Chantier patrimonial
Le nombre de prêtres diminue inexorablement dans le diocèse d'Alsace aussi. Les presbytères se vident. Celui de Geishouse est silencieux depuis plus de dix ans. Il appartient à une époque révolue. Pourtant, il fait l'objet d'une éco-rénovation remarquable qui va le réveiller bientôt et redonner vie au cœur du village. En octobre dernier, la Fondation du Patrimoine a visité le bâtiment.
Geishouse, où je mets les pieds pour la première fois en soixante ans, est la commune la plus élevée de l'arrondissement thannois. Elle tutoie les sommets des Hautes-Vosges, à l'écart de la 66 qui relie Thann à Bussang. 440 habitants, deux fois moins qu'en 1860 où démarrait sa nouvelle paroisse. L'église St-Sébastien et son campanile, son presbytère, son premier curé.160 ans plus tard, l'ancien lieu de vie du chargé d'âmes est une coquille vide ou presque. Le bâtiment a été débarrassé de son mobilier. Il reste des poêles en faïence. Les travaux ont commencé pour stopper la dégradation naturelle.
Revenons à 2020. La Communauté de Communes de la Vallée de Saint-Amarin initiait alors un repérage du bâti ancien vacant pour le rénover et redynamiser les centres villageois en montrant la bonne méthode. Geishouse et son presbytère communal constituent le premier projet. Face à l'église, voilà une construction surplombant la vallée dans un cadre privilégié à flanc de montagne. Entourée par surcroît d'un muret en pierre sèche qui délimite le jardin longtemps entretenu par des villageois investis. Les rares vestiges qu'il m'a été donné de voir indiquent que l'intérieur appartenait à une autre époque. Demain, on en fera quatre logements et un local associatif. La CCVSA entend promouvoir l'habitation de la classe G à B, en raisonnant en coût monétaire, énergétique et environnemental.
Aujourd'hui, la rénovation du presbytère désaffecté est estimée à 1 M€ TTC, dont 2/3 subventionnés par plusieurs partenaires dont l'Etat. La Com Com prend la maîtrise d'ouvrage déléguée et s'occupe de la sensibilisation et de la formation. Car il s'agit bien d'en faire un projet démonstrateur et pédagogique. D'ailleurs cet été, de juin à septembre, la CCVSA organise des chantiers participatifs en condition réelle encadrés par des artisans. Ils sont ouverts aux professionnels comme aux particuliers soucieux d'apprendre à rénover par des moyens plus écologiques. Comme le réemploi de tuiles anciennes et le ravalement de façade à la chaux traditionnelle. La commune de Geishouse fournissant le bois pour la charpente notamment.
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