENCE DU PRESBYTERE


Chantier patrimonial 




Le nombre de prêtres diminue inexorablement dans le diocèse d'Alsace aussi. Les presbytères se vident. Celui de Geishouse est silencieux depuis plus de dix ans. Il appartient à une époque révolue. Pourtant, il fait l'objet d'une éco-rénovation remarquable qui va le réveiller bientôt et redonner vie au cœur du village. En octobre dernier, la Fondation du Patrimoine a visité le bâtiment.





Geishouse, où je mets les pieds pour la première fois en soixante ans, est la commune la plus élevée de l'arrondissement thannois. Elle tutoie les sommets des Hautes-Vosges, à l'écart de la 66 qui relie Thann à Bussang. 440 habitants, deux fois moins qu'en 1860 où démarrait sa nouvelle paroisse. L'église St-Sébastien et son campanile, son presbytère, son premier curé.160 ans plus tard, l'ancien lieu de vie du chargé d'âmes est une coquille vide ou presque. Le bâtiment a été débarrassé de son mobilier. Il reste des poêles en faïence. Les travaux ont commencé pour stopper la dégradation naturelle.
























Revenons à 2020. La Communauté de Communes de la Vallée de Saint-Amarin initiait alors un repérage du bâti ancien vacant pour le rénover et redynamiser les centres villageois en montrant la bonne méthode. Geishouse et son presbytère communal constituent le premier projet. Face à l'église, voilà une construction surplombant la vallée dans un cadre privilégié à flanc de montagne. Entourée par surcroît d'un muret en pierre sèche qui délimite le jardin longtemps entretenu  par des villageois investis. Les rares vestiges qu'il m'a été donné de voir indiquent que l'intérieur appartenait à une autre époque. Demain, on en fera quatre logements et un local associatif. La CCVSA entend promouvoir l'habitation de la classe G à B, en raisonnant en coût monétaire, énergétique et environnemental. 






Aujourd'hui, la rénovation du presbytère désaffecté est estimée à 1 M€ TTC, dont 2/3 subventionnés par plusieurs partenaires dont l'Etat. La Com Com prend la maîtrise d'ouvrage déléguée et s'occupe de la sensibilisation et de la formation. Car il s'agit bien d'en faire un projet démonstrateur et pédagogique. D'ailleurs cet été, de juin à septembre, la CCVSA organise des chantiers participatifs en condition réelle encadrés par des artisans. Ils sont ouverts aux professionnels comme aux particuliers soucieux d'apprendre à rénover par des moyens plus écologiques. Comme le réemploi de tuiles anciennes et le ravalement de façade à la chaux traditionnelle. La commune de Geishouse fournissant le bois pour la charpente notamment. 











Article épinglé

Nouveau à ALTKIRCH (68130)